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Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

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par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

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21.3. Evolution du concept de pauvreté

La pauvreté est un concept qui a considérableement évolué dans le temps au fur et à mesure que sa complexité et ses muitiples dimensions apparaissent clairement. Ainsi, pendant de très nombreuses années l'approche de la pauvreté était surtout monétaire. A l'instar des institutions de Bretton Woods, les discours et la littérature à ce sujet se basaient surtout sur le critère du revenu. Etait pauvre, celui qui avait un revenu inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette approximation peut avoir une certaine utilité, notamment pour des comparaisons internationales, elle s'avérait trop réductrice pour capter la réalité des vies des êtres humains en question.

Avec le lancemment en 1990 du « Rapport mondial sur le développement humain » par le PNUD, le concept du développement humain a très vite eu des répercussions sur l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus uniquement par un faible niveeau de revenu et de consommation, mais également par un faible niveau d'instruction, par une santé précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997 de ce rapport introduit le concept de « pauvreté humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne saisit pas la totalité des aspects de ce concept : La pauvreté est « la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentielles au développement humain - longévité, santé, créativité, mais aussi des conditions de vie décentes, dignité, respect de soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur à la vie » (PNUD, 1998).

Parmi les penseurs qui ont fortement influencé cette évolution du concept de pauvreté, figure l'économiste indien Amartya SEN. Selon ce dernier, la pauvreté est avant tout une privation

des capacités élémentaires. Néanmoins, « cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la pauvreté, pour la raison, au moins que l'absence de ressources est la principale source de privation des capacités d'un individu »10(*). Ce théoricien de la pauvreté a également développé le concept de capital social. Qu'il s'agisse de relations intragroupes, intergroupes, ou environnementales, le capital social est un phénomène inhérent aux interactions sociales, c'est-à-dire inhérent à la structure des relations entre les personnes. Le capital social d'un agent (de l'individu à l'Etat ) est une ressource sociale, issue des interactions culturelles et/ou structurelles, avec d'autres agents capables de générer des externalités durables qui changent leur situation économique.

En somme, on retrouve le principe des économies d' échelle, qui induit des diminutions des coûts individuels et donc un gain d'efficience. Ce capital social génère donc des externalités qui améliorent l'efficacité du marché, soit en les complétant, soit en s'y substituant. Au niveau microéconomique, le capital social permet de mieux appréhender la pauvreté des ménages et leur capacité à y faire face (vulnérabilité).

C'est donc sur la base de l'approche de SEN, qu'ont été développés des concepts multidimensionnels de la pauvreté. A titre d'exemple, on peut citer Jean- Luc DUBOIS qui circoncit la pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté social (correspond à la faiblesse du capital social ), pauvreté culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique, et pauvreté économique, cette dernière étant composée des aspects monétaires, des aspects liés aux conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des individus. 11(*)

Une autre évolution remarquable du concept de la pauvreté est une vision plus dynamique. Un tel élargissement peut être illustré à travers l'exemple de la pauvreté monétaire. Des ménages et des individus considérés comme « pauvres » ne se situent pas à un niveau stable en dessous du seuil de la pauvreté et la lutte contre la pauvreté ne peut pas se réduire à l'idée de rehausser ce niveau au-dessus de ce seuil. Des analyses plus fines ont démontré que le revenu est sujet à des fluctuations importantes et que la pauvreté se traduit aussi par une incapacité de maintenir un niveau de bien-être spécifié (WRIGHT, 1999). En effet, c'est l'absence de stabilité qui caractérise ces situations de pauvreté et qui rend les individus ou ménages en question très vulnérables.

Cette flexibilité du concept de la pauvreté a été confirmée récemment par une large enquête menée par la Banque Mondiale qui visait à traduire la pauvreté telle que la ressentent les plus démunis. Ce que recouvrent le statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de mal-être. Un des aspects évoqués par le femmes sont en effet les relations conflictuelles inégales avec l'autre sexe (NARAYAN, 2000)12(*). Ce qui nous amène à aborder la question de la pauvreté au féminin.

* 10 SEN.A.(2000) « Un nouveau modèle économique : développement, justice, liberté. »

* 11 DUBOIS J.L.(2000) « rapport de genre et question de population »

* 12 NARAYAN.D.(2000) « silence et impuissance : le lot des pauvres, finance et développement »

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