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Coopération au développement et renforcement des capacités locales : Intervention des ONG et marges d'autonomie des acteurs à la base (cas des ONG GADEC et DIAPANTE )

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par Mamadou DIOUF
Université GASTON BERGER de Saint Louis - Maîtrise de Sociologie du Développement 2007
  

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Section neuf (9). Le GADEC : Groupe d'action pour le développement communautaire

Créé le 28 Août 1987 à Tambacounda par des animateurs et des intellectuels techniciens, le GADEC, comme le note Karine TRIOLET,  « se définit comme une structure ouverte, mixte et démocratique »62(*). La création de l'ONG apparaît comme la résultante d'un processus de collaboration et de coordination entre les animateurs et appuis techniques de trois (3) projets de développement intervenant dans la région de Tambacounda:

· Le projet COMIBAR (coordination mini barrages) intervenant essentiellement dans le domaine de l'environnement grâce à des partenaires comme Terre Nouvelle une ONG Belge et ASRADEC (Association sénégalaise de Recherche et d'Appui pour le Développement Communautaire).

· Et les projets de développement intégré de Tamba Est et du Wuli financés par une ONG française le GRDR (groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural dans le tiers monde).

Pour les animateurs et appuis techniques qui ont été à la base de ce processus de collaboration et de coordination ; il était question, à travers la création du GADEC, de satisfaire à trois exigences particulières :

1. « d'abord et plus fondamentalement, celle de mettre en place des mécanismes de coordination, d'harmonisation et de gestion des 3 projets qui en définitive partageaient non seulement la même conception du développement communautaire mais réalisaient aussi des actions similaires et /ou complémentaires et intervenaient de surcroît dans les mêmes terroirs,

2. ensuite, celle de contribuer plus efficacement à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations de la région orientale du Sénégal qui bien que disposant de réelles potentialités naturelles se trouvaient handicapées par une faiblesse des actions publiques et privées de développement et un enclavement qu'un désengagement brutal de l'Etat avait accentué,

3. enfin, l'exigence de doter la région d'une ONG locale autonome, basée sur le terrain même des opérations et capable d'intégrer les dynamiques, préoccupations et attentes paysannes pour un développement communautaire »63(*)

Association sans but lucratif (ASBL), le GADEC a été reconnu d'utilité publique par le récépissé N°6112 MINT/DAGAT du 8 Février 1990 et agréé ONG le 21 Juin 1990 (agrément N°06414 MINT/DDC/DONG).

L'ONG est structurée en deux (2) entités que sont la structure associative (SA) et la structure professionnelle (SP). Alors que la première regroupe l'ensemble des membres de l'organisation et est, à la fois, chargée de la définition des politiques et orientations de l'ONG, et du contrôle de leur exécution ; la SP quant à elle est chargée d'exécuter les activités liées aux projets et programmes de terrain (c'est elle qui regroupe le personnel salarié du GADEC). Comprenant une douzaine d'organes (l'assemblée générale, le bureau exécutif, le secrétariat exécutif, la coordination de la SP, la coordination des projets et programmes, la représentation de Dakar, la cellule d'animation du GADEC, la cellule genre et développement, la commission de politique d'auto financement, le comité de sélection des projets, le conseil consultatif paysan et le forum des partenaires techniques et financiers), le GADEC compte un effectif de 30 à 35 personnes comprenant à la fois le personnel salarié (34%), les membres de l'association (62%) et les volontaires et/ou bénévoles (4%).

Dix-sept (17) ans après sa création, les activités du GADEC se localisent principalement encore dans trois (3) régions du Sénégal :

· la région de Tambacounda (département de Tamba et département de Bakel) : dans le département de Tamba la présence du GADEC est effective dans les communautés rurales de Natéboulou, Missirah, Dialocoto, Maka Coulibantang, Sinthiou Maléme (sous préfecture de Koussanar) et koupeuntoum. Dans celui de Bakel par contre il est présent dans les communautés rurales de Koulore, de Goudiry, de Kothiari et de Bala dans la sous préfecture de Bala,

· la région de Kolda (département de Vélingara) : dans ce département l'action du GADEC se limite à la zone du Cantora communauté rurale de Sinthiou Coundara (sous préfecture de Bonconto)

· et la région de Kaolack (département de Kaffrine) où les interventions du GADEC ne touchent pour le moment que le village de Douba Lampour dans la communauté rurale de Ida Mouride (sous préfecture de Maka yopp).

C'est cependant, la région de Tambacounda qui polarise l'essentiel de l'activité du GADEC dont les interventions couvrent l'ensemble des quatre (4) zones géo écologiques et historiques de la région:

· le Wuli, situé au centre du département de Tambacounda, elle correspond à la zone d'emprise du fleuve Gambie ;

· le Niani, situé à l'extrême Est du département de Tambacounda, il correspond essentiellement aux arrondissements de Koussanar et de Koupeuntoun. Les cultures vivrières y dominent et la zone enregistre d'importants taux d'émigration ;

· le Cantora, situé dans le département de Vélingara dans la région de Kolda ;

· et le Bundu, qui recoupe les arrondissements de Bala et de Kidira.

C'est au total une cinquantaine (50) de villages, comptant approximativement une population de plus de 20.000 personnes, qui est touchée par les interventions du GADEC dans la région de Tambacounda.

L'ONG GADEC se veut une ONG « généraliste » dont les interventions embrassent de nombreux aspects du développement rural : hydraulique villageoise (puits, micros barrages...), agriculture (maraîchage et arboriculture) et élevage, formation, animation et sensibilisation, santé communautaire, artisanat, appui à l'épargne et au crédit, les questions de genre et de développement local..... Remarquons que pendant longtemps, cependant, ses interventions étaient exclusivement orientées vers les investissements communautaires lourds (micros barrages, puits...) ainsi ce n'est qu'au cours de la seconde moitié des années 90 que l'ONG s'est progressivement tournées vers la promotion des initiatives génératrices de revenus autour notamment des grands aménagements (maraîchage, riziculture....).

Depuis 1995 le GADEC s'efforce aussi d'inscrire ses interventions dans ce qu'il convient de nommer un « cadre programmatique général » dénommé GRTV (Gestion Réhabilitation des Terroirs Villageois). Celle-ci s'articule autour de dix (10) axes d'interventions :

1. l'appui et renforcement des organisations paysannes et des collectivités locales

2. l'éducation / Alphabétisation

3. l'animation

4. le renforcement organisationnel et institutionnel du GADEC

5. la valorisation des vallées

6. la diversification des sources de revenus

7. la sécurisation des productions agricoles

8. les infrastructures et équipements

9. l'aménagement et la gestion des espaces partagés

10. la recherche / développement

Définie comme une,

« Approche de développement participatif et durable qui tient compte des ressources (naturelles et humaines), de leurs potentialités et contraintes, des problématiques qui se posent dans les terroirs, des dynamiques et des opportunités d'action, des acteurs et des interrelations entre les ressources, activités et acteurs (internes et externes) »64(*) ;

la GRTV se fixe comme objectif global de « jeter les bases d'un développement durable dans les zones d'intervention du GADEC »65(*) .

De 1987 à nos jours, le GADEC a connu un développement institutionnel remarquable et a enregistré d'importantes réalisations allant du fonçage de puits à l'aménagement de périmètres maraîchers en passant par la construction de barrages de retenu (12 barrages entre 1987 et 1993), l'ouverture de centres d'alphabétisation, la mise sur pied de banques céréalières, la formation juridique et civique des populations sur des questions telles le code forestier, l'Etat, la décentralisation, les législations en matière de sécurité des personnes et des bien, l'animation et la sensibilisation (organisation de conférences publiques, de séminaires, d'ateliers de formation ou d'information, de forum....) ou encore la construction et/ou la rénovation d'infrastructures communautaires. De fait, la DDC estimait en 2005 que les diverses interventions du GADEC touchent environ 25.000 à 30.000 personnes à travers les régions de Tambacounda, Kaolack et Kolda.

Au départ, en 1987, l'organisation s'était fixée pour principale mission de « contribuer au développement communautaire, par la mise en oeuvre de programmes étudiés et élaborés à la base en rapport avec les associations villageoises de développement »66(*) , dix (10) ans plu tard il en avait déjà adopté une nouvelle et clairement défini (et même systématisé) sa nouvelle stratégie et ce qu'ils ont appelé une « vision propre du monde et du développement ». C'est dire que le GADEC a effectivement connu un développement institutionnel remarquable que l'on peut faire remonter à 1993 avec notamment la mise en oeuvre du programme de renforcement institutionnel (94-95) sur financement de la fondation rurale pour l'Afrique de l'Ouest (FRAO).

La nouvelle vision que le GADEC se donne du développement est que celui-ci se résume en un « épanouissement intégral de l'individu et de la collectivité, celui-ci ne pouvant se faire en l'absence d'un processus continu centré sur l'homme en vue de l'expression de son potentiel et de la réalisation de son bien être économique, social et culturel »67(*) voilà pourquoi il doit « impliquer un processus démocratique ayant pour fondement la liberté de parole, d'association, d'action et d'expression reconnue par tous les citoyens »68(*) . C'est à ce titre que l'ONG considère que le développement doit non seulement être global, mais aussi durable c'est-à-dire économiquement, socialement et écologiquement soutenable pour que les « intérêts des générations actuelles ne compromettent pas ceux des générations futures »69(*).

Dès lors le GADEC se fixe comme nouvelle mission de contribuer à « promouvoir un développement local durable dans ses zones d'intervention par des appuis aux initiatives de base individuelles et collectives »70(*). L'ONG compte aujourd'hui une grande diversité de partenaires dont nous citerons :

· l'African Development Foundation (ADF)

· l'ONG belge Terre Nouvelle

· la coopération belge

· l'ONG hollandaise CORDAID

· la Lutheran World Relief (LWR), une ONG Hollandaise

· la FRAO

· la coopération suisse à travers VECO

· l'ONG Bilance

· OXFAM / América

· le Catholic Relief Service (CRS)

· Le FEM / PNUD

* 62 TRIOLET (K). Le développement rural au Sénégal oriental : l'appui du GADEC aux OP. Mémoire de maîtrise de Sociologie sous la direction de DUBOIS (P), université Paris X Nanterre, Octobre 1997, 136 p. , p.49.

* 63 GADEC / FRAO. Evolution institutionnelle d'une ONG africaine : Le GADEC. Document de capitalisation des expériences du GADEC réalisé avec la collaboration de la FRAO, 1997, 38 p., p.14.

* 64 GADEC. Texte d'orientation. Tambacounda, 1997, 18 p., p.6.

* 65 Op. Cit. p.7.

* 66 Op.cit, p. 3.

* 67 Op.cit, p. 5.

* 68 Op.cit, p. 5.

* 69 Op.cit, p. 5.

* 70 Op.cit, p. 5.

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