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Le chehabisme ou les limites d'une expérience de modernisation politique au Liban

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par Harb MARWAN
Université Saint-Joseph de Beyrouth - DEA en sciences politiques 2007
  

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2 - La réforme administrative : nerf de l'Etat moderne.

Depuis l'indépendance, la tradition s'est instaurée que chaque nouveau président de la République marque le début de son mandat par une grande réforme administrative. La tentative de réforme du président Béchara Khoury à la fin de son mandat a été avortée suite aux événements qui ont emmené à sa démission. Et la tentative du président Chamoun au début de son mandat à travers la promulgation des décrets-législatifs a eu le même sort.

Les administrations publiques avant 1958 étaient loin d'être au niveau d'une administration moderne. Malgré, l'effort des gouvernements de l'indépendance pour la réforme de l'administration et des organes gouvernementaux, l'administration publique est restée faible dans son organisation, pourrie dans sa centralisation et subissait l'absence de fonctionnaires qualifiés et des moyens modernes de fonctionnement. Ceci vient s'ajouter aux contestations des musulmans contre le monopole des chrétiens dans les principaux postes de l'Etat.

Sous le mandat du président Chéhab, l'administration publique fut organisée de manière à combattre les ingérences politiques, fut construite sur les bases de la science, la spécialisation, l'intérêt public, sur les jeunes capacités, la motivation dans le travail et l'égalisation dans ses services ; fut libérée des conflits, des petites réserves sectorielles et de tout ce qui retardait son épanouissement et empêchait son développement, fut renforcée par des organes d'inspection et de surveillance.

Lorsque le président Chéhab accéda au pouvoir, les organes étatiques et administratifs étaient paralysés par les événements qui ont eu lieu, et la coopération entre les fonctionnaires et le sens du service public disparus256(*). Ainsi, il a eu recours aux décrets législatifs pour accélérer la réforme de l'administration. Les décrets législatifs comprenaient la mise ne place de plusieurs instances d'expertise, la réorganisation d'administrations, et d'instances administratives existantes et d'autres à aspect éducatif, sanitaire, agricole, industriel, touristique et sécuritaire. Ces décrets-législatifs ont atteint le nombre de 162. Ce qui a été réalisé en premier fut la mise en place d'une commission centrale pour la réforme administrative, divisée en sept larges commissions, et soixante commissions sectorielles. Elle regroupait un large nombre d'experts dont la mission fut d'étudier les conditions des administrations publiques libanaises, et la suggestion de projets de réforme et de modernisation. Une soixantaine de lois liée à la réforme administrative fut promulguée suite à ses recommandations.

Ainsi, les conditions d'une administration moderne sont mises en place ; les bases d'un système efficace sont posées. Les institutions administratives sont déterminées ; les principes de leur action sont clairement définis ; leurs agents sont soumis à un régime rigoureusement précisé par les textes.

Pour Max Weber, le phénomène bureaucratique est, en réalité, la véritable ossature de l'Etat moderne, l'incontournable condition du triomphe de la domination légale-rationnelle.

* 256 - Bassem EL JISR, Fouad Chéhab... op. cit. p.97

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld