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Déterminants de l'avortement provoqué au Gabon

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par Wilfried MENDAME MVE
Institut de Formation et de Recherche Démographique-Yaoundé - DESS Démographie 2005
  

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2. 1. 4. Approche Institutionnelle

A. Un Cadre juridique restrictif au recours à l'avortement.

Bien que le cadre juridique se soit amélioré ces dernières années dans plusieurs pays, l'avortement fait encore l'objet de mesures très restrictives notamment dans la majorité des pays africains, au Proche-orient et en Amérique Latine.

De nos jours, l'avortement n'est totalement interdit que dans 15 pays (sur 190). Dans les autres pays, la situation varie d'une limitation très stricte à une politique très libérale : dans 55 pays (44% de la population), l'avortement est possible sur demande ou pour des raisons économiques et sociales (United Nations, 1994 b).

En Afrique francophone, les législations sur l'avortement sont encore souvent des réminiscences de la loi française de 1920, qui condamnait l'avortement et réprimait toute personne le pratiquant ; dans les pays anglophone, elles s'inspirent de la loi britannique de 1861 sur les délits contre la personne. ; puis de la loi britannique de 1861 sur les délits contre la personne.

En 1999, sur les 54 pays africains, l'avortement n'est autorisé sans restriction que dans trois pays : Tunisie, Afrique du Sud et Cap Vert. Dans 26 pays, il peut être autorisé uniquement

pour la survie de la mère ; tel est le cas du Gabon. Dans 24 autres pays, les femmes peuvent y recourir seulement si leur santé physique et/ou morale est menacée (Guillaume, 2000).

Dans les pays où le recours à l'avortement est libéralisé, quelques restrictions limitent toujours sa pratique : en Tunisie par exemple, les centres de santé où ces actes peuvent être pratiqués légalement sont peu nombreux, notamment en milieu rural

(Gastineau, 2000). En Afrique du Sud, la loi prévoit un âge légal de la grossesse pour avorter (The Alan Guttmacher Institute, 1999). Au Soudan et en Zambie, l'autorisation de 2 ou 3 médecins est nécessaire pour avorter (Gautier, 2002). Toutes ces restrictions pénalisent les femmes. Au lieu d'empêcher les avortements, elles contribuent plutôt à des pratiques clandestines et dangereuses. La fréquence de celles-ci s'explique par les nombreuses consultations médicales observées dans les centres de santé consécutives à des complications d'avortements. En Afrique de l'Ouest, on estime à un million par an le nombre d'avortements clandestins faits en dehors de toute surveillance médicale officielle par an, mais la région du continent la plus touchée est l'Afrique de l'Est avec 1,34 million d'avortements clandestins par an. (The Alan Guttmacher Institute, 1999).

B. L'avortement en l'absence de contraception ou en cas d'échec d'une méthode.

L'avortement a été longtemps utilisé comme méthode de régulation de naissance bien avant l'apparition des méthodes contraceptives. Le développement des programmes de planification familiale a contribué à une plus grande utilisation de la contraception, même s'il n'a pas toujours eu l'effet escompté d'une réduction, voire d'une disparition du recours à l'avortement.

Dans les pays où l'usage des méthodes contraceptives est élevé, les échecs de la contraception restent très fréquents, comme en atteste la persistance des grossesses non désirées qui se concluent par une interruption de grossesse (Bajos N. et Al. 2002.). Dans ce cas, le recours à l'avortement peut intervenir après un échec de la contraception, consécutif à une mauvaise utilisation d'une méthode ou à son inefficacité.

Dans les pays en voie de développement et particulièrement en Afrique, les individus utilisent très peu les méthodes contraceptives modernes, l'intensité et la fréquence de l'activité sexuelle fait croître le risque de grossesse non désirée, et partant, le recours sans cesse à l'avortement clandestin.

A l'île Maurice, pays réputé pour l'efficacité de son programme de planification familiale, avec une prévalence est de 75%, le recours aux avortements clandestins persiste pour différentes raisons dont la plus fréquente est l'entrée en sexualité précoce sans usage de contraception. (N'yong' o D. et Oodit G., 1996, Djoke 2004).

En Ethiopie, Madebo T. et Tadiè GT (1993) ont constaté que 83% des femmes n'utilisaient pas de contraception avant la grossesse qu'elles ont interrompue, 11% en utilisaient une, mais sans respecter les normes d'usage et 6% ne s'expliquent pas les raisons de cet échec.

Les contraceptions post-abortum peuvent contribuer à la réduction du recours à l'avortement, mais dans bon nombre de pays africains la qualité et l'existence du counselling post-abortum constitue un problème. Par contre, l'amélioration de la prise en charge des complications d'avortements est de plus en plus fréquente dans ces pays.

Hormis les facteurs précités à savoir, socio-économiques, démographiques socioculturels et le cadre institutionnel, d'autres facteurs expliquent le recours à l'avortement provoqué. Il s'agit notamment des facteurs sanitaires et sociologiques.

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