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Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

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par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

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1.3- Performances de l'Economie Togolaise

Classé parmi les pays les moins avancés, le Togo est un pays économiquement petit. Le PIB per capita moyen du Togo sur la période 1994-2006 est de 341 $US contre 417 $US entre 1975 et 1979. L'économie togolaise se caractérise par une structure productive de base très étroite, insuffisamment articulée (peu d'échanges inter/intra sectoriels), peu diversifiée et peu compétitive. En effet, sur les trois secteurs d'activité qui sont à l'origine de la création du PIB, deux secteurs sont dominants ; ce sont le secteur primaire et le secteur tertiaire qui fournissent près de 80% du PIB. Sur la période 1990-2006, l'ensemble du secteur primaire contribue en moyenne pour 35 % au produit intérieur brut constant, dont 4,7 % pour les cultures de rente (le coton, le café et le cacao notamment) et 24,6 % pour l'agriculture vivrière. La contribution du secteur secondaire au PIB s'établit à 22 % en moyenne annuelle au cours de la même période. Le secteur secondaire est dominé par les industries extractives et les industries agro-alimentaires. La contribution du secteur tertiaire au PIB évolue entre 25 et 30 %. La crise politique de ces seize dernières années, associée à une répartition inégale des fruits de la croissance et aux problèmes de gouvernance et d'insoutenabilité de la dette, a eu une incidence significative sur la situation économique du pays.  Le Togo a une économie libérale dont les exportations, portant principalement sur les phosphates, le coton, le ciment, le café, et le cacao représentaient, en moyenne annuelle, 34 % du PIB entre 2002 et 20059(*) contre 45 % dans les années 80.

1.4 - Les contraintes

En général, la principale contrainte de l'économie togolaise réside dans la faiblesse de la productivité, du revenu par tête d'habitant, des revenus agricoles, la dégradation des ressources naturelles, l'inexistence des technologies efficaces de transformation et de conservation des aliments.Tout cela constituent des facteurs aggravants qui accélèrent la pauvreté, la faim et la malnutrition chez les ménages et par conséquent chez leurs enfants.

La sécurité alimentaire, objectif prioritaire du Gouvernement, inscrit dans plusieurs stratégies sectorielles de développement agricole, n'est malheureusement pas garantie au Togo. La sous-alimentation s'explique chez plusieurs personnes par l'incapacité à s'offrir les variétés d'aliments susceptibles d'apporter à l'organisme tous les éléments nutritifs. L'alimentation est essentiellement à base glucidique (tubercules, céréales, fruits) tandis que l'apport en protéines, en vitamines et en sels minéraux est limité. La santé infantile se trouve ainsi menacée par les effets de la malnutrition.

Cette situation fait ressortir de nombreuses contraintes qui entravent l'économie togolaise.Ces contraintes peuvent être regroupées en deux catégories :les contraintes majeures et les contraintes mineures.

1.4.1.- Les contraintes majeures

Une analyse du contexte politique et socioéconomique national permet de relever cinq contraintes majeures qui constituent des goulots d'étranglement pour le développement de l'économie togolaise. Il s'agit : du niveau élevé de la dette publique, de la situation instable des finances publiques, de la gestion inefficace des finances publiques, la lenteur dans la mise en oeuvre de la décentralisation et l'insécurité alimentaire.

1.4.1.1.- La dette publique

La dette publique, composée de la dette extérieure et de la dette intérieure, représente un lourd fardeau pour l'économie togolaise. En 2006, la dette extérieure du Togo représente environ 68% du PIB. Rapportée aux recettes publiques, elle représente 197% et le service de la dette 158%. La dette intérieure qui fait 27% du PIB vaut 1,57 fois les mêmes recettes (Direction de l'Economie 2007). Compte tenu de leur poids et leur caractère insoutenable pour l'économie nationale, ces différentes dettes constituent une contrainte majeure pour le développement économique du pays.

La croissance des dépenses publiques est une des causes de l'augmentation des arriérés de paiement qui sont passés de 5,4 milliards de FCFA en 1998 à 73,9 en 2000 soit un accroissement annuel de 139,2%. Les recettes publiques qui permettent de rembourser les dettes diminuent d'année en année. A ce titre le Togo est loin de remplir les critères de convergence de l'UEMOA. Le service de la dette extérieure constitue, en plus, un lourd fardeau pour son économie. 

La question de la dette a une incidence importante sur la stratégie de la lutte contre la pauvreté car elle oblige le Gouvernement à mener une politique d'affectation des ressources budgétaires restrictives vers les secteurs sociaux particulièrement l'éducation et la santé. Leur réduction et/ou leur annulation doit être la meilleure solution pour la réduction de la pauvreté car cela constituerait un catalyseur pour la relance des activités socioéconomiques et les opportunités d'investissement dans les domaines des infrastructures, et secteurs sociaux.

1.4.1.2-La situation des finances publiques

La situation des finances publiques du Togo continue d'être préoccupante. La pression fiscale moyenne entre 1997 et 2000 est 14,5%. Cependant les dépenses publiques en pourcentage du PIB qui était de 17,8% en 1997 est passé à 19,9% en 2000. En comparant dans les années 90 le déficit global des finances publiques du Togo (6,2%) avec la moyenne des pays africains (4%), on constate que le premier est presque le double du second.

Depuis 1970, exceptées les années 2003 et 2004 où se sont dégagés des excédents budgétaires, les finances publiques sont caractérisées par des déficits élevés. Ainsi cette situation ne permet pas à l'Etat de payer ses dettes et de financer ses dépenses d'investissements surtout sociaux. En effet de 2000 à 2005 les déficits varient entre 4,5 milliards et 46,5 (Commission UEMOA, Comité de convergence et BCEAO, Avril 2005). Cette situation occasionne des réductions budgétaires. Or ces dernières ont des impacts négatifs sur la population surtout rurale et celle des bidonvilles. En effet elles causent des difficultés pour les pauvres d'engager des dépenses privées pour compenser les lacunes des services publics.

1.4.1.3.- La gestion des finances publiques

Le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) abrite la Direction du Contrôle Financier (DCF) qui exerce un contrôle sur les dépenses publiques du gouvernement. Mais une bonne partie de ces dépenses échappe à son contrôle. De même l'Inspection Générale d'Etat ne dispose pas des moyens pour poursuivre des gestionnaires indélicats (Banque mondiale). Malgré la création d'une commission anti-corruption, les coupables sont tenus de rembourser les fonds et ne sont pas poursuivis pour le délit commis. Ceci encourage la fraude fiscale et donc un manque à gagner important pour l'Etat. On se demande alors quelle est l'efficacité  de cette commission? Le gouvernement doit prendre des dispositions appropriées à cet effet.

1.4.1.4.- La décentralisation

La forte centralisation de l'Etat dans la capitale Lomé engendre la concentration des services publics dans les zones urbaines au détriment des zones rurales. Ce phénomène a contraint les zones rurales à se prendre en charge dans des conditions précaires. Il est alors urgent que la politique de décentralisation prônée depuis longtemps voit enfin le jour. En effet, pour que les administrations locales et les organisations privées puissent exercer de manière efficace les fonctions administratives décentralisées, elles doivent disposer de revenus d'un niveau adéquat - provenant soit de source locale, soit d'un transfert du gouvernement central - de même qu'elles doivent avoir le pouvoir de décision concernant les dépenses.

1.4.1.5-L'insécurité alimentaire 

Est-il possible de se procurer, avec un petit budget, une alimentation optimale ? Même si les disponibilités alimentaires semblent couvrir les besoins des populations au Togo, la stabilité, l'accessibilité et la qualité restent problématiques pour des raisons financières (Projet PNUD-FASEG sur les OMD). Malheureusement la sécurité alimentaire, objectif prioritaire du gouvernement togolais, n'est pas garantie. Faute de revenus substantiels, les pauvres sont incapables d'acheter des aliments susceptibles d'apporter à leur organisme tous les éléments nutritifs nécessaires. Cette insécurité serait accentuée aussi par deux phénomènes :

Ø la faible disponibilité des aliments, notamment en période de soudure qui est liée à la faible productivité des systèmes de productions végétales et animales, à la dégradation du patrimoine édaphique, forestier et dans certains cas, halieutique, à l'insécurité foncière et à l'insuffisance du financement du secteur ;

Ø l'instabilité des approvisionnements alimentaires et le faible niveau d'accès des groupes vulnérables aux aliments riches en éléments nutritifs sont liés aux mauvaises pratiques de l'alimentation maternelle et de conduite du sevrage, marquées par une association trop précoce d'autres aliments au lait maternel. A cela s'ajoute la faible efficacité de certains programmes de lutte contre les carences nutritionnelles, la persistance des maladies infectieuses et parasitaires, l'inexistence d'un mécanisme de surveillance alimentaire nutritionnelle et l'insuffisance des infrastructures de stockage.

* 8 Source : WDI 2006 de la Banque Mondiale.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery