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L' arret de la cour internationale de justice du 10 octobre 2002 portant reglement de differend frontalier sur la peninsule de bakassi

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par Albert BISSOHONG
Université de Kisangani - Article Scientifique,Droit Public International 2010
  

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2.5. L'APPLICABILITE DE L'ARRET DU 10 OCTOBRE 2002 : RETROCESSION DE LA PENINSULE DE BAKASSI.

La question qui nous vient à l'esprit est celle de savoir si l'arrêt rendu par la C.I.J. devrait automatiquement être mis en application sans qu'un quelconque mécanisme pacifique de mise en oeuvre ne soit appliqué. Rendre un arrêt est une chose, le mettre en pratique est une autre chose. Les parties au litige ont-elles positivement reçu cet arrêt rendu par la C.I.J. ? Nous osons croire si l'une l'a reçu avec jouissance, ce n'était pas le cas pour l'autre partie. D'où, le mécanisme de coopération bi et multilatérale devrait entrer en jeu pour procéder à l'applicabilité dudit arrêt. Du 15 au 16 Novembre 2002, c'est la « rencontre de Genève ». Les deux présidents (OBASANJO et BIYA) renouvellent leur engagement à renoncer à l'usage de la force et à rechercher des moyens pacifiques de régler leurs différends frontaliers ; Création d'une commission mixte dirigée par un représentant de l'Organisation des Nations Unies et composée de 12 membres, six Camerounais et six Nigérians, et destinée à se réunir, alternativement, à Yaoundé et Abuja. Le représentant spécial de Kofi ANNAN (ex Secrétaire Général des Nations Unies) pour l'Afrique de l'Ouest basé à Dakar, M. Ahmadou OULD-ABDALLAH est désigné comme représentant de l'Organisation des Nations Unies.

Cette deuxième tripartie intervient un peu plus d'un mois après le verdict de la C.I.J., le 10 Octobre 2002 : Objectif : ouvrir la voie à la mise en oeuvre des dispositions pertinentes du verdict de la Cour.

GENEVE, 31 Janvier 2004 : Constat : Les deux Chefs d'Etat et l'ex Secrétaire Général de Nations Unies notent avec satisfaction les progrès significatifs réalisés :

- Adoption d'un programme de travail détaillé jusqu'à l'horizon 2005 ;

- Retrait sans heurts de l'administration civile de l'armée et des forces de police de la région du Lac Tchad ;

- Transfert d'autorité à la partie Camerounaise.

Perspectives : Les deux Chefs d'Etats conviennent de :

- Renforcer les mesures de confiance, par l'échange d'Ambassadeurs et ouverture des Consulats le long de la frontière commune ;

- Mettre en place des patrouilles mixtes de forces de sécurité ;

- Examiner la conclusion d'un traité d'amitié et de non-agression.

GENEVE, 11 Mai 2005 : Constat : Les deux Chefs d'Etats et l'ex Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies notent avec satisfaction que :

- Les visites sur le terrain, visant à préparer la démarcation poursuivent ;

- Les retraits et transferts d'autorité se sont effectués sans heurts le long de la frontière terrestre en Juillet 2004 ;

- Le personnel d'observation de la Commission Mixte poursuit son travail dans d'excellentes conditions.

Perspectives :

- Un nouveau programme de retrait des troupes nigérianes sera mis au point ;

- Les deux Chefs d'Etat se disent résolus à prendre toutes les mesures voulues pour garantir le bien-être et préserver les intérêts des populations concernées.

GREENTREE 12 Juin 2006 : signature de l'accord entre la République du Cameroun et la République Fédérale du Nigeria concernant les modalités de retrait et de transfert d'autorité dans la péninsule de Bakassi. Le Nigeria reconnaît que la souveraineté sur la presqu'île de Bakassi est camerounaise conformément à l'arrêt de la C.I.J. du 10 Octobre 2002 dans « l'affaire de la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria ». Le Cameroun et le Nigeria reconnaissent la frontière terrestre et maritime entre les deux pays telle qu'elle est délimitée par l'arrêt et s'engagent à poursuivre le processus de mise en oeuvre déjà entamé. Le Nigeria s'engage à retirer l'ensemble de ses forces armées de la presqu'île de Bakassi dans les 60 jours à compter de la date de la signature du présent accord. Si des circonstances exceptionnelles l'exigent, le Secrétaire Général des Nations Unies peut prolonger ce délai, mais pour une durée totale n'excédant pas 30 jours.

AKWA (BAKASSI), le 14 /08/ 2006 : Retrait effectif des forces armées nigérianes de la péninsule de Bakassi et transfert d'autorité à la République du Cameroun. Ce, en application de l'arrêt du 10 Octobre 2002 de la C.I.J. et en conformité avec l'accord de Greentree du 12 Juin 2006.

CALABAR (NIGERIA), le 14 Août 2008 : Cérémonie officielle de transfert définitif d'autorité dans la presqu'île de Bakassi au Cameroun par le Nigeria conformément à l'accord de Greentree en présence des représentants des quatre Etats témoins (Etats-Unis, France, Allemagne et Grande Bretagne) et du représentant spécial du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies, Président de la commission mixte Cameroun-Nigeria, SAID DJINNIT. Quinze années environ après le déclenchement du différend, huit années après une logue et très coûteuse procédure judiciaire ayant débouché sur l'arrêt de la C.I.J. de la Haye du 10 Octobre 2002, reconnaissant la souveraineté du Cameroun sur la Péninsule de Bakassi, le processus de rétrocession de Bakassi arrive à son terme le 14 Août 2008. « Le Nigeria a estimé, Jeudi 14 Août 2008 que la rétrocession au Cameroun de la péninsule de Bakassi est une soumission au Droit International et au bon voisinage. Cependant, le Cameroun qui a remporté la bataille juridique va devoir maintenant s'attaquer à l'insécurité qui règne dans cette région difficile d'accès »(1). « Les conflits frontaliers sont nombreux et réglés soit par voie juridictionnelle ou d'arbitrage, soit font objet d'un affrontement armé »(2). Bref, retenons que la péninsule de Bakassi, l'extension de la péninsule de Calabar dans l'océan Atlantique, précédemment administrée par la République Fédérale du Nigeria, un jugement de la C.I.J., rendu le 10 Octobre 2002, attribue la souveraineté de ce territoire au Cameroun. Et le 14 Août 2008, c'est la fin de ce très long processus judiciaire.

(1) Disponible sur http : // fr. allafrica. Com

(2) ROCHE, C., op.cit, p. 52.

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre étude axée sur l' « arrêt de la Cour Internationale de Justice du 10 octobre 2002 portant règlement de différend frontalier sur la péninsule de Bakassi ». Cette étude nous a permis de comprendre la racine de la crise frontalière camerouno-nigériane, le problème de droit posé et la solution juridique retenue conformément au Droit international.

En effet, nous nous sommes posé un certain nombre de questions dont la teneur est la suivante : la C.I.J. a-t-elle joué un rôle primordial dans la résolution de différend frontalier opposant le Cameroun au Nigeria ? Dans l'affirmative, par quels mécanismes juridiques a-t- elle réglé ce litige ?

En réponse aux questions susmentionnées, nous avons émis l'hypothèse suivante : plus la C.I.J. intervient dans un différend interétatique, plus elle contribuerait à restaurer un climat de bon voisinage, au respect scrupuleux du Droit international public qui est l'émanation des volontés des Etats.

A l'issue de notre travail, nous avons abouti au résultat selon lequel la C.I.J. a indubitablement joué un rôle primordial dans le règlement de la crise frontalière sur la péninsule de Bakassi.

Du point de vue de la procédure, nous sommes parti de la saisine par le Cameroun de la C.I.J., ensuite des exceptions préliminaires soulevées par le Nigeria, enfin de la recevabilité de la requête introductive d'instance et additionnelle du Cameroun par ladite Cour suivie de l'arrêt du 10 octobre 2002, prélude à la rétrocession de la péninsule de Bakassi.

Conformément audit arrêt, la souveraineté qui s'exerce sur la presqu' île de Bakassi est désormais camerounaise. La République Fédérale du Nigeria, en application dudit arrêt, l'a rétrocédée le 14 août 2008 prouvant ainsi son respect des règles de droit. En définitive, nous pouvons croire en l'action de la C.I.J., organe judiciaire principal des Nations Unies en ce sens que grâce à son intervention dans l' affaire de différend frontalier entre le Cameroun et le Nigeria, ce contentieux a pris fin le 14 août 2008 à Calabar. La souveraineté de l'Etat camerounais s'étend sur Bakassi, qu'ils s'agissent des eaux, de l'espace aérien situé au dessus ou du fond et du sous-sol de cette péninsule. Le Cameroun y exerce donc sa souveraineté tout entière, comme sur son territoire.

A titre des suggestions, nous souhaitons que les Etats en cas de conflit de nature juridique, portent leur affaire devant la C.I.J. en vue d'une résolution pacifique et qu'une certaine marge de l'action judiciaire internationale en terme de saisine soit accordée à ladite Cour pour qu'elle joue pleinement son rôle. Nous proposons que le Cameroun exerce sa souveraineté avec une limitation découlant du droit de passage inoffensif qui est reconnu aux navires étrangers en conformité avec la Convention des Nations Unies sur le Droit de mer (Convention de Montego Bay de 1982).

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

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- http : //www.afrik.com

- http : // fr. allafrica. Com

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