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Le chehabisme ou les limites d'une expérience de modernisation politique au Liban

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par Harb MARWAN
Université Saint-Joseph de Beyrouth - DEA en sciences politiques 2007
  

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1,2 - Une loi électorale plus représentative.

Le président Chéhab a voulu une nouvelle loi électorale, pour éliminer les causes qui ont engendré les antagonismes politiques, à travers une meilleure représentation politique des communautés et des différents segments de la société. Pour calmer les esprits, il fallait que les principaux leaders politiques réussissent dans les élections. L'éloignement de l'un ou de plusieurs de ces leaders risque de faire émerger de nouvelles barricades et de bouleverser l'ordre établi. Bassem el Jisr rapporte dans « Fouad Chéhab » que le président lui avait confié : « pourquoi se sont-ils battus en 1958 ? Les uns pour être députés et ministres, les autres pour le rester ? Eh bien, qu'ils le deviennent tous. » 

En effet, le parlement approuva en 1960, le décret législatif 3474205(*) qui précisa la nouvelle loi électorale en augmentant le nombre des députés de 66 à 99. Les circonscriptions électorales furent reparties par cette loi de façon diplomatique. Le Caza a été considéré comme adéquat pour l'harmonie et l'équilibre entre les communautés à travers le processus électoral ; Beyrouth fut repartie en trois circonscriptions. Le pays fut reparti entre 26 circonscriptions, seize d'entre elles étaient multiconfessionnelles, quatre étaient à majorité chrétienne, trois étaient dominées par les chiites et deux étaient à majorité sunnite. 

Le président Chéhab était convaincu : « qu'il était inadmissible de réunir l'Achrafieh avec Al basta, Alimsaytbeh et Tarik aljdideh dans une même circonscription électorale après les événements de 1958, parce que les chrétiens de l'Achrafieh vont voter contre les leaders musulmans de la révolution, et que l'échec de Saêb Salam, de Abdallah Eliyafi ou de Adnan Alhakim après la crise de 1958 n'était ni normal ni raisonnable, ainsi que l'échec de Pierre Gemayel à Achrafieh206(*). » 

Les élections de 1960 ont permis la victoire des leaders de la « révolution » et de la « contre révolution », même le leader du P.P.S, Assaad El Achkar a été élu avec le retour de Kamal Joumblatt, Sleiman Frangié, Sabri Hamadé, Kamel El Assaad, Saêb Salam, Abdallah Eliyafi. Le président n'a pas voulu retomber dans le même piège que celui de Camille Chamoun dans les élections précédentes.

De nouvelles personnalités ont accédé au parlement pour la première fois, « des députés qui vont jouer un rôle considérable dans l'avenir du pays et marquer de leur sceau le destin du Liban207(*)»  telles, Fouad Boutros, Kazem Al Solh, Ali Bazy, Maurice el Gemayel, Jamil Lahoud, Pierre Gemayel, de plus les opposants au chéhabisme tels, le président Chamoun, Raymond Eddé, Edward Hneine ont pu être élu208(*).

Les élections de 1960 furent les premières élections au cours desquelles fut imposé l'isoloir. L'imposition de ce dernier a été un grand pas dans la démocratisation des élections dans la mesure où l'isoloir limite les pressions sur les électeurs, et devrait encourager la liberté de choix.

Quant aux élections de 1964, 57 des 99 députés sortants ont retrouvé leur siège et 42 l'ont perdu. 29 sont élus pour la première fois et 13 furent membres des Chambres précédentes. Dans la répartition confessionnelle, 30 des nouveaux députés sont maronites, 20 sunnites, 19 chiites, 11 grecs-orthodoxes, 6 grecs- catholiques, 6 druzes, 4 arméniens-orthodoxes, 1 arménien-catholique, 1 protestant et 1 minoritaire.

* 205 - Le journal officiel, numéro 18, 27 avril 1960, p.322.

* 206 - Bassem EL JISR, Fouad Chéhab, cet inconnu, op.cit. pp. 55-56

* 207 - Denise AMMOUN, Histoire du Liban contemporain 1943-1990 ,Tome 2, Fayard, Paris , 2004, p. 307. ( 1009 pages).

* 208 - Bassem EL JISR, Fouad Chéhab, op.cit. p. 36

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