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Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

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par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

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II. Vivre de sa passion

Chercher à se professionnaliser dans la techno peut se produire lorsque les individus ne trouvent pas ou plus de plaisir à travailler. De plus, un investissement coûteux dans ce loisir peut générer des problèmes dans les autres temps de la vie. Par conséquent se professionnaliser dans sa passion apparaît comme la solution aux deux problèmes. La musique est à envisager comme deux objets ayant des finalités différentes. Elle peut d'une part devenir un objet d'esthétisme et d'autre part rester un objet de sociabilité.

Tout d'abord, les organisateurs de soirées peuvent se professionnaliser dans l'esthétique de la musique. Anne Petiau cite à ce sujet la venue de cette musique dans "les institutions existantes" : concerts, festivals, circuits de distributions91. On peut donc à nouveau distinguer la professionnalisation dans la création artistique de la musique et la professionnalisation entourant cette création. Le statut d'intermittent du spectacle est une voie de professionnalisation. Les professionnels obtiennent alors le statut d'artistes de la musique électronique. De plus, d'autres emplois sont créés dans la médiation de la musique du label de production à la vente directe. La fête continue de jouer un rôle dans cette professionnalisation liée à la musique esthétique. Le cas de Julien l'illustre fort bien : "Ça, c'est des restes de quand j'étais en association, avant quand on organisait des soirées tous les week-end. De temps en temps j'en organise, ça fait un peu de pub pour mes labels et tout, ça fait parler". La soirée techno devient donc l'accessoire de la profession

91 Petiau A., op. cit.

bien que le professionnel puisse l'organiser avec un ami et y prendre du plaisir.

Ensuite, les organisateurs peuvent se professionnaliser dans la musique dans son aspect collectif. Là encore, le statut d'intermittent peut offrir un cadre dans ce métier pour ceux qui le choisissent. Je n'en ai pas rencontré. En renvanche, j'ai pu rencontrer des salariés d'associations organisatrices de fêtes techno qui bénéficient de l'intervention de l'Etat-Providence. Vivre de sa passion ne la transforme-t-elle pas en travail ? Les conditions de travail sont à prendre en considération pour connaître une telle évolution. Il semblerait que non car tout deux ne se sont pas plaints de leur conditions de travail et en particulier Tristan dont les tâches peuvent être effectuées de manière plus souple. Leur emploi n'est pas règlé par le temps comme un temps de travail, il s'agit de tâches à accomplir. Quant à Julien sa profession s'est construite dans un rapport pemanent à sa vie sociale92. Rien n'empêche d'ailleurs l'organisateur professionnel de travailler et d'avoir en dehors de ce temps une pratique de loisir entre amis où il organise des soirées techno.

Durant l'entretien, Julien a exprimé le plaisir vécu à vivre de sa passion, de produire ses oeuvres et celles de personnes qu'il apprécie. Il a aussi exprimé les difficultés que son métier occasionnent et du dénigrement de certains amateurs de musique lui reprochant justement le fait qu'il puisse vivre de sa passion.

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