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Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

( Télécharger le fichier original )
par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

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1.2- Le développement socio-économique et humain du Togo

Le développement socio-économique et humain du Togo ressemble dans ses grandes lignes à ceux de nombreux pays moins avancés du continent africain.

1.2.1 Le développement humain du Togo

Pour situer le développement humain du Togo au niveau international et le comparer à ceux d'autres pays, un examen approfondi de deux des trois composantes de son Indice de Développement Humain (IDH) s'avère nécessaire : il s'agit des composantes relatives  aux conditions de vie et l'accès à l'éducation car celles-ci correspondent aux principaux déterminants de la pauvreté infantile. L'IDH est l'indice global et composite calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; il mesure les avancées des aspects fondamentaux du développement humain. Selon la classification des IDH consignés dans le Rapport Mondial sur le Développement Humain de l'année 2006, le Togo appartient au groupe des pays à développement humain faible. Son IDH se situe dans la tranche supérieure de cette catégorie avec un indice de 0,512, se classant à la 147ème place. Il est à noter qu'avec ce classement, le Togo recule de trois places par rapport à l'année passée.

Tableau 1 : Indicateur du Développement Humain

Classement

Selon

L'IDH

Espérance

de vie à la naissance

Année 2005

Taux d'alphabétisation des

adultes (% de

la pop de plus de 15 ans) 2005

Taux brut de scolarisation

combiné (du primaire au supérieur)

(%) 2005

PIB

par habitants

en Parité de Pouvoir d'Achat (PPA)

2006

Valeur de

l'indicateur du développement

humain (IDH)

2006

147 ème

54ans

53%

66%

1696

0.512

Source : Rapport Mondial sur le Développement Humain (2005)

D'après le tableau ci-dessus, le niveau de développement humain du Togo est proche de celui des autres pays de la sous-région. Le classement selon l'IDH n'est pas significativement différent du classement selon le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA). Ceci traduit l'existence d'un lien étroit entre le développement économique du pays et son développement humain.

1-2-2 Le développement économique du Togo

D'après le tableau précédent, le niveau de richesse intérieure par habitant exprimée en PPA du Togo est de 1696.Le Togo fait donc partie des pays à revenu faible. Cette faiblesse s'explique par la structure de son économie. En effet, l'économie togolaise repose essentiellement sur l'exploitation des produits primaires résultant de l'extraction et de l'agriculture. L'industrie est peu développée. L'Agriculture qui occupe plus de 80% de la population active est archaïque. Elle est essentiellement destinée à la subsistance.

1-2-2-1 Situation de la pauvreté au Togo

Le diagnostic de la pauvreté généralement admis permet de distinguer les trois (3) formes8(*) de pauvreté suivantes :

Ø la pauvreté de conditions de vie ou pauvreté de masse, qui se traduit par une situation de manque dans les domaines de l'eau et de l'électricité, de l'éducation, de la santé, de l'emploi, du logement, etc.;

Ø la pauvreté monétaire ou de revenu qui exprime une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante ;

Ø la pauvreté de potentialité caractérisée par le manque de capital (accès à la terre, au crédit, aux équipements, etc...).

L'appréciation quantitative de ces trois formes de pauvreté au Togo est actuellement faite sur la base des données des enquêtes QUIBB (Questionnaire unique des Indicateurs de Base du Bien- être) réalisée en 2006 et MICS (grappes à indicateurs multiples) également réalisée en 2006. Avec ces données, le seuil de pauvreté au Togo a été déterminé par deux étapes qui passent par la méthode de l'énergie nutritive pour la détermination du seuil alimentaire et ensuite, par l'adoption d'une méthode de détermination du seuil de pauvreté non alimentaire.

S'agissant de la pauvreté monétaire, la proportion de la population togolaise vivant en dessous du seuil de pauvreté est de 61,7%. Cette proportion révèle une hausse comparativement à celle de 1990 où elle était de 32,3%.

La pauvreté est inégalement repartie selon les milieux de résidence et entre régions. En 2006, la pauvreté est essentiellement rurale où l'incidence est de 74,3% représentant 79,9% des pauvres. En milieu urbain, l'incidence de la pauvreté est de 36,8% correspondant à 20,1% des pauvres. D'une manière générale, la région des Savanes est la plus pauvre avec une incidence de 90,5 %, suivie des régions Centrale (77,7%), Kara (75,0%), Maritime (69,4%), Plateaux (56,2%) et enfin Lomé (24,5%).

Tableau 2 : Incidence de la pauvreté monétaire par milieux de résidence selon les régions (en %)

 

Lomé

Maritime

Plateaux

Centrale

Kara

Savanes

Milieu Urbain

24,5

54,3

36,5

60,2

60,9

76,8

Milieu rural

71,1

60,2

84,0

80,0

92,4

Ensemble

24,5

69,4

56,2

77,7

75,0

90,5

Source: Calculs effectués à partir de l'enquête QUIBB, 2006

Selon l'enquête QUIBB 2006, 42,1% de la population togolaise est sous alimentée (apport calorique inférieur à la norme de 2400 Kcal par jour par équivalent adulte fixée par la FAO). Cette sous-alimentation de la population est fortement corrélée avec la pauvreté monétaire dans la mesure où 64,2% de la population pauvre, sur le plan national, est sous-alimentée. En outre, 6,4% des personnes non pauvres sont également sous-alimentées.

La pauvreté alimentaire tout comme la pauvreté monétaire touche beaucoup plus le milieu rural que le milieu urbain. Toutefois, l'écart entre l'incidence de la pauvreté alimentaire entre le milieu rural et le milieu urbain est faible comparativement à la pauvreté monétaire. En milieu rural, 47,1% de la population est sous-alimentée contre 32,2% en milieu urbain. Par contre, la corrélation entre la pauvreté monétaire et la pauvreté alimentaire est plus forte en milieu urbain qu'en milieu rural. En effet, 69,3% de pauvres sont sous-alimentés en milieu urbain alors que 62,9% de pauvres sont sous-alimentés en milieu rural. En plus, 10,6% de non pauvres sont sous-alimentés en milieu urbain contre seulement 1,3% en milieu rural.

Quant à la pauvreté de masse ou des conditions de vie, 50% de la population estime être satisfaite de l'école ; 25% non satisfaite des services de santé et 63% non satisfaite des services d'eau potable et d'assainissement. Ces résultats traduisent là également qu'il y a une forte disparité entre le milieu rural et le milieu urbain.Quant à la pauvreté de potentialité, les caractéristiques restent méconnues de par les résultats du traitement des données issues des enquêtes QUIBB et MICS.

1.2.2.2 La situation de la faim et la malnutrition

En général , la situation nutritionnelle est évaluée à partir de trois (3) indicateurs anthropométriques à savoir :

Ø la malnutrition chronique : qui se manifeste par une taille trop petite pour l'âge et traduit un retard de croissance. L'indice "taille pour âge", qui rend compte de la taille d'un enfant par rapport à son âge, est donc une mesure des effets à long terme de la malnutrition ;

Ø l'émaciation : qui concerne les enfants atteints de malnutrition aiguë. Elle est exprimée par l'indice "poids pour taille" et est la conséquence d'une nutrition insuffisante durant la période ayant précédé l'observation et/ou une perte de poids consécutive à une maladie ;

Ø l'insuffisance pondérale : qui est un indice combiné traduisant un faible "poids pour âge" pouvant être provoqué par la maigreur comme par le retard de croissance. Cet indice est celui qui est le plus souvent utilisé pour suivre le progrès nutritionnel et la croissance des enfants.

Toutes les enquêtes menées de 1988 à ce jour au Togo révèlent que les indices nutritionnels sont nettement supérieurs aux seuils admis par l'OMS. Les indices d'évaluation de l'état nutritionnel des jeunes enfants (moins de 3 ans) montrent les constats suivants :

Ø indice poids- pour- âge (P/A) : Au Togo, en 2005 (résultats de l'évaluation du profil nutritionnel de la santé et des tendances de la Pauvreté au Togo), 26% des enfants de moins de trois ans présentaient une insuffisance pondérale, contre 25% en 1998 (EDST, 1998) et 18,3% en 1988 (EDST, 1988). Une analyse structurelle de l'insuffisance pondérale en 2005 montre que : (i) la prévalence est plus élevée en milieu rural (32,6%) qu'en milieu urbain (16,4%) ; (ii) la différence selon le sexe est plus marquée en défaveur des garçons (24,3%) contre 17,1% chez les filles.

Ø indice taille- pour -âge (T /A: Les indices de retard de croissance observés à travers les différentes enquêtes au Togo, sont environ 6 fois plus élevés que la moyenne internationalement requise de bonne nutrition. En 2005, la proportion des enfants trop courts pour leur âge est de 23,7% ; ce qui correspond à une augmentation de 2% entre 1998 et 2005 et de 0,5% entre 1988 et 2005.

Ø indice poids- pour- taille (P/T) : À l'instar des indices précédents, il est constaté que le niveau de l'indice d'émaciation est plus élevé que la norme internationalement admise de bonne nutrition. En effet, cet indice qui était de 4,8% en 1988, a subi une hausse vertigineuse en 1998 (12,3%), soit une augmentation de 7,5 points de pourcentage en 10 ans. Les résultats de 2005 (14,3%) soit une légère augmentation (3,3 points de pourcentage) par rapport à 1998.

Tableau 3 : Indicateurs de l'état nutritionnel au Togo

Sources de données

Années de référence

Retard de croissance modéré et sévère

Emaciation modérée et sévère (poids pour taille en %)

Insuffisance pondérale modérée et sévère (poids pour âge en %)

 
 

Rural

Urbain

Total

Rural

Urbain

Total

Rural

Urbain

Total

EDST I

1988

 
 

23,2

 
 

4,8

 
 

18,3

EDSTII

1998

23,9

14,8

21,7

13,3

9,1

12,3

27,9

16,1

25,1

MICS3

2006

27,8

17,3

23,7

18,4

8,1

14,3

32,6

16,4

26,0

Source : établi à partir des informations disponibles dans Devinfo Togo

Du fait de la crise économique et de la pauvreté croissante, l'état nutritionnel ne s'améliore pas dans le pays. De 2000 à 2006, on constate même une certaine détérioration de l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, en 2000, la malnutrition mesurée par le retard de croissance, a touché 21,7% des enfants de moins de cinq ans, avec 7% de formes sévères. En 2006, ces proportions sont respectivement de 23,7% et de 10%. Ces niveaux sont respectivement 10 et 70 fois plus élevés que ceux qui sont supposés exister dans une population où les enfants sont en bonne santé.

En adhérant aux actes de la Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN) (Rome, 1992), le Togo s'est engagé à épargner à sa population la famine ainsi que la malnutrition chronique et généralisée sous toutes ses formes. Cependant, malgré les efforts accomplis, force est de constater que le chemin restant à parcourir vers un état de nutrition équilibré est encore long. La situation nutritionnelle, analysée à travers un certain nombre d'indicateurs, montre que la situation nutritionnelle ne s'est pas améliorée et s'est même détériorée avec des écarts considérables entre ces situations et les normes généralement admises. Du point de vue de la sécurité alimentaire, les disponibilités alimentaires semblent couvrir les besoins des populations. Cependant, la stabilité, l'accessibilité et la qualité alimentaire restent problématiques pour une grande partie de la population en raison de la pauvreté. Ainsi, au plan nutritionnel et d'accès à la nourriture, les populations les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes. Globalement, le nord du pays est nettement plus touché que le sud, et les zones rurales et périurbaines sont nettement plus touchées que le milieu urbain. Au Togo, le problème d'alimentation ne se pose pas globalement au plan quantitatif. Toutefois, certaines familles, certains groupes sociaux et des localités tant périurbaines que rurales, connaissent des problèmes d'insécurité alimentaire structurelle et conjoncturelle. L'insécurité alimentaire se pose en terme de manque d'accès de la population aux vivres. Elle est très marquée en milieu rural où, au régime alimentaire inadéquat de ces populations pauvres, s'ajoute l'influence des mauvaises conditions d'hygiène qui sont à l'origine du taux de malnutrition relativement élevé constaté. En plus, il convient de considérer la variabilité saisonnière des disponibilités alimentaires, la faiblesse et/ou l'instabilité des revenus des ménages et la valorisation dérisoire de l'apport de la femme.

* 8 K. Evlo et al.  « Rapport intérimaire de suivi des OMD au Togo », Lomé, mai 2008.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard