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Education pour tous et qualité: Accès des femmes nigériennes à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida

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par Laouali TANKO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar/ Chaire Unesco en Sciences de l'éducation (CUSE) de la Faculté des Sciences et Technologies - DEA en Sciences de l'éducation 2009
  

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CHAPITRE 6

Conclusion et Perspectives

L'analyse de la situation de l'éducation des filles et des femmes en Afrique subsaharienne en général, et au Niger en particulier a révélé qu'une bonne partie de femmes n'ont pas accès à l'éducation.

Les travaux relatifs à cette question ont mis en exergue les facteurs explicatifs de ce phénomène. Il s'agit principalement des facteurs socio-économiques et culturels. Nous nous sommes également penchés sur la participation et l'engagement des filles et des femmes à l'éducation en matière de VIH/SIDA qui est une alternative éducative. Cette participation et cet engagement sont liés essentiellement aux besoins d'amélioration de l'accès des auditrices à l'éducation et d'acquisition de compétences nouvelles.

Pour aborder cette recherche, nous avons procédé à un état des lieux de la situation de l'éducation des filles et des femmes. Nous avons pu voir que beaucoup de mesures importantes ont été prises par la communauté internationale afin d'améliorer l'accès des filles et des femmes à l'éducation et que ces mesures ont fait l'objet de décisions politiques internes des Etats dont le Niger.

Des études sur la situation socio-économique et culturelle des filles et des femmes ont montré que tout développement durable ne peut être atteint sans la participation effective des femmes et que l'éducation de base demeure l'un des indicateurs les plus importants pour assurer l'accès équitable de toutes les couches de la société au développement.

Si la situation scolaire en Afrique subsaharienne, est assez bonne, il a été démontré que beaucoup reste à faire pour combler les écarts énormes entre les sexes.

Le cadre théorique de notre recherche, nous a permis de faire l'état des différentes études sur l'accès des filles et des femmes à l'éducation. Ce qui nous a aidé dans le choix des variables à mettre en exergue et dans le choix d'une démarche qui complétera certains aspects qui n'ont pas été abordé par ces recherches. Nous pensons à la religion qui semble être fortement ancrée dans la mémoire collective des populations africaines.

Quant au cadre conceptuel, il nous a permis de définir les variables retenues pour mieux situer notre question de recherche. Ensuite, le cadre problématique met en relation les variables d'entrée (caractéristiques individuelles des filles et des femmes), les variables processus (éducation, et éducation en matière de VIH/SIDA) et la variable effet qui est la participation à l'éducation en matière de VIH/SIDA.

A partir des questions posées, des hypothèses ont été émises et la méthodologie a permis de mettre en place un dispositif pour le recueil et le traitement des données.

Les résultats obtenus ont montré que tous les leaders d'opinion interrogés sont favorables à l'éducation des filles et des femmes en général et à l'éducation en matière de VIH/SIDA en particulier. Les interviewés mariés et parents d'enfants ont tous une perception positive de l'éducation en matière de VIH/SIDA des filles et des femmes. En analysant les propos de ces leaders d'opinion, nous avons noté que tous sont d'accord qu'il faut davantage de sensibilisation et d'information pour amener toutes les filles et les femmes à participer au programme d'éducation en matière de VIH/SIDA. Ils pensent que ce n'est qu'une partie des filles et des femmes qui y participent à cause de l'idée que tout le monde n'est pas concerné.

Pour la suite de notre recherche, nous allons suivre des cohortes de filles et de femmes qui participent au programme d'éducation en matière de VIH/SIDA pendant quatre ans en vue de déterminer l'intensité du phénomène. Ensuite, nous verrons avec le temps ce que sont devenues les participantes au programme ? Quelle a été l'influence des programmes et des structures sur la participation de ces bénéficiaires ?

Cependant, comme dans toute recherche, les limites et les difficultés liées à diverses situations ne manquent pas de se poser.

Une étude longitudinale requiert du temps pour obtenir le maximum de cas de participation des filles et des femmes. A la fin du suivi, nous comparerons les profils de la participation par rapport à l'origine des familles des filles et des femmes. Il y a lieu de souligner que nous aurons des cas de pertes compte tenu des déplacements des familles, des migrations internes et des changements de l'environnement socio-économique et culturel.

Dès lors, la nécessité de mettre en place une étude plus approfondie pour obtenir des réponses plus objectives à nos questions-problèmes se trouve ainsi justifiée. Dans le cadre de la thèse, nous pourrons :

· Procéder à des prises de données successives dans le temps pour nous permettre de mieux dégager les liaisons entre les variables ;

· Augmenter le nombre d'interviews et de focus-groups et tester à nouveau nos hypothèses de recherche, car la taille de l'échantillon relativement faible (4 interviews) constituerait une première limite ;

· Appliquer les focus-groups aux participantes au programme d'éducation en matière de VIH/SIDA afin de recueillir leur point de vue ;

· Comparer les profils des filles et des femmes qui arrivent au bout de la formation avec ceux des autres filles et femmes qui n'ont pas achevé la formation. Ces cohortes seront suivies jusqu'en 2007/2008 pour pouvoir déterminer l'intensité de la participation et le temps du phénomène.

Ce travail mené à terme sera utile à tous les Ministères de la république du Niger et aux ONG et Associations de lutte contre le sida dans le cadre de l'amélioration de l'éducation non formelle définie par la loi n°98-12 du 1er juin 1998. L'éducation en matière de santé et de la lutte contre le VIH/SIDA est multisectorielle au Niger.

Devant le nombre de cas de sida enregistrés en Afrique subsaharienne et particulièrement au Niger, ce travail dont nous terminons la première partie, pourrait à terme contribuer à améliorer, grâce à une éducation soutenue en matière de santé et de lutte contre le sida des filles et des femmes, la qualité de vie, l'accès à l'éducation et l'adoption des comportements à moindres risques ; nous tenterons également de dégager les liens entre projets d'éducation alternatifs (éducation en matière de santé) et éducation formelle afin d'étudier si les projets alternatifs contribuent à moyen ou long terme à améliorer à la fois l'accès et la qualité de l'éducation, surtout pour ceux qui sortent des systèmes éducatifs et qui se retrouvent dans la vie active. L'éducation constitue l'un des moyens de promouvoir la construction d'une société harmonieuse et équilibrée ainsi que l'affirmation de l'indépendance d'une nation. C'est par l'éducation que la société transmet sa culture, socialise sa jeunesse, forme ses cadres et prépare les futurs citoyens. L'école est l'institution scolaire par excellence, le cadre privilégié de l'éducation c'est-à-dire de socialisation et de professionnalisation ; elle est considérée comme le pivot de tous les autres domaines d'activités d'une société. C'est à ce titre que les effets positifs ou négatifs, les réussites ou les échecs de l'action éducative se répercutent sur les autres secteurs d'activité sociale.

Le meilleur potentiel dans la lutte contre le sida reste néanmoins celui d'un programme d'éducation intégré dans les programmes d'enseignement du système éducatif formel. Le fait que le système éducatif formel offre un auditoire facile à atteindre requiert la nécessité de s'assurer que le contenu et les méthodes de présentation, de même que la participation de l'auditoire, sont de qualité pour que, quel que soit leur âge, les élèves se sentent personnellement concernés à l'égard de l'information diffusée et assimilent cette information de manière à changer par la suite leurs comportements dans la bonne direction.

Pensons nous avec l'ONUSIDA que «aller à l'école contribue à protéger du VIH/SIDA, car l'éducation est notamment l'une des premières lignes de défense contre la propagation du VIH et contre les effets du sida» (ONUSIDA, 2004).

Dans cette perspective, l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida joue un rôle clé dans la création d'un environnement permettant d'éliminer les facteurs qui favorisent la transmission du VIH/SIDA, environnement notamment caractérisé par la réduction de la pauvreté, la responsabilisation et l'égalité entre les sexes. Cette éducation en matière de santé et de lutte contre le sida permet de réduire également la dépendance des femmes vis-à-vis des hommes et elle demeure une éducation alternative aux autres formes d'éducation. Elle devient de plus en plus une éducation phare compte tenu des mutations que connaît le système éducatif classique. L'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida développe des stratégies en matière d'éducation depuis que la crise durable des systèmes éducatifs persiste, que les multiplications de l'intrusion de projets/programmes éducatifs alternatifs dans l'éducation formelle continuent, le besoin de prise en charge des particularismes entraînant différentes formes d'éducation communautaire et/ou le rejet de l'éducation formelle actuelle gagnent considérablement du terrain eu égard à la montée du phénomène de déscolarisation.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand