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Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

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par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

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Annexes

Transcription des entretiens

Entretien réalisé avec Anthony

p.70

Entretien réalisé avec Julien

p.84

Entretien réalisé avec Ben

p.95

Entretien réalisé avec Emilie

p.97

Entretien réalisé avec Tristan

p.99

Entretien réalisé avec Damien

p.103

Entretien réalisé avec Stéphane

p.104

Entretien réalisé avec Renaud

p.125

Entretien réalisé avec Amélie

p.125

Entretien n°1 réalisé le 18 mars avec Anthony, Antomn'y(dj) organisateur de soirée (Mystic
Chrysalide-Melting Pot for Evolution Underground)

Conditions : Inviation à mon domicile, je connais Anto depuis une soirée underground dans un local chez un ami. Je lui ai expliqué depuis quelques semaines que je préparais un mémoire de sociologie sur les organisations de soirées techno dans le département.

Comment tout a commencé pour toi?

« Il me semble que c'était en 1995, on a créé Melting Pot for Evolution, une association, avec une copine et un copain à moi. Notre délire c'était d'organiser des soirées, alors comme t'avais pas le droit d'organiser des raves party et des soirées techno à l'époque, nous on montait des soirées.. .des « expositions d'oeuvres artistiques en 3 dimensions », on a commencé comme ça « expositions d'oeuvres artistiques en 3 dimensions ». J'suis allé la déclarer à la gendarmerie du village à côté. Ils ont dit : « bon bah très bien, on viendra la surveiller sur le parking voir si tout va bien ». et voilà, ils ont entendu la musique, ils ont rien dit, y-a pas eu d'histoire. Et mon délire, c'était de monter des soirées, de créer des ambiances parce que le rôle d'un dj c'est de créer une ambiance, si tu regardes la définition d'un disc jockey c'est un créateur d'ambiance. Voilà. C'est la personne qui est chargée de passer des disques, mais c'est elle qui crée l'ambiance dans une boite. Et mon délire à moi, c'est

de créer justement une ambiance avec une soirée thématique , un thème, avec à chaque fois, un nom pour la soirée, style...la première on l'avait appelé NewVision. Le fly c'était un oeil monté sur un ressort, un truc un peu..un peu...un peu tordu quoi ».

Son téléphone sonne. Je lui propose de répondre. C'est Richard, un ami d'Anto que j'ai rencontré en même temps. Il va venir chez moi.

« Ouai donc je sais plus où j'en étais. »

Tu parlais de Melting Pot, d'expositions.

« Ouai donc on montait des soirées à thème ».

Et c'était dans les années début 90 ?

« 95-96 ».

Les premières raves, à Perpignan, avaient déjà eu lieu ? « Oui. »

D'accord. Donc vous avez suivi un mouvement ou bien vous vous êtes inscrits dans quelque chose de différent ?

On a suivi un mouvement, disons que ce qui c'est passé que quand j'ai découvert en 93 avec l'expérience. J'écoutais que du rock à l'époque. J'étais AC/DC, Led Zepplin, Pink Floyd, vachement rock années 70. Et, j'ai découvert avec l'expérience ce que c'était la techno et tout, ça m'a pas tellement plu. Et peu de temps après j 'ai découvert ce que c'était les soirées en Espagne, les soirées techno, en Espagne, avec des djs français comme J.-R., Fred Tassy, Cybersonic, Spdy'T et tout ça. Qui était également le début des soirées pour eux en Espagne, parce que c'était à l'époque des Boréalis à Montpellier. On va dire que le mouvement est descendu du nord en descendant vers le sud. C'est parti de Belgique, Hollande tout ça et c'est redesendu sur Paris machin et tout. Et puis c'est redescendu vers le sud. Les premiers c'était à Montpellier Boréalis. Et ça a été l'euphorie, ça a

été des gros trucs graves quoi, c'était des grosses soirées. Les espagnols montaient, ils ont halluciné. Puis après les djs sont partis en Espagne pour lancer un peu tout ça. Bon ça s'est développé dans toute l'Espagne. Je dis pas, c'est pas par Perpignan et Gérone quoi. C'est passé par les 2 frontières, ça s'est développé de partout quoi. Et donc, moi, quand j'ai découvert un peu toutes ces soirées, tout mon délire ça a été de monter des soirées tel dj, tel dj, tel dj. Tiens je le verrai bien joué. Je me faisais ma sélection musicale finalement. Lorsque j'organisais une soirée je me faisais ma sélection musicale comme toi quand tu vas sur ton ordi te faire une playlist Winamp. [D'accord] Voilà pareil. Donc je me disais, tel dj en début de soirée parce qu'il joue plus calme, tel dj après ça va monter, tel dj après, tel dj après. Je me faisais comme ça un line-up, une évolution. Et c'est vrai : au niveau musical il y a toujours une progression dans la soirée. Pas comme font certains aujourd'hui où on te balance n'importe, tel dj à n'importe quel moment et où t'en a un qui va tabasser, l'autre après qui va être mou et l'autre après... Bon en tout cas garder une certaine logique, une certaine évolution dans la musique. Tout comme il faut avoir dans sa session, il faut avoir une session progressive machin. Ca sert à rien d'attaquer très fort pour redescendre derrière. Enfin c'est mon avis, après chacun ses goûts : après c'est une question de goûts et de couleurs. Donc j'me suis mis très tard au mix. Au début, moi, mon plaisir c'était justement de créer cette ambiance, cette atmosphère en faisant venir des djs que j'aimais bien, dont j'aimais la musique, que je connaissais d'avant parce que je les avais entendu mixer et ça a été mon trip de toujours. Et bon maintenant, au jour d'aujourd'hui, mon délire c'est plus de mixer. C'est toujours de monter des soirées et tout ça. Mais bon ça implique...à l'époque j'étais un peu plus maître de mes soirées et aujourd'hui ça implique de faire beaucoup plus de concessions par rapport au gens de l'organisation autour. »

Tu parles des gens avec qui tu travailles dans les organisations. Alors pour revenir à ce que tu appelles le Melting Pot Underground, justement c'est une association existante ?

L'association s'appelle le « Melting Pot For Evolution » entre paranthèses « of the mouvement techno ». C'est ce qui a été enregistré au journal officiel des associations. Elle existe encore aujourd'hui, mais au niveau légal on est un peu hors-la-loi. Pourquoi ? Parce que il y a jamais eu de suivi au niveau des papiers et tout ça, on a jamais fait de conseil, on a jamais fait tout ce qui faut faire pour qu'une association tienne la route. Même déjà à l'époque, on le faisait pas. On avait un nom au journal officiel, on avait les autorisations pour les soirées pour les endroits privés etc. au nom de l'association. Toutes les locations étaient au nom de l'association, que ce soit pour les boissons, pour le son etc. Et en tout cas on l'a jamais tenu au niveau paperasse, il y a jamais eu de secrétariat bien... [un trésorier, un secrétaire...]. Voilà. Au début on était 3. Rapidement il y a une fille qui s'est barrée, c'était la trésorière, donc....

Pourquoi avez-vous créé cette association, vous en aviez besoin à cette époque pour monter des soirées ?

Pour l'aspect légal. Pour rentrer dans un aspect légal. Parce que monter des soirées à l'arrache dans la nature c'est facile, mais nous, on voulait louer des endroits. On voulait même créer des gros évènements. On avait un projet énorme. On avait commencé à le travailler avec le conseil municipal de Perpignan. C'était de faire Fort Liberia au-dessus de Ville-Franche-de-Conflent. Tu connais
Fort Liberia au-dessus de Ville-Franche-de-Conflent ? [un peu oui]. C'est joli, c'est un endroit magnifique. On voulait faire un événement là-haut avec style : soirée médiéval, électro, machin, avec, spectacle de projection, cracheurs de feu, musique, stands, avec des activités la journée et

tout. On voulait faire vraiment un projet comme ça et puis on a laissé tomber parce que c'était un projet trop démesuré et on était pas assez nombreux. Et puis on avait pas assez de soutien de la part de la mairie. Il fallait qu'on monte un projet vraiment béton et puis on était un peu jeune. On est pas allé au bout du projet. Donc après on a un peu laissé tomber l'asso.

Très bien. J'suis allé voir ton Myspace, t'as mis un descriptif de ton parcours. Qu'est-ce que t'entend quand tu dis : « je suis marchand d'ombre la semaine et dj le week-end» ?

Parce que je vendais des stores. J'étais commercial et justement ça fait presque 10 ans que je travaille dans le store. [d'accord]. Donc c'est pour ça, j'étais commercial et je vend de l'ombre. Il y en a qui vendent du vent, moi je vendais de l'ombre. Pour dire que j'ai un métier qui me fait vivre et puis j'ai une passion qui me fait vivre aussi, mais différemment.

D'accord, mais quand tu dis cela, ça fait vraiment la différence entre ton travail et puis ton loisir.

Voilà. Je fais bien entendre que je vis pas du dj. Parce qu'aujourd'hui il y en a pas qui peuvent prétendre vivre du dj. Sauf des très grosses têtes d'affiches, ça implique... vivre du dj , ça implique d'avoir un mode de vie autre qu'un mode de vie sociale, qui te fait sortir du mode de vie sociale. [c'est pas le choix que tu as fait ?]. Par rapport à mes parents, par rapport à beaucoup de choses. [et t'es père]. A l'époque où j'ai eu ma fille, j'ai arrêté de sortir pendant 4 ans. J'ai carrément déconnecté donc, des soirées, de mes amis pour pouvoir construire un peu plus ma vie. Parce que c'était tralala tous les week-end, ça fait pas avancer. Et le temps que tu te réveilles le week-end c'est déjà mercredi et 2 jours après c'est déjà le week-end. Après t'as les semaines qui sont plus courtes que les week-end.

En effet c'est un rythme essouflant ! Ensuite, tu dis que « tu n'es résident d'aucun club ». Qu'est-ce que c'est, pour toi, de résider dans un club ?

Un dj résident dans un club, c'est quelqu'un qui travaille pour le club. Par exemple tu as.. .Cybersonic par exemple était résident du Palm Beach. C'était le dj résident, c'était le responsable artistique également. Résident, ça veut dire que tu travaille dans ce club.

Donc pour lui, ça veut dire qu'il en faisait sa profession réellement.

Voilà. Comme dj bidule c'est le résident de la boite pourrie qui est à côté en bas, le Milord. Et bien ils ont un dj : dj Fred ou dj Albert ou dj Jean-Luc ou va savoir et bien le mec, c'est le dj résident. C'est pour ça que sur les flyers, sur les line up des soirées tu vois dj untel Mystic Chrysalide, dj untel Melting Pot, dj untel résident, ça veut dire que c'est le mec de la boite.

Et si on parlait de la soirée du 5 avril ou peut-être d'abord parler de... Je sais pas si on va la faire finalement (rire). Je rigole.

On va plutôt parler de ton histoire avec Mystic Chrysalide. Comment as-tu rencontré les autres membres et qu'est-ce que tu fais au sein de Mystic Chrysalide ?

Moi, en fait, Mystic Chrysalide, c'est....Je connaissais les gens qui l'ont créé. Donc il y avait Spdy T, mon meilleur pote. Il y avait M., c'est un des responsables de l'asso, c'est le président que je connaissais depuis longtemps parce qu'on a souvent mixé dans des soirées en commun sans vraiment se connaître, mais on a souvent été amené à mixer dans des afters et des soirées où on était ensemble. Moi, à l'époque je mixais plus trance que ce que je joue aujourd'hui. Et S. que je connais depuis longtemps. Après il y a les filles qui s'occupent de la déco et tout ça que j'ai connu petit à

petit. Mais pour la plupart, c'est des gens que je connaissais avant Mystic Chrysalide déjà. Moi, je ne suis pas avec l'asso depuis le départ. Eux, ils ont créé l'asso, ils y sont depuis le début. Moi, j'ai été greffé par la suite parce que au début T. m'invitait à mixer. Donc j'allais mixer bénévolement pour aider l'asso etc. Bon, j'arrivais à la soirée, hop, je posais mes disques, je les remballais et je repartais quand je voulais. J'étais, on va dire, invité. J'ai été invité à 2 soirées et au bout de la deuxième soirée, T. m'a dit : "bon j'ai besoin de quelqu'un pour m'occuper du deuxième son, donc j'aimerais bien que tu rentres dans l'asso. J'en ai parlé aux autres, ils sont d'accord". Donc je suis entré dans l'asso à ce moment là, ça fait maintenant, ça va faire 2 ans maintenant je crois.

D'accord, et l'association existe depuis combien de temps ?

Depuis 3 ans et demi je crois. Je crois qu'on a fêté les 3 ans au mois de septembre.

Et donc entre ta première expérience en 1995, où tu as organisé justement cette exposition et il y a à peu près 2 ans et demi, au moment où tu es entré à Mystic Chrysalide, qu'est-ce qu'a été ton implication dans le mouvement techno dans le département, même au-delà ?

Moi, j'ai jamais arrêté de monter des soirées, mais des soirées underground. J'ai continué à monter des soirées sous le nom de Melting Pot dans des boites et tout ça, style au Marina, style dans d'autres boites ou quoi. On trouvait des clubs, on montait des soirées dans les clubs, il y a aucun problème. On faisait un flyer, il y avait marqué : "Melting Pot présente machin truc au Marina". Je dis le Marina, mais il y en a eu d'autres, il y a eu d'autres boites. Et, c'était quand même très ponctuel, voilà. C'est resté très ponctuel, de temps en temps, pour se faire plaisir, l'occasion de faire la fête avec les copains, tout ça. Et sinon, on montait des soirées underground c'est-à dire un peu plus à l'arrache, toujours sur un terrain privé pour pas être emmerdé, mais on va dire sans déclaré quoi que ce soit, avec un débit de boisson illégal, avec.. .pour le plaisir de faire des soirées. Quitte à faire des soirées plus privées c'est-à-dire ne pas faire de fly et le dire à personne, mais au bouche-àoreille et inviter les gens. On en est arrivé au bouche-à-oreille l'été dernier, tu vois, tout en étant avec Mystic Chrysalide, ça ne m'empêche pas de monter des soirées à côté. Parce que c'est mon délire à moi c'est pas trance goa machin, mon délire à moi c'est monté des soirées que techno aussi. Pour mon anniversaire cet été, on a fait une soirée il y avait 2 sons. Il avait eu peut-être 350 personnes voire plus, dans la soirée entrée gratuite, les boissons au bar vraiment pas cher. Et une fois qu'on s'est remboursé, open bar. Voilà, c'est mon délire depuis toujours, quoi l'open...me remboursé. Pas faire ça pour gagner des tunes ! C'est vraiment pour faire la fête. Les gens qui viennent à la soirée, bah ok, ils vont claquer des tunes, ils vont payer, payer, payer leurs boissons machin, mais enfin je suis pas chien non plus. J'ai bossé dans la restauration, je sais qu'un bon commerçant, derrière un bar c'est quelqu'un qui sait quand il doit offrir ou pas. Donc les gens savent qu'ils sont bien reçus dans nos soirées, c'est pour ça qu'ils reviennent quoi. Et c'est un peu la contribution qu'on apporte à Mystic Chrysalide aujourd'hui. Le deuxième son techno, on l'apporte pour...au départ c'était un chill out, parce que dans les soirées trance il y a toujours des chill out. Les premières soirées ils ont fait chill out. Moi, la première soirée où je suis allé mixé là-bas, le chill out et bon c'était chill out également mais bon c'était pas bien c'était des sons.. .j'ai joué mes disques trance les plus lents....on pouvait mettre un peu d'ambient à côté, enfin.

Un peu comme Infinity Project, ce genre de son ? (un des groupes fondateurs de la goa trance)

Très down tempo, très souple quoi, parce que ça se prêtait à la soirée et après petit à petit, on s'est rendu compte qu'on avait notre public techno-électro qui était dans ces soirées et que la trance soulait un peu au bout d'un moment. Donc on a décidé de faire...le chill out s'est transformé en

Electrochill. Voilà, on l'a appelé "Electrochill". "Electrochill"ça n'existe pas ! C'est un terme qui n'existe pas. Mais bon, vu tous les termes nouveaux qui naissent dans ce milieu, pourquoi pas inventé un nouveau coin sage "Electrochill", voilà. Dans le principe, le chill-out ça veut dire, c'est endroit où tu t'écarte, où tu te mets un peu en dehors de...de tout ce qu'il se passe...du gros son machin et de...on va dire l'excitation et de la bousculade. Chill out c'est pour se mettre à côté, pour être out quoi, un peu en dehors quoi, un peu plus posé. Donc voilà l'intérêt de monter ces Electrochill. C'est d'abord un deuxième son, c'est de pouvoir mélanger. C'est un melting pot. Ça reste un melting pot.

Toi, quand tu parles de melting pot aussi sur le net, tu parles de mélanger les cultures et les races. C'est la définition du melting pot.

C'est la définition américaine oui. C'est comme ça que tu cherches à l'appliquer.. .comment tu essaies justement ?...bon tu m'a expliquer un des moyens, avoir plusieurs sons disponibles pour le public. Est-ce qu'il y a d'autres moyens d'essayer justement d'atteindre ce résultat ?

Au départ, par ce qu'on a fait, le Melting Pot, il était déjà présent, le mélange des cultures. On avait pas le droit de faire des rave party ou des soirées électroniques. Donc qu'est-ce qu'on a fait ? On s'est mis en relation avec des gens des Beaux-Arts pour faire des oeuvres, des expositions d'oeuvres artistiques. En 3 dimensions pourquoi ? Parce que tu avais...et bien t'avais...le visuel, le sonore et puis la présence physique des gens. T'avais plusieurs dimensions à ce niveau là. Donc ça a été déjà,... le Melting Pot au départ c'était pas un nom trouvé pour rien. C'était justement mélanger différentes choses pour pouvoir, Melting Pot For Evolution pour pouvoir faire évoluer le mouvement techno. Tu vois c'est pour ça qu'il y a la petite parenthèse of the mouvement techno. Je pouvais pas appelé l'asso comme ça, c'était trop long. Donc déjà Melting Pot For Evolution...

(Pause)

Alors t'étais en train de me parler de ces 3 dimensions du Melting Pot. (Je lui montre le flyer de la soirée du Samedi 5 Avril 2008) Donc si je reprend le visuel, le son.. .C'était pour la soirée en question. Pour cette soirée-là d'accord. et l' humain, c'était une des soirées Melting Pot.

Le but du Melting Pot c'est de mélanger des gens, de milieux et de cultures différentes... Le but du Melting Pot, pour moi, c'est de.. .déjà au Etats-Unis et puis avant les Etats-Unis, ça vient d'Angleterre ce terme déjà à la base. Cest.. .c'est vrai qu'on a retrouvé beaucoup plus le principe aux Etats-Unis. C'est mélanger les cultures et les races pour pas créer le gettho. C'est ça le principe du melting pot, si tu renseigne un peu [j'suis d'accord] sur des expos et tout ça. Tu dois le savoir, mieux que moi, [pas sûr] avec les études que t'as fait. C'est pour éviter les gettho, mélanger les gens et les cultures. Pas faire un quartier comme un St Jacques ou Beluze où t'as que des gitans et un quartier où t'as que des arabes comme au Bas-Vernet parce qu'après ça crée des clashs et des confrontations comme on a pu en voir ici. C'est le cas dans des pays pauvres comme au Brésil où tu as des getthos avec des bidonvilles et des trucs comme ça, et puis à côté, t'as les gens qui vivent normalement. Bah t'auras jamais d'intégration entre les gens. Donc pour nous, se faire intégrer au milieu de ces gens-là, le mieux c'est de les inviter à voir ce qu'on fait.

D'accord, tu...

A partir de là, tu peux être mieux intégré je pense. Si toi, dans ton coin, tu vas te cacher sous les ponts. "Underground", c'est ça, ça veut dire "sous les ponts". Si tu vas te cacher sous des ponts pour

faire les soirées, les gens qui passent sur le pont, tu les connaitras jamais. [c'est vrai] Et ils te connaitront jamais. Et ta place, elle sera toujours sous un pont. Voilà, notre place, nous on a voulu qu'elle soit...on s'est battu tous depuis le départ du mouvement techno pour que cette musique soit reconnue en tant que telle, que ses soirées soient reconnues en tant que telles, qu'on arrête de dire : "ouai, la techno, c'est une musique de drogués. Les rave party, c'est des endroits de débauches". Non, moi je suis pas d'accord avec ça. C'est vrai certes.. .Mais au jour d'aujourd'hui, de la drogue, t'en trouve dans les lycées, dans les collèges. C'était déjà le cas il y a 10 ans, c'était déjà le cas il y a 20 ans. Bon, ça l'est encore plus aujourd'hui... .pour moi, les problèmes des cités et de la drogue dans les écoles et même du racket est beaucoup plus grave que, le poblème de la drogue dans les soirées techno. Le rock'n roll, déjà à l'époque c'était la drogue. Ça, c'est un truc, c'est inévitable. Bon et maintenant, justement on fait de la prévention, on fait en sorte...on fait tout pour que.. .Bon on va

pas fouiller les mecs à l'entrée. On peut pas faire ça. Il en a qui le font, qui ne se gênent pas. Dans certaines soirées, ça passe mieux. Moi, j'ai déjà fait des festivals, des grosses soirées à Montpellier ou quoi, les mecs, il te fouillent à l'entrée. Mais tu le vois de moins en moins au jour d'aujourd'hui, tu le vois de moins en moins ça, la fouille. [Il faudrait faire une fouille assez minutieuse pour trouver tout ce qu'il y a.] C'est dissuasif quoi. C'est pour le mec, le petit con qui arrive avec sa drogue dans la poche-là, forcément il va se faire fouiller, et hop, ils vont sentir une bosse comme ça. Il se fait goaler avec ça, le mec, il se fait refouler et puis voilà. Où peut-être il pourra rentrer, mais il devra laisser ça à l'entrée ou le jetter quoi. Souvent, j'en ai vu se faire goaler : "bon, bien tu laisses ça, tu le jette, mais tu rentres quand même". Tu vois, c'est pas non plus, cher payé.

Toi, ton style musical ? Comment tu le définis vraiment ? Mon style musical ?

Tu me l'a déjà "sacrément" défini. Tu m'as parlé de trance, tu m'as parlé de Melting Pot. Ses inspirations ? Est-ce qu'il y a des figures du milieu techno desquelles t'as pu t'inspirer ou empreinter peut-être ?

Moi disons, au début j'ai commencé...quand j'ai commencé à mixer, j'ai mixé de l'acid trance, acidtrance et trancecore. Voilà, j'ai commencé acid trance et trancecore (je prenais des notes). "Trancecore" en un seul mot. [d'accord]. Ensuite, je me suis mis un peu plus à la trance-goaprogressive, ce qu'ils appellent aujourd'hui la "progressive". A l'époque on l'appelait "goa". [C'était dans les années 90 ?] Ouai, c'était vers milieu 90, vers 96, 97.[ouai] Ensuite, je me suis arrêté un moment et quand j'ai repris, je me suis mis un peu plus à des sons techno. De là, je suis revenu un peu plus sur des sons techno-trance, minimaliste, un peu tech-house. Après les définitions on en avait sur un même morceau, il y a 6 ans ou 7 ans, on disait : "tiens, ça c'est de, ça c'est de...de la techno."Le hard-techno à l'époque, c'est ce qu'on appelera de la techno aujourd'hui. [d'accord]. Tu vois, aujourd'hui ce qu'on appelle le hard-techno, c'est ce qu'avant on appelait le hardcore. Il y a tellement de changements et de nuances entre un même morceau, que t'es chez un marchand de disques, tu vas le trouver dans un bac "tech-house" et chez l'autre, à côté, tu le trouvera dans un bac "progressive", et chez l'autre, à côté, tu le trouveras dans un bac "techno".

Comment, toi, tu arrives t'y retrouver dans tout ça ?

J'ai du mal.(rires) C'est pour ça que quand on me demande mon style, et bien aujourd'hui je joue minimal-trance-progressive-techno-acid, voilà. C'est ce que j'ai dit un peu... [oui, c'est ce que tu as mis comme présentation internet] Donc, ça veut tout dire et rien dire, c'est pour ça que...on peut pas définir, coller une image à la musique. C'est comme : aujourd'hui, donnes-moi la différence entre du drum and bass, de la jungle et du trip-hop. Est-ce qu'il y a une différence entre les 3, réelle. Et je

suis sûr que dans certains morceaux de trip hop que tu serais capable de classer en drum and bass et certains morceaux de drum and bass que tu classerais en...

C'est peut-être ça le problème (j'ai une idée et je n'est pas su la garder), c'est qu'il y a des courants, amis ils ne sont pas eux-mêmes clairement définis et étanches. Il y a une certaine porosité. Il y a des artistes, dont peut-être le métier est de créer des inter-courants.

Ouai, et du jour au lendemain, ils nous sortent un nouveau style: la "shrance". Alors pourquoi, nous, on crérait pas l' "Electrochill". Et pourquoi on crérait pas, j'en sais rien, le "rugby-foot", un nouveau sport : le "rugby-foot". Le rugby avec un ballon rond, c'est un peu plus dur.

Donc le but c'est pas d'essayer d'y voir des Ecoles comme il peut y avoir la techno de Détroit, l'acidhouse d'Angleterre, la techno d'Allemagne...

La musique évolue avec le temps et t'as des styles qui évoluent également. C'est comme le R&B, qu'est-ce que tu as d'autres, le R&B et le rap. A l'époque on aurait pas appeler ça du rap, on aurait appeler ça, je sais pas, de la pop ou va savoir.. .C'est dur à définir un morceau de R&B, pour moi, c'est de la variété [d'accord], pour moi ça reste de la variété à la base. Pour moi, que tu joues de la techno, que tu joues trance, hardtechno ou quoique ce soit tu joues toujours de la techno, à la base. Et la rave c'est quoi ? Une rave, c'est un endroit où tu écoutes de la techno.

Et qu'est-ce qu'on appelle l' "Electro" ?

L' "Electro", ça a été un peu les prémisses de, de.. .l' "Electro", c'est la musique électronique. Voilà, c'est pour ça. C'est un terme très difficile à définir. Moi, j'aime pas donner des termes et des styles à la musique. "Electro" ça veut dire musique électronique pour moi. L' "Electro", ça a été fin des années 80, même début des années 80, il y avaient déjà des groupes pionniers dans ce style "Electro" etc. Bon, me demande pas des noms parce que j'ai une culture musicale très (rires). [J'irais voir Fred si j'ai besoin.] Oui ou Aldo, Aldo, il est calé lui. A ldo, si tu veux des...Tu vas halluciner, si tu vas chez lui, tu regardes sa collection de disques. Tu veux encore plus halluciner, tu regardes son disque dur externe avec tout ce qu'il a de musique. Et tu lui demandes de te parler d'un groupe, d'un style etc. Et lui te racontera dans les années 80 etc. Lui te rancontera plus en détail l'histoire de la musique si tu veux. Voilà, moi l'histoire du mouvement je la connais, mais l'histoire de la musique, un peu moins. Même moi aujourd'hui encore, j'ai des disques, je mixe des disques, il y a des gens qui viennent me dire : "putain, c'est toi qui a joué le morceau de machin truc". Je dis : "ah bon ?". Il me dit : " mais oui, mais oui tu l'as mis tout à l'heure". Alors je regarde le disque et je dis: "ah oui en effet". Tu vois, ça m'arrive encore aujourd'hui. Moi je regarde et je m'attache à la musique. J'écoute un morceau, il me plait, je le reconnaitrais par la couleur du disque, par le machin ou quoi. [d'accord]. Depuis quelques années, je m'y suis mis un peu plus. À lire qui les faisait quand je les achète. Pendant que j'écoute, je lis la pochette je regarde qui c'est qui l'a fait. Donc j'arrive un peu plus aujourd'hui à retenir qui fait quoi. Mais pendant longtemps, je jouais de la musique, je savais même pas qui c'est qui la faisait. Je m'en foutais, même, à un certain point. Moi, ce qui me plaisais, c'était le contenu, ce qu'il y avait dedans.

Alors, pour parler un peu "organisation": Melting Pot, qu'est-ce que vous en faites aujourd'hui ? Alors aujourd'hui, Melting Pot ne fait plus rien, si ce n'est des soirées underground et non déclarées. A quelle fréquence à peu près ?

Avec un saisonnalité. L'hiver, on fait un peu moins, parce ce qu'on galère à trouver des endroits. C'est surtout l'été.

Vous les organisez en extérieur ?

L'été, on fait ça en extérieur, on a plus de facilité à trouver des endroits en plein air, du côté de la montagne, vers chez nous. Bon, moi je suis d'Espier de Lagly à la base. Espier de Lagly, c'est la fin de la plaine, c'est le début de la montagne. Après tu montes sur Maury, Tuchant, Tautavel, Vingros, tout ça. Depuis toujours, on a toujours fait dans des endroits magnifiques, des soirées vers là-haut.

C'est le "elle est belle ma région" ?(phrase sur le myspace de Melting Pot) Qui est-ce qui a dit ça ? Je sais pas, tu as ça sur ta page Melting Pot ?

Non, c'est Spdy. C'est lui qui a fait ça. Alors le blog Melting Pot c'est Spdy qui l'a fait, moi j'étais même pas au courant. D'ailleurs, il a fait une faute d'orthographe et en plus, il l'a fait sans m'en parler. C'est un truc dont je ne parlerais pas, je suis pas trop d'accord avec ça, voilà. Avant de faire des trucs comme ça, on en parle. Sauf que lui, il est arrivé beaucoup plus tard dans le Melting Pot que ça. Il a rien à voir à la base si tu l'écoutes aujourd'hui, Melting Pot, c'est lui. Voilà, il est très comme ça.

D'après ce que j'ai entendu, il y a sa musique d'Arythmétik Production dessus, Arythmétic School est dessus.

Bon alors, Thierry, t'apprendras à le connaitre, il est assez mytho, machin. Ça reste mon meilleur pote. Mais bon il est un peu space, il y a beaucoup à prendre et à laisser avec lui. Il y a des fois, je suis pas toujours d'accord avec lui. Quand il a créé le blog Melting Pot, j'étais pas d'accord. Il m'a créé un nouveau myspace, j'étais pas au courant [je l'ai vu]. Pourquoi ? Parce ce qu'il arrivait pas à me mettre un fond d'écran sur l'autre que j'avais. Alors il a tenu absolument à m'en faire un nouveau, avec un fond d'écran [il t'as recréé une adresse internet ?]. J'ai 270 contacts, je vais pas m'amuser à redemander un par un "veux-tu être mon ami ?" à 270 contacts et à refaire toute ma page. [tu l'a refais finalement ?]. J'ai essayé mais il reste pas, il apparait et il disparait en 2 minutes. Donc je sais pas comment l'arranger.

Internet, pourquoi vous utilisez Myspace ?

C'est une nouveauté (rires). Ça fait pas longtemps que je suis informatisé et il y a pas longtemps que j'utilise internet. Mais par contre, c'est un très bon moyen de diffusion et de communication. C'est clair, c'est clair à toutes les soirées qu'on a fait au bouche à oreilles cet été, si on a réussi à faire 350-400 personnes pour mon anniversaire, sur 2 sons, ça a été grâce au bouche à oreille et grâce internet aussi. Pourquoi ? Parce qu'on arrive à contacter des gens, on arrive à... dans le principe Myspace, tu sais comment ça fonctionne, tu y es dessus. Alors si tu veux que je te montre d'autres sites où on annonce les soirées Mystic Chrysalide [Cataloonya par exemple ?]. Cataloonya par exemple, mais bon ça reste un site beaucoup plus généralisé. Les tranceux vont pas voir là- dessus. Cataloonya, c'est plus pour toucher notre public à nous, on va dire, plus pour la deuxième scène, ou par le fait de proximité, parce que c'est une soirée au Mas Bonete qui est proche de Perpignan, donc les gens s'y déplaceront plus facilement. Si on fait une soirée à Bugarach ou va savoir, les gens de Perpignan ne viendront pas, c'est clair. T'enlèves déjà 200 à 300 personnes du public qui viennent pas pour la distance. Après, t'as d'autres sites comme Trance Goa et t'en as encore...Tu connais ce site ? [c'est la référence en terme de forum trance] Voilà, après t'en as d'autres. Sur ces sites là c'est bien d'annoncer la soirée à l'avance, temps en temps tu envoies un

commentaire pour que ça remonte sur la liste, il appelle ça des topics et après il y a plein d'autres sites. Si tu tapes "Mystic Chrysalide vs Hadra", tu vas avoir une dizaine de sites qui apparaissent avec le fly et la présentation de la soirée qui sont plus ou moins visités mais qui touchent un certain public. Tout le monde n'a pas internet non plus, mais ça reste un très bon moyen de communication aujourd'hui.

La dernière soirée date du mois de janvier, la prochaine le 5 avril, donc à peu près 4 mois d'écarts entre 2 soirées. Comment fonctionne ces écart chez Mystic Chrysalide ?

On les a faite rapprochées. Le problème c'est les endroits. On en a fait 2 au Point Batterie à Perpignan et bon l'endroit est pas terrible, c'est la quatrième fois qu'on en fait au Mas Bonete, les endroits, on commence à avoir épuisé un peu. Donc on manque d'endroits. [parce que vous n'avez pas envie de les répéter au même endroit ?] L'idéal serait d'en faire ailleurs des soirées, de trouver des endroits nouveaux. C'est ça toujours qui m'a plu dans ce genre de soirées, c'est que...et c'est ce qu'on continue à faire avec Melting Pot l'été, c'est on cherche des endroits nouveaux. Tiens j'ai trouver un terrain, tiens que je connais un mec qui a un mas, tiens un truc.. .A chaque fois le but c'est de trouver un nouvel endroit, avec une nouvelle ambiance et une nouvelle histoire. Comme une session de DJ. Un DJ qui fait une session, pour moi, c'est quelqu'un qui raconte une histoire. Il y a une introduction, t'as la session qui demarre "pimpampoum", puis à la fin tu as la conclusion de la session. C'est une histoire avec un suivi, ça doit être comme ça. T'as des gens qui le voient pas comme ça, tu as des gens qui balancent de la musique, qui balancent de la musique du début à la fin, il y a pas d'histoire. C'est balancé de la musique point final. Parce que c'est des morceaux à la mode, parce que style, parce que j'ai de la technique etc. C'est 2 approches différentes de la musique. La musique pour moi, quelque soit la musique : techno, pas techno ça doit raconter une histoire. Et tu montes une soirée, ta soirée, elle doit raconter une histoire. Tu dois plonger les gens dans une atmosphère. Une ambiance, c'est une atmosphère. Donc tu la crées par la musique, par l'endroit, par la déco, par les gens qui sont présents, qui travaillent dans l'endroit, qui te reçoivent d'une certaine manière. C'est important tout ça.

Avez-vous chez Mystic un bureau clairement défini ?

Oui, on a un trésorier, un secrétaire, un président et après il y a tout les membres actifs. Quel est ton rôle ?

Pour le moment je suis un simple membre, juste un membre actif. Mais il faut qu'on redéfinisse les statuts parce qu'on a un mec qui s'est barré et c'était le secrétaire.

Ok, il y a d'autres buts dans l'association que de monter des soirées, comme avoir un label ?

Non, le but c'est de monter des soirées. Moi, si tu veux, si je suis rentré dans Mystic Chrysalide, c'est déjà d'un parce qu'il y a un deuxième son, parce qu'il y avait le concept d'une deuxième scène techno électro qui se rapproche de ce que je fais et de ma vision du truc et puis c'est pour leur donner un coup de pouce, pour amener mon truc en plus, à moi, pour le melting pot, pour créer à nouveau le melting pot, sans que ce soit défini, sans que ce soit appeler Melting Pot, dans le principe. Voilà, parce que le principe du melting pot, tu as le coeur ou tu l'as pas quoi. C'est pas pour se donner une image. Donc, moi, je me bat depuis des années, et je me battrais toujours. Alors on s'est battu pour que ce soit reconnu en tant que tel et aujourd'hui on va se battre pour pas que ça disparaisse. Si demain il y a pas des gens comme Psyva ou Mystic Chrysalide qui montent des soirées à Perpignan, si il y a pas Melting Pot ou 4 jeunes qui montent 4 trucs, à part les bars pinpin à

Perpignan où il se monte des soirées avec des DJs, qui pardonne moi, mais qui restent très fermés comme cercle et les soirées vont pas plus loin. T'as une soirée dans un bar et à 2 heure du matin c'est fini. Ils vont pas faire la suite dans un bar ni l'after dans un champ. Tu vois, il n'y a pas ce mouvement, il n'y a pas cette énergie que nous on connais et pour laquelle on se bat. Ça devient du commercial.

Par exemple une soirée à la Casa Musicale avec en programmation un concert électro et un dj qui va mixer, qu'est-ce que ça représente pour toi ?

Pour moi, c'est un petit concert. C'est un concert, c'est pas une rave party. C'est un concept : venez voir tel dj. Les amateurs de musique sont pas obligés d'aimer certains styles de soirées ou certains styles de vie. Nous, notre style de vie c'est écouter de la musique et danser jusqu'à épuisement. C'est pas resté sur ta fin. Nous on veut que les gens qui partent de nos soirées soient rassasiés, qu'ils disent : "j'en ai eu pour mon compte, je reviendrais". Pas qu'ils disent : "quoi, c'est déjà fini". Si, j'suis allé au Zénith voir les Chemical Brothers il y a 2 ans ou 3 ans. Ecoute, je suis sorti de là, il était minuit et demi, j'était là en train de dire : "vite vite il faut que je rentre à l'hôtel demain je bosse". Je me levais à 9h ou 9h30 et j'avais pas calculer, j'avais l'impression d'avoir passé la nuit complète tellement ça avait envoyé et que c'était tellement bon. Et tout le monde m'a dit : "tu rigoles ou quoi, c'est minuit et demi, tu vas pas rentrer maintenant". Ils voulaient tous aller à la Villa Rouge après. Mais je leur dit : "je vais pas aller à la Villa Rouge, ça va fermer". Je croyais sortir de boite tellement j'avais ramassé, j'avais pris du son que j'en avais oublié l'espace-temps. J'avais oublié que j'étais rentré à 9 heure du soir dans cette salle et qu'il était minuit et demi. J'en ai eu pour mon compte, tu vois, en 3 heures. Donc si tu arrives à en avoir pour ton compte en 3 heures et bien tant mieux. Moi, j'étais prêt à rentré, j'étais rassasié. Mais les gens ont besoin de ça aujourd'hui, ils ont besoin de se montrer. C'est bien, tu montres ce que tu fais, tu crées quelques choses, tu montres ce que tu fais. Mais si demain, on me propose de faire quelque chose à la Casa Musicale et que je suis imposé par la municipalité, par les lois tu es imposé d'arrêter le son à 1 heure du matin ou à 2 heure du matin et bien pour moi c'est que le début, t'as fait l'apéro c'est bien. Mais si tu invites les gens à faire l'apéro et qu'ils ont pas mangé, ils partent et ils ont faim encore. Voilà, donc moi, qu'est-ce que je ferais ? Je me bougerais le cul pour trouver un champ ou une salle pour faire la suite. Et pareil si dans ce champ ou cette salle ça fini à 2 heure du matin, on va ailleurs.

Et toujours dans le légal ?

Bien sûr que c'est légal. Tu es une asso et tu trouves une salle comme chez des potes et que tu as une autorisation. Avec Mystic Chrysalide, on fait une soirée comme ça, on fait une déclaration- préfecture et tu annonces ta soirée. Quand tu es une association, tu as le droit de faire des soirées tant que tu respectent les règles. Après tu peux faire quelque chose d'illégale c'est-à-dire, "illégale" entre guillemets. Moi, je monte un after dans un champ. Si le champ c'est un terrain privé qu'on m'a prêté, que moi je suis là, qu'on respecte les conditions à partir d'un point, c'est qu'il y a pas de débit de boissons, il y a pas d'entrée payante. Tu peux avoir un bar et si il y a pas de caisse, c'est légal. C'est un endroit privé, entre amis, machin. Combien de fois, quand il y a les condés qui déboulent, qu'on est dans la nature, je suis le premier à aller leur parler pour pas qu'il y ait le papi du coin qui y aille dire n'importe quoi, déjà d'un et puis de deux parce qu'en général le matos il est à nous, et si il doit y avoir quelqu'un de responsable pour quoi que ce soit, c'est nous, c'est nous qui amenons tout, c'est nous qui faisons tout. Bon et puis, moi je suis connu des autorités depuis longtemps par rapport à ça quoi. Je suis connu et reconnu comme organisateur de soirées plus ou moins légal, le tout c'est qu'il y a jamais eu d'histoire, ni de débordement dans nos soirées.

Vous n'avez jamais eu de soucis justement ?

Une fois oui, mais c'était pas moi qui montait la soirée et je me suis présenté comme témoin quand il y avait eu la fusillade à Corbère. Il y avait eu une fusillade à Corbère il y a quelques années de ça et j'avais été témoin de toute la scène et c'est un pote et moi qui avons trouvé le cadavre. Il y avait un mec mort. J'avais envoyé un jeune réveillé un mec qui dormait et il est revenu en vomissant et il m'a dit : "il est mort". Je leur ai dit de plier le matos et je lui ai dit : "je me barre". En descendant, il y avait une queue de fou avec les flics qui arrêtaient tout le monde, j'ai doublé tout le monde et j'ai dit aux flics : "bon là-haut il y a un cadavre, c'est moi qui l'ai trouvé. Je suis fatigué, j'en ai marre. Je vous laisse mes papiers d'identité. Demain matin, vous venez me chercher, on en discute et je vous raconte tout". Ils me répondent : "pas de problème". Le lendemain matin, 9 heure, ils étaient chez ma mère, ils sont venus me chercher Après c'est bien qu'il y ait des concerts et des soirées
dans les bars et tout ça, je dis pas, mais ça touche un autre public.

Qu'est-ce que le public techno à Perpignan et plus largement dans les Pyrénées Orientales? C'est une minorité de personnes, ça reste une minorité.

Comment peux-tu la définir, en terme d'âge par exemple?

J'ai du mal à la définir, parce que nous, on est plutôt vieux, mais je remarque qu'il y a de plus en plus de jeunes qui viennent dedans.

Et quel âge tu as ?

Moi, j'ai 31 ans. Je me considère pas comme un vieux mais j'ai commencé, j'avais 16 ans quand j'ai commencé à faire des soirées techno. Et je vois aujourd'hui plein de jeunes venir dans nos soirées, ça fait plaisir. Ils viennent me voir dans nos soirées me dire :"génial, j'adore votre musique, j'adore vos concepts", leur filer un cd, une session que j'ai sur moi, et les revoir en ville un jour qui me dit : "ah salut, excellent". Ça me rappelle moi quand j'avais leur âge et que je voyais des Djs que je suivais, que je faisais parfois 200 bornes pour aller voir mixer. Après tu as plusieurs mouvements, tu as les un peu plus bourgeois qui sont une génération un peu plus au-dessus qui traînent dans les soirées de R. D. Que tu verras pas trop dans nos soirées, tu as ceux qui font plus les soirées dans les bars avec N. et tout ça, qui de temps en temps va parfois jouer au Rachdingue. Je critique pas leur musique, je critique rien du tout, mais c'est...ce que j'ai tendance à critiquer moi, c'est ce phénomène de bars. C'est plus pour être vu que pour la musique en elle-même.

Ils en vivent, de leur métier ?

Non, je crois pas. Qui en vivent aujourd'hui sur Perpignan, il n'y en a pas beaucoup. Je sais pas s'il y en a même.

C'est un métier difficile alors ?

Même R. D. il en vit pas. Il avait un magasin et il l'a lâché parce qu'il en vivait pas de son magasin. C'est dur d'en vivre aujourd'hui. De toute façon, comme tout, vivre de sa passion c'est pas évident. Moi, je tire mon chapeau aux gens qui arrivent à en vivre. J'ai un copain G., qui tient un magasin de disque à Gérone, je suis fier de lui parce qu'il a réussi. Il vit de.. .mais bon, il en vit pas énormément, mais il a créé quelque chose. Il a mis quelque chose en place, il a créé un magasin de disques au départ. Il s'est rendu compte que le marché du disque allait se casser la gueule alors il a créé un studio de Djs pour les enregitrements. Il a monté un truc génial. À côté de ça, il a monté une

troisième entreprise où ils vendent des lumières, des lampes à LED. Ça c'est à la mode maintenant. Est-ce qu'avec Mystic Chrysalide vous essayez de compléter vos revenus ?

Pourquoi pas un jour, si l'asso tourne bien, un jour essayer d'être salarié de l'association. On en a parlé et oui ça serait l'idéal dans l'absolu. Maintenant, avant d'en arriver là, il faut arriver à rentabiliser ces soirées. Nous, on arrive à rentabiliser nos soirées depuis peu. C'est arriver souvent qu'on en ai de notre poche. À la dernière soirée qu'on a fait, on a réussi a vraiment sortir la tête de l'eau et tous ceux qui avaient mis de leur poche dans l'asso l'ont récupéré. Pour certains, ça faisait 2 ou 3 ans qu'ils avaient de l'argent dans l'asso qu'ils ne pouvaient pas récupérer. Donc, c'est vraiment l'association à but non lucratif, on est tous bénévoles, on prend même pas un petit salaire ou un petit cachet dans les soirées. On a du mal déjà à payer les Djs et tout. La dernière soirée, j'étais content parce qu'on a pu donner une petite enveloppe à chacun des Djs, sauf à nous qui faisons partie de l'asso.

La dernière fois, la soirée s'intitulait "Mystic Chrysalide Vs Meckanik Records" qu'est-ce que c'était, une invitation...?

C'était un partenariat donc de la même façon que la prochaine : c'est un partenariat avec ceux qui viennent. C'est-à-dire qu'on leur reverse un pourcentage sur les bénéfices de la soirée, pas sur le chiffre, sur les bénéfices.

Comment vous les choisissez, vous les connaissez ?

Oui, enfin, moi, personnellement pas trop. Mais c'est Mystic Chrysalide avec la scène trance qui supervise tout ça. Nous avec Spdy, on s'occupe de superviser vraiment le deuxième son.

(je montre le fly de la soirée du 5 avril)

Alors si je regarde le fly, vous allez donc mixé dans le deuxième son. Vous êtes également accompagné de Sycyphe et Nun, Pako et Yoan?

Qui sont des Djs de Hadra. Yoan, qui s'est séparé avec Psyva et qui rentre avec nous avec Mystic Chrysalide. Et comme c'était pas encore défini au moment où on a fait le fly, c'est Thierry qui a mis "Melting Pot", histoire de faire apparaitre Melting Pot. Même moi, chaque fois que j'ai joué au Rachdingue, il m'a pas mis Mystic Chrysalide, il m'a mis (le Rachdingue) "Melting Pot", parce qu'il me connaisse sous "Melting Pot", il me connaisse pas avec Mystic Chrysalide.

Par rapport à l'ancien fly que vous aviez ?

Oui, on a décidé de garder ce format. On a décidé ça au moment de faire celui-ci. Vous le faites ensemble ou quelqu'un s'en charge ?

C'est une personne qui fait partie de l'asso [Et dont c'est le métier ?] Je sais pas si on appeler ça un métier. Mais c'est elle qui s'occupe du design des flyer. [il vous fait des propositions ?]. Elle, elle nous fait des propositions. Elle nous sort 2-3 images et à partir de là, on lui donne le texte. On choisit une image et on lui donne le texte ou on retouche un peu l'image avec elle et on lui donne texte et une fois que c'est tout rempli et tout validé on envoie à l'imprimerie.

D'accord. Et toi, qu'est-ce que tu en penses de ces flyers ?

Moi je trouve qu'ils sont pas mal. Les 2 derniers je les trouve très bien. Il y en a eu certains que j'ai pas trop aimé, mais bon. Même les précédents quand j'étais pas dans l'asso, il y en a eu des jolis et il y en a eu des moins beaux : ça faisait un peu trop enfantin un peu trop. Là ça fait un peu plus pro je trouve au niveau de la typographie et tout.

Et pour ce visuel en tant que tel ? Je vois par exemple une fleur de lotus ?

C'est le printemps, les arbres en fleurs, le Canigou avec encore un peu de neige. [vous utilisez donc les saisons ?] Le précédent c'était avec Mechanik Records donc par rapport à mécanique, le logo de Mechanik c'était l'engrenage. [et le Aum] Le Aum c'était pour rappeler la trance, il avait cet aspect mécanique et l'idée de l'engrenage m'a beaucoup plu : beaucoup plus électronique et techno que trance goa et le Aum au milieu rappelait la consonnance trance.

On est obligé d'utiliser la mythologie indienne pour rappeler la trance ?

La Trance Goa, c'est [c'est donc de la Trance Goa] La base de la Trance Psychedelic comme ils

l'appellent aujourd'hui, ils appellent la Trance Progressive, ils ont la Full On, ils ont le.. .ils ont plusieurs définitions également. Tu vois, ils ont plusieurs définitions, ils ont plusieurs styles musicaux dans la Trance Goa. Pour moi, ça reste de la Trance Goa. Avant ça s'appelait de la Goa même.

Quand on veut organiser une soirée Trance, à quoi sert le fly ? Est-ce que c'est une pièce importante de la soirée ?

Oui, bien sûr. Ça représente un investissement pour la conception et ensuite pour l'impression. Ça rentre dans un budget. Il y a un budget communication qui est le flyer et le flyer, c'est le thème de la soirée. On doit définir le thème de la soirée, il doit être vraiment en rapport avec le thème de la soirée.

Il y a d'autres thème utiliser dans la Trance ?

Bah si tu veux en voir certains, tu vas sur le site Trance Goa et tu regardes toutes les soirées qui sont proposées. Tu en as certains où tu as...tu as souvent des fractals aussi et des trucs un peu abstraits qui rappelle plus le côté psychedelic.

Le psychedelic provient lui du rock ?

Quand j'écoute de la musique techno, j' entend du rock souvent dans les basses même dans la

musique dès fois. Même dans la musique techno dès fois quand elle me fait penser à du rock, j'aime bien dansé, je prend une guitare virtuelle dans les mains...

Je pense avoir fait le tour de ce que je voulais te demander. Est-ce que tu as quelques choses à ajouter ?

(Long silence)

Peut-être as-tu quelque chose à ajouter sur les autres même, sur ce qu'ils font par rapport à ce que toi tu fais depuis que tu es entré dans le mouvement techno ? Et par rapport à ta racine Melting Pot, car si j'ai bien compris c'est ton point d'appui depuis le rock.

Disons que tout seul tu peux rien faire. Donc dans Melting Pot, pour moi, il y a déjà le mot "pot". C'est ce qui m'a fait délirer au départ. Il vaut mieux pour organiser des trucs de le faire avec des potes plutôt qu'avec des gens que tu connais pas mais après le principe de l'association c'est ça. Puis après tu as besoin de faire entrer d'autres gens qui apportent autres choses. Donc ça reste du mélange. Il y a besoin de mélange et de diversité. Si tout le monde est arrêté sur la Trance Goa, t'aurais une asso 100% Trance Goa et voilà. Si demain, il y en a un qui entre avec des idées nouvelles il risque d'être critiqué : "ouai, non ça fait trop clubbing, ça fait trop club". On a été assez critiqué parce que les tranceux sont assez intransigeants à ce niveau là. Ils aiment pas les clubs, ils aiment pas les stroboscopes. Ils aiment le plein air, ils aiment.. .tout ce qu'ils aiment comme lumière c'est les lasers. Faut pas qu'il y ait des robots-scan, faut pas qu'il y ait de strobo ni de machine à fumée, tu vois. Il faut pas que les gens soient trop habillés club on a eu par rapport à la dernère soirée qui a très bien marché. D'ailleurs si il y a eu une si bonne ambiance c'est justement parce qu'il y avait ce mélange de gens et qu'il y avait du monde dans cette soirée. Si on avait fait une soirée 100% Trance, on aurait eu moitié moins de monde. Il y a eu beaucoup de critiques sur le forum Trance Goa sur les "oui, la soirée était génial machin truc mais il y avait un peu trop de gens fashion". Alors moi j'ai répondu à ça : "est-ce que vous êtes aussi peace and love que vous le dites ? ". Enfin j'avais fait une petite réponse au rapport qui remettait un peu tout le monde à leur place.

C'est donc un peu communautaire de courant trance ?

Très. Ils se mélangnent pas, ils ont beaucoup de mal à se mélanger. C'est pour ça que je reviens avec mon Melting Pot à la charge. Je suis là pour dire : "il faut se mélanger pour évoluer et pour avancer sinon notre mouvement va s'étouffer petit à petit si vous restez entre vous". Si il y en a 10 qui s'en vont, il y en aura 10 de moins et il n'y en aura pas 10 qui viendront de l'autre côté.

Entretien n°2 réalisé le 21 Mars 2008 de Julien, Néokoros (dj), gérant de la maison de disques
Komod'O Dragon.

Conditions de l'entretien : Pour réaliser cet entretien, j 'ai contacté Julien via Internet où il donnait son adresse. Je me suis présenté une première fois à son domicile pour lui expliquer mes intentions et prendre rendez-vous quelques jours plus tard. Le 21 mars, je suis donc retourné chez Julien pour réaliser cet entretien.

Est-ce que tu pourrais te présenter dans le cadre de tes activités liées aux musiques électroniques ?

Et bien moi, c'est Julien. Je m'occupe d'un label de musique qui s'appelle Komod'O Dragon. En fait c'est plus une maison de disques qui regroupe plusieurs labels. Je fais ça en tant qu'entreprise depuis 2003 et en tant qu'association depuis 1998. ça fait depuis, a peu près une quinzaine d'année que j'écoute cette musique. [c'est-à-dire ?]. La musique électronique en général. Au début, il n'y avait pas beaucoup de styles différents. On appelait ça de la techno en fait. Donc j'ai commencé à écouter de la techno en 94. A cette époque là j'habitait Bordeaux, et les seules soirées qu'on avait c'était vers Toulouse, Montpellier, enfin dans le sud. Dès qu'on voulait sortir, on était obligé d'aller à Toulouse, Montpellier. C'était l'époque des Spiral Tribe.

C'est arriver d'abord dans le Sud avant d'arriver sur Bordeaux ?

Le premier tecknival que j'ai fait c'était en 9. .6, je crois, c'était à Tarnos. Non, c'était en 94, je sais plus. C'était le premier tecknival du sud en fait. Tarnos, ça a été un des premiers en France. C'est l'époque où t'avais les Tecknocrate, les Spiral, enfin la clique. C'était horrible d'ailleurs, c'était déjà n'importe quoi. [c'est-à-dire ?]. Tu sais les tecknivals, enfin, moi j'suis pas un gros fan de ça. Les free party c'est déjà, pour moi, une période qui est finie depuis longtemps. Bon, il y a encore des soirées dans le sud. Ici c'est un peu le village Goa, enfin tu vois c'est un peu des résistants de la free party mais il y a longtemps que c'est terminé.

Comment peux-tu me décrire ça ? Pourquoi c'est fini selon toi ?

Écoute, parce que c'était quelque chose de nouveau à l'époque. Moi, j'avais jamais vu ça, des soirées où les flyers étaient donné que dans les soirées. Il n'y avait pas de flyers dans les magasins. Il fallait déjà connaître quelqu'un qui était allé dans une soirée pour trouver la soirée. Des infolines, il y en avait même pas, il y avait un point de rendez-vous, genre à 8h au parking de machin. Donc t'avais 75000 voitures qui arrivaient et t'avais un suiveur, un gars que tu devais suivre. Dès qu'il partait, hop tu traçais, tout le monde...il y avait des grosses files de voiture pour aller à la soirée. À l'époque c'était...ça fait un peu nostalgique mais c'était tout un concept : il y avait les gens de n'importe quel milieu, il y avait pas de code vestimentaire comme maintenant dans les free party, la musique c'était de la techno, de l'acid.

Donc c'est fini ?

Oui, c'est complètement fini. Depuis c'est devenu hyper-codifié. Avant il y avait même pas de message dans cette musique, il y avait pas de messages, c'était no message. Donc, les gens y allaient pour faire la fête et puis basta. Maintenant ils essaient de trouver une identité, ils essaient de trouver des codes. Quand tu vois avec la tecktonik par exemple, faut qu'il y ait des codes, dans les free party c'est pareil, faut qu'il y ait des codes. Moi, je trouve que c'est plus intéressant. Alors maintenant ce

qu'il se passe, c'est qu'il y a des rassemblements de, genre 200 personnes qui font des free party. Ici il y en a des free party l'été. Moi je connais des sound system comme les Tromatik et tout, je les connais bien. Mais c'est les seuls. À Toulouse, il y en a plus. Moi je les connais aussi, ils en font plus : les Karnage, les Fractal. C'est des gens qui font maintenant des soirées dans les clubs,

voilà. [et dans d'autres lieux ?] oui, dans des salles de concerts, . . .oui ils louent des endroits.

La musique reste la même ?

Non ça a évolué.

De quoi tu es parti comme musique ?

A l'époque, c'était l' Acid. Au début il y avait aussi la Trance Goa qui marchait vachement. L' Acid ? On a commencé avec ça. Puis il y a eu les Spiral, quand ils sont arrivés en France, ça a mis une claque à tout le monde. [les travellers ?] Oui c'était des Anglais qui avec le gouvernement

Tatcher, se sont faits exclure de leur pays, qui faisaient que des soirées en Angleterre et se sont tous dispatchés en Europe. Et bien dans le sud, il y a eu le premier tecknival de Tarnos, c'était avec eux. C'était Chrystal Distorsion, XI, enfin je sais pas, ils étaient une trentaine. Et ça a mis une claque, au niveau musical c'était le son acid. Bon moi j'avais jamais entendu ça. J'étais un gros fan de rock à

l'époque. Donc ça a commencé comme ça. Puis il y a eu les mouvements, enfin il y a eu très rapidement d'autres mouvements qui se sont créés. Il y a eu de Hardcore, le Speedcore. ..moi j'suis allé plus dans cette mouvance là, très vite avec les Fractal à l'époque, des artistes comme Maous,

No Name, M., des Fractal, Armagénan de Paris tout ça. Tous ces gens là, il y avait La Peste aussi du label Engrais Liquide, j'étais plus dans ce mouvement là, qui était du Hardcore, Speedcore.

Tu y es allé par goût de la musique ?

Oui parce que je voulais quelque chose de bien énergique. A combien de bpm pour le Hardcore ?

Ça dépend : tu peux avoir du Hardcore super lent à 140 bpm. Surtout maintenant c'est encore plus classifié : dans le Hardcore, t'as plein de Hardcore différents en fait. Tu vas avoir du Hardcore à 140 bpm super lourd, très dansant ou du Hardcore anglais super breaké à 200 bpm. Après, tu as le Speedcore où ça va de 300 à..., enfin après ça veut plus rien dire, tu peux être à 1600 bpm, toi tu vas commencé à danser sur ton rythme, tu sais comment ça marche, c'est de la musique binaire donc c'est tout divisé. Quand t'as du 300 bpm c'est comme si c'était du 150 bpm donc les gens ils dansent. Après quand ça va hyper vite et bien t'écoutes.

Pourrais-tu m'expliquer comment tu as construit ton label, ou ton regroupement de label par rapport au mouvement ?

Pour mes labels, j'ai pas que du Hardcore et du Speedcore. Alors quand j'étais sur Bordeaux et bien au départ je faisais des soirées, j'ai fait la fête, j'en ai profité. J'étais lycéen et rien à foutre. Et il y a un moment où on a voulu, avec des amis, commencé à organiser des soirées, nos soirées sur Bordeaux. Il y avait rien, il se passait rien, il y avait juste un magasin de disques et encore il est arrivé tard à Bordeaux. Tout s'est passé sur Toulouse et Montpellier dans le sud, donc on a créé une association sur Bordeaux qui s'appelait les Electronautes et on a organisé les premières soirées Hardcore à Bordeaux. Et de passer de fêtard à l'organisation, tu vois déjà les choses complètement différemment. Moi, je sais qu'à l'époque ça m'avait vachement marqué, d'être responsable de la

soirée. T'as un côté de responsabilité que t'avais pas avant, tu vois plus la musique pareil et j'ai trop kiffé donc je me suis dit que j'allais faire ça le plus longtemps possible. En commençant à organiser ces soirées et bien on a fait plein de rencontres d'artistes, de liver, de mecs qui mixent tout ça. Puis on a eu envie de faire du live aussi, de composer et au bout d'un moment, en 99 pour être précis, j'ai pris mon premier label de musique avec l'appui de plain d'artistes et j'ai signé un artiste Képa La Pierre, un ami de collège avec qui on avait monté cette association sur Bordeaux, qui avait fait des morceaux que j'ai signé sur mon premier label Hardcore qui s'appelle B2K et ça a commencé comme ça la production. Genre, pendant 3-4 ans on a organiser des soirées et au bout de 3-4 ans... en étant sûr du coup, j'ai créé le premier label Hardcore de Bordeaux et le premier artiste c'est Képa La Pierre.

D'accord, et depuis ?

Depuis, sur ce label j'ai dû sortir 20 productions dessus et le label a suivi les mouvances du Hardcore, mes goûts aussi. A l'époque, c'était du Hardcore à 240 bpm que je kiffais, donc j'ai signé les 3 premiers, c'était ça. Puis j'ai commencé à aimer des choses un peu plus lente, un peu plus dancefloor donc des sons un peu plus anglais.

Quand tu dis : « lancer des artistes ou des albums », comment ça se passe ?

Et bien je reçois des démos. Par semaine je reçois des Cds ou par rencontre, en soirées je rencontre des artistes qui me filent leur zik et si ça me plait, si ça me plait et bien je les contacte, je leur propose un contrat. Ça s'appelle un contrat de licence, ça veut dire que sur une production, je leur propose de sortir leurs morceaux sur vinyle ou CD. Bon, moi, je fais beaucoup de vinyles, donc à l'artistes, je lui prenais un 4 morceaux que je faisais presser sur disque, sur vinyle.

En combien d'exemplaire ?

Ça c'est variable. Le premier c'était autour de 1000 copies. C'était aussi l'époque qui fait que ça marchait vachement, il y avait beaucoup de distributeurs en France donc c'était facile de faire plus de 1000 copies. Aujourd'hui pour le Hardcore, ça va de 500 à 1000 pas plus.

Donc il y a moins de vente qu'auparavant ? Pourquoi ? A cause des nouvelles platines ?

Oui mais non c'est des cycles. Enfin je veux dire, ça fait 15 ans qu'elle existe la techno. Oui, voilà, c'est des cycles. En ce moment, ce qui marche le plus pour les jeunes, c'est le retour du rock alternatif, c'est ce qu'il y avait dans les années 80. Tous les jeunes, ce qu'ils kiffent, c'est joué de la gratte et ils pensent tous avoir inventé un cycle alors que c'était exactement la même chose dans les années 80. Donc là, la musique électronique, c'est plutôt dans le creux de la vague. C'est pour ça que des soirées il y en a moins, il y a moins de fréquentation, les free party ça tournent en rond, ça veut plus rien dire.

Et pourquoi vous organisiez des soirées, c'était vraiment pour passer de l'autre côté comme tu le disais, devenir organisateur ou pour ton label ?

Non, oui, si si. Enfin on voulait organiser nos soirées pour qu'il y ait des trucs à Bordeaux, on en avait marre de se taper 400 bornes tous les week-end et on voulait qu'il y ait des soirées...il y avait des soirées Hardtek avec les Araknides, c'est un sound system de Bordeaux et on voulait qu'il y ait des soirées Hardcore donc on a fait nos soirées, on a invité nos artistes quon kiffait bien, nos potes. À l'époque c'était les Caballe de Paris, il y avait La Peste aussi, qui est un bon pote. Donc on voulait

faire nos soirées voilà. Et après si tu veux, à force de faire nos soirées, de faire du live, j'ai eu envie de créer mon label, de sortir tout ça sur disque.

Et tu t'étais destiné à faire tout ça ou bien tu l'as fait sur le moment ?

Non, je n'étais pas destiné à faire ça. À cette époque je travaillais dans la vente. Je travaillais chez Virgin en fait. Enfin non, au début j'étais lycéen, mais c'était particulier. Cette musique, je l'ai vu arrivé en France, on faisait partie de la génération qui a découvert ça. On a tous pris une énorme claque dans la gueule. Et on savait pas trop au départ, on voulait faire la fête et on se prenait pas la tête et on allait en soirée avec tout ce que cela entraîne, tout ce qu'il y avait autour. Et c'est après, bien longtemps après qu'on a eu envie d'organiser nos trucs. A partir du moment où on a organisé j'ai vraiment vu les trucs différemment, peut-être moi plus que les autres, j'en sais rien. Dans notre groupe, il y en a certains qui ont monté des labels, Képa La Pierre continue encore à faire de la musique, à jouer et il y en a d'autres qui ont complètement arrêté qui ont préféré travaillé et faire autre chose. Mais nous, enfin moi, j'ai pris une énorme claque et à partir de ce moment là, on a commencé à organiser des soirées où il y avait 1500 personnes. C'est quand même,...ça change quoi. Et j'ai eu envie de monter mon label.

Lorsque tu as monter ton label, tu as arrêté d'oragniser des soirées avec les Electronautes ?

Non, on a continué un peu et après on s'est tous dispatchés, on est tous parti en fait de Bordeaux, donc on a arrêté.

Et après ?

J'suis parti sur Toulouse en fait. Perpignan, ça fait que deux ans que j'y suis. Je travaillais chez Virgin à cette époque là et j'ai continué en association à m'occuper de mes labels. Je rencontrais des gens en soirée. J'organisais moins de soirées, si de temps en temps j'en organisais, enfin, je coorganisais avec des gens de Toulouse d'autres labels. Il y avait plus ce truc de sound system comme avant, il y avait plus comme à Bordeaux quand avec les Electronautes, on était une vingtaine, on avait notre son. À Toulouse, c'était plus des labels qui organisaient leur trucs dans des clubs ou....au Bikini à l'époque, c'était une salle à Toulouse et voilà. Bon je continuais à faire ça et en 2003, j'ai eu envie de passer à... .non, pardon en 2005 j'ai eu envie de faire que ça, j'en avais marre de travailler chez Virgin, j'avais envie de faire que les labels.

Et là tu as créé ta maison de disques ?

Et là j'ai créé mon entreprise. À cette époque là j'avais le label B2K, mon label Hardcore, j'avais aussi, en 2002, j'avais créé mon label Hardtek qui s'appelle Absolute Rythm avec, en fait c'est avec la rencontre d'un gars qui s'appelle Unico, qui est un mec de Subradar de Paris, avec qui j'ai énormément sympathisé et qui... .c'était le premier gars en soirée que je voyais qui faisait son live dans le public, enfin tu vois, il installais toujours son live dans le public [sur le dancefloor ?] oui oui, il voulais jamais être avec nous sur l'estrade, tout son live il se mettait dans le public et dans le même sens et c'était de la Hardtek super bien foutue, hyper dansante. C'est le gars toujours le smile et tout. Du coup, j'ai trop kiffé le personnage. Tu vois des fois ça marche comme ça. « Il faut que je te signe, je vais créer un label pour toi ». Et ça s'est passé, j'ai créer mon label Hardtek avec lui. Et sur ce label, j'en suis à la dixième production. Je fais beaucoup de vinyles et c'est que de la Hardtek. J'ai signé les Banditos, qui sont hyper cool aussi, Floxytek, qui est un gars qui tourne pas mal aussi en ce moment. C'est le label qui marche le mieux là, qui a une quantité de pressage qui marche vachement. La Hardtek c'est ce qui se vend le plus dans le style de musique de ???, c'est mon label

qui me permet de faire des trucs un peu plus expé comme ça. Sinon, qu'est-ce que tu fais d'autres ?

Quand j'ai créé mon entreprise, j'ai créé un autre label Hardcore qui s'appelle Out Of Control. Alors ça, c'était en partenariat avec un pote de Corèze qui s'appelle DJ TSX, pareil un super pote. Et on a eu envie de monter un projet à 2 donc moi j'ai financé le projet et on a créé le truc à 2. Tu veux que je te montre ?

Oui, je veux bien. (il y avait autour de nous sa discothèque)

Out Of Control, c'était la partie « Versus », c'est-à-dire qu'il y avait 2 compositeurs, un sur chaque face et si possible, un morceau simple et un remix. Donc on a fait le premier « Néokoros vs TSX » et on a fait ça sur les 3 premiers, comme ça marbrés. C'était le moment où on jouait beaucoup. On en a fait un avec les pseudos et la tête de nos animaux : là c'est son chien et là c'est mon chat avec leur nom. Alors ça c'est un label qui n'existe plus maintenant. Quand j'ai créé l'entreprise, en 2005, on a arrêté parce que lui a arrêté de faire de la zik. Comme c'est un truc qu'on a commencé à 2 on a arrêté. J'en est fait un cinquième qui a commencé il y a pas longtemps. Après, il y a B2K, Absolute, celui-là, après j'ai créé un label Drum, parce que je kiffe bien aussi ce style de musique, la Drum and Bass. Alors là c'est pareil, dans la Drum, t'as 75000 styles différents. Il s'appelle Dust of Sounds. Ça veut dire « poussière de sons » en fait. Et dans la Drum c'est pareil, tu as la Jungle, le Ragga...en france les gens, ils aiment bien tout ce qui est ragga, où Jungle un peu chanté, un peu roots. Dans le nord, ils préfère la Drum un peu plus hard, un peu plus dark, la Drum anglaise aussi avec des grosses basses. Et moi ce que je voulais c'était de la Drum un peu plus dure. Je viens du Hardcore et du Speedcore, j'ai toujours aimé ce qui était un peu plus énergique. Pour le moment j'en ai fait que 2, 2 maxis avec DJ Hidden qui est un artiste hollandais qui cartonne en ce moment. Donc là le disque, il a cartonné. Il m'a fait un morceau par face. Le deuxième c'est un gars qui s'appelle Bazooka, c'est un allemand. C'est pareil, il faisait du Hardcore avant et maintenant il fait plus que de la Drum, ils appellent ça de la Drum anglaise en fait, c'est vraiment le son anglais. C'est hyper, c'est hyper, c'est presque du Breakcore, limite du Breakcore. Et le dernier label que j'ai monté, c'est Komod'O Dragon qui est en même temps le nom de mon entreprise. Et Komod'O Dragon c'est mon label Electrorock, le plus calme. Donc j'ai monté mon premier projet, je te montre.

Donc tu reviens à tes racines musicales ?

Oui, mais j'ai toujours écouté, même à l'époque où j'étais au lycée, quand j'écoutais du Hardcore avec les Spiral, je n'écoutais que ça et je ne parlais aux gens qui n'écoutaient que ça. À l'époque c'était nouveau, c'était vraiment particulier le rapport qu'on avait avec la musique. Les cassettes des Spiral qu'on avait, on voulait pas les passer. Genre, t'en avait une, c'était le collector, tu l'écoutais un peu, c'était....la drogue quoi (rires). Tu l'écoutais un peu et tu ranges quoi, tu les prêtais pas. Et après je me suis réouvert, j'écoute vachement d'Electro, de Triphop, des trucs comme Future Sound Of London j'adorais. Même des trucs un peu plus Rock, j'aime bien. Le premier album s'appelle Captain Kverne donc c'est de l' Electrorock, par la rencontre de Kid Loko. Il m'a présenté ce groupe là qui cherchait un label à l'époque. J'ai créé ce label par la rencontre de Captain Kverne. Quand j'ai entendu leur musique, je suis dit qu'il fallait que le sorte et j'ai créé Komod'O Dragon. C'est un énorme projet. Dedans t'as Mickey 3D qui chante, il y a Kid Loko qui joue du piano et de la gratte, il y a le bassiste de M qui a participé et c'est vraiment Electrorock. Il y a la chanteuse de Dolly aussi qui a participé à un morceau. Il y a un clip qui a été fait qui vient d'être fini, et elle a participé. Moi, j'étais trop content.

Tu as produit cet album ?

Et bien le rôle d'un label c'est en gros : tu signes l'artiste si ça t'intéresses, tu lui proposes un contrat et après tu t'occupes de faire le liens avec les distributeurs. Donc c'est à toi de trouver le bon distributeur pour le produit, le grossiste et tout ça. Tu es intermédiaire en l'artiste et la distribution. Il y a toute une partie promotion que peut prendre en charge le label ou il y a des boites qui font que ça. Quand tu fais de la pub pour un vinyle c'est pas pareil que pour un truc comme ça. C'est pas le même client : un vinyle, c'est pour les Djs, même si les nouveaux clients sont des collectionneurs (ils préfèrent les vinyles aux Cds). Et je viens juste de sortir il y a un mois un truc Dub dans le label Komod'O Dragon. Ça s'appelle Mÿdd Hubb et c'est...je sais pas où est le CD, je voulais te montrer la pochette et c'est tout récent.

Et c'est un album collectif comme Captain Kverne ?

Captain Kverne c'est 2 gars, c'est 2 batteurs au départ. C'est les 2 anciens batteurs d'un groupe qui s'appelle Cornu, c'est du Rock Indé, ils étaient chez Universal. Et ils en ont eu plein le cul d'Universal donc is ont continué sous Captain Kverne. Et là maintenant ils sont 3 : un clavier, un batteur et un mec aux machines. Et leur truc, c'est qu'avec Cornu ils connaissaient plein de monde, c'est des super potes à Louise Attack, de tout ce milieu là en fait, de Mickey 3D. Et, sur leur album, il y a plein de potes à eux qui ont participé, donc si tu veux sur chaque titre, la plupart il y a des gens qui ont participé. Il y a Louis Placido tu connais ? C'est des potes à eux, donc ils ont participé sur un titre. Alors le concept c'est ça : Captain Kverne, c'est le groupe et il y a plein de gens qui ont participé. Le nouveau truc que j'ai sorti, c'est un gars juste. Enfin ils sont 2. Il y a un batteur et lui qui fait les machines je crois et qui chante. Et là je prépare un autre projet aussi sur ce label là, c'est Electro, c'est le Amon Tobin français. Je l'ai trouvé (rires), grâce à Myspace.

Qu'est-ce que tu penses du site d'ailleurs ?

Myspace ? C'est des meilleurs outils de pub en ce moment. Pour faire de la pub, il n'y a pas mieux. C'est surtout un moyen de communiquer, c'est un gros truc de pub. T'as pas mal d'artistes qui s'y mettent, alors tu peux aller écouter, c'est pas mal. Après j'ai mes labels qui sont dessus, tu fous tes pubs c'est marrant. Après faut pas abuser, c'est pas hyper... .Pour moi, ça me sert, j'ai trouvé un artiste que je vais signer sur Komod'O, le prochain, qui s'appelle Franck Rigiaux, enfin bon. Et j'ai trouvé un artiste que j'ai signé sur mon label B2K, un belge aussi, qui avait jamais rien sorti. C'est mon pote TSX qui m'a dit d'aller écouter sur Myspace et puis c'était mortel donc j'ai signé sur 2 disques. Et il a 18 ans, alors moi j'en ai 30. Ca m'a fait chier quand je les fais jouer au Rachdingue [tu l'as fait jouer à la dernière ?] Oui, je l'ai fait venir à la soirée des Checkpoints en janvier genre, ou en décembre, je sais plus. Et il est tout jeune, il a trop la patate, c'est trop marrant et il fait du live Hardcore breaké, comme le son anglais, à la déchante (?). J'étais content de l'avoir signé, parce que maintenant, en plus, tout le monde veut le signer. [quand tu signes un artiste, il doit rester avec

toi ?] Moi je signe que pour un disque, j'ai pas de contrat d'exclusivité. Ça se fait ça maintenant, ça se faisait avant mais ça se fait plus. L'artiste, il faut pas qu'il le fasse. Alors dans l'Electro, dans le Rock, c'est différent, t'as des contrats d'exclusivité, tu dois faire par exemple 3 albums. Là vraiment tu signes un 4 titres, t'as l'exclusivité des 4 morceaux pendant 3 ans par exemple. Si il y a un des morceaux qui est sur une compil, c'est avec le label qu'il faut traiter. Après l'artiste peut faire ce qu'il veut.

Donc dernièrement tu as monté des projets-soirées, au Rachdingue par exemple ?

Ça, c'est des restes de quand j'étais en association, avant quand on organisait des soirées tous les

week-end. De temps en temps j'en organise, ça fait un peu de pub pour mes labels et tout, ça fait parler.

Tu vends des disques sur places ?

Oui, enfin c'est surtout pour faire la fête. On a fait ces 3 soirées là au Rachdingue....en fait ça fait 2 ans que je suis à Perpignan, j'ai jamais rien organisé ici et j'avais envie de faire un truc au Rachdingue. J'avais déjà fait un truc avec l'Oeil Marron, je sais pas si t'as déjà entendu [non], c'est des vidéastes de Perpignan. Alors eux c'est pareil, c'est des vieux de la vielle, comme moi. Ils sont ici, ils étaient 2 en fait, la nana est encore ici et le gars est parti habiter sur Paris. Donc ils font de la vidéo dans les soirées. Je les ai rencontré quand je suis arrivé ici et on a organisé un truc au Rachdingue avec les Boucles Etranges. Et ça c'était bien passé et là on voulait organiser des soirées que Hardcore pour voir comment allait réagir le public, qui allait venir.

Il y avait déjà une scène Hardcore avant que tu arrives ?

Oui, il y a les Tromatik, qui eux, sont plus du public free. Moi ce que j'appelle le public free, c'est le public Hardtek en fait, Tribe, Hardtek, tout ça. Tout ce qui est mon label Absolute, c'est ce qu'il y a dans ces soirées là. Après il y a un label Hardcore ici, mais moi je le considère pas comme un label Hardcore. Lui, il dit que c'est label Hardcore. C'est C. Lui, je te le dit franco, c'est pas un ami. Moi ce genre de personnage.

Tu le trouves pas dans la musique ?

J'ai pas envie d'en parler de lui s'il te plait (gêne).

Donc tu as eu du mal à rencontrer des éventuels partenaires ici.

Ici, c'est les Tromatik les plus actifs et comme je t'ai dit. Après il n'y a pas de scène Hardcore ici, du tout. Si tu veux, c'est un style qui marche vachement dans le nord de la France : tout ce qu'il y a au- dessus de Paris, Metz, Nancy et après Belgique, Hollande évidemment, Allemagne, c'était le début. Tout ça ouai, ça cartonne à fond. Toutes les ventes que je fais pour mon label Hardcore, c'est là-bas. Ici, le sud, en dessous de Clermont, c'est Hardtek, les free party. C'est pas pour rien qu'il y en a encore des free party ici. Mais à Perpignan, t'es à la frontière espagnole, donc au nord de l'Espagne. Donc en Espagne, on voulait voir en faisant ces soirées là, qui allaient venir à nos soirées et on a eu que des espagnols. La première soirée, on s'est planté.

Comment tu peux l'expliquer ?

Je sais pas. En fait, chez les espagnols, il y a une grosse communauté Hardcore mais il n'y a pas beaucoup de soirée, c'est hyper bizarre. Il y a.. . .j'ai rencontré des gars, le seul sound system Hardcore d'Espagne, ils sont à Barcelone, ils s'appellent les BaszDrome et c'est des gens qui ont la vingtaine tous. Et on a organisé cette soirée avec eux, tu vois en collaboration. Et on eu que des espagnols, de Gérone et tout. [tu as eu du public Makeena ?] non non. Ils écoutent plus de la Shrance, de la Techno. La dernière qui a le plus marchée, on a fait Daizy, c'est une nana de chez Epileptik, il y avait je sais plus qui aussi. Cette soirée, il y a eu plus de monde. Apparemment, il y a eu des gens un peu.. .comment ils appellent ça en Espagne. Tu sais pas des fascos mais des gens un peu relou. Apparemment c'est parti un peu en sucette avec le gérant qui les a tous viré et ça c'est un public qui écoute de la Makeena. Ça fait une sale réputation avec la Makeena. Et le Hardcore, nous, c'est du Hardcore Industriel, du Frenchcore. Donc nous c'est vraiment un public différent.

Et pourtant ce sont des espagnols qui viennent l'apprécier !

Que des espagnols. Et alors le public, c'est que du public cluber, c'est-à-dire, on fait une soirée dans un club, le Rachdingue et du public de club. Plein de nanas bien sapées, on a eu des jeunes qui faisaient de la tektonik sur notre musique. Bon, au bout d'un moment ils pouvaient plus, ça allait trop vite. Mais c'était fendard, moi, j'avais jamais vu ça. Il y avait que des clubers, il y avaient pas de mecs avec des parkas, tu vois, ils étaient pas en kaki les gens. Bon en même temps le Rachdingue, c'est un peu loin, c'était en plein hiver, alors le public perpignanais flêmard.

Mais.. .c'était marrant. Donc cet été on va essayer d'en faire à nouveau et on va essayer de viser plus les espagnols et tous les touristes.

Vous avez fait un essai à Perpignan, au Crockmore, au Point Batterie ?

Et bien non, je vais faire un essai. Alors au Point Batterie, j'y joue fin avril, le 24 il y a les Tromatik qui organisent un truc avec Même Pas Mal, je sais pas si tu connais, c'est un peu Jungle. On va essayer de faire un truc au Crockmore au mois de juin. Pour la première fois je vais essayer d'organiser un truc au Crockmore, je vais aller voir la nana, alors bon j'ai jamais le temps. Parce que je voudrais réussir à faire un truc dans la ville où j'habite. Déjà c'est vachement plus pratique, parce que le Rachdingue, c'est 2 heures, 1 heure plutôt. Le truc c'est d'y aller ça va, mais de revenir le matin à 7h, t'es éclaté, de se taper la route c'est fatiguant.

Et tu pourras savoir si plus de français aiment le Hardcore ?

Oui, mais je ne ferais pas seulement une soirée Hardcore-Speedcore, ce sera peut-être, il y aura de la Hardtek, faire jouer des gars du coin et faire des petites soirées. Donc là on est en train de voir pour juin Armagénan, c'est un mec de Paris et Pitz des Tromatik et après des gars du label, des potes, pour faire une petite soirée.

Pourquoi tu t'appelles Néokoros ?

Au départ c'était Néo et puis il y a eu le film Matix et tout le monde a commencé à s'appeler Néo. J'étais dégoûté. Alors j'ai choisi Néokoros parce que c'était au moment où j'ai créé mon label. Néokoros, c'est du grec, c'était les anciens gardiens des temples divins à l'époque greco-romaine et je trouvais que ça me correspondait bien. Bon je garde mon label, enfin tu vois l'image. Ah je garde mon label, B2K (comme un prêtre récitant une incantation). Pareil B2K, au début c'était Born To Kill, le problème c'est que Born To Kill, c'était un label anglais de Hardcore aussi, qui n'existe plus maintenant. Et après comme ça a été créé fin 99, genre Born 2000, tu sais en anglais quand tu mets 2K, c'est 2000, B2K c'était Born 2000. après les gensils ont dit Born To Kick, je sais pas pourquoi mais c'est resté Born To Kick. Enfin je m'en fous c'est B2K.

Donc tu associes ton activité de Djing avec ton label ?

Mon activité de compositeur. [du live ?] Non pas du live, ça c'est en soirée. Moi je fais de la compo, c'est-à-dire que quand je fais des morceaux c'est des formats 6 minutes, c'est un début, une fin. Je compose pas dans une durée de live. Moi c'est vraiment compositeur j'ai toujours fait ça.

Tu peux me montrer comment ?

J'ai mon expandeur, mon synthé.. .bon j'ai moins de machine maintenant parce que sur PC t'as plein

de choses. Bon ça je le garde (il me montre un clavier), c'est comme un synthé, c'est une très bonne machine que je peux pas me séparer. Et après t'as plein de logiciels de numériser, c'est plus simple et ça coûte moins cher. Parce que le problème du hardware, c'est que c'est super cher.

Tu achètes tes logiciels sur des sites spécialisés ?

Non, je les télécharge illégalement. Mais bon, tu sais que les firmes, Sony ou je sais pas moi Cubase ou tout c'est trucs là Stenberg, ils disent rien, ils sont bien content qu'il y ait des gens qui krakent les logiciels et qui les utilisent parce que ça fait parler de leurs trucs. Donc après.. .c'est con, c'est comme Photoshop, il parait qu'il y a un gars de chez eux qui fout un krak sur internet, les jeunes le téléchargent et l'utilisent kraké pour que les entreprises et que tout le monde utilise ça et achète les licences. Puis que dans les entrprises t'es obligé t'as des contrôles. Moi, quand je compose, c'est en tant que particulier et donc j'achète pas parce que c'est super cher.

Combien faut-il environ pour un petit studio personnel comme ça ?

Ça dépend si t'as l'ordi que tu rajoute Cubase, ça coûte Cubase, 700 euro. Et puis après tu as les logiciels, les programmes, les synthétiseurs, enfin les trucs virtuels. C'est 200-300 euro chaque synthé. Enfin faut aller voir sur internet, je suis même plus au courant des tarifs. Mais c'est hyper cher. Alors ce qui marche vachement en ce moment c'est Live. C'est la société Ableton qui fait ça. C'est simple tous les gars qui font du live, qui ont leur portable, ils utilisent ça, parce que ça coûte pas très cher la licence et d'ailleurs la plupart achètent la licence. Mes potes qui utilisent ça, ils achètent la licence, parce qu'elle coûte 300 euro. Donc c'est assez vite rentabilisé et c'est hyper bien. Quand tu veux apprendre à faire du live, c'est hyper bien.

On peut dire que tu as un studio chez toi ?

Moi, j'ai mon PC qui est la base de tout, j'ai ma console, ma table de mixage en fait et tout est branché dessus, mes platines. J'ai aussi une table de mixage avec mes platines, j'ai mon synthé qui est branché là-dessus, mon expandeur, mes enceintes aussi. C'est des enceintes de studio qui sont de bonnes enceintes. J'ai une carte son qui derrière aussi. Bon ça c'est à force. Ces enceintes sont assez chères, ça coûte 1000 euro la pièce. J'ai fait ça au fur et à mesure, j 'ai pas tout fait ça d'un coup. Mes platines c'est des Technics, ça fait 10 ans que je les ai, ça bouge pas comme ça. [c'est des MK2 ?] oui, c'est des MK2, c'est des platines qui vont. C'est ce que tu trouves quand tu vas mixer en soirée. Parce que c'est des trucs hyper robustes. Bon elles coûtent kedal, c'est 600 euro. Et après t'as les logiciels aussi.

Et tu as créé beaucoup de musique depuis 10 ans ?

Il y a une époque j'en faisais beaucoup, maintenant j'en fais moins, j'ai moins le temps. J'ai moins l'envie aussi. J'ai quelques trucs qui vont sortir. J'ai sorti une vingtaine de disques, avec un morceau. Des trucs qui sont sortis sur mes labels et des trucs qui sont sortis sur d'autres labels. Là j'ai sorti un truc sur un label qui s'appelle Necrosociety, le truc bien gai. C'est un label marseillais et il va sortir ce mois-ci. Il est parti à la presse, depuis le temps que je l'attend. Je vais sortir sur un label parisien qui s'appelle Komum. Alors, c'est un super vieux label en fait, c'est un label qui date de 95 où il y a eu que 3 références. Il a été arrêté et le gars qui tient ce label, quand il a écouté les morceaux il a trop kiffé et il a recommencé. Les premier sur ce label, c'était Radium des trucs comme ça dessus, tu connais, avec les Micropoint etc. Ce disque va sortir bientôt, mais ça fait 2 ans que j'attend parce que le mec il a pas de tune. Mais il va sortir maintenant, je suis content. Parce que il y a des gens qui voulaient m'acheter mon test pressing, ils voulaient me l'acheter 150 euro, un truc de malade et je leur disait : "non, il va sortir bientôt, il va sortir bientôt". 2 ans que j'attend, normalement il

devrait sortir là.

Tu travailles un peu sur les radios ? Non.

Ou des partenariats avec elles ?

Non. Des fois.. .à Toulouse il y avait Ephémère. J'ai un pote qui fait du son de radio et de temps en temps je lui file des mixs. Bon après il y a internet, c'est un bon...tu peux diffuser de la musique. Il y a un truc qui s'appelle Lastfm [oui] tu connais ? [bien sûr] et bein j'ai créé un truc sur lequel tu peux télécharger. Tous les artistes que j'ai signé, ils m'ont tous donné un mix ou un live gratuit, donc tu peux télécharger. Alors j'ai fait une playlist et avec un lien où tu cliques et tu vas direct dessus. Donc j'ai créé des playlist, une playlist Drum, une playlist Hardcore, une playlist Techno, il y a même une playlist Captain Kverne. Parce qu'il font vachement de bootlegs à côté. Donc j'ai foutu tout en bootleg et voilà. Bon ça c'est aussi un bon outils de communication. Il y a des forums aussi, où je balance des mixs. [tu vas sur quels forums ?] j'allais souvent chez mes potes, les Kaballe, c'est un label parisien Hardcore. Et des labels Hardcore basic, c'est un forum Hardcore quoi, donc des fois j'y vais. Mais ça me soûle, ils ont toujours en train de s'engueuler. Chaque fois que tu sors un truc...

C'est des lieux de débats non ?

Ah non, mais ils sont toujours en train de s'engueuler. Dès que tu sors un truc. Donc j'y vais de temps en temps, je vais faire ma pub, je fais mon commercial (rires)

Ils doivent apprécier ! C'est pas un peu contradictoire avec le style d'ailleurs ?

Je m'en fous moi. A partir du moment où tu vends quelques choses c'est du commerce. Après les gens, ça ça me fatigue. D'ailleurs sur le forum, ils en parlent : "oui, c'est du.. .c'est commercial ce que tu fais et tout". Mais il faut qu'on reste à notre échelle tu vois. Je veux dire que les ventes d'un vinyle c'est du 500 copies à 1000 copies. Même si la meilleure vente que j'ai faite c'est 2500 copies, ça reste 2500 copies. Ça veut rien dire. Tu fais du commerce et à partir du moment où tu fais du commercial c'est forcément pas bon. Dès fois t'as du mal à comprendre.

Donc il t'est arrivé d'avoir des discussions houleuses sur ce sujet ?

Mais je n'y participe même plus. Au début je gueulais : "oui, regarde pourquoi on ne pourrais pas vivre de notre passion. (il s'enerve) Je comprend pas en France à partir du moment où tu essaies d'en vivre..." et encore en ce moment, je conseille à personne de se lancer là-dedans et moi, je suis même en train de me demander si je vais pas travailler à côté. Parce que tu gagnes pas de tune et en ce moment j'en gagne plus. Le marché est complètement...le CD c'est fini, t'en vends plus. Le vinyle, ça va encore mais bon. Alors il faut arrêter, les gens, quand ils disent "c'est commercial". Un truc comme La Nouvelle Star, ça pour moi ça a un esprit commercial, c'est-à-dire que c'est hypermarketé, c'est calculé par rapport au rendement que tu vas faire. Ça c'est du commerce. Bon après

ça peut être bien, pourquoi pas. Et c'est pas parce que ça se vend vachement que c'est forcément mauvais. Mais en France on est tellement bloqué là-dessus. Epileptik, ça les a flingué ça, le label. Ils sortaient plus de vinyles, parce que c'était devenu une marque que tout le monde détestait. C'est bizarre, parce que c'est un truc qui marchait. Epileptik, ça a vendu et ça fait un moment que ça existe Epileptik. Ils faisaient plein de soirées. Les gens qui écoutent un peu de Hardtek, ils

connaissent tous Epileptik. Et du coup ça leur à jouer vachement de tours, au niveau des ventes je te parle. Dès qu'ils voyaient un disque d'Epileptik, pus personne n'achetait.

Donc dans ce courant il faut se planter pour que ça marche (je plaisante) ?

Non, j'en sais rien. Non faut faire ça en tant qu'association, tu sors un disque tous les 6 ans. Non, mais on est pas beaucoup à essayer d'en vivre, il y a ... Bon chez Epileptik ou l'autre truc en Hardcore, c'est Audiogenic, le label de Radium et tout ça, c'est les 2 qui s'en sortent un peu parce qu'ils sont plusieurs, ils sont à Paris, ça y fait vachement et puis ça fait longtemps qu'ils sont là- dedans. Moi, c'est une petite structure, je suis tout seul à m'en occuper. Je travaille avec des intermédiaires mais au départ je suis tout seul, pour prendre mes décisions de sortir ou pas un artiste. Et c'est hyper chaud en France d'essayer d'en vivre.

Ok je crois que j 'en ai terminé avec mes questions.

Entretien n°3 réalisé avec Ben, le chef de l'équipe de sécurité du Mas Bonete le Samedi 5 Avril
2008 lors de l'après-midi de préparation de la soirée. Il est également le Président de
l'Association Sécurité Pour Tous (ASPT).

Conditions de l'entretien : les équipes de Mystic Chrysalide et d'Hadra étaient en train de préparer la salle. Didier et Ben parlaient ensemble. Je suis entré dans la conversation et l'ai faite tourner à l'entretien.

Ça il faut que je gère aussi parce que par exemple en soirée on a affaire à des professionnels pour la sécurité puisqu'on essaie de travailler en sécurité et il y a tout un staff technique et intervenant qui est là tu vois. Ils ont leurs habitudes et il leur faut pas changer leurs habitudes, c'est-à-dire que tout ceux de l'asso aient des trucs avec les tampons de l'asso.

Des badges ?

Oui, des badges ni plus ni moins. Donc t'as pas besoin de... Des T-shirt aussi ?

Des T-shirt ça passe. Mais si tout le monde n'en a pas, il faut que tout le monde est le badge pour que tu puisse entrer et sortir.

Et là on en a des badges ? Normalement on va en avoir. Qui s'en occupe ?

Il faut demander à S. ou à M. Parce que, je veux que tout le monde ait ces badges pour 2 raisons. Si demain tu veux rentrer ou quoi que ce soit et qu'il y a les mecs à l'entrée, je veux pas que toi tu te fasses casser les couilles, que tu puisse entrer. L'asso, on leur fait confiance.

Combien d'agents il y aura ?

Ce soir, 5.

C'est des personnes qui sont diplômés ?

Oui, moi, j'ai une boite de sécurité. J'ai deux sociétés, j'ai une boite de sécurité et une boite de convoi exceptionnel.

Et tu as combien d'empoyés ?

18 et là j 'en ai 5 mais bénévoles qui viennent ce soir.

Tu fais souvent du gardiennage dans ce genre de soirée et dans le Mas?

Dans la région-là ! Dans la région, c'est moi le plus gros. J'habite au-dessus. Moi, j'ai commencé, j'étais ici, j'étais le gardien d'ici et j'ai monté ma boite de sécurité quand je suis venu à Perpignan de

Clermont-Ferrand avec ma petite femme, parce qu'elle est jeune, c'était mal vu. Et j'ai connu

Dragon Hunter, Psyva, Mystic Chrysalide, j'en fait à Lyon, j'en fait à Barcelone. On me demande un peu partout.

Et donc tu t'es spécialisé dans l'organisation de soirées Trance ?

Tu vas voir M. tu lui demandes, il y a jamais eu de soucis avec mes gars parce que c'est pas des impulsifs. Ils savent que les mecs sont arrâchés et que t'as pas à leur mettre le poing dans la gueule.

Comment tu gère ça justement au niveau sécurité, le respect des lois. Par exemple ce soir on a pas le droit de fumer ?

Tu peux pas respecter ça. Je l'ai déjà fait la dernière fois, toute la nuit j'ai tourné, ils le savent. Maintenant, si on a un contrôle, toi t'as les papiers à l'entrée et à la sortie, toi t'es couvert. Maintenant, le mec il vient, c'est comme dans un bar : la BAC, ils viennent en civil, ils lui mettent un PV, ils lui mettent un PV. Moi je connais la BAC, donc je sais où est-ce qu'ils sont ou pas quand ils y sont pas. Ils viendront pas nous casser les couilles, ils viennent jamais nous casser les couilles. Il faut pas oublier, ici c'est un mas privé. Avant d'entrer il y a déjà du mal de fait. Et j'ai monté une sorte d'asso.

Où ça ?

Ici à Perpignan. Pour la sécurité, elle s'appelle ASPT, c'est Association Sécurité Pour Tous. Ça m'est arrivé pour un mariage d'avoir un agent de sécurité qui surveille le parking pour pas qu'on vienne piquer.

Pourquoi ?

C'est ton mariage demain, t'aimerais pas qu'on pique les jantes à ton beau-frère. À oui.

Voilà, c'est une sécurité pour tous. Que je les fasse passer en bénévolat, malgré qu'ils ont 10 euros de l'heure. Moi, je gagne rien, je m'en bat les couilles. Moi ça fait 10 ans que je fais ça : 4 ans avec Psyva et j'ai commencé à Perpignan il y a 6 ans. Et en même temps j'ai monté il y a pas longtemps une boite de convoi exceptionnel, là j'ai 7 chauffeurs qui tournent pour moi, j'en ai 4 qui rentrent et 2 avec qui je parlent au téléphone avec (trop de bruits pour comprendre). Moi en sécurité, je travaille au port de Canet, je travaille à la mairie de Canet...

(puis son téléphone a sonné, il a parlé avec quelqu'un et il est parti.)

Entretien n°4 réalisée avec Emilie, une bénévole d'Hadra le 5 avril 2008 au Mas Bonete.

Conditions de l'entretien : elle était la seule à ne pas être occupée pendant que je réalisais des entretiens et des observations.

Ça fait depuis combien de temps que tu participes aux activités d'Hadra ?

3 ans, voire 4. j'ai connu Hadra il y a 4 ans et je suis bénévole depuis 3 ans. Pourquoi ?

Parce que j'aimais bien participer, comment dire, à aider à développer le mouvement en France, qu'il fallait participer. Si les gens font rien, il n'y a rien qui se passe. Et on a rencontré Hadra. Moi, j'ai rencontré Hadra qui avait sa structure et puis nous, on est arrivé pour donner des coups de mains. Bon après David, c'était par rapport à la musique et tout, mais moi, bénévole voilà.

D'accord et qu'est-ce que tu fais concrètement dans l'asso ?

Maintenant ? Et même avant ? Avant je m'occupais, pas par rapport à la Trance, je faisais à manger à tout le monde, je faisais le cattering et tout ça, j'aidais au bar et puis bien avant, après.

Maintenant qu'est-ce que tu fais ? Maintenant, je fais que le bar.

Et ce soir qu'est-ce que tu vas faire ?

Ce soir à l'origine, je viens faire la teuf. C'était déjà pas prévu que je vienne ici ce week-end, j'étais pas sûr et puis voilà quoi. Et puis, là c'était plus pour moi, les accompagner. Mais c'est pas parce que je suis pas sur un planning que je donne pas un coup de main.

Et dans la vie, qu'est-ce que tu fais ? Est-ce que tu as une autre activité comme étudier, travailler ?

Je travaille, ce qui me prend énormément de temps, c'est pour ça que j'ai de moins en moins de temps pour Hadra.

T'es dans quel secteur ?

Je suis dans l'hotellerie, en réception donc 45 heures par semaines et beaucoup d'énergie donnée donc une fois rentrée à la maison, pchuit.

Tu aimerais avoir plus de temps pour participer au projet d'Hadra ?

Oui c'est sûr. Mais par rapport à ce que je faisais avant et ce que je fais cette année, je prend beaucoup plus de recul. Parce que dès qu'il y a des soirées je pose mes week-end, voilà, je pose des vacances. Voilà, si je peux je le fais. C'est vrai que Hadra, après il y a toute l'organisation des teufs Hadra et il y a tout le travail qui se fait la semaine, mais sur des mois. Et en fait je suis bénévole, le jour de la soirée je donne un coup de main, mais il y a plein d'autres gens qui donnent 25 heures de

temps par semaine. Donc voilà, il y a plein de gens qui font plein de choses à côté et...il y a le jour même et tout ce qui se passe avant qui est encore plus de boulot.

La déco par exemple ?

La déco, c'est Christelle qui est responsable déco.

Ça fait combien de temps que vous avez commencé à faire toute cette décoration ?

Christelle, alors, on a créé le truc, ça va faire un an, il me semble. C'est parti depuis un an, un an et demi. Moi, je suis pas une spécialiste de la déco. Je donne des coups de main. J'aime bien mais j'ai pas des grands talents artistiques on va dire.

(Puis, comme elle était appelée, nous avons mis fin à l'entretien)

Entretien n°5 réalisé le Samedi 5 Avril, lors de la journée de préparation de la soirée « Mystic
Chrysalide invite Hadra Records » avec Tristan, infographiste dans l'association Hadra de
Grenoble.

Conditions de l'entretien: nous sommes dans le stand d'Hadra dans l'enceinte de la soirée. Les membres de l'assocation ont installé un stand sous un préau collé à l'Electrochill. Ils y faisaient de la communication sur leur association par divers moyens : vente de cds, de T-shirt et dépôt de flyers annonçant soirées et sorties d'album du label.

Tristan est infographiste salarié par l'association. Cet entretien est donc axé sur le travail en milieu techno.

Tristan, tu es le seul salarié ce soir présent de Hadra. Vous avez été invité par Mystic Chrysalide. Comment ça s'est passé ? Est-ce que toi, tu as participé à la mise en place du partenariat avec eux ?

Non. C'est pas du tout mon rôle au sein de l'association. Moi, je gère tout ce qui est site internet, graphisme et pochette de cds. Donc en fait, l'organisation, tout ce qui est logistique, c'est pas moi.

Donc tu es le technicien visuel de l'asso.

Oui, je suis à la disposition de l'asso et pour chaque projet on me dit : « bah tiens, on va faire une soirée à tel endroit, donc il nous faut la promo en conséquence », et à ce moment-là j'interviens.

Depuis combien de temps tu participes à Hadra ?

Ça fait un an et demi comme salarié et sinon depuis 2001, 2002 comme bénévole. Donc à un moment, comme le bénévolat me prenais de plus en plus de temps et qu'il y a la possibilité d'être salarié.

Vous aviez la possibilité d'avoir des salariés ?

Une bonne partie, c'est aidé. C'est des contrats, où les six premiers mois c'est payé à 75 % par.. .qui c'est qui paye ? je sais pas exactement. La sécu ou la CAF : la CAF, la CAF. Enfin, c'est par le gouvernement, c'est des aides gouvernementales. Et maintenant, c'est aidé à 50 %, tu vois. C'est sur une base de 26 heures par semaine.

Quel contrat ?

C'est un Contrat d'Avenir. Donc ça permet aux assos d'avoir vraiment quelqu'un de salarié mais sans payer tout ce qu'il faudrait payer normalement.

Mais même tu n'as pas un grand salaire pour 26 heures par semaine.

Oui, un petit salaire, c'est payé au SMIC. Oui, moi ça me convient. Ça me convient, ça me laisse du temps à côté pour faire ce que je veux aussi, tu vois c'est pas un temps plein.

Tu as d'autres activités à côté ?

Oui. À côté, je fais aussi d'autres sites ou flyers pour d'autres associations. Ça ça se négocie au coup

par coup.

Ce que tu fais avec Hadra, maintenant c'est du travail ?

Oui, oui.

Et tu le vis comme du travail ? Tu as des horaires, tu poses tes vacances ?

Oui, j'ai droit à des congés payés que je prend ou que je prend pas parce que c'est assez libre. Enfin, j'ai des horaires officiels parce que pour les papiers, il faut bien avoir des horaires mais je travail chez moi, donc...je travaille quand j'ai envie de travailler. Donc, les dimanches ou les samedis ou la semaine ou la nuit, c'est moi qui voit. Et les projets c'est pas.. .c'est du boulot et c'est pas du boulot. Ça reste entre amis quoi, tu vois : tel jour, on a une soirée, donc le flyer, il faut qu'il soit prêt un mois avant. C'est sûr que si je met trois semaine à le faire et qu'il est prêt au dernier moment, ça va pas. Mais ça ne se passe pas comme ça. Après, la semaine d'après, il y a moins à faire donc bon, cette semaine-là je ferais pas forcément 26 heures. Mais si le boulot est fait et que le projet avance, tout va bien.

Et tu es diplômé ?

Non.

Tu as appris comment ?

J'ai appris par Hadra. C'est moi qui ai eu envie d'apprendre et j'ai choisi comme projet personnel de m'impliquer dans Hadra, sachant que j'étais bénévole et que c'était une asso, personne ne me demanderais des choses sur la qualité de mon travail dès le début. C'est pas comme si tu devais travailler pour un employeur. Au début, tout le monde a fait comme ça, les djs débutaient, les organisateurs débutaient, tout le monde débutait. Et tout on a construit le truc petit à petit. L'idée, c'était que tous, on donne à Hadra ce qu'on veut donner. Chacun donne ce qu'il veut et chacun apprend en même temps er chacun peut vendre son savoir à d'autres. Et les djs, ils vont mixer chez Hadra, ils vont se former chez Hadra. Si après, il y a un autre organisateur qui peut les booker et leur donner de l'argent et bien tant mieux pour eux quoi tu vois. Et moi j'ai fait pareil : j'ai fait le site internet d'Hadra, j'ai fait les flyers d'Hadra. Si un jour il y a quelqu'un d'autre qui a besoin d'un site internet ou d'un flyer, bon bah j'ai de l'expérience, je sais ce que je fais, je connais mon boulot, j'ai des références et on s'entend avec les autres ou on s'entend pas.

D'accord. Est-ce que tu peux me dire ce que fait Hadra, son but ?

Son statut, c'est la promotion des musiques électroniques. Et donc on se contente de ne faire que de la trance parce que c'est ça qu'on aime mais on a mis les statut un peu plus large...et donc on a trois pôles : l'organisation de soirées, le label et la formation.

Formation ?

Alors on a deux ateliers : un atelier dj et là on commence le mois prochain un atelier peinture aussi et déco et...

Vous avez donc un local ?

On a un local et on se fait prêté des locaux par d'autres associations à l'occasion. On a des bureaux quoi. Les bureaux sont à Grenoble mais moi, j'habite pas à Grenoble donc j'ai juste besoin d'un portable, d'une connection internet et je peux bosser n'importe où. À une époque je l'ai fait, j'étais au Maroc. Pendant un petit mois au Maroc, je bossais pour Hadra, pas de soucis.

C'est particulier, ça doit être sympa.

C'est pratique. Le jours où je n'ai pas envie de bosser, je bosse pas. Je peux me rattrapper la nuit, je peux me rattrapper le lendemain. Après, est-ce que légalement, c'est vraiment dans le truc, je sais pas. Mais ça passe bien avec l'équipe d'Hadra, il y a jamais eu de soucis. C'est vraiment fonction de ce qu'il y a à faire.

Et si il y a d'autres travaux à faire, tu participes ?

Un peu mais.. .par choix, je m'implique relativement peu. Je passe par là, il y a quelqu'un qui à un truc à faire, je vais le faire. Mais bon, je fais pas partie de l'équipe déco. S'il faut pousser le machin pendant qu'il est dessus ou tenir un truc pendant 10 minutes, pas de soucis.

Et l'autre salarié est lui chargé du côté administratif ?

C'est assez différent. Elle, elle a un bureau. Elle a des horaires. Elle est pas issu du mouvement. Elle a découvert la trance à sa première soirée chez Hadra. Au début, elle a travaillé pendant un mois sans savoir exactement ce qu'on faisait. Elle a un travail de bureau, elle fait de la recherche de subventions, de l'administratif quoi.

Vous faites souvent des partenariats avec des associations ?

On essaie de développer. La semaine dernière, on était avec d'autres associations en Italie. L'année dernière on a fait une soirée avec une asso de Londres aussi.

Vous n'aviez jamais organisé avec Mystic Chrysalide, c'est la première fois ?

Oui.

C'est la première fois que vous venez dans les PO ?

Oui.

C'est donc un nouveau public. À ton avis, quel apport ça peut avoir pour Hadra ?

Franchement je sais pas, on fait la soirée, les gens ils viendront, ils aimeront. De toute façon, je me fais pas trop d'illusions, dans une soirée t'as 20 % des gens qui savent exactement où ils sont et le reste, ils ont entendu parler du truc et ils arrivent.. .ils y a des gens qui s'intéressent vraiment où ils mettent les pieds et la majorité, ils viennent à la soirée. Donc toujours, sur la quantité de gens qui seront là, on vise vraiment... c'est une minorité. Après, j'espère que oui il y aura des gens qui compredront exactement ce qu'il se passe et qui seront intéressés. On a toujours des personnes qui viennent poser des questions un peu intéressantes, tu vois, qui s'intéressent à la scène, à comment ça se passe. Déjà quand on voit les critiques qu'on reçoit et les remerciements qu'on reçoit, ils sont pas toujours en phase avec ce qu'on fait. Des fois il y a des soirées qu'on fait et on reçoit des remerciements alors qu'on y est pour rien et des fois, c'est le contraire, on se fait engueuler, « mais

là c'était pas nous » (rires).

Pourquoi il y a des personnes « larguées » à ton avis ?

Parce qu'il y a des gens qui veulent faire la teuf et qui se cassent pas trop la tête à savoir qui est-ce qui l'organise. Il y a plein de gens qui se rendent pas compte de ce que c'est l'organisation. Et puis, tu as des gens, qui sont une minorité, qui eux se rendent compte et des gens qui ne se rendent pas comte et qui font l'effort.. .mais c'est une poignée. Tu vois, moi, je me fais pas d'illusion.

Vous êtes nombreux chez Hadra ? Combien de bénévoles ?

C'est difficile à compter et c'est très variable. C'est plus par cercles si tu veux. Il y a un cercle de gens très impliqués qui sont une dizaine. Il y a un cercle de gens qui sont un peu moins impliqués qui sont peut-être 20, 25. et puis, sur un plus gros évènement, on peut compter sur 50 personnes. Mais il y en a certains qu'on verra peut-être une fois dans l'année. Ça veut pas dire que le jour où ils seront là, ils feront rien mais on peut pas se dire que, dans un mois on fait quelque chose, on aura 50 personnes pour nous aider, non, ça marche pas comme ça. Déjà, rien qu'ici pour venir, tout le monde ne pouvait pas parce que c'est loin de Grenoble donc même ceux qui sont là à toutes les soirées pour donner un coup de main à chaque fois, ça veut pas dire qu'ils peuvent venir passer le week-end entier à 500 bornes. Et tout le monde a ses obligations à côté, son boulot, sa vie privée.

Ok, et bien je te remercie Tristan. Je t'en prie.

Entretien n° 6 réalisé le 14 avril 2008 avec Damien aka Littleson, DJ et organisateur à
Perpignan, rencontré par l'intermédiaire de Titi du 303, disquaire à Perpignan.

Conditions de l'entretien : Nous devions nous retrouver à la boutique du 303 pour effectuer cet entretien mais celui-ci était fermé. Nous nous sommes finalement installés sur les marches du théâtre municipal. J'ai tenté d'enregistrer cet entretien, mais en raison du vent les voix étaient inaudibles. Je m'en doutais, alors j'ai pris des notes. Voici un portrait tracé à partir de mes notes.

Damien a 24 ans. Il est, au moment de l'entretien, en arrêt de travail. Par la suite, il doit bientôt faire une formation professionnelle.

« Pour faire péter. Faire profiter de la musique. ». Il fait de la musique dans des soirées free party clandestines (50 à 60 personnes) depuis 4 ou 5 ans, dans lesquelles il participe à l'organisation. Il a déjà réalisé une soirée légale au Griot, parce que c'est un « endroit pour soirée sans jamais te faire chier » : "400 euros de location et ils nettoient après". 320 entrées ont été payées.

Il a débuté il y a quelques années avec un pote dans le courant Techno Drum and Bass. Ils sont en effet influencés des courant Techno anglaise. Cette année, ils se sont lancés dans le style Dubstep originaire d' Angleterre également.

Pour diffuser leur musique, ils se sont achetés un sound system à 2, un système amplifié de 2 à 3 kw Makkie Activ et un ampli Yamaha, permettant de "poser du son en toute indépendance".

Ils avaient créé, 3 mois auparavant, leur association : "Welcome to the Jungle" (pour rappeler la Jungle, un style qu'ils affectionnent aussi). Cette structure juridique est une étape pour organiser des soirées légales et donner une marque à leurs soirées.

Ils comptent organiser leur prochaine soirée en septembre prochain, au Griot Music.

Pour communiquer, le flyer est incontournable et sa qualité doit être soignée : des 135g en couleur. À cela s'ajouteront des affiches A3 et A4 en couleur également.

La décoration est aussi un élément important de la soirée. La salle du Griot n'en possède aucune. Pour leur prochaine, ils pensent imiter un décor de jungle, rappelant le style musical et le thème de la soirée. Il m'a de plus demandé de ne pas dévoiler son idée, car il pense que c'est innovant.

Certains de ses potes sont ensuite arrivés sur les marches et se sont joints à la conversation. Ma posture ne leur était pas fermée, je ne voulais pas interrompre leur réunion.

Nous avons échangé sur les teufs en free ou les teufs en club. Pour eux, la free est réellement plus libre, ils ne conçoivent pas d'attacher les chiens en teuf. Et à l'inverse, ils ne sont pas fermés au clubbing. Ils aiment écouter du Dub, de la Drum and Bass et du Dancehall dans les clubs, même s'ils considèrent ce dernier courant comme "plus fashion". Alors ils vont "en boîte de nuit" : "quand c'est bien mixé ça passe". Et d'ailleurs, à propos d'un DJ, l'un d'eux ajoute qu'il "joue de la House comme un sauvage, il fait bouger" et pour eux c'est bien.

Damien était venu avec un ami et tout deux étaient pressés.

Entretien n°7 réalisé le Jeudi 1er Mai 2008 avec Stéphane, Dj Diabolo, membre de
l'association Mystic Chrysalide.

Conditions de l'entretien : j'ai réalisé cet entretien à mon domicile car je n'avais pas de véhicule pour me rendre au domicile de Stéphane.

comment ça se passe ?

Et bien, je te poses des questions et toi tu n'as qu'à y répondre. On peut en discuter tous les deux sans se bloquer.

Est-ce que tu peux déjà me raconter comment tu es entré dans le mouvement techno ?

Super facile ! C'est grâce à l'armée. Ah oui ?

À l'époque j'étais...on faisait partie, enfin je faisais pas partie mais je tournais avec des mecs d' (Iscalon) 66. On était reggae, reggae, soul-Reggae, trojan, skin-trojan et j'étais à bloc là-dedans quoi. Et je suis allé à l'armée et je suis tombé avec un mec qui étais Trojan avec moi et un autre mec qui écoutais de la tech. Enfin, je te parles de ça, à l'époque, c'était en 9 1-92. C'était James Bonn, Is Dead, tout ce qui était un peu.. .techno de l'époque quoi. Et à force, ce mec écoutait tout le temps de la tech, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et comme on faisait des gardes, on était parfois 48 heures ensemble, petit à petit, à force d'écouter son son,..., j'ai commencé à comprendre quoi, à le capter et ça a commencé à me plaire et puis, il m'a branché pour aller faire des soirées. J'étais à Cannes à l'époque. Des soirées au Circus à Cannes. Et c'est là que j'ai connu les premières rave parties en boîte. Mais les rave party de l'époque, c'était vraiment...en plus il y avait à bloc d'Italiens. Les mecs, ils arrivaient déguisés. Les meufs, elles arrivaient style dessous-dentelles avec un imper transparent. Enfin, c'était vraiment déco à fond, vraiment dans l'esprit fête. Vraiment, j'avais jamais vu ça. Donc, je suis rentré là-dedans et puis très vite je me suis dirigé vers la trance, la goa. De suite, je suis entré dans un magasin et j'ai écouté plusieurs styles et puis bon voilà quoi. Il y a un style qui m'a tapé à l'oreille et j'ai décidé d'en savoir un peu plus. Après, j'ai connu du monde dans

la Trance et ils me ramenaient à un chemin : l'Inde. J'y suis allé. En 94, je suis allé en Inde pour voir si ça correspondait à ce qu'ils me disaient, la musique et tout ça. Donc, grosse teuf Goa, sous les palmiers, tatati-tatata. Mais, deçu du son. Par rapport au son en France, j'étais déçu parce que je m'attendais à ce que ce soit plus pointu et en fait, un an de retard. Et je suis revenu. Je m'attendais à voir des teufs excellentes : cocotiers, les pieds dans la mer, full moon. Mais déçu par...je m'attendais à... Et puis l'esprit, je m'attendais vraiment à un autre esprit et puis, bon bah, gros esprit défonce. Donc voilà, déjà j'étais pas en adéquation avec l'esprit défonce. Et puis bon, malheusement, on le traîne cette image, mais elle est réelle quand même quoi. J'y suis retourné en 96. Pareil, des bonnes teufs mais pas convaincu par le son. Et puis voilà petit à petit, je me suis mis à mixer.

Tu jouais simplement chez toi en tant qu'amateur ?

J'ai longtemps joué chez moi en tant qu'amateur. Après, avec Manu, on s'est fait quelques teufs ensemble, j'ai mixé à quelques endroits mais bon, c'était rien d'extraordinaire. Moi, la musique, c'est vraiment et ça a toujours été et ça le sera toujours...ça a jamais été une obligation. C'est vraiment un passe-temps pour moi. Moi, j'ai jamais eu de but derrière. Si je me suis mis dj dans l'asso et si j'ai

mixé sur toutes les teufs, c'était avant tout pour partager un moment, c'était pas pour, voilà... on me l'a dit. Plusieurs fois, on me l'a dit : « t'es trop stérile », derrière les platines il faut bouger. Bon, moi je suis pas. À la dernière teuf, j'ai essayé. La dernière teuf, j'ai pris un energy drink.

Je m'en souviens.

J'avais jamais pris de ce truc. Ça m'a mis une patate !(avec humour) J'étais mort, une demi-heure avant j'étais mort. J'avais pas envie d'y aller. Et ça m'a mis une patate ! Sérieusement. Et après, j'étais derrière et je m'éclatais. C'est la première fois que j'en buvais...j'en reboierai je crois . (avec humour et rires) Sérieux, je l'ai bu et une demi-heure après, mais, c'est comme si j'avais dormi 24 heures. J'avais une patate... Mais c'est vrai que t'as plein de gens qui vivent le truc par rapport à comment tu es toi aussi. Il y a des gens, si ils voient que tu t'éclates, que t'es vraiment dedans, ils le ressentent plus fort.

C'est pour ça que vous mettez une scène ?

Non, c'est les deux dernières teufs qu'on a mis une, on avait jamais eu de scènes avant. On a mis une scène, déjà pour que les gens te voient. Ça c'est sûr parce que la première fois qu'on a mis une scène, c'était pour le projet Mechanik Records et on a fait Neuromotor, qui nous a demandé la scène. Lui, comme il fait du live avec la guitare, et comme lui, il faisait un show... parce que lui c'est un show-man par contre. Lui, il fait un live avec les guitare et tout. Son live c'est vraiment un show. Son principe, c'est faire du live mais c'est faire un show visuel, de ses mouvements corporels. Et donc, il nous a demandé ça et en fait on s'est aperçu que c'était pas mal parce que les mecs qui viennent te toucher les platines.. .Déjà t'es un peu plus en hauteur, t'es beaucoup moins emmerdé.

J'ai vu qu'il y avait autant de cannettes vides.

Mais bon, quand t'as un mec, et qui dit : « pourquoi il est rouge le bouton là ? » tu vois, t'es en train de jouer, c'est vrai que le fait d'isoler, c'était pas mal. Et puis, en plus c'est vrai que tu vois mieux les gens. C'est vrai que toi en tant que dj, les gens te voient mieux aussi. Mais toi, tu vois mieux les gens et tu vois mieux les réactions. Et ça c'est pas mal. C'est vrai que c'est pas mal. Les deux dernière soirée, c'est à cause.. .à cause, grâce (se reprenant) à Neuromotor que on a mis des estrades. Tu l'as entendu mon set la dernière fois ? Qu'est-ce que tu en as pensé ?

Alors, je ai trouvé que tu faisais du psychdeledic en reprenant de la trance plus ancienne mais pas de la dark trance, de la trance banale que tu as tourné en psychedelic. J'ai bien compris ce que tu voulais faire ?

Oui, c'est ça.

Et à des moments, j'ai trouvé ton mix très rythmé, je sais pas à combien de bpm tu es monté. À 145 tout du long.

Ah oui et les voix.

J'ai essayé de faire un peu de vocal, un peu de psyché et assez soutenu. Un jump quoi, un jumping. Mais pour le matin, t'es obligé de faire un peu de jumping.

C'est ça, c'est le moment justement. Tu réveilles du psychedelic de Shotu; lui, c'était du

psychedeledic à fond. Il est fan de techno belge je penses.

Oui oui. Oui oui. Je suis d'accord avec toi. Et donc pour revenir, tu réagis par rapport à ce qu'ils font. Tu prévois quelque chose à l'avance. Après si ça réagi pas du tout, tu peux changer.

Depuis combien de temps tu participes à l'organisation de soirées ?

L'organisation ? Et bien c'est quand on a monté l'assoce. Alors l'assoce, on l'a monté en 2004. Ça fait 4 ans, c'était en 2004. Et en fait on a monté ça parce qu'on était plusieurs djs et on avait envie de jouer et donc bah voilà.

Qui il y avait au départ ?

Il y avait Abdoul, David, Manu et moi. Que sont devenus David et Abdoul ?

Ils ont quitté l'assoce pour des différends quoi. Abdoul, lui, ça a été. Il a quitté l'assoce quand on a coulé, enfin quand on a pris le bain à Bellesta où on a fait, on s'est mis dedans. Et David, lui, c'est...à un moment, ça a dérapé. Le pourquoi du comment, on l'a jamais réellement su, parce qu'il nous l'a jamais réellement dit. Bon, on a vachement évolué par rapport à ces deux...démissions, on va dire. Ça nous a fait prendre conscience que, encore maintenant ça nous fait prendre conscience qu'il faut plus de dialogue quoi. Mais c'est vrai que par moment, c'est pas réellement évident d'avoir un dialogue. On l'a vu l'autre jour avec Thierry quand il avait invité.. .enfin tu vois, c'est pas tout le temps. Et puis bon, il faut aussi que les gens veuillent s'ouvrir. Tu peux pas être tout le temps à l'écoute, à chercher le savoir du pourquoi du comment. Il faut que l'info, elle vienne aussi. Et ça, c'est le but de l'assoce, d'arriver à créer cette osmose. Ah, c'est un côté humain aussi une assoce et le côté humain, il est pas tout le temps facile. On a tous nos visions de la chose, de comment on le voudrait, comment on l'aimerait, comment ça peut être et par rapport à tout le monde.

Qu'est-ce que tu a fait dans Mystic Chrysalide comme tâches ?

Secrétaire. Maintenant c'est Nathalie qui le fait. Maintenant, je suis trésorier adjoint. Je suis décorateur, chef décorateur, on va dire. On va dire, l'étiquette « chef décorateur ». C'est moi qui gère la déco, enfin qui gère la déco avec les filles.

Tu vas faire le même type de déco ?

J'ai fait des champignons en papier maché comme ça (environ 50 cm). Mais le problème de ces trucs là c'est que tu peux pas les laisser à la dispo des gens. Tu peux pas mettre des champignons ici parce que tu vas avoir quelqu'un qui va s'asseoir dessus. Historiquement, le fluo c'est trance. C'est historique. Je penses pas que tu puisses faire une soirée trance sans fluo. C'est vraiment les soirées... les soirées trance goa, c'est vraiment, il y a deux mondes. Il y a le monde musical et le monde visuel. Et c'est vrai que là aussi c'est un stéréotype mais...tu fais pas une soirée trance sans déco fluo. Tu dois pouvoir en faire mais il faudrait vraiment être ingénieux. Le côté de la déco, c'est que ça te refait ressortir des couleurs dans le noir et on est pas sur.. .c'est pas plat. Enfin plat, je veux pas dire. C'est un monde quoi. En ce moment, je suis en train de regarder pour faire des tubes sur du lycra. Des tubes géants tu vois, avec des cerceaux. Tu rentres les cerceaux dans le lycra et ça te fait des tubes. Et mettre des lampes qui changent de couleurs. Je me suis rendu compte au niveau déco qu'il nous manquait des effets visuels en lumière, tu vois, des changements d'ambiance. On l'a eu la

dernière fois avec les robots-scan. Mais les robots-scan, ils étaient trop puissants, trop puissant par rapport à ce que moi, je voudrais. Moi je voudrais plus des changements d'ambiance tamisées, dans un monde de brute. Mais bon, c'est pas évident. Avant c'était David qui s'occupait de la déco et quand il est parti, je l'ai pris en charge alors que j'étais pas décorateur du tout et que ça m'intéressait même pas. Mais bon, pour le bien de l'assoce, j'ai évolué et maintenant j'arrête le djing pour me consacrer qu'à la déco.

Ah oui ?

Oui, c'était ma dernière. Je remixerai sans doute sur d'autres teufs mais là j'ai décidé d'arrêter. Donc, si il y a besoin, je le ferai mais tant qu'on peut trouver quelqu'un pour me remplacer...

Pourquoi vous utilisez tant de lycra ?

Ce qu'il y a de bien avec le lycra, c'est que tu peux lui donner la forme que tu veux, tu peux le déformer comme tu veux. Et ça c'est que...et en plus ce qu'il y a de bien avec le lycra tu arrives à couvrir des grosses surfaces. Tu comblent des trous quoi. C'est une matière utile quoi. Tu prends par exemple le plafond. Bon, là ce qu'ils ont fait, le lycra à la dernière soirée, j'ai pas aimé du tout. Moi, les tout petits trucs, ça me plait pas. La pieuvre avec le ventilateur, ça c'était pas mal. Mais ça, c'est des idées à explorer. Parce que après, il faut que je trouve la matière, pas chère. C'est vrai que le lycra là, j'ai des plans à la place Cassagnes. Je fais tous les marchés en fait, quand j'ai le temps. Et à un euro le mètre, c'est pas cher. Ça vaut dix euros le mètre normalement mais à la place Cassagnes, j'arrive à le trouver à un euro. Et le tissus noir aussi même épais, j'arrive à tout trouver à un euro. Bah, c'est du temps. Donc, c'est vrai que la déco, c'est à plein temps. Là, pour le Rachdingue, on était avec Manu l'autre jour, et à Carcassonne j'ai récupéré des grosses boules argent. T'as dû les voir, les pyramides.

Oui.

Donc on les a démonté. Et comme au Rachdingue, c'est Dali qui l'a fait, je voulais me taper un petit délire Dali, me faire des structures. Et donc, avec des longues tiges en bois, on met une grosse boule au milieu, deux grosses boules et on fait comme ça. Et en fait on fait une molécule assez grosse, en étoile. Et je vais la peindre en fluo avec un dégradé de couleurs, style ça va partir de la boule centrale qui sera jaune et puis ç va partir sur chaque boule, qui sera chacune d'une couleur et en accompagnant le dégradé. En avril, tu as vu la tenture que j'ai fait pour la scène ?

Oui.

Avec le tribal. Après, il y a plein d'idées comme ça. Avec Manu, on s'est aperçu que le devant de scène était jamais décoré. Il y avait du lycra tendu pour protéger. Et je suis allé au marché, j'ai acheté 5 mètres de tissus et j'ai fait une tenture de 5 mètres à 1 mètre 60. Après, le truc c'est avoir l'idée de faire quelque chose. Mais l'assoce, elle avance petit à petit parce qu'au niveau déco, on a pas mal progressé. On a quand même deux filles qui assurent bien, qui assurent vraiment bien. Tu les a pas les photos ?

Si je les ai (je prépare un diaporama des photos de la décorations de la soirées du 5 avril).

Pour l'instant, on a été, on passait sur un monde assez free. Bah voilà, ça c'est la tenture que j'ai faite. Celle-là, c'est moi qui l'ai faite. Tu vois, c'était pour combler le.. .Ça, c'est Virginie, une fille de l'assoce. Les pyramides, ça c'est du fil. Là, le papillon, c'est moi qui l'ai fait. Voilà, le lycra,

comme je te dis que j'aimerais le faire. Mais après, il peut y avoir plein, plein d'idées. Ça c'est moi qui l'ai fait. Ça c'est moi qui l'ai faite aussi. La tenture. Tu vois les pyramides en fil. Ça c'est un cerf- volant que j'ai trouvé et je lui ai peint les trucs en fluo. Ça c'est moi qui l'ai fait aussi, les attrapes- rêves. Après il y a plein d'idées, tu vois. Mais il faut avoir le temps, le monde et le matériel. Au fur et à mesure des teufs, on sort un budget déco justement. Et oui, si t'as toujours la même déco, les gens la connaissent et c'est fade. Là, par exemple dans cette soirée, on achangé carrément la déco. Toutes les tentures, elles sont de Hadra. Donc, nous on a une tenture là. On a posé que le filaire.

Et les dragons ?

Ah oui peut-être. En tout cas, on a posé le filaire, et eux, ils ont posé tout ce qui était tentures. On a changé carrément le visuel, ça aussi c'était important. Ça, c'est un visuel. Alors, ça aussi. On a vachement évolué sur le visuel. Donc un visuel à chaque soirée pour justement aussi qu'il y ait une image changeante tout le temps. Donc il y avait ça, le côté électro-chill-out, qu'on avait pas au départ et qu'on a rajouté avec Thierry et Anthony. Et je trouve que c'est un plus parce que t'arrives à, c'est éclectique. En fait, t'arrives à ramener des gens qui sont techno, à les ramener sur la scène trance pour qu'il écoute un autre son. Après, ils jugent s'ils aiment ou s'ils n'aiment pas. Et on arrives à des gens de trance, à les ramener du côté techno. Donc c'est un melting pot un petit peu, c'est le mélange des genres. Le but de la soirée, c'est les gens arrivent dans nos soirées et ils s'éclatent. Et c'est vrai que si tu mets des murs blancs avec rien, c'est beaucoup plus glauque. Et on c'est aperçu que plus tu mets de la couleur et plus les gens sont happy.

Tiens, on avait pas ça avant (en regardant des photos qui défilaient). Là, on a mis des line-up partout. Ça, c'est moi qui les ait fait. Je les ai fait pour justement.. .mais bon le problème c'est justement sur la réorganisation, c'est justement d'attribuer des tâches à chaque personne. Qu'il y en ait un, voilà, il a un road-book, il doit faire les line-up sur des affiches, sortir la loi anti-tabac, ce qu'on a fait là. Si chacun avait un rôle bien précis qu'il faisait, ce serait cool. Et c'est ce qu'il faut qu'on arrive à faire. Il y a du peuple là !

Oui, parce que le son electro-chill a commencé à peu près une heure avant le son trance. Oui. L'electro-chill, dans l'historique de l'assoce, il est arrivé deux ans après.

C'était sympa que Nadia est pu faire son anniversaire en même temps.

Oui, le truc qu'il y a, on en a parlé aussi pendant la réunion. C'est un peu off par rapport au sujet d'aujourd'hui. Le but de l'assoce, c'est quand même, c'est pas de faire de l'argent mais c'est au moins de se rembourser. Et en début de soirée, tu sais jamais combien tu vas faire. Tu penses faire 500 personnes, tu vas en avoir 200. tu penses en avoir 300, tu vas en avoir 800. Tu sais pas. Une soirée, c'est aléatoire. D'où, l'importance aussi de faire une bonne pub et d'où l'importance d'avoir un maximum de relais aussi. Parce que la pub, tu peux pas la faire tout seul. Après, tu as la pub par texto : t'envoies un texto qui est renvoyé, tatati-tatata. T'as la pub par les fly et t'as la pub par le net. Donc c'est vrai, pour nous, il faut aussi une personne qui gère ça c'est-à-dire qu'il y ait une personne, quand on va annoncer une soirée, par exemple là on a les fly, on a tout, qu'il soit capable d'aller sur 50 ou 60 sites où il est référencé, pour poser la teuf. Et ça, jusqu'à maintenant, c'est Manu qui le faisait et c'est un truc qui prend du temps, qui prend énormément de temps. Et après, si quelqu'un d'autre doit le faire, il faut qu'il ait les identifiants, d'où l'importance d'avoir une seule personne qui ne fasse que ça. La distribution de fly, après, c'est le réseau. Les texto c'est pareil, c'est une personne. Il envoie 30 textos d'un seul coup.

Il faut s'y prendre combien de temps de temps à l'avance pour la communication ?

Une soirée, il faut à peu près.. .bah là on reçoit les fly cette semaine, il faut qu'on attaque (un mois et demi avant la soirée au Rachdingue). On a jamais pris autant de fly. On a pris 5000 flys pour cette soirée et c'est parce qu'on a le côté espagnol. Et c'est pareil, nous, côté espagnol, on a pas de réseau donc on a pris un dj espagnol aussi pour que lui, de son côté, il puisse attirer du monde avec son réseau. Distribuer, c'est aléatoire. Moi, je suis à l'intervention de France Télécom dans l'ADSL et tu peux pas savoir le nombre de personnes à qui je donne des flys pendant le boulot et le nombre de personne que j'ai vu pendant les teufs. Les mecs que j'ai été dépanné, tu sympathisent, tu discutes cinq minutes le bout de gras, tu donnes un fly et le mec vient. D'ailleurs là, j'en ai rencontré un qui nous a laissé un message sur le forum. Et puis après, il y a les bars et y voir du monde. Et tu vois, moi, j'ai pas trop le temps et Manu non plus. Anthony le fait. Mais c'est avoir du monde qui passe des soirées et qui bougent beaucoup et qui puisse en poser partout. Ce qu'il faudrait, ce serait deux, trois personnes fêtardes, qui font la fête, qui bougent dans beaucoup d'endroits et qui posent partout. Et ce qui fait qu'une soirée marche aussi, c'est la réputation. Petit à petit, la réputation, on commence à l'avoir, comme les Psyva l'ont.

Tu penses que ça va bien marcher au Rachdingue.

Aucune idée. Là on est en dehors du territoire, là c'est un inconnu pour nous. C'est bien de le faire.

Qu'est-ce que tu penses du fait qu'une association organisatrice de soirée fête son anniversaire au Rachdingue ?

Et bien, fêter l'anniversaire au Rachdingue, c'est une date qu'on a trouvé donc c'est bien tombé pour l'anniversaire. Bon maintenant, au Rachdingue, on sait pas, on va voir.

Pourquoi vous organisez cette soirée au Rachdingue ?

Partenariat. Un bon partenariat où on a pas de réel investissement et où on peut faire une teuf, et où on pourrait faire une teuf gratuite, pour nous. C'est-à-dire que si on gagne pas d'argent, c'est pas grave. On a un peu d'investissement, on a 1000 euros pour les djs donc il nous faudrait cent à cent vingt personnes pour rembourser. C'est faisable. Donc c'est une teuf sans risque, où on va pouvoir fêter l'anniversaire entre nous et où, à part faire le dj, on aura rien d'autre à faire. On a juste la déco à faire avant, démonter la déco après, jouer au milieu, les djs. Sinon après, on tient pas le bar, on tient pas les entrées, on tient rien. Donc, c'est justement une manière de pouvoir faire un anniversaire où il y a pas de stress.

Et la fatigue.

La fatigue, oui oui. Il faut démonter le lendemain matin quand même. Mais bon, ça ferne à 6 h du matin donc à 8 h on peut avoir démonté et à 10 h on peut être au lit.

J'ai vu l'organisation de la soirée du 5 avril, c'est : commencer tôt le matin, bosser toute la journée. Et encore vous êtes arrivés, moi j'y étais depuis 9 h.

On est arrivé vers 9 h 30. Et est-ce que tu penses qu'il y aura un public trance dans cette soirée ? Ah oui, je pense. Je pense que ce sera partagé : les espagnols sont pas mal techno et il y a pas mal

de tranceux aussi. Le seul truc qu'il y a, c'est que ça ferme à 6 h et que ça commence à 11 h, il y a plein de gens.. .les vrais vrais tranceux, on va dire, ils vont hésiter. Et le deuxième truc, c'est que c'est à 15 euros, c'est une boite. Bon, il y a possibilité de faire un after en France ou en Espagne.

C'est le « to be continued »...

Oui. Donc après faut voir. (silence) Mais bon, l'Espagne, c'est vrai qu'on est pas chez nous, on a pas le gros réseau pour...on connait pas tout le monde quoi.

Donc par rapport au public de la dernière soirée ?

On aura 25 pourcents. Si on a cent personnes mais si ces cent personnes, elles s'éclatent, ça me dérange pas. Alors si on fait plus...je crois que la capacité est de mille ceux cent personnes au Rachdingue. Mille deux cent ou mille cinq cent, je sais plus. Mais là on est pas dans l'esprit de.. .là, c'est vraiment une teuf, un peu plus pour nous quoi. C'est l'anniversaire. C'est la teuf où on va s'éclater, où on devra jouer alors on ira jouer mais il n'y aura pas le stress de la soirée. À la limite, si on a pas les cent personnes, on sera pas dedans de beaucoup. Moi, perso je m'en fout. L'essentiel, c'est que nous, on passe un bon anniversaire entre nous. Maintenant, si on fait du monde, on fait du monde et tant mieux.

D'ailleurs, le fly est complètement différent des précédents.

Il a le même format. Ça, ça va être notre image. 14 x 14 ça restera. Mais c'est vrai que le fly est pas mal. Et c'est vrai que le prochain sera différent parce qu'on va repartir sur un côté tranceux. Mais là, on l'a fait un peu plus électro on va dire.

Pour attirer le public du Rachdingue ?

Je connais pas le public du Rachdingue. J'y suis allé deux fois mais pour des soirées trance. Sur ce fly, on était parti, comme c'est un partenariat avec le Rachdingue, sur le logo du Rachdingue, la bouche. Donc là, je trouve qu'elle est pas mal réussi.

Qui l'a fait ce fly ?

C'est Nini.

Phonic Request et Early Reflection, vous les connaissez ?

Oui. On les a fait jouer déjà il y a deux, trois ans. En fait, Phonic Request, c'est...la première fois qu'il a joué dans une teuf, c'était chez nous. Et d'ailleurs après, il a sorti plusieurs albums. Enfin c'était au début quand il se lançait et nous, on lui a fait confiance parce qu'il a du bon son. Et sur un de ses albums, il nous a remercié à la fin, il a remercié Mystic Chrysalide.

Donc vous les invitez pour l'anniversaire aussi ? En quelque sorte oui.

Dans l'electro-chill, il y a Thierry et Anthony, Electrik et Juan Carlos, les deux résidents du Rachdingue...

...et Yoan, qui vient d'entrer dans l'assoce et qui était chez Psyva. (silence). Oui, je sais pas, Yoan. Je sais pas comment il fonctionne de l'autre côté et ça m'intéresse pas trop. Je pense qu'on commence à faire famille. Nous, on gère le côté trance, les gars l'electro-chill et tout ça en concertation.

En avril, il y avait Sicyphe et l'autre dj qui ont joué dans l'electro-chill.

Oui, d'ailleurs Thierry était pas content parce qu'ils ne jouaient pas aux heures. Enfin ça a été galère là-dessus. Et la soirée passée, on l'avait dit avec Manu, on connait Thierry maintenant, on lui avait dit : « la soirée passée, tu sera super content de les avoir rencontré ». Et c'est ce qu'il s'est passé. Il a bien aimé le truc donc tu vois, comme quoi. C'est un truc que j'essaie d'éviter maintenant, c'est les a priori, j'essaie de les éviter à fond. C'est les délits de faciesses ou les a priori à la con. Après t'as des gens, ça accroche ou ça accroche pas. Il y a un mec qui va te faire une réflexion, tu vas de demander : « quoi, qu'est-ce qu'il y a ». Et s'il t'en colle deux ou trois dans la soirée, t'as plus envie de le voir. Parce que lui, il est en train faire le délit de faciesse et j'ai pas envie d'entrer dans le jeu de me prendre la tête.

Tu t'es bien entendu avec les Hadra ? Ah oui, oui, oui.

Tu les connaissais déjà ?

Oui, à part Christelle, la femme à Kokmok, qui fait la déco aussi. Elle est space, mais tout en étant gentille. Moi, c'est quelqu'un que j'apprécie. Mais elle est space sur sa manière de travailler et j'arrive pas trop à le comprendre. Et j'ai un peu de mal à accrocher mais bon pour le bien de l'assoce dans tous les cas, il faut avancer. Sinon, Didier, je l'adore, il est excellent.

J'ai pu parler avec eux, et ils fonctionnent différemment. Ils ont deux salariés déjà : une administratrice qui n'est pas du milieu et Tristan l'infographiste. Ils proposent des ateliers de déco et de djing.

Tu parles de qui, de Hadra. Je connais tout ça. Eux, c'est carrément une organisation, c'est une vraie. Nous, c'était plus dans l'esprit faire la fête, monter des petites teufs, tout ça. Mais plus ça va, plus tu t'aperçois que si tu veux monter des teufs en ayant un minimum de qualité, il faut un minimum assurer. Un minimum assurer et pour avancer c'est pas évident. C'est vrai que t'es obligé de devenir un peu sérieux partout. Et quand tu veux être sérieux et pour faire marcher une organisation de tout façon, il faut de la tune. Donc pour faire des soirées, il faut de la tune. Voilà, il faut être sérieux pour faire des choses à peu près potables et arriver à attirer du monde. Et puis bon, le but premier de l'assoce, c'est quand même de promouvoir les artistes et la musique électronique. C'est-à-dire promouvoir des artistes, dès fois on va faire venir des artistes connus, mais quelque part tu ouvres la musique électronique avec des bons djs à un maximum de personnes et d'un autre côté, tu fais commencer des débutants. Enfin, des débutants qui assurent quand même. Et de faire marcher le plateau trance dans les PO quoi. Et même techno, regardes, on a cinq djs avec moi ça fait six, mais cinq. Si on arrives à trouver des bons djs, pourquoi pas. Mais il y a ce côté là aussi. Le paradoxe c'est que tu fais revenir tout le temps les mêmes djs, il y a un phénomène d'accoutumance ou de rejet complet. Parce que t'en as marre d'écouter tout le temps les mêmes artistes. D'où, l'importance d'avoir de la tune pour faire venir des grosses têtes. Et t'as aussi un phénomène d'accoutumance, enfin de, par rapport au mas. Que tu fasses toujours les teufs au même endroit, t'as l'impression que c'est tout le temps pareil. À la limite, on reprend la même déco et on la met dans la forêt au milieu

des arbres, la déco, même si c'est les mêmes images, ce sera pas du tout le même délire. Donc il y a ce phénomène aussi, donc le mas Bonete, c'est un endroit qui est super parce qu'il est vraiment beau, où on peut faire entrer du monde, enfin c'est bien. Et c'est l'un des rares endroits qu'on avait dans les PO et en même temps, on est conscient qu'il faudrait carrément sortir de ce truc. On est conscient qu'il faudrait faire une bonne extérieur, trouver un bon endroit. Il y a ce côté là. Peut-être faire des démarches au niveau d'une mairie, j'en sais rien. D'où l'importance de la secrétaire, tu vois. Au niveau administratif, c'est aller chercher des renseignements sur qu'est-ce qu'on peut louer, légalement, par quelle mairie. C'est des trucs comme ça.

C'est la secrétaire qui s'en charge ?

Non, mais il faudrait qu'il y ait quelqu'un qui soit, comment dire, délégué au services publics. C'est- à-dire qu'il aille démarcher les services publics et qu'il fasse ça quoi. (silence). Tout en véhiculant l'image de Mystic et qui arrive à vendre... non, pas à vendre, mais qui arrive à faire reconnaître Mystic Chrysalide tel qu'on est et tel qu'on aimerait qu'on nous voit. C'est une organisation qui essaie d'être sérieuse, qui essaie de montrer que le mouvement électronique peu être tenu correctement et après les gens qui viennent, s'ils veulent se déchirer en boite ou ici, qu'ils se déchirent. On sait qu'on véhicule cette idée mais...et quand je dis « on », c'est la musique, c'est le mouvement. Et justement, on voudrait arriver à faire des...on arrive au niveau musical et...au niveau sonore et visuel, mais ce qu'on aimerait c'est arriver à faire des teufs propres. De toute façon, on arrive à le faire, c'est faire des teufs avec l'ambiance de l'époque.

Alors, bientôt vous allez partir jouer avec Hadra à Lyon ou Grenoble ?

Manu va jouer à Lyon. Moi, j'ai jamais été dj pour aller jouer ailleurs. Je m'en fous réellement de jouer ailleurs. Ce qui m'importe c'est, de temps en temps, pouvoir écouter ma musique fort.

T'en fais beaucoup chez toi ?

Non, non. Ma copine, elle est pas.. .elle est flamenco. (le téléphone sonne, sa copine l'appelle justement).

C'est intéressant ce que tu dis : tu joues peu de musique chez toi, mais tu vas passer six mois à organiser une teuf. T'es donc bien, plus organisateur de soirée que dj.

Carrément. Oui, c'est un autre monde. Mais c'est quoi « être organisateur » ? moi, comment je le vois, c'est participer à un projet et se faire plaisir. Et si tu peux faire plaisir au gens en te faisant plaisir, c'est super. Mais, je suis brancher dans un style, dans une musique, je connais un peu des références au niveau des artistes et tout ça, et c'est vrai que monter un projet comme Mechanik Records, c'est.. .Neuromotor, pour moi, c'est un dieu. C'est un mec, je lui ai acheté ses « skuds » (disque en verlan). C'est rare les cds que j'ai acheté. La plupart du temps, je télécharge. Les trois quart du temps, je télécharge. Et c'est vrai que d'un côté je télécharge et comme je contribue pas à acheter leurs cds, de les faire venir et de pouvoir les rémunérer d'une autre manière, je trouve qu'il y a un équilibre. Mais.. .oui, c'est faire venir des gens, faire venir des projets comme Neuromotor, Hyperfrequencies, Electrocult. On l'a monté une fois, on le remontera pas, je pense pas. Et c'est trois mecs que je rêvais de rencontrer. En plus Fred, il a dormi à la maison, on a gardé des liens, on s'appelle. Puis j'ai trouvé un mec super humain, un dj, il est dans les dix mondiaux ou même dans les cinq mondiaux. Il tourne partout dans le monde. C'est un mec, il est arrivé, un humain quoi. Pas une machine quoi, tu vois. Et puis en plus, le truc, c'est qu'on s'était téléphoné, on s'était...il habite en Belgique, on était resté au moins deux, trois heures au téléphone sur deux, trois coups à

« charer » (parler) et humainement on s'est trouvé : il se défonce pas, il vit.. .Alors lui, le paradoxe, c'est que lui, il fait de la trance mais il aime pas la trance (je ris). Quand t'as un mec qui te dit ça. Quand t'as Neuromotor qui te dit ça, tu lui dit : « expliques. Rembobines et expliques ». C'est un mec, il est hip-hop à la base. Hip-hop à fond. Après, il a été un peu techno, il s'est lancé dans la techno. Mais il s'est de suite, il a de suite créé des morceaux et il s'est de suite dirigé sur la trance pour créer, pour le niveau mélodie, on va dire, qu'il n'y avait pas dans la techno. Il adore la jouer, il adore la créer, mais tu lui mets dans la même soirée un côté trance et un côté hip-hop, il va aller partout sauf sur la trance. Ça m'a fait délirer quand il m'a expliqué ça. Puis, c'est un mec, côté humain, il est zen. Il se chauffe pas, c'est pas quelqu'un qui se prend la tête, alors qu'il y a des petits djs, qui sont arrivés et qui t'ont pris de haut. Mais t'as des mecs comme ça. Hyperfrequencies, plus tendu. Electrocult, c'est passé comme pchuit, nickel. Mais moi, à la base, c'était plus Neuromotor et je pense que Neuromotor, il nous a relancé sur nos teuf à nous. Ce projet-là nous a bien relancé. D'où l'importance de bien faire le truc. On s'est égaré du sujet ?

Non, c'est intéressant, c'est tes impressions des soirées passées. Alors qu'est-ce que serait ta vision de l'avenir pour les prochaines soirées Mystic, après l'anniversaire ?

J'ai plusieurs réflexions sur le truc. Mais bon, ça c'est une rélexion perso parce qu'après tu as la réflexion commune qui l'emporte. Mais pour le moment, ça a été chaud la dernière avec l'histoire de la meuf qui s'est mis, avec les flics et tout ça. Manu, il est président, je pense qu'à un moment il peut être sur la scellette, il peut être emmerdé. Et moi, je pense pas que le but de l'assoce, que l'assoce soit prioritaire quand même...je pense pas que l'assoce soit prioritaire sur la vie d'un mec. Donc pour moi, ce serait, pour l'instant (avec insistance), ce serait de trouver des partenariats avec des grosses boîtes.

Donc organiser des soirées trance en club ?

Non, tu prends par exemple la Koba à Barcelone, c'est pas un club. Oui, c'est une discothèque, mais ça a une culture électro et tout ça. Ce que j'aimerais c'est d'arriver à passer deux, trois partenariat avec des grosses boites, mais avec un bon esprit, du style le Rachdingue, la Koba, des trucs comme ça, pour qu'on se fasse un peu oublié.

Pendant ce temps, qui feront des soirées ici ?

Les Psyva, ils vont en faire une en octobre. Le but du jeu pour moi, le but du jeu tel que je le vois moi et tel que j'en ai déjà parler à Manu, le but du jeu il est d'engranger assez de tunes pour organiser un festival, de n'importe quels moyens. C'est-à-dire faire...là sur le Rachdingue, je crois pas qu'on fasse du bénéfice. Mais trouver des bons partenariats, pour avoir les reins assez solides pour pouvoir s'offrir une grosse teuf. Voilà ! Tel que je le vois moi.

À Perpignan ?

Oui, à Perpignan. Mais avec les autorités, un truc vraiment légal et vraiment dans les règles de l'art. Tu penses faire des partenariats locaux avec d'autres structures du coin ?

Avec les Psyva, c'est pas possible. Il y a des gros historiques avec Mystic Chrysalide. Il y a des historiques avec World People. World People, ils devaient monter un festival vers Grenoble ou je sais pas quoi. Ils ont pas eu le terrain et ils se sont rabattu à Cubière. Et ce soir-là, on faisait une teuf. On attendait 500 personnes et on a eu 300 personnes et eux, ils en ont eu 500. donc s'ils

avaient pas fait la teuf là-bas, on aurait eu nos 500 personnes. Donc on s'est mis dedans à cause des World People. On s'est pas mis beaucoup dedans, mais c'était mille euros et à l'époque on avait pas de tune en caisse. Donc déjà les World People...Et pourtant ils nous ont invité sur un festival, je suis allé jouer sur leur festival. Mais bon voilà, ça reste pas cool. Et ils nous ont invité sur le festival pour rattrapper le truc, mais je me vois pas organiser un truc avec eux. Et pourtant ils sont très forts. Les World People, c'est une super bonne organisation. Vraiment repect. Respect, même au niveau...et puis ils ont des super contacts. Après, il y a Christophe et Christophe, il est hors de question. Christophe et Manu c'est impossible. On devait faire une teuf à Espira, c'était en 2002 ou 2003, je sais plus. On avait le terrain et tout. On avait tout, le maire était d'accord et tout ça. Et quinze jours avant, ils ont fait un festival en force de trois jours ou de deux jours à Salses sur un champs privé, ils se sont installés. Et il y a eu une grosse polémique avec la préfecture, les journaux et tout ça. Et nous, notre terrain, on l'a perdu. On avait tout, on avait booké tout le monde, on avait fait les avances : la tune était sortie déjà. Donc, nous, on avait plus le terrain. C'est là qu'on a trouvé Bélesta et le problème de Belesta, c'est que il avait plu. Il y avait eu un orage et on s'y était mis de deux cent personnes : 2000 euros. Parce que le terrain, on devait pas le payer et que là, on a dû louer un truc. En plus Belesta, c'était super loin alors qu'à Espira, tout le monde aurait pu venir. C'est un peu le mas Bonete. On a perdu de la tune à cause de, enfin « à cause de », parce qu'ils ont fait une teuf en force.

Et avec Psyva ?

Oui, on peut en parler. Idée commune de faire une teuf ensemble. On était parti pour faire une teuf « groupir » et c'est parti sur des mauvais feelings. Moi, j'ai eu un mauvais feeling avec J., Drop, je sais pas si tu le connais. Sur des réflexions, sur des réflexions à la con, mais des trucs qui m'ont bloqué en moi. Donc, ça m'a fait chier à moi. Il y a eu David, qui était Mystic mais qui aimait les Psyva. Il y a des trucs que nous, on a dit en interne et qui ont été dit de l'autre côté. Et après, c'est parti en couille. Et puis, le fait que David aille chez les Psyva, les Psyva, c'est fini. Avec Manu, ils se voient plus alors qu'ils étaient amis. Manu l'a vécu comme une trahison. Donc Psyva, c'est mort.

(nous avons fait une pause et nous reprenons)

Le but de l'assoce c'est d'arriver à mettre assez d'argent de côté pour pouvoir faire quelque chose de réellement bien. C'est d'avoir l'argent pour voir assez grand, pas super grand mais, oui, même un festival, même de deux jours; c'est surtout d'arriver à se positionner au niveau de la préfecture par rapport au fait qu'on puisse monter un truc de sérieux, de correct avec les autorités.

Vous connaissez du monde déjà parmis les autorités ?

Bah là, on avait.. .Manu et Céline avait été démarché et on avait un médiateur, un médiateur qui s'occupait de nous, mais après, avec la loi Sarkozy, ils ont arrêté les médiateurs. Et c'est vrai que c'était bien parce qu'on passait par lui et on montait des dossier béton. Maintenant avec la loi Sarkozy, c'est moins de 500 personnes donc voilà quoi. Et là c'est pareil, si tu montes un festival, t'as intérêt d'être carré au niveau des infrastructures et carré au niveau des autorités pour pas que...et au niveau tune. Mais voilà, je pense, que si t'arrives à te retrouver avec 15 000 euros de côté pour faire un petit festival comme Cubière ou des trucs comme ça, c'est gérable, c'est réellement gérable. Après, il faut qu'il y ait du monde qui viennent pour rembourser, mais tu as déjà une partie investie quoi. Le problème c'est que quand on s'est mis dans le jus, on l'a sorti la tune. Manu, moi j'ai sorti de la tune, Thierry, il en a sorti aussi, non.

C'est de l'argent que vous avez récupéré ensuite ?

Oui, oui. On a super galéré et il y a super longtemps. (silence). Et avec David aussi, le problème...le problème qu'on avait avec David, c'est que dès fois on était pas du tout sur une même vision, sur une vision de comment avec l'assoce quoi. Ça a été des...on a pas parlé. Le côté humain, on l'a...le stress, peut-être nous a bouclé alors que maintenant on le voit plus avec du recul. Il faut aussi dire la vérité, il y a du recul mais il y a aussi les opportunités qui nous arrivent. Le Rachdingue, ça a été une opprotunité de jouer là-bas, on avait le mas Bonete, c'était bien, c'était tranquille. Maintenant, si on plus le mas Bonete, s'il faut retrouver des endroits, c'est pas pareil quoi.

À Perpignan, c'est plus difficile ?

Si, il y aura peut-être la salle des ?, mais bon, c'est pas extérieur, c'est un préfabriqué. Bon voilà quoi, tu vois.

Vous avez déjà fait le Griot, c'était comment ?

Les deux petites teufs, je les ai pas aimées. C'est ce couloir et surtout, ce qui nous nous empêche de réellement adhérer, c'est qu'il n'y a pas de sorties de secours. Donc, on est vraiment plus là dans des règles de sécurité, plus du tout. On a quoi 200-250 personnes quoi. Déjà 200 personnes là-bas, c'est énorme. Et puis c'est un endroit glauque. Bon, on s'était pris la tête à décorer, on avait sorti la bonne déco, mais c'est un endroit glauque. Le problème, on avait trouvé ça à Camélas, on avait trouvé un truc où d'un côté, tu avais une grande salle, et de l'autre côté, tu avais une salle plus petite où ils avaient fait le côté techno, nous, on avait fait le côté trance et il y avait un jardin, je sais pas, il devait faire 100 mètres de long sur 30 mètres de large, il était énorme, avec les pins et tout. Oui, c'était super. Mais bon, le mec, il nous l'a loué une fois et il a pris peur. Il a pris peur, il a halluciné.

Il est venu pendant la soirée ?

Oui, oui. Il a vu les mecs pisser contre les murs, déchirés. Ça, ça fout la haine. Et le truc aussi, c'est qu'il y avait du voisinage pas loin et ça les a fait chié. C'est pas facile de trouver un lieu et pouvoir mettre deux sound system. Le Rachdingue, c'est super, tu peux mettre deux sound system. Après, tu vas dans une autre boîte, t'es pas obligé de pouvoir en mettre deux.

Vous allez jouer où au Rach ? Eux dedans et nous dehors. Pourquoi ?

Parce que la trance, c'est mieux en extérieur. La trance naturellement, c'est extérieur. Et eux ont plus de son que nous : ils ont 8 kw et nous, on aura 3 ou 4 kw, mais bon, on s'en tape, c'est impossible que nous, la scène trance, on la mette dedans. C'est pas dans l'esprit quoi. Une soirée trance, si on la mettre à l'extérieur, on la met dehors. Maintenant, si on peut pas, on peut pas. Je pense que Anthony et Thierry, ils doivent le voir pareil, et on l'a pas discuté.

Et les friches industrielles ?

Le problème du squatt, c'est vraiment...tu rentres dans un principe, c'est du free, c'est du illégal, que tu peux arriver et que d'un coup on te prenne tout et qu'en plus toi, tu rammasses. Tu vois, le problème, il est là. C'est que les free. . .attends, des endroits free, il y en a plein ici. Il y en a plein où

tu peux poser un son. Le problème, c'est que l'assoce, elle en prend un coup. Tu vas leur dire "Mystic Chrysalide", ils vont dire : "ah oui, ils font des free, ils sont illégal et tout ça". Il suffit que tu sois une seule fois illégal, pour que tu le sois tout le temps. Dans ce milieu-là, c'est comme ça. Tu fais une erreur, tu l'as tout le temps l'erreur. Tu peux faire des trucs bien à côté, si tu fais une erreur, t'as l'erreur. C'est tout ce qu'ils retiennent. Et les habitations. Il y a ce trucs aussi, à gérer. Le problème des terrains, c'est déjà de les trouver et de pas emmerder les gens parce que si t'emmerdes le voisinage tu contribues à une mauvaise réputation et tu contribues à ce que le mouvement soit rejetté.

Médecins du monde c'est une solution

Mieux que Médecins du monde, il nous faudrait carrément un vrai docteur, un docteur sur les soirées. Un truc comme ça a été, c'était géré.

Son téléphone sonne. Il doit subitement partir.

Entretien n°8 avec Henri (Pitz) des Tromatik System au café La Source à Perpignan le 8 mai
2008.

Conditions de l'entretien : nous nous sommes installés sur la terrasse d'un café. Lorsque le tenancier est venu nous demander ce que nous voulions consommer, Henri a commandé un demi. Je fis de même. Henri est un interlocuteur très nerveux : il a des gestes très vifs et des clignements d'oeil.

Comment tu es entré dans le mileu techno ?

Je me suis fait embrigadé par une bande de potes, je sais pas, j'avais 16-17 ans. Ils m'ont emmené à une soirée, moi je connaissais pas, moi je venais plutôt du milieu Hip Hop. Et bon, j'ai découvert ça. On s'est retrouvé à Claira dans un espèce de casote. Mais bon, il y avait pas énormément de monde, il y avait une cinquantaine de personnes, un dj, tout ça. C'était la première fois que je voyais en vrai une rave party, en direct. Et puis bon, ça m'a foutu un gros coup d'électrochoc. Ça m'a donné

directement envie de m'investir vraiment là-dedans, de commencer.. .déjà au départ de commencer à être dj quoi.

C'était en quelle année ?

C'était en 97, fin 96-97. Et voilà et puis bon du coup...bah du coup, j'ai économisé et j'ai investi dans des platines et je me suis lancé là-dedans. Et on va dire qu'à partir de 98, courant 98, les Tromatik sont nés.

En 98, c'est tôt.

On commençait à faire des petites soirées dans des bars mais rien de.. .c'était vraiment les débuts. Dans quel genre de bars à Perpignan ?

C'était plutôt un bar à Canet, au port, oh putain le nom je m'en rappelerais plus, le Raven à Perpignan, on faisait des soirées au Raven, on a fait des soirées à la Source. Après je m'en rappelerais plus trop, tu vois à peu près. Après on posait, on posait entre nous, tu vois c'était des soirées privées au départ. 1999, juin 1999, c'est la première vraie soirée qu'on fait, organisée. C'était au Boulou. Mais ce que je vais te dire, au départ, c'est qu'en fait, l'effectif, enfin, les gens de Tromatik, ça a évolué. Au départ c'était pas les mêmes que maintenant, à part 2-3 personnes dont je fais parti. Il y a eu une évolution, ce qui veut dire que vraiment, là où il y a eu une vraie cohésion, un vrai truc, c'était il y a...ça a commencé en 2001, oui 2001. 2001, c'est les mêmes personnes qui tournent maintenant. Donc 99, première teuf au Boulou, bon et bien après on enchaîne, on fait des soirées un peu...on a fait...aff comment te dire ? On a fait des free party, on a eu des problèmes, je sais pas si tu as connu les histoires de Corbère.. .les Cabanes, où il y a eu un meurtre quoi.

Ah oui, c'était dans l'une de vos soirées ?

C'était dans une de nos soirées. À Corbère les Cabanes, il y a eu une explication entre un groupe de punks et un groupe. Un type que je connaissais, c'était un gros bandit quoi ! Bon il est revenu cagoulé avec 2 potes. Ils ont fermé les sorties avec les voitures. Il avait le pompe et il a tenu tout le monde en joue en plein milieu, avec tout le monde autour. Et après, un pote à moi a voulu lui enlevé le truc, il a pris une balle dans la râte, après il y a eu une balle perdue et il y en a un qui est mort.

Bon voilà, on a fait la une sur TF1. On a eu ça comme histoire. Qu'en a conclu l'enquête de la police ? Vous avez suivi l'histoire ?

Oui, oui. Nous, ils ont fait une "perquise", tout ça. Mais le problème...la personne, en fait, ils ont pas pu continuer l'enquête. Enfin, il y a eu un jugement mais enfin, nous, on a pas eu d'histoire, on a pas eu de problème quoi. Il y a eu un jugement, mais la personne principale, elle s'est barrée en

Espagne, mais bon. Il y a 2 personnes qui ont été jugées : il y en a un qui a pris pour 20 ans et l'autre 5 ans.

Est-ce que l'organisation a souffert de ça, que ce soit...

Il y a eu une perquisition, ils ont pris l'ordinateur et c'est tout. Ils ont vu qu'on faisait les flyers avec ça, mais il y a pas eu de suites judiciaires.

Et même, les gens n'ont pas considéré votre asso comme organisant des soirées dangereuses ?

Non parce qu'à cette époque on était pas une association. À ce moment là, on était juste un sound system. L'association est venue en 2003. On va dire que de 1999 à 2003, c'était vraiment le truc illégal à 100%. On organisait...on a organisé pas mal de soirées. Si tu veux, je te donne des lieux de grosses soirées.

Oui

Donc on a fait Corbère les Cabanes, Cubière, La Franqui, (c'était une énorme teuf, c'était vraiment la dernière teuf illégale qu'on a fait et où d'ailleurs on a eu des problèmes avec les flics)...On a fait quoi ? putain, je m'en rappelle plus. Oui, des endroits : Illes-sur-Têtes, on a fait Bellesta, aff tout les coins, on les a tous fait. Le Mas des Druides à l'époque, c'est un vieux mas, qu'que les anciens connaissent. Ça, après quoi te dire de plus ? Bon, les teknivals voilà, on fait un teknival par été, dans le sud et en Espagne. En Espagne, vers Gérone, on en a fait un vers Gérone avec les Mental Resistance. Voilà.

Donc vous êtes parti du monde de la free en fait. Et musicalement ? On vient vraiment du mouvement free et musicalement.

Comment tu le définis ?

Au départ, c'était Hardtek-Hardcore et là on a évolué plus Break-Hardtek-Drum & Bass. Après tu peux dire aussi qu'on a un projet, enfin surtout moi, j'ai un projet de sortie de vinyle normalement à la rentrée. Voilà. Quoi te dire ? Après je sais pas, pose-moi des questions.

Combien vous êtes de membres dans l'asso ?

Il compte. Allez, on est 10. 10 dont 6 Djs. Attends. Il recompte. Oui on est 7, Djs et Live. D'accord. Comment vous tenez l'association, les comptes, si vous avez un trésorier, un président...

Oui, on a un statut bien défini, mais après les comptes, on les tient pas hyper carré. Mais bon, oui on a des comptes, un trésorier, on a un président. Tout est fait dans les règles de l'art.

Vous avez appris à faire tout ça ? Et comment ?

Oui, on a appris. Au départ, on faisait ça à l'arrache, même si on était une asso. Et là de plus en plus, avec l'expérience on fait les choses carrées, avec des autorisations de débit de boissons, des contrats, tout ça.

D'accord. Alors comment vous fonctionnez ? Quel est votre projet, votre objectif ?

Notre projet, c'est "faire découvrir la musique électronique et les arts qui tournent autour". Oui, c'est vraiment la promotion de la musique électronique. Oui, le but essentiel, c'est d'organiser des soirées intéressantes sur Perpignan quoi. Parce que je trouve, il y a des free parties, des petits trucs mais après musicalement, ça manquait de . . .des gens intéressants qui apportent du neuf, voilà, du bon son, pas le dj du coin. C'est vraiment apporté ce qui manquait à Perpignan, des bonnes soirées quoi.

Qu'est-ce que tu en penses jusqu'à présent, vous avez un bon parcours ? Oui, je penses quand même, ça va.

Vous avez fait passer de bons artistes ?

Oui, on travaille avec les Spiral, les Desert Storm, Même Pas Mal (?), là on refait une soirée le 13 juin avec Interface 68, Pseuko, Mammouth, Radiobomb...

Où est-ce que vous la faites ?

A la salle Point Batterie, le 13 juin.

Vous en avez faite une il y a une semaine et demi ?

On en a fait 2 cette année. On en a fait une aussi au Mas Bonete avec 69 db tout ça. Voilà, après, qu'est-ce qu'on a fait ? L'été dernier, on a fait une grosse soirée, c'était vers Prades, je sais pas si tu en as entendu parler. Ça a duré 2 jours, c'était super bien, il y a du monde de partout qui est venu. C'est pareil, c'est une teuf dehors, mais c'était fait dans les règles de l'art : le terrain était privé et on avait prévu les autorisations et tout ça.

Tu dis que vous voulez promouvoir les musiques électroniques. Bon, vous avez 7 Djs, vous essayez et vous faites venir des Djs et des Lives. Est-ce que vous essayez de promouvoir d'autres arts autour de la musique électronique ?

Le graffiti notamment avec La Perche, c'est un crew assez connu. Avec La Perche, oui voilà c'est essentiellement ça et il fut un temps, c'était aussi les bijoux tout ça. Mais essentiellement, le graffiti.

Donc vous faites des manifestations de graffitis dans les soirées ?

Genre, la première qu'on a fait la fête de la musique, c'était là-bas. C'était en 2002-2003, je pense. 2003 on va dire. Justement on a mis un son et il y avait une expo Live Graffiti. On avait mis plusieurs bâches sur les murs et les types, en même temps que ça jouait tout le long de la soirée, ils faisaient des graffitis. Ça on l'a fait 2-3 fois : une fois au Rachdingue, c'est une boîte (ça aussi tu peux dire qu'on joue pas mal en boîtes, qu'on a fait pas mal de truc)

Qu'est-ce que tu en penses, toi, d'ailleurs ? Jouer dans une boîte ?

Oui, en tant que dj c'est intéressant, mais en tant qu'organisateur, bof. Après, moi, je suis pas très boîte, parce que je me sens compressé, mais après c'est intéressant biensûr. Surtout un club comme le Rachdingue, à Toulouse le Ramier, l'Aracus à Grenoble, c'est des gros trucs, des grosses structures qui accueillent tous les gros djs. Le Rachdingue, c'est un club mythique on va dire, donc ça apporte une certaine satisfaction de pouvoir jouer là-bas. D'ailleurs, j'organise avec mon pote Néokoros une grosse soirée le premier août au Rachdingue, une soirée Hardcore-Hardtek-TechnoMinimal avec vraiment du gros.

Je l'ai rencontré Néokoros ? Ah oui t'as vu il est sympa.

Il m'a donné avec Titi ton numéro et ils m'ont dit : "tu vas voir, tu vas galérer pour le voir". Finalement non. (rires)

Bah t'as vu. Faut pas écouter les gens. Néokoros...

Empatysm aussi.

Pourquoi ?

Parce que je fais parti de CapsCore Division avec mon ami Empatysm, que lui aussi tu pourrais rencontrer. Il gère plusieurs labels et c'est lui qui m'a fait connaitre la plupart des grosses relations.

Tu fais des partenariats très souvent avec d'autres artistes et associations du coin ?

Oui, ça fait 2 ans que je fais, qu'on fait beaucoup de partenariats avec tous les artistes qu'on peut avoir. Et les artistes locaux, que ce soit des artistes locaux ou des artistes reconnus.

Que ce soit avec Neokoros ou avec CapsCore, qu'est-ce vous partager en commun ? Qu'est-ce que vous essayer de produire ensemble ?

On essaie de chacun amener nos relations et notre savoir-faire dans l'organisation de soirées parce que plus on connait de monde de notre côté et qu'on attire un certain public, plus la soirée sera intéressante. Et aussi, c'est la rencontre musicale bien sûr. Surtout avec Empatysm, on collabore plus ou moins, on essaie de collaborer musicalement.

Qu'est-ce qu'il fait Empatysm ?

Hardcore, Hardtek, Techno, Electro un peu Drum & Bass.

Vous, vous êtes une asso d'organisations de soirées. Vous n'avez pas de label ?

Non. Enfin moi, je vais créer mon label à la rentrée, mais ce sera indépendant de l'association. Ce sera vraiment mon truc à moi. C'est en projet. Mais il faut l'argent, il faut tout.

Qu'est-ce que vous faites en communication ? Flyers, sites.

Vous avez un site internet?

Oui, une page Myspace, myspace.com/tromatik6system, voilà. Après, on communique les infos par tous les sites techno qui existent et par le flyage, les affiches et les petits magazines, genre le Tafeur Agenda, Coca'Zine, tous ces trucs là.

D'accord et ils vous annoncent tous à chaque fois.

Voilà, voilà. On essaie tous les supports possibles. Et la radio aussi, dont Radio Zygomar à Perpignan. Et dès fois on fait des soirées à Radio Zygomar, si tu peux le noter ça fera un peu de pub.

J'ai vu vos fly, ils sont imprimés fond blanc encre noire...

Oui, pourquoi ? Pour le prix. Parce que, nous, on pense qu'on a pas besoin de faire un papier glacé et 7 ou 8 couleurs que ça te coûte la peau du cul pour faire venir du monde. En faisant un papier noir et blanc ça revient au même, l'info elle y est, voilà. L'essentiel, c'est le contenu. Quand tu vois le prix des flyers.

C'est dur le budget ?

Chaque fois, ce qu'on gagne d'argent, on le reclaque dans du matériel ou dans l'investissement d'une autre soirée, donc on a pas un grand fond de roulement. Parce que notre politique, c'est aussi de faire des entrées abordables. C'est pas genre des entrées à 10-15 euros, ça tourne autour de 5-6 euros. Et pourtant on propose quand même des bons artistes : notre soirée avec Desert Storm on l'a proposé à 6 euros, alors je pense que c'est, c'est honnête.

Et même au Rachdingue, vous faites ce genre d'entrée ?

Ce qu'il y a c'est qu'au Rachdingue, c'est pas nous qui décidont, c'est le Rachdingue qui impose ses tarifs, donc ça reste à 10-15 euros. De toute façon, on peut pas faire autrement.

Et le Mas Bonete ?

Le Mas Bonete on a fait 6 euros. Notre intérêt, au départ, c'est vraiment la fête libre. Bon maintenant, les lois font qu'on peut plus faire la fête librement et donc il faut un minimum d'argent, faire entrée un minimum d'argent pour pouvoir assurer des soirées, des salles et tout. Donc on fait payer juste pour se rembourser et nous faire un peu de sous.

D'accord, la free c'est la fête libre et aussi la fête gratuite. Qu'est-ce que tu penses de ceux qui disent que l'on pervertit la free en faisant payer 5 euros d'entrée ?

Quand tu vas dans une soirée à entrée payante, tu n'y vas pas avec le même objectif que d'aller dans une teuf. Dans une entrée payante, tu vas payer mais c'est pour écouter donc plutôt l'aspect musical du truc, à fond. Quand tu vas dans une free party, tu vas écouter la musique, c'est sûr, mais tu y vas

te lâcher, te faire plaisir, faire la fête avec les potes. C'est plus une communion je pense qu'une soirée en boite ou en salle, où tu y vas vraiment pour du son, mais c'est pas le même plaisir. Je sais pas si je te répond bien.

Si, si. Et donc vous, vous essayer...

...d'occuper tous les terrains. Nous ce qui nous fait plaisir c'est de jouer, de proposer nos musiques, d'organiser des soirées. Alors si on peut l'organiser dans un bar, une boîte, un centre culturel, un terrain ou le faire illégalement, nous, on joue sur tous les tableaux. On essaie d'être présent partout, on fait pas de chichi, de discrimination. Nous, on s'en fout, ce qu'on veut c'est faire la fête, organiser des soirées et peu importe la manière.. .enfin, la manière : le lieu et les conditions.

Tu es en contact avec les Shockravers d'Italie ?

Oui, justement, je leur envoie de la com, tout ça, enfin des flyers qu'il peut mettre sur son site. Je le connait pas personnellement, mais bon j'ai des contacts avec lui par l'intermédiaire du net.

C'est un bon moyen de découvrir du monde...

Surtout dans une petite ville comme nous. Si tu es un peu au cul de la France, c'est pas comme si t'étais à Toulouse, c'est une grande ville et tu as d'autres villes autour. Là, c'est un bon moyen, pour nous, de se faire entendre très loin.

Et vous avez bougé ?

Oui, dans le Grand Sud et l'Espagne. Surtout au début, à l'époque où il n'y avait pas toutes ces lois avant l'année 2001, la teuf était surtout concentrée dans l'Aude. T'avais les Mental Résistance qui faisaient beaucoup de soirées et nous, on les connaissaient beaucoup, dans l'Aude justement, il y avait pas mal de teknivals, de grosses soirées dans l'Aude.

Et à Perpignan ?

À Perpignan, c'était des petites teufs. Surtout au début, c'était moins en place le mouvement donc c'était des teufs, bon il y avait 200-300 personnes. Mais c'était pas comme dans l'Aude avec 1500 personnes.

Et ils sont où aujourd'hui ces monteurs de soirées de l'Aude ?

Les Mental Résistance ont arrêté de faire des free party. J'ai vu qu'ils avaient fait une soirée vite fait, mais ils sont plutôt axés sur la production maintenant. Et après, je sais pas trop ce qu'ils sont devenus, on s'est un peu éparpillé à cause de ces lois qui sont venues. Ça a un peu tué le truc. Il y en a ça leur a pas plu de se prendre la tête dans les salles, dans les boites. Ils sont restés dans le mouvement pur, free party et voilà "on bouge pas, on reste là-dedans", il y en a pas mal qui restent comme ça.

Comment peux-tu décrire le public de vos soirées ?

Surtout dans nos soirées on va avoir le zonar comme on peut avoir le type putain sapé , non vraiment de tout. Ça c'est bien, on amène un public assez hétéroclyte, vraiment de tout.

Même en terme d'âge ?

Ça nous est arrivé d'avoir des vieux qui se la pètent.. .comme des petits jeunes. Vraiment de tout. On a vu de tout, de tout, de tout. En riant.

Et depuis le début, vous arrivez à attirer n'importe quel public ?

Oui. Et c'est par rapport au vécu de chacun, on apporte un style, un genre de personnes. Et on véhicule une certaine bonne ambiance que tu trouves pas dans certaines autres teufs où c'est vraiment vénère je trouve. Nous, on arrive à avoir une certaine légèreté tu vois, pas de prise de tête. On prend tout le monde comme il est et voilà. Je pense que ça reste et les gens, plus ou moins, prennent du plaisir. Il y a des gens de partout qui viennent, de tous milieux sociaux.

On taxe souvent le milieu techno qui peut être un milieu à problèmes, où l'on va beaucoup boire...

...oui, c'est la réalité. C'est un peu plus prononcé que d'autres mais c'est partout pareil, mais c'est un peu plus prononcé que d'autres, c'est sûr.

Vous essayez de vous prémunir contre les excès ou d'éventuels problèmes qui pourraient se passer dans la fête ?

C'est pour ça maintenant qu'on nous impose de mettre de la sécurité, de mettre des vigiles. Voilà au Point Batterie, ils faisaient sans, mais tout le monde faisait n'importe quoi, prenait de la drogue dans tous les sens. Donc on nous impose maintenant de mettre des vigiles pour essayer, pas de les réprimander, mais de faire ça discrètement. Voilà, on est pas là pour les réprimer. Mais voilà, on leur demande de faire ça discrètement parce que après, c'est nous qu'on prend et puis après il y a plus de soirée à cause de trucs comme ça. Mais après la drogue est présente, bien présente c'est sûr. Il y a des connards partout.

La sécurité suffit vis-à-vis des autorités à blanchir l'association ?

Voilà.

Comment fonctionne cette sécurité, vous prenez une société de sécurité privée ou bien...

Oui, c'est genre 2 vigiles du Décathlon qu'on paie au black. On leur dit : "voilà vous rester peace". Ils ont l'habitude ces agents ?

Ça fait 2-3 soirées qu'ils font comme ça, mais c'est nickel, il n'y a pas de soucis. On fait venir Médecins du Monde aussi par rapport à la drogue. On essaie aussi de faire venir Médecins du Monde pour prévenir tout ça, par rapport aux autorités aussi. Ça fait mieux.

Ils sont toujours présents Médecins du Monde ?

La fois dernière, ils n'étaient pas présents parce qu'on a eu un problème, c'est qu'on est obligé de faire venir une antenne de Toulouse et qu'ici l'antenne c'est la merde pour les avoir, c'est le bordel. Donc la dernière fois, en fait comment dire, les autorités de Toulouse leur disent : "c'est vous...", c'est pas inclus dans leur travail, c'est vraiment, c'est des extras quand ils viennent. C'est pour ça qu'on doit leur fournir à manger tout ça, c'est nous qui les entretenons.

Vous avez un budget ?

On a un budget réservé pour Médecins du Monde. Ils ont leur repas, ils ont à boire, on essaie de les mettre bien dans la soirée.

Est-ce que j'aurais oublié des choses à te demander ou est-ce que tu aurais des choses à me dire pour une fois qu'un étudiant sociologue t'interroge?

Non ça va. Qu'est que je pense d'un sociologue ? Oui, par exemple.

Oui, je trouve ça bien que des gens s'intéressent, comment dire, s'intéressent à la vie quoi en fait, à la diversité des gens à tout ça, je trouve que c'est bien.

Est-ce que tu penses qu'au travers des médias, de ce que disent les gens, le mouvement techno a sa place ?

Le mouvement techno a pris sa place. Il a sa place mais il est pas pris au sérieux en fait. Il a sa place du fait qu'on peut pas faire autrement de toute façon quand il y a des jeunes qui écoutent de la techno.

Et à quoi ça sert que les jeunes écoutent de la musique techno et organisent des fêtes où il y a de la musique techno ?

Je sais pas, c'est apporté.. .c'est l'évolution de la musique et c'est cherché une certaine sensation. On va dire ça à la Trance, c'est s'élever, c'est oublier tout ce qu'on a, tout ce qu'on subit, tous nos problèmes, se lâcher sans réfléchir et rencontrer des gens sans préjugés, sans se soucier de son passé, de n'importe quoi. C'est sur le moment, sur l'instant, tout le monde partage quelque chose. Dans la musique, on cherche un état de bien-être. Moi, je le vois comme ça.

D'accord, merci.

Si t'as d'autres trucs tu m'appelles.

Entretien n° 9-10 réalisé le 15 Mai 2008 au domicile du couple Renaud (RND, dj) et Amélie, tout deux, organisateurs dans l'association Psyva.

Conditions : nous avions commencé l'entretien depuis environ 30 minutes, lorsque je me suis aperçu que mon magnétophone n'enregistrait pas. Voici donc tout d'abord mes notes écrites, puis la retranscription de l'entretien.

Notes précédent la retranscription de l'entretien :

Renaud est âgé de 25 ans et est originaire de Tours (36), Mély également. Il a débuté son activité d'organisateur en 1998 à Tours. Leur première soirée, en tant que participants, avait eu lieu dans une salle troglodyte. Puis, Renaud a décidé de partir travailler à Ibiza où il a fait la découverte des musiques Techno. Il est venu s'installer à Perpignan en 2004 avec sa copine Mély. En 2005, ils créent avec des amis l'association Psyva (composé de « psychédélic shiva »). Ils définissent leur musique comme de la Full On, une trance « plus claire et plus musicale ».

Retranscription de l'entretien enregistré :

(Nous étions en train de parler du public des différentes soirées Techno.)

Renaud : Et donc en fait de voir le milieu de chacun, ça m'a montré que il y avait dans la HardTek, moi je l'ai interprété comme ça, que dans la Hardtek, quand les gens y vont.... il y a la catégorie des gens qui y vont vraiment pour la musique et il y a ceux qui y vont pour se dépouiller et ils y vont, ils se mettent dans une sphère, ils se mettent dans leur sphère, ils se rencontrent, les boules, elles se parlent entre elles, enfin je le vois comme ça. Les boules se parlent entre elles : "oui, machin", et c'est que des boules qui se déplacent dans un univers bien à eux, chacun. Et ils y vont pour évacuer quelque chose ou pour la musique ou pour ressentir quelque chose, je sais pas, mais c'est très individualiste contrairement à la House où c'est très bon chic bon genre....

Amélie : la House

Renaud : Après tu as plein de types de House : tu as la Prog, tu as la Deep, tu as la Happy, enfin tu as plein de trucs différents, tu as aussi la Hardhouse. Après la House en général est en train de devenir vraiment très bon chic bon genre, image très soignée et tout. Bon c'est bien mais c'est que des semblants, si tu veux. Tu vas pas avec les gens, il y a pas de trucs profonds, il n'y a pas de liens. C'est : on va bien s'entendre, on va passer une bonne soirée mais bon, c'est du semblant. Alors que tout ce qui est Trance, les gens sont vrais. Tu vas rencontrer des gens, ils vont vraiment s'intéresser à toi, ils vont te parler. C'est comme ça que je l'ai interprété.

Ce n'est pas plus une attitude qu'une réalité ?

Amélie : oui je pense que c'est une image qui se colle à la musique comme un punk, un rocker ou un rasta avec des dreadlocks... c'est vrai qu'on a eu l'occasion de faire 2 festochs à l'étranger, donc un au Portugal, je sais pas si tu connais [le Boom.] le Boom, voilà et un, c'était en Espagne à la frontière. C'était le premier d'ailleurs.

Renaud : c'est C., si si c'était C., l'Omni Festival.

Amélie : l'Omni voilà et c'est vrai que quand tu arrives.. .j'ai eu l'impression que cette musique me collait à la peau, c'est plein de couleurs, les gens sont happy, ils sont là avec leur camion, les gamins qui courent, les cheveux longs...

Renaud : avec les gamins qui courent, limite !

Amélie : non, oui, t'as le dancefloor qui est là, mais je veux dire, ça fait 20 km. Mais c'est toute une population, tu sais tu retrouves les hippies et là tu as un partage. Je sais pas mais moi, j'adore.

Renaud : c'est la musique aussi. Musicalement parlant, c'est la seule musique où j'ai retrouvé, où tu as vraiment envie de danser parce que ça punche, c'est pas trop, et en même temps ça peut t'emmener musicalement, les mélodies, les harmonies qu'il peut y avoir dans la musique, ça ça me.. ..moi, je trouve ça, c'est génial, à chaque fois que j'en écoute ça me fout la patate. Et pour ça, pas besoin de drogue. Je te le dis, c'est l'une des seules musiques où j'ai vu plein de gens qui disaient :"moi je prend rien", parce qu'ils n'ont pas besoin. Quand t'écoutes même de la Trance Naturelle, Highlight Tribe, des groupes un peu tu vois, c'est de la bonne musique pêchue, c'est pas de truc....De la Hardtek, c'est très répétitif, c'est machine, c'est machinaliste même, la House c'est super beau, il y a de très beaux morceaux. À Ibiza, j'ai vu de super beaux morceaux avec des vraies grattes, des vrais saxo, des trucs vraiment très bien faits. Donc la House aussi c'est pas mal. Et donc la Trance, c'est le seul où vraiment...la House ça manque un peu, tu vois, c'est un peu trop... .l'autre, c'est vraiment, je sais pas tu vois, ça a son truc. C'est la musique qui fait ça.

Vous savez comment ça a été créé la Trance, son histoire ?

Renaud : alors là ! Non. T'en sais sûrement plus que nous là-dessus. Amélie : euh... .c'est peut-être passé par Israël et par ...

Renaud : je sais où et comment ça se produit beaucoup, mais après comment ça s'est créé non. Toi, tu le sais.

Je pense pas qu'il y est d'écrivains assez vieux pour l'avoir écrit, c'est un rythme ancestral. Mais la Trance Electronique est apparue à Goa avec beaucoup d'Israëliens qui y partaient contester ou fuir leur régime là-bas.

Renaud : la musique psychédélique, moi j'interprète ça comme la suite du Rock Psychédélic un peu de ces années, tout.

C'est du Rock Psychédélic qui était joué à Goa avant de partir sur de la musique électronique.

Renaud : à Ibiza, c'était pareil. À Ibiza, c'était des granges de Rock et tout, des mecs venaient faire des concerts de Rock Psychédélic. À Ibiza, tu as de la Trance Psychédélic, à mort aussi, qui est une communauté plus petite que celle de la House mais tu as des très grandes soirées, tu as GMS (Growling Mad Scientits) qui ont une maison à Ibiza, et Highlight Tribe qui ont une maison à Calador à Ibiza, donc tu as vraiment...

Vous avez fait combien de soirées depuis 2005 ?

Renaud : alors là ! Une, deux, trois, quatre, cinq, c'est ça et là on attaque la sixième. C'est pas énorme.

Amélie : on en fait pas beaucoup, parce que c'est vrai que, c'est vrai que... Renaud : ça prend du temps, ça prend du temps.

Amélie : c'est du temps et en même temps, je préfère en faire une ou deux par an, mais dans des beaux lieux...

Renaud : . . .que d'en faire à tire-larigot, c'est clair. Tu vois, là, on a prévu d'en refaire une au Mas Bonete, on voulait quand même en refaire une de cette capacité là, parce que voilà, on avait on avait les artistes de préparer, donc on voulait en refaire une. Mais normalement, même à Arles-Sur-Tech, on l'a refait parce que la première a été... .c'était la première quand on est arrivé sur la région en fait. On avait appelé ça je sais plus comment "Selena de la Luna" et c'est vrai que c'était pas du tout en fait....on avait voulu faire un beau plateau, c'était démesuré et on avait fait 250 entrées peut-être.

Amélie : oui mais c'était le premier de l'an

Renaud : oui, c'était le nouvel an, oui c'était le bordel. C'est le nouvel an, donc t'as une équipe de sécu, elle te dit : "bah nous c'est plus le truc qu'on te fait, c'est le double". Tout augmente le nouvel an.

Amélie : au niveau des soirées comme on t'a dit, nous, on aime bien les faire avec nos amis. C'est notre motivation de se regrouper, en plus maintenant on est éparpillé dans toute la France. Donc c'est nos retrouvailles et vraiment dans un endroit sympa où oui c'est un cachet. C'est le cachet qui fait que ok là on peut s'organiser.

Vous vous retrouvez tous pour ces soirées ?

Amélie : oui c'est marrant.

Renaud : oui il y a une équipe de Bordeaux, de Tours, de.. .maintenant de Bayonne... Amélie : maintenant, un petit peu en Espagne avec M.

Renaud : il y en a un peu partout qui viennent. C'est délirant, ça me fait marrer. Amélie : on a réussi à créer en fait, comme une chaîne, c'est marrant.

Renaud : c'est l'occasion de se retrouver tous ensemble aussi tu sais comme on pourrait louer une villa je ne sais où et faire la fête, et bien là c'est la même chose sauf qu'en plus on en fait profiter tout le monde.

Amélie sur un ton plus affirmatif : je voudrais pas que ce soit une usine en fait. Les soirées qu'on a fait, on s'en rappelle, on a toujours des anecdotes. Mais je voudrais pas en faire beaucoup comme par exemple Mystic Chrysalide, biensûr que eux c'est pas la même vision. Alors je sais pas si tu as parlé avec eux. Bien sûr que eux, ils en font tous les 3 mois. Nous c'est vraiment, oui c'est une passion que tu as et que tu veux pas en faire comme une industrie.

Renaud qui renchérit : en plus plus ça prend du temps et j'aurais de moins en moins de temps. Là à l'heure actuelle, j'étais dans les alarmes juste avant, j'ai arrêté, j'ai eu un licenciement économique avec une boite qui a coulé. Et là j'suis en train de monter une boite dans les énergies renouvellables, donc je vais avoir de moins en moins de temps. Et déjà ça commence à ralentir un peu, même si les gars, à côté, on fait des réunions avec.. .parce qu'il y a un noyau qui est à Perpignan, qu'on a rencontré ici...

Amélie qui coupe : c'est ça qui est épatant en fait

Renaud qui poursuit : qu'on a rencontré ici et tout, c'est vrai que ça commence à arriver parce que, moi, je voudrais essayer de m'en détâcher, parce qu'avant je faisais tout. Puis on s'en rend pas compte, même si c'est une petite soirée, bon, moi j'appelle ça une petite soirée, t'as énormément de taf, à monter les dossiers, à aller demander les, les demandes, à prendre des mesures pour la décoration pour bien incorporer la décoration, à aller louer le son, appeler les djs, à aller régler avec ceux avec qui ça va pas, payer ce qu'il y a à payer, il y a plein de trucs. Et c'est vrai que, là, je vais m'en détâcher de plus en plus.

Amélie : c'est ça qui est épatant ! Parce que quand tu as commencé, t'avais quoi, t'avais 23 ans et en fin de compte, voilà sa passion, sa passion, elle est 5 ans après, voilà : l'association avec 5 soirées, en tout cas dans la région des PO c'est 6 soirées mémorables, avec un regroupement de personnes qui sont motivés, qui sont autant motivés. Là, on a été chez P. Et B., ils ont une agence. Et donc pareil, en bas, il a fait son studio [Renaud : c'est que des gens passionnés.] il a dit :"ah oui, je marquerais Psyva parce que voilà, il est accroc à l'association, il crois en nous et voilà c'est génial". Et donc ça a commencé de lui et donc faut voir le temps qu'il a mis et sa passion qu'il a donné aux autres. Donc vu que moi, je vis avec lui, donc je vis à ses côté, j'ai trouvé ça... .bah oui, en même temps c'est vachement beau et c'est vrai que le temps qu'il passe à l'association il le passe pas avec moi donc j'suis dégoûté (en riant). "Donc ouai, on va à Barcelone ce week-end. Bah non, je dois regrouper les artistes...."

Comment vous les trouvez les artistes ? Renaud : il y a de tout

Amélie : au début on a essayé de faire des échanges, c'est-à-dire que chaque fois que l'on faisait une soirée, on essayait d'inviter des gens que l'on connaissait, des assos qu'on connaissait pas.

Renaud : toujours tu fais ça. Il y a toujours eu notre noyau. Donc en fait on a 3 Djs Trance, 1 Djs Prog et un autre qui est en train de se reconvertir en ___, parce que moi, je ne veut plus faire de Minimal et compagnie, ça c'est les Mystic qui font ça. Nous au début, on a fait un peu la même chose parce qu'on a rencontré des gens qui faisaient ça, mais c'est pas.. .j'aime pas cette musique. J'aime beaucoup l'Electro, mais ça la Minimal, ça me...ça me ressort par les oreilles. C'est acide, c'est...je sais pas, je comprend pas. Je leur ai dit encore ce week-end, je veux que là, on en fait une dernière pour la prochaine. Déjà il y en a un qui était prévu et qui sera pas là et on remplace tout ça par de la Trance Progressive pour rester vraiment dans le milieu Trance et donc il n'y aura plus de Minimal. Donc là cette soirée, il y aura encore un ou deux Djs qui font de la Minimal et le reste c'est que de la Progressive. Et du coup on va...en fait, si tu veux, les Djs, ils sont....je sais pas pourquoi on en est là.

Si, si, je t'ai demandé comment vous construisiez les line-up, si vous faisiez des partenariats avec d'autres associations...

Renaud : Et bien en fait, les...

Amélie : oui c'est ça et du coup ça lui permettait, à lui, d'être invité dans d'autres festochs.

Renaud surenchérissant : il y a Electrom, je sais pas si tu connais Electrom du Mans, là ils ont préparé un truc. Ez3kiel, tu connais le groupe [oui]. Donc ils mettent Ez3kiel en première partie de la soirée et après ils font une soirée avec Subsiss (?), Kset (?), enfin avec que des gros gros d'affiche avec 40 euros sur place, 20 euros à l'heure actuelle en prévente pour le 1er novembre, un truc comme ça, le 1er week-end de novembre. Et donc là ils viennent, en fait, le Président et coPrésident, parce que c'est des potes, R. Et puis F., ils viennent à notre soirée là. Donc il y a ces deux Djs qu'on a jamais fait venir. On refait venir un autre Dj, Sangohan, avec qui on s'entend de plus en plus. On peut-être faire des choses sur Saint Etienne, Lyon parce que lui il est sur Saint Etienne, il a une autre association sur Saint Etienne. Donc on est en train de voir aussi pour faire des projets, pour se mettre ensemble parce que, on a voulu faire au début avec les Mystic, si tu veux, parce que tout de suite, on s'est très bien entendu avec les Mystic. D., qui est dans notre association, était un des fondateurs avec M. Et donc, le père D., c'est un de mes meilleurs potes ici, on peut dire que c'est un mec avec qui tu peux pas te prendre la tête. Mais bon, C. Et M., enfin M. est super, mais bon C., ..., elle lui pourrit un peu son univers, si tu veux. Elle a pas trop la mentalité du truc. C'est du genre à dire à 10h30 : "c'est bon on a fait notre quotat, quand est-ce que les gens se barre". Je sais pas, tu fais une soirée, t'annonces une heure, c'est l'heure, c'est comme ça. Du coup, si tu veux, D., il est venu, il y a eu des histoires à la con, enfin je te passe les détails [oui, c'est pas ce qui m'intéresse. (je les connais tous et je ne veux pas entrer dans leurs conflits personnels)], et puis du coup il est venu avec nous. À l'origine, D. était un des fondateurs des Dragon Hunter, il était fondateur des Dragon Hunter avec C., après il est passé chez les Mystic parce que les Dragon Hunter c'était trop énorme, et lui, il pouvait pas bouger partout et tout, et le passage avec Mystic et du coup, il est venu avec nous. Et donc c'est vrai avec D., on arrive à avoir une qualité de plateau au niveau des line-up qui fait que.. .lui, il arrive à rencontrer parce qu'il est beaucoup sur le net, il arrive à rencontrer des gens super sympa, il sympathise bien avec. Et du coup ça nous amène des mecs comme Digicult qui viennent, et Mekkanikka, c'est un vieux de la vieille.

Amélie : sur les forum...et puis au début ça commençait par J. aussi, qui t'as fait connaître le premier live, il était super, les deux jeunes qui ont mixé à Tours. Le monde est petit quand même, c'est une petite famille, sur toute la France. Il y en a pas tant que ça des gens qui sont accrocs à la Trance comme lui.

Vous l'avez annoncé très tôt cette soirée ?

Renaud : on a toujours voulu faire ça parce que comme ça, d'une, les gens, hop, ils font une croix sur leur calendrier, ils sont au courant ; nous, ça nous laisse le temps de préparer sans se speeder parce que 2 mois à l'avance...

Amélie : c'est au Mas Bonete, c'est ça qui est dommage parce que là ça va faire comme les Mystic. C'est bien, ça va faire la quatrième, les gens se sont habitués, ils connaissent bien le lieu. Mais on aurait pu innové. Je sais pas, à Salses, à la forteresse, ça aurait été génial. On a été visité et "ah, c'est un projet de jeunes, ah bah non, non, non". Ou peut-être qu'on connait pas assez bien la région, mais apparemment Mystic ont le même soucis aussi.

Renaud : et pour ça Céline, elle est forte. Quand il faut aller demander quelque part quelque chose. Ça, là-dessus, elle est nikel. Au niveau des administrations, tout ça...

Amélie : Manu et Céline, ils sont hyper clean. Quand on est arrivé dans la région, c'est vrai qu'ils t'ont filé plein de tuyaux.

Renaud : tu vois, on a essayé de faire une co-association parce que, moi, le but je le vois comme ça. Déjà, mon objectif final, ce serait un festival et j'ai toujours commencé les associations, et je le dis et je veux faire un festival, mais je veux pas faire comme C. et faire un festival tout de suite parec que si tu te foire, d'une, t'as du monde qui va te pourir après, de deux, ça coûte des sous.

Vous avez un gros stock de déco ?

Renaud : bah non, nous en fait, c'est fini. Mon garage, ça devenait un entrepôt donc on a arrêté ça. Moi, j'ai tout détruit et maintenant, c'est des gens qui font ça, c'est des...ou c'est des associations comme les Wakatoo, parce qu'ils ont une association, ou alors les autres, l'autre association de St Etienne, qui viennent, qui fait des trucs super, Xoria (?)...

Amélie : c'est vrai que, on délègue de plus en plus et ce qui est bien...

Renaud : on essaie de faire de moins en moins de chose pour gérer vraiment que l'intérieur de la soirée et pendant la soirée.

Amélie : et ça fait venir des petits clans de différentes régions, c'est sympa.

Renaud : le chill-out, c'est un gars qui s'occupe de monter tout son barnum et tout. On va faire un chill-out de...ça va faire à peu près 50 m2...

Amélie : ça se développe, comme une mini-entreprise...

Renaud : enfin tout ça pour arriver à faire un festival et quand on aura fait le festival, je sais pas parce qu'après bon, je sais pas comment ça va se passer, même l'année prochaine, je sais pas comment ça va se passer ....Mais, moi, le truc c'est d'arriver à rassembler tout le monde, de faire des, des.. .pour moi, je voulais faire vraiment un gros trucs, c'était mon idée, mais bon. Ça par contre je voudrais pas que tu le dises.. .(Je respecte sa volonté. Ma position est si proche et compréhensive qu'ils vont jusqu'à me confier leurs secrets.). Mais tu peux pas le faire tout seul. Je veux dire que nous, on a beau être 20-40, maintenant, on est de plus en plus. Avec tout le monde, on est à 50 sans problème. Mais tu peux pas le faire tout seul. T'as besoin d'avoir d'autres structures et puis de s'associer et puis de faire des trucs ensemble pour arriver à faire des gros trucs comme ça. Les concerts, tu vois, Ez3kiel, tout de suite, je l'ai dit, putain, ça fait 2 ans que je dis qu'on pourrait faire des trucs un peu open, des trucs cool, un vrai concert, des vrais musiciens. Pas comme Highlight Tribe, parce qu'ils sont passés partout, mais tu vois, des, des...je sais pas, tu vois le délire, des Nosfell, des trucs super sympa, des bons concerts au début. Ou alors le top, Radiohead. Un truc qui sorte un peu de l'ordinaire, parce que voilà, c'est bien, ça fait évoluer le mouvement, les choses...il y a pas de raisons que ça marche pas après.

Je vais juste vous poser une question, pour qu'on l'enregistre (nous en avions parler juste avant l'enregistrement) : comment peut-on se prémunir contre l'interdiction ?

Renaud : c'est-à-dire ?

Que fait un organisateur pour se prémunir d'une éventuelle interdiction d'organiser ?

Renaud : ce qu'il doit faire. C'est le mec de sécurité.. .c'est ce que la préfecture dit en fait. Si tu veux, quand tu vas voir la préfecture, c'est un autre dossier, je l'ai pas mis là-dedans (Renaud avait préparé, pour me le montrer, un dossier rassemblant les textes de lois encadrant l'activité d'organisation de rave), mais : "nous ne sommes pas soumis à déclaration préfectorale étant donné...", alors voilà, il y a le décret 2006/3 34 du 21 mars 2006 portant modification règlementaire de la règlementation relative aux soirées dites "rave-party", ce dernier porte de 250 à 500 l'effectif prévisible de personnes présentes sur le lieu du rassemblement et donnant lieu à une obligation de déclaration". Donc ça veut dire que tu vas les voir même pour dire que tu vas faire une soirée, si ils voient qu'il y a moins de 500, s'ils voient qu'il y a 500 personnes ou moins, ils diront que c'est pas la peine de venir nous voir, donc bon, tu fais ton dossier et ils te disent ce qu'il faut dans ton dossier, ce qu'il faut qu'il y ait comme services minimums: les sanitaires, les machins, que ta salle soit vraiment une salle à louer, donc dans la norme et tout. Et à partir du moment où tu as fait ce dossier, il y a pas de problème.

Amélie : il y a ce dossier, il y a aussi connaître toutes les lois donc avoir quelqu'un qui s'y connait en juridique par rapport aux assos et aux évènementiels, et après c'est aussi toute l'équipe de sécurité. Je sais que toi, tu as toujours mis un mot d'ordre à avoir plus de 3 à 4 mecs justement pour pas avoir des problèmes de drogues ou même de vol de voiture...

Renaud : oui, parce qu'il y a toujours des trucs. Moi, je sais pas ça m'est jamais venu aux oreilles ça. J'ai toujours entendu et appris au fur et à mesure, mais longtemps après, ce qu'il s'était vraiment passé. Parce qu'en fait on a pas le temps de tout se raconter, il se passe tellement de chose. Mais bon c'est vrai, il y a eu des bagnoles qui se sont faits cassées, je crois. Mais c'était même pas la nôtre.

Amélie : Tout ça peut débouler à des plaintes et donc à des interdictions aussi. Et puis aussi, le dernier truc qu'on a fait, la dernière réaction qu'on a fait quand on a su pour la petite minette de Mystic, on s'est inscrit à Technopol. Ça c'est des grosses associations, et je pense, qui peuvent te soutenir. C'est des assos, c'est comme un QG des petites assos.

Elle est très rattâchée à l'organisation de la Techno Parade !

Renaud : c'est complètement ça, ils sont bien, ils sont bien placés. Ces cons, ils ont des contacts assez haut placés et quand il y a des problèmes, tout de suite ça s'arrange mieux. Il vaut mieux être à leur côté et puis participer à leur mouvement et qui pourront t'aider un jour ou l'autre. Tu sais pas ce qu'il peut t'arriver, c'est pour se préserver. Et pour ce qui est de se préserver aussi parce que le problème c'est ça, c'est l'incitation à la drogue, c'est ça souvent qu'on risque en tant qu'organisateur et puis ça va l'être dans tous les cas pour Psyva, ça va être de raffermir avec les mecs de la sécu qui vont avoir pour mot d'ordre d'être beaucoup plus vigilants qu'ils ne l'étaient et puis de faire respecter les règles qu'on aura établi, à tout niveau. C'est-à-dire que dès qu'ils voient quelqu'un qui est en train de vendre quelque chose, il le fout dehors. On est pas là pour prendre ses trucs, on a pas les autorisations pour le faire, le mec on le fout dehors et si le mec il insiste et qui continue sur le parking, on appelle les flics pour qu'ils viennent. Et on va être obligé vraiment d'être très dur par rapport à ça pour pouvoir, si on veut continuer à organiser des soirées. Donc il va y avoir un taboo par rapport à ça parce que les gens, ils vont dire : "eh c'est quoi ce bordel et tout". Mais ils vont devoir s'y faire parce que sinon de toute façon il n'y aura plus de soirée, c'est clair.

Pour toi cette musique, elle reste une musique artistique ? Renaud : oui, complètement.

Est-ce que vous avez déjà essayé d'avoir des subventions pour fonctionner ?

Renaud : Non, mais on y pense depuis, pour les projets qu'on a de 1500 personnes, ça on y pense. De toute façon, on va être obligé quasiment, d'avoir des subventions.

Et tu sais à qui t'adresser ?

Renaud : et bien, tu as le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Conseil Régional et déjà quand t'as frappé à ces 2 portes si t'as rien. Enfin, après ils vont sûrement nous donner d'autres trucs, il y a sûrement d'autres petits organismes, mais les plus gros c'est ceux-là.

Vous avez fait une soirée au Rachdingue, pourquoi ?

Renaud : ah, mais alors ça ! J'aurais pu ne pas la faire, je ne l'aurais pas faite. C'est un ancien de l'association, avec qui on s'est séparé là récemment [Y.], oui, Y., avec qui on a pas du tout. Tu l'as vu ? [Oui, je le connais] On avait pas du tout le même état d'esprit et lui je sais pas du tout ce qu'il avait. Lui comprenait pas trop. Il y avait pas mal d'histoires par rapport aux gens qu'on avait rencontré comme nos potes. Moi, c'est mes potes d'enfance, je faisais du foot avec eux, on se connait depuis qu'on est tout petit si tu veux, donc c'est vraiment un truc familial qu'on a fait. On a fait un truc avec les meilleurs amis. Ceux qu'on a rencontré ici, ça commence à devenir de très bons amis, mais ils ont pas l'expérience que j'ai pu avoir avec tous mes amis, tous les trucs qu'on a pu faire ensemble. Et du coup, on a fait ça très familial donc si tu veux, c'est ouvert à tous. Mais le Y., il commençait à, je sais pas, à gratter un peu des trucs. Il nous soupçonnait même de prendre dans la caisse, des trucs comme ça. Mais, moi, je veux dire si je veux prendre dans la caisse...ça crée un truc malsain.

Amélie : il nous voit se donner à fond, même introduire de l'argent. Donc j'étais là : "mais ça va pas, pour une soirée tu vas pas mettre nos économies". Et au bout de 2 ans tu entends ça. Alors que c'est quelqu'un qui avait participer peut-être à 2 réunions. Mais je crois qu'il y aura toujours des gens comme ça dans la vie.

Renaud : après faut respecter, on était pas sur la même longueur d'ondes et bien tant pis, enfin moi je suis comme ça, j'aime pas me prendre la tête.

Donc c'était son idée cette soirée au Rach ?

Renaud : oui, c'était lui qui avait monté ce projet là et je sais plus pourquoi, il pouvait plus l'assumer donc il nous a dit : " si vous voulez, quand on sera rentré on pourra faire ça là-haut". Donc on a fait ça là-bas. On a pas eu beaucoup de personnes, on a payé...

Ce n'était pas dans votre projet ? Renaud : ah non, pas du tout.

Amélie : et puis tu vois, c'était dans un lieu plus ou moins public, même si le lieu est quand même super magnifique, mais je trouve que ça l'a pas forcément fait.

Ce n'était pas l'esprit de votre asso...

Renaud : pas au niveau.. .dans une boite, j'ai toujours dit non et puis après il a réussi à me convaincre parce que Y. je l'aimais fort, c'est quelqu'un, je l'ai laissé entrer dans ma vie en plus de l'association. Dans tous les cas, il avait ce projet là, et puis la boite, moi, j'ai toujours dit non, je ferais jamais de trucs dans un boite parce que j'aime pas les boites, je vais jamais en boite. J'adore les soirées avec ce côté libre, où tu peux faire ce que tu veux, t'es tranquille. On est pas là pour te juger, rencontrer des gens sympas. Ça va pas être : tu vas bousculer des gens et ils vont te dire : "quoi qu'est-ce t'as". Ou tu vas regarder une nenette, il va dire : "eh tu regardes pas ma meuf". Tu vois dans cette boite, tu regardes les bastons qu'il y a dans les soirées, à mon avis, il y a plus souvent des problèmes dans les discothèques que dans nos soirées. Donc on refera pas en boite. A moins d'un gros truc, je sais pas, s'il faut, on va être obligé de se retourner vers les discothèques, je sais pas. Mais ce sera dans ce cas pour des grosses, grosses soirées mais pas pour des petites soirées comme ça. Là ce sera avec des grosses têtes d'affiches qui feront venir 1500 personnes minimum, des gros trucs.

Avec la trance, vos soirées sont obligés de durer 24 heures ou 12 heures ?

Renaud : elles commencent à 11h jusqu'à 12h et même je serais plus d'avis, récemment par rapport à ce qu'il s'est passé, de commencer à 11h et de finir à 10 ou 11h parce que généralement vers 10h il reste plus qu'une foulée de déchaînés, qui vraiment, tu vois...

Amélie : ça dépend, moi, je le vois pas du tout comme ça. Parce que dans un festoch, moi, j'aime bien le petit matin. Enfin, je dors en pleine nuit et le petit matin je me lève. C'est ce que je préfère : les gens sont happy, ils se réveillent. Et ça, je peux pas...je l'enlèverais pas. Mais c'est après que dans de petites soirées, par exemple Mystic, parce c'est pas vraiment des tranceux, c'est des gens qui sortent de boîte, qui savent pas trop. Je veux pas faire de différence mais c'est vrai que.. .mais bon à 8h tu peux que rencontrer des gens, qui cuvent ou qui décuvent. Mais dans des grands festochs désolé, la mentalité, tu, tu l'enlèveras pas, c'est quand même de la bonne musique, avec des gens qui sont happy et je trouve ça bien. Je dis qu'il faut continuer jusqu'à midi. Ça permet de...

Vous ne pensez pas qu'une fête qui dure 12 heures incite les gens à prendre un peu de tonus ?

Renaud : les gens, ils en font ce qu'ils veulent mais moi, je pars du principe et je suis le premier à faire ça, dès fois quand j 'ai envie de rester le soir pénard avec ma femme, parce qu'elle bosse (elle est infirmière, elle bosse le dimanche). Je dis pas que tout le monde fait ça mais bon, je le vois comme ça. Et que j'ai quand même envie d'aller à la soirée : je vais mettre mon réveil quand elle va partir au boulot, à 6h30-7h, je vais me préparer et je vais y aller pour 7h30-8h et profiter jusqu'à 12h. Donc après, il y a aussi des gens comme ça aussi, donc chacun en fait ce qu'il veut quoi.

Amélie : c'est vrai qu'il y en a qui viennent à toute heure, je veux dire, tout le monde n'arrive pas à 11h. Il y en a qui arrive à 11h, 12h, 3h.

Renaud : il y en a qui vont en boîte avant, il y en a qui viennent dès le début, il y en a, avant que ça ouvre.. .chacun après, vraiment, je veux dire, il y a cette soirée, on essaie de faire en sorte que.. .c'est sûr...je sais pas peut-être. Peut-être, c'est comme tout, après je sais pas. Est-ce que les boîtes, ça incite pas à prendre de la drogue ? Est-ce que les bars, ça incite pas à boire ?

On va accuser la nuit (en plaisantant). Vous avez déjà penser à faire une soirée de jour ? Amélie : bah oui, Christophe, c'est ce qu'il va faire.

Renaud : non, mais pas le festival. Moi, j'avais déjà pensé à faire ça un week-end. Commencer le matin, et finir le soir, en plein week-end.

Amélie : par contre on fait beaucoup moins de monde et qu'on invite qu'un dj sur 3 heures ou sur 4 heures, c'est-à-dire de 23h à 2h donc faire comme un concert en fin de compte. Mais ça change la donne, ça change...

On appelle pas ça un live ?

Renaud : si, mais le problème c'est que les gens vont pas venir, ils viendront, ils se déplaceront pas. Les gens, si jamais t'arrête à 5h, ils viendront.. .t'auras personne. C'est sûr et certain. Tu regardes souvent dans les évènements, ça se fait pas quoi. Si, quand il y a des trucs dans les petits bars si. Si, tu peux le faire pour des petits trucs. Mais pour des organisations avec plusieurs djs et tout.

Amélie : tu peux organiser toute ta soirée sur un live ou sur une tête d'affiche qui viennent avec...le concept d'un concert. Que tu ais un première partie et une deuxième partie, voilà, c'est vraiment le truc musical qui s'arrête là.

Renaud : les gens, dans ce milieu là, ils boycotteront ou alors après, ils s'organiseront pour faire une after, enfin je sais pas.

Pourquoi ?

Renaud : parce qu'ils ont besoin, sûrement, que ça dure, de faire la fête tout le week-end, je sais pas.

C'est pas un des caractères de la fête techno : on commence à danser, s'échauffer, peut-être être en transe avec un "s" et ne plus vouloir revenir à la réalité ?

Renaud : ah je pense pas. J'espère pas en tous les cas pour ces pauvres gens. Moi, je suis bien dans la réalité.

Amélie : partir en transe en même temps, ça soulage, ça défoule, t'oublie ta semaine. Si tu pars en transe juste avec la musique, moi, je trouve ça beau, j'ai besoin de la musique pour me défouler dans la vie.

Renaud qui lui répond : les gens, ils font ce qu'ils veulent, ce qu'ils comptent c'est qu'ils aiment bien. Moi, ce que je veux, c'est voir les gens danser donc voilà. Donc c'est ce qui me fait plaisir, en tant que dj, c'est normal, de voir les gens danser sur ta musique. Donc déjà, si les gens dansent et qu'ils s'éclatent et tout, je veux dire, c'est comme dans une valse musette, on va pas demander pourquoi les grands parents ils vont danser tout un après-midi, sur un parquet tout un après-midi et qu'après ils vont avoir mal aux jambes. C'est comme ça, les gens, faut qu'ils s'éclatent, c'est festif.

Quels sont vos moyens de communication ? Renaud : avec qui ?

Pour communiquer vos soirées ?

Amélie : les fly et le net

Renaud : le net et puis la voie fly, la voie papier. C'est-à-dire par le net ?

Amélie et Renaud : sur les agenda, sur tous les sites de musique, on essaie d'être partout. On est sur Myspace aussi et sur Facebook. Ah non on est pas sur Facebook. . .voilà ça marche bien en ce moment, enfin es jeunes sont bien connectés.

Je vous ai contacté par le Myspace.

Amélie : Voilà. On a eu plein de contacts comme ça. C'était assez sympa d'ailleurs. Est-ce que vous vous en server pour découvrir d'autres artites ?

Renaud : j'aimerais bien, il y a des tas de choses que j'aimerais faire mais j 'ai pas le temps. J'aimerais bien, Bass, il me le dit : "fais-le, fais-le". C'est même pas moi qui m'occupe du label.

C'est S. qui gère ça ?

Renaud : oui

Amélie : il y a aussi une question entre la vie professionnelle et le moment où... C'est pas votre activité principale, tu veux dire ?

Renaud : bah non, comment on paie le loyer, comment on se paie ce qu'on aime. C'est pour ça que ça me fait rigoler quand je repense à Y. on en a reparlé, moi, ça me fait doucement rigoler Du pognon, c'est pas ça. Moi, j'ai un papa qui est chef d'entreprise. Alors ça n'a peut-être rien à voir ou quoi, mais il m'a formé, formater pour que j'ouvre ma boite et c'est ce que j'ai eu envie depuis tout jeune, donc là je vais arriver à le faire à 25 ans, je trouve ça super bien et. ..j'ai mon, père il a commencé de rien, il a réussi, il m'a formé à la dure. Quand j'ai arrêté l'école, il m'a dit : "si tu veux arrêté l'école, parce que t'es un cancre, bah tu vas en chier". J'ai fait de la plomberie, de la charpente, j'ai fait plein de corps de métiers différents. Mais bon, voilà quoi, après, je vais dire, on a rien sans rien. C'est bien beau de dire : "bah lui, ça se trouve, il détourne des sous", "peut-être qu'il fait ça". "Fais quelque chose de ta vie, je sais pas". Pour moi, l'association, c'est une passion. Je l'ai pour passion. Tiens regarde ce qu'on a fait, c'est un petit bouquin. C'est quelque chose que j'aime, je trouve ça beau.

Génial, c'est quelque chose qui vous appartient, ce n'est pas pour distribuer ? (il me montrait une sorte de Book de Psyva, où s'entremêlait textes et photos expliquant l'association.)

Renaud : non, c'est pour présenter, pour avoir les salles en fait. C'est finalement un Book ?

Amélie : voilà, tout à fait.

Renaud : on va le refaire, on l'a fait vite fait pour avoir des salles récemment. Mais bon, l'idée est bien déjà.

Et vos fly, comment vous les construisez ?

Amélie : maintenant, c'est nous deux avec Photoshop

Renaud : là, le dernier c'est un infograhiste, un professionel du milieu avec des prix que tu trouveras jamais. Parce que, c'est vrai, dans le mileu tout est moins cher. Tu gagnes très peu d'argent quand tu fais des soirées, donc heuseusement que tout est moins cher. Sinon tu pourais pas faire de soirées.

Les photos, c'est vous qui les avez prises ?

Renaud : au début oui et après, il y a un mec, qui un mec qui l'a...je sais plus comment il s'appelle... Sangohan, qui a pris. Bon les premiers, on prenait vite fait des photos, en fait on récupérait surtout les photos des autres. Pour celles-ci c'est plutôt un mec qui a fait ça avec un trépied et un appareil, c'est nickel. Tu vois tout de suite la qualité des photos.

En effet, là vous avez essayé de créer un univers...

Renaud : bah oui c'est ça, c'est celle qu'on a fait au Mas Bonete. Et celles qui arrivent, c'est encore meilleur. Parce que là...

Et par rapport au fly, là, je ne les ai pas emmené avec moi, mais j'ai en tête le Psyvalis et j'ai en tête le dernier, vous utilisez des fractals, des lasers, des bouddhas...

Renaud et Amélie : oui, oui, de la mythologie,...

Qu'est-ce qu'il y a ? c'est la nostalgie de Goa ?

Renaud : non, même pas. C'est la spiritualité, c'est les énergies, c'est...et puis c'est beau. C'est une religion alors ?

Renaud : non, non, non, non, non. C'est.. .c'est rien.. .c'est, c'est.. .c'est beau, moi je trouve ça beau. Est-ce que c'est sérieux ou non ?

Renaud : ah non, c'est beau

Amélie : peut-être qu'on ne le sais pas encore, mais c'est vrai que ça peut être un évènement, avec une certaine de la spiritualité où les gens, ils sont libres, où ils font ce qu'ils veulent. Et c'est vrai que, il y a comme une...

Renaud qui coupe : moi, je sais que les images sont belles. Quand tu les regardes avec le temps et tout, c'est vrai que ça change, mais je les trouvais belles quand on les a prises pour faire, tu vois. Comme la décoration, je trouve ça beau, il y a des trucs que les mecs ils font et tu te dis : "mais comment ils font ? C'est pas possible". Et puis après, les tentures, tu vois toutes les tentures aussi.

C'est vous qui les avez faites ?

Renaud : non, ça, on en a acheté et certaines en fait, certaines ont été faites par des équipes de
décoration. Celle-ci non. Genre ça, celle-ci, ça a été fait à la main. Ça, ça a été acheté sur un site en

Israël ou en Angleterre, en Angleterre. Ça, ça a été fait par David, David, il fait de la déco, de la super belle déco. Ça, ça a aussi été peint par une nana. Et voilà, ça ça a été peint par l'équipe de décoration des Wakatoo.

D'accord. Et quand vous achetez des tentures, vous les achetez sur le net ?

Renaud : c'est fini. Avant, on faisait ça, on les achetait sur le net. Maintenant on veut de la décoration, mais on va s'en détâcher de plus en plus, parce que c'est se qui nous prenait, on s'est rendu compte vite que c'était ce qui nous prenait le plus de temps. Tu montes tout, tu te tues. Tu y passes ta journée et après tu dois tenir toute la soirée. Alors que maintenant, chacun organise sa journée, fait des siestes, fait ce qu'il veut, machin, et ils doivent arriver, enfin, l'équipe qui va tourner le soir. Puis pendant ce temps, les autres équipes, ils vont arriver. La décoration, dès le matin, ils vont attaquer leur boulot. Eux, ils sont là pour ça et ils font la déco quoi. Eux, leur truc c'est la déco.

Vous n'avez pas peur que la musique manque de déco en en mettant moins ?

Renaud : la musique, je sais pas. On a mis bien, on est passé, on est passé au moins au triple de ce qu'on a mis la dernière fois. La dernière fois, on a mis 2,4kw, là on a mis 6kw et de l'autre côté on a 2,4kw au mieu d'1kw.

Parce que je voulais dire : est-ce que la déco est importante pour la soirée Trance ?

Amélie et Renaud : oui, oui. Bah les gens, quand t'arrives dans un endroit. Faut créer un univers, on le disait tout à l'heure. Amélie, par exemple, a emmené des gens qui ont rien à voir. Médecins, mes 3 infectiologues.

Renaud : et c'est un petit village, moi ce que je vois, ce que j'aime c'est quand c'est un petit village, t'as plein de petits trucs. Tu peux aller boire ta boisson chaude, tu peux aller manger, tu peux aller danser, tu peux aller écouter de la musique plus cool, tu vois, c'est petit village, tu bouges et t'as toujours quelques choses à regarder.

C'est un peu ce que vous avez puiser dans ces grands festivals ?

Amélie : oui, c'est exactement ça, oui. Et ça c'est terrible, même au Boom, t'avais carrément des conférences sur l'environnement, sur.. .j'ai trouvé ça vachement. ..autant t'as le cirque à côté du dancefloor, t'avais pas mal de choses ou tu pouvais aller te restaurer aussi et t'es toujours dans un contexte lounge, avec des gens sympas, avec une odeur d'encen, c'est vrai que ça te, ça t'emmène un peu tout ça.

Vous avez encore des choses à me dire vous ? Comme ça je vais réfléchir aux questions que je pourrais avoir à vous poser. '(place pour les revendications)

Renaud : des choses à dire sur le milieu, on pourrait en dire pendant des heures. Mais déjà, que ça devient de plus en plus dur d'organiser, que t'as beau te décarcasser pour faire propre, nickel, tout ce que tu peux vraiment, en étant le plus parfait possible et que ça devient de plus en plus dur. Moi, ça commence à me tirer dessus quoi, je veux dire, j'y vais gentiment, tu vois, je deviens de plus en plus observateur et plus organisateur. Je m'investis moins on va dire, parce que ça m'énerve.

Tu t'es déjà beaucoup investi ?

Renaud : oui, j'ai dépensé beaucoup d'énergie là-dedans déjà. J'en dépense encore beaucoup, mais j'en dépense, on va dire, plus intelligemment et puis j'en ai d'autres à dépenser ailleurs, donc c'est pour ça que...

ça peut apparaître un frein au travail ?

Renaud : pour moi, ça risque de l'être, enfin c'est pour ça que [ Amélie : c'est pour ça qu'il dit qu'il va arrêter.] Si ça tourne à côté et que tout le monde continue, parce que moi, je veux pas arrêter. Par rapport à tout le monde qui nous entoure, si tu veux, tout le monde n'est pas dans la même situation que moi. Moi, je suis peut-être en train de préparer de monter une boîte, mais ça veut pas dire que les autres font la même chose. Il faut pas non plus arrêter, et que tout le monde s'arrête parce que monsieur Renaud Gauthier a décidé d'arrêter, tu vois. Non c'est pas ça. C'est pour ça que je voudrais que ça tourne tout seul, que chacun.. .parce que réellement, divisé par tout ce qu'on est, c'est rien à faire. Mais quand c'était moi qui le faisait tout seul, c'était énormément de travail, donc si chacun prend, comme ça , en train de se faire, au fur et à mesure, son truc, eh bien c'est nickel. Et puis qui sait, au bout d'un moment, on la cèdera l'association ? J'en sais rien.

C'est une éventualité ?

Renaud : oh bah je vais pas faire ça toute ma vie. Après, ça dépend, ça dépend, ça dépend de plein de choses. Ça dépend de si on trouve des salles. Ça dépend si on peut continuer ou pas à nous exprimer. Si on peut pas continuer à nous exprimer, au bout d'un moment tu peux plus continuer, t'as plus de salles, t'as plus de terrain, t'as plus d'accord, t'as plus rien donc tu fais plus de soirée. Donc après t'as beau essayer de faire ce que tu veux, tu vas te décourager et au bout d'un moment tu t'arrêtes.

Amélie : Christophe est parti en Espagne, il fallait bien qu'il trouve quelque chose. Renaud : c'est pas ce qu'il a fait de mieux

Amélie : c'est parce qu'en France, il a pas dû trouver.

Renaud : ah le pauvre. En plus il avait les autorisations et tout. Et les changements de maires et paf. Le nouveau maire était pas d'accord alors qu'il avait toutes ses autorisations, tout était calé. La guardia qui a débarqué. La guardia méchant, méchant comme ils sont. Et putain ! T'as vu dans Youtube, n'importe où, c'est impressionnant. Les mecs, ils étaient assis pénards, ils attendaient, demandaient rien, et les autres ils arrivent. Comme nos CRS, un petit peu. C'est vrai qu'on a beaucoup, beaucoup de barrières. Beaucoup de barrières, beaucoup d'obstacles et voilà quoi. A moins d'être quelqu'un de très influent, de très puissant ou alors d'avoir énormément de pognon.

Vous n'avez jamais eu de soucis avec le milieu de la discothèque qui vous verrait un peu comme des concurrents ?

Amélie : oui, une fois, une fois. C'était un ____ (?) de Bordeaux, alors ils étaient un petit peu plus vieux que nous, c'était des gens qui approchaient de la quarantaine et ça faisait très longtemps qu'ils faisaient ça. Et donc, ils voulaient se rapprocher des châteaux de la Loire pour faire une soirée qui était super bien organisée. C'était à Amboise, c'était très joli et super bien organisé avec son équipe, ils se connaissaient depuis très longtemps, âgés avec la mâturité et donc ils font ça dans une super grotte d'Amboise. Ils avaient toutes les autorisations, que ce soit la gendarmerie, le maire, le débit

de boissons, tout, tout, tout. Et au dernier moment, donc à la soirée vers 11h ou 12h, 4 fourgons, qui se mettent devant l'entrée et qui font une descente. 4 fourgons et 2 voitures qui bloquaient les gens. Je pense qu'ils ont fait demi-tour et puis...

Renaud : du coup, ils ont ramené un inspecteur des impôts et ils ont recherché le moindre truc. Ils ont embarqué l'organisateur et tout. Enfin, à la fin ils ont été sympas, ça s'est bien arrangé. Mais, il nous a dit que c'était un coup de télephone de plus haut qui leur a dit que c'était une boite locale, je sais plus. En fin, c'était deux boites locales qui avaient fait demander ça par influence et tout. Et voilà, tu vois l'esprit.

Ici, ça s'est jamais produit ?

Renaud : jamais. Ici, alors. Ici pour organiser, on est super bien, on est pas emmerdé. Les flics, quand ils viennent, ils nous respectent. C'est pas forcément le cas de Tours. Tours, ils peuvent pas blairer la musique électro, tout ça. Si tu fais un truc et que t'es pas sponsorisé par RTL2 ou je ne sais quoi, Tours, ils aiment pas ça. Mais ici, ils viennent, ils voient comment c'est fait, enfin pour notre part, à chaque fois qu'on les a vu. Enfin, moi, je les ai jamais vu. S'ils voient que c'est carré, que c'est pas trop le bordel, ils vont filtrer peut-être, après je sais pas. Ils font des alcoo-test, tant mieux, ils font leur boulot, je veux dire, après il y a pas de problème. Il y a toujours des mecs en civil qui sont dans la soirée, ça c'est certain. On les reconnait maintenant. T'as toujours des mecs en civil, j'ai appris ça...le 24 novembre, on l'a fait et j'ai appris ça il y a un mois. En fait, pendant la soirée, ils ont embarqué un mec qui vendait et tout. Ils l'ont chopé chacun d'un côté et ils l'ont sorti. J'ai même pas vu et même pas entendu parler de ça. Donc, ils sont là c'est clair, après les boites ici nous font pas chier. Ils respectent, c'est ça qui est bien.

(Puis nous nous sommes arrêté)

Observations participantes

Réunion technique de l'association Mystic Chrysalide du 27 Mars 2008

Conditions de l'observation : pour assister aux réunions de l'équipe organisatrice, j'ai accepté de participer. L'objectif était de se rendre compte de l'envergure de la préparation d'une fête TechnoTrance avec eux.

Manu et Céline nous reçoivent chez eux. Nous sommes 7. La réunion mêle à la fois discussions de passionnés de musiques techno, plaisanteries et échanges plus sérieux quant à la soirée du Samedi 5 Avril, c'est-à-dire une semaine plus tard.

En voici quelques notes techniques :

- le 27 mars : réglage de dernière minute : tout était déjà prévu excepté le snack de nourriture. 2

organisateurs ont déjà « booké », une équipe. Il s'agissait d'un malentendu. L'un des deux a dû

décommander un snack. Même en petit nombre, la communication peut déraper.

- Mardi 1er avril : voir Mathieu du Rachdingue pour préparer la soirée anniversaire du 14 juin.

Les informations au sujet de la soirée du Samedi 5 Avril sont compilées dans un compte rendu interne.

Observation de la préparation de la soirée du 5 avril 2008 au Mas Bonete

Arrivée sur le lieu, le Mas Bonete, à 9h30. Du matériel du mariage de la veille est encore sur le lieu (les tables et chaises notamment que nous avons dû déplacer). Nous commençons à mettre les boissons déjà livrées sur palette dans les frigos. Nous prenons par la même un petit déjeuner. La mise en place de la décoration est longue et nécessite de nombreuses personnes (tentures, lumières, plateaux...). Certains auront commencé le matin et terminé que le soir. En plus des petits coups de main, deux organisatrices y sont spécialement attâchées : Virginie de Mystic et Chrystelle d'Hadra. Je n'aurais pas eu le temps de m'entretenir avec elles sans empiéter sur leur activité. Dès l'arrivée de Benoit, un technicien son prestataire de service, arrive nous devons l'aider à décharger les 20 m3 de matériel de son camion. Sitôt fait, il est temps d'installer la sonorisation des deux salles. Là, l'équipe des organisateurs va se scinder en deux : la scène Trance et la scène Electrochill.

A 13h, nous avons pris un repas froid tous ensemble, une première dans les activités de Mystic Chrysalide.

Vers 17h, mise au point avec la sécurité, arrivée du snack ArtFood, de Médecins du Monde et des Creative Travellers (stand de détente et de vente d'objets).

À 20h, nous avons nettoyé les salles avant l'ouverture au public. À tour de rôle, nous sommes allés manger. Le repas du soir, un repas chaud était pris en charge par le stand d'ArtFood (stand de nourriture bio). Leur association a installé son stand gratuitement sur le site en contre-partie de fournir le repas du soir pour tous les organisateurs (30 personnes).

Ouverture de la soirée à 23h, des participants attendent déjà devant depuis un moment.

Réunion Mystic Chrysalide 17 avril 2008 au domicile de Manu et Céline.

Cette réunion était une sorte de bilan de la soirée du 5 avril 2008. Tous les membres étaient présents et chacun a pu évoquer ce qu'il avait remarqué pour que nous en parlions ensemble.

L'évènement le plus marquant pour tous et celui dont nous avons longuement parlé est un malaise d'une femme pendant la soirée. J'étais au bar lorsque cette femme s'est évanouie. Elle était devant le bar depuis plusieurs heures où elle buvait avec d'autres personnes. Puis soudainement, j'ai entendu qu'une femme venait de s'évanouir. Personne, parmis le public ne semblais réagir, alors je me suis chargé de la porter jusque au stand de Médecins du Monde. Un lit y était installé pour ce genre de situation. J'ai ensuite averti les membres de l'association que j'ai croisé. Plus tard, les gendarmes sont arrivés. On m'appris que l'association humanitaire avait appelé les pompiers pour que ceux-ci la conduisent à l'hôpital. Manu et Anthony ont parlé avec les gendarmes puis sont venus nous avertir que Manu serait convoqué dans la matinée au poste pour éclaicir cette histoire. Et je n'ai plus eu d'informations à ce sujet jusqu'à cette réunion.

En bilan, chacun a raconté ce qu'il s'était passé et nous avons longuement parlé des risques liés à la sécurité. En effet, une personne ayant fait un malaise peut être un évènement lourd de conséquences pour cette femme et pour l'association. Manu était donc allé expliquer ce qu'il s'était passé à la gendarmerie. À l'hôpital, le sang de la femme avait été examiné et des traces de Chrystal, une puissante drogue avaient été repéré en plus de la forte quantité d'alcool. Il avait appris que cette femme avait dit qu'elle avait été droguée à son insu au cours de la soirée et qu'elle n'y était pour rien. Manu, étant le président de l'association, pouvait courir un risque si son état ne s'était pas améliorer. Il s'agissait donc de réfléchir à la prise en charge des malaises et au service d'ordre dans les futures soirées.

Médecins du Monde est une association humanitaire chargée de faire de la prévention dans les fête techno dans une mission « rave ». Cette mission serait au dire des organisateurs « mal vu par les flics ». Les gendarmes étaient entrés voir l'équipe de Médecins du Monde. Celle-ci n'était composée que de secouristes bénévoles (AFPS ou PSE 1) venus de Toulouse et de Montpellier. Aucune antenne n'existe à Perpignan. Ces bénévoles sont pris en charge dans la soirée par l'association organisatrice en leur fournissant à manger et à boire. Ceux-ci ont bu de l'alcool tout au long de la soirée. Les membres m'ont dit qu'il s'agissait du « minimum légal mais pas du maximum sécurité ». Cette équipe ne comptait pas de médecin. Alors son rôle n'était que de faire le lien avec les secours. Les membres devraient réfléchir à d'autres possibilité pour veiller à cette permanence : la Protection Civile peut-être.

D'autres problèmes de sécurité ont été relevé par les organisateurs :

- peu de contrôles ont été effectués à l'entrée.

- des bouteilles en verre ont été trouvées dans l'enceinte de la fête.

- des membres d'Hadra ont rapporté avoir vu des fraudeurs entrés par-dessus le mur. - des préservatifs et des seringues usagées ont été trouvées dans les toilettes.

- un camion était garé devant une entrée de service, une voie pour les secours. - Aucun agent de sécurité n'était présents dans les toilettes et sur le parking.

5 agents de sécurité bénévoles (payés au black) assuraient le service d'ordre. Les membres de Mystic Chrysalide trouvent que payer des agents professionnels serait trop cher. De plus le nombre d'agents était insuffisant pour veiller à l'ordre à l'entrée, sur le parking, en salle et aux toilettes. Pour limiter les risques liés à la toxicomanie, ceux-ci doivent dissuader les dealers de drogues et les expulser en cas de flagrant délit. Mais ils ne sont pas habilités les sacs et les poches. Leur présence sur le parking préviendrait en partie le deal. Il est prévu à l'avenir de constituer une équipe mixte de

professionnels et de bénévoles pour assurer le service d'ordre.

Au contraire, la législation anti-tabac a été respectée pour la première fois au mas Bonete.

Pour garantir une meilleure défense en cas d'interdiction d'organiser des soirées, Mystic Chrysalide devait bientôt adhérer à Technopol. Celle-ci défend, en effet, les fêtes « propres » et peut être un appui juridique.

Au niveau musical, la soirée semble avoir bien fonctionné. Seul Manu fait état d'un problème technique sur sa table (une distortion du son) qu'il n'a pas pu résoudre de peur de tout déréglé. Les mixs chill-out par les djs d'Hadra dans l'electrochill ont finalement été appréciés.

La soirée du 5 avril a été un succès pour Mystic Chrysalide. Les 500 personnes déclarées à la préfectures étaient présentes, l'association a gagné de l'argent et va pouvoir investir dans de nouveaux projets :

- Achat de sacs pour transporter l'argent sur le compte de l'assocation.

- Location d'un garage pour stocker la décoration.

- Achat d'un site internet : hébergement, structure et graphisme.

- Achat de nouveaux T-shirt de l'association et possibilité d'en vendre au public (comme Hadra).

Réunion Mystic Chrysalide du 20 mai 2008
Assemblée Générale de l'asssociation

Ordre du jour :

- Redéfinition des statuts.

- Modifications de l'organisation interne.

- Répartition des responsabilités de l'organisation de soirées.

- Préparation de la soirée anniversaire du Samedi 14 Juin au Rachdingue. - Sujets divers

Redéfinition des statuts

Celle-ci est dû en partie à une amélioration des anciens statut de l'association. Mystic Chrysalide connait un certain essor et ces améliorations doivent permettre à l'activité de la structure de s'agrandir.

Il manquait dans, par exemple, l'article 1 le nom de l'association créée, à savoir, Mystic Chrysalide. L'article 3, définissant l'objet de l'association, a été étendu à la culture électronique, comme la décoration, art à part entière, qui accompagne la musique électronique. L'article 4 nouveau porte la modification du siège de l'association. Le nouvel article 6 crée un nouveau statut de membre, celui des membres d'honneurs, pouvant devenir un soutien au projet. La perte de qualité de membre devient l'article 6.2, tandis que l'article 6.1 apporte une nouveauté dans le fonctionnement de l'organisation des soirées : la répartition des responsabilités dans les diverses tâches de l'organisation de soirées. Le nouvel article 8 redéfinit le bureau, organe décisionnaire de l'association. Un nouveau membre du bureau apparaît : le trésorier adjoint. Le Conseil d'Administration est redéfini par l'article 9. Enfin, l'article 13 étend dorénavant les ressources de l'association au « don et produits d'actes de commerce occasionnels et accessoires à l'activité associative et le prix des biens vendus par l'association ou les prestations de services rendues ».

Modification de l'organisation interne :

Cette modification du bureau est dûe notamment à la sortie et l'entrée de membres dans l'association. Voici le nouveau bureau :

- Manu demeure le secrétaire

- Céline demeure la trésorière

- Stéphane devient le trésorier adjoint

- Nathalie, une nouvelle membre, devient la secrétaire

Répartition des responsabilités de l'organisation de soirées :

Conformément à l'article 6.1 des statuts de l'association, les responsabilités attâchées aux diverses tâches de l'organisation de soirées sont réparties entre les membres. Ces responsabilités sont avant tout internes à l'organisation, c'est-à-dire que leur répartition déchargera les membres fondateurs de tâches pour partager le travail. Un responsable n'a aucun pouvoir de décision sur la tâche dont il est responsable : il doit mettre en oeuvre les décisions démocratiques des membres et transmettre les informations. Voici la répartition des responsabilités :

> responsable scène « trance » :

? général : Manu

? artistes et technique : Manu

? Sonorisation : Booboo

responsable scène « electro chill :

? général : Thierry

? artistes : Anthony

? technique : Yoan

responsable décoration : Stéphane

responsable communication : Thierry

responsable sonorisation : répartie dans les scènes responsable hygiène et sécurité : Céline

responsable des stands : Céline

responsable gestion des stocks/ bar : Anthony

Préparation de la soirée anniversaire du Samedi 14 Juin au Rachdingue :

L'organisation de cette soirée est le fruit d'un partenariat avec le Rachdingue, un club privé de Villajuiga (Espagne). Les tâches propres de Mystic Chrysalide sont les le booking des artistes et la décoration. Tout était déjà entendu.

Les deux live bookés, Phonic Request et Early Reflection, doivent arrivés à Perpignan respectivement de Bordeaux et d'Avignon. Des billets de trains leur seront payé par l'association. Manu se chargera de les conduire jusqu'à Villajuiga.

Le départ se fera après une grillade chez Anthony à 11h30.

Pas d'after prévu par Mystic Chrysalide.

Sujets divers :

- l'hygiène et la sécurité :

L'adhésion Technopol d'une valeur de 50 euros est acceptée par les membres.

Pour une soirée de 700-800 personnes, la Protection Civile sera demandé pour veiller à la santé des participants.

Une sortie définitive est envisagée à partir de 3 h du matin pour limiter les aller-retour sur le parking, souvent utilisés pour la prise de drogue.

- Le site internet de l'association : un budget de 800 euros est consacré à sa création, il sera hébergé dans un emplacement de 20 ga, soit un coût de 50 euros par an. Enfin, lorsque le site sera en fonction Thierry en assurera la gestion.

Entre Manu, président de Mystic Chrysalide et Kokmok, Dj bénévole d'Hadra Samedi 05
Avril : Qui est responsable de la soirée ?

Conditions de l'enregistrement : le deux protagonistes étaient en train de débattre de la responsabilité dans la soirée. Mon magnétophone était allumé. Voici la transcription de l'enregistrement de leur conversation.

Manu : si, ils ont la voix, c'est-à-dire le conseil d'administration est là pour débloquer un budget par exemple ou s'il faut faire autre chose. Mais le président, il fait l'exécutif. Et si par exemple il faut prendre une décision c'est quand même le président qui prend la décision. Il peut pas trancher parce qu'il est quand même dans une association démocratique. C'est ça qu'il faut savoir : c'est que c'est une association démocratique. Et puis le président est quand même élu en conseil d'administration et l'assemblée générale élit le conseil d'administration et le conseil d'administration élit le bureau. Tu vois ça décline en fait. C'est un peu compliqué les associations quand même. Si tu veux vraiment respecter la règlementation à la lettre, c'est chaud. C'est comme une entreprise.

Kokmok : parce que nous, on appelle toujours.. .bon, le CA s'est réuni parce qu'on veut savoir ce qu'ils ont décidé.

Manu : le CA, c'est les membres décisionnaires. Kokmok : et dans ma tête, c'était eux les responsables.

Manu : non, parce que t'as pas vraiment de statut en tant que conseil d'administration. Le conseil d'administration, en fait, c'est géré par les membres qui sont élus par l'assemblée générale. Quand tu fais une réunion, c'est eux qui décident, je sais pas, pour sortir des sous, pour faire entrer des gens dans l'asso. Ils décident, après l'exécutif c'est le président et le bureau. Tout ce qui est administratif, trésorerie, tu le présentes à l'assemblée générale.

Documents internes de Mystic Chrysalide

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Réunion Mystic chrysalide pour la soirée avec Hadra du

05/04/08

Present a la reunion :

Membres Yoann Anthony Céline Manu Steph Thierry Invités : Fabrice Nathalie

Excusés : Valérie Virginie

BUDGET PRÉVISIONNEL SOIRÉE DU 21/10/206

Soirée en partenariat avec l'association HADRA record 30% des recettes leur seront reversées

SON + chillout +lumière

XXX tous le matériel

LOCATION SALLE

XXXeuros

FLYERS (imprimeur)

XXX euros 3000 flyers en 14* 14 payé

FLYERS (conception)

XXX euros payé

SECU

XXX euros

VISUELS

XXX euros

FRAIS transport DJ

XXX euros + 100 frais de voyage de Chris de bordeaux

FRAIS NOURRITURE

XXX euros

FAUX FRAIS

XXX euros

TOTAL

XXX euros

Le mot du président

Total : XXX euros pour le budget de la soirée. Pour info le budget doit resté a se niveau et toute demande supplémentaire de budget ne sera pas acceptés. Merci de votre compréhension

Organisation du personnel

Entrée

Bar (tickets conso)

Déco - Lumières

Montage Démontage

Responsables

Responsable

Responsable

-Céline

-diabolo Valérie Christophe Lidia
Fabrice Valérie

Diabolo Virginie Valérie Yoann

Son

Mise en place démontage

Accueil

Artistes intervenants Bouffe boisson

Nettoyage

Pendant la soirée

Responsable

Responsable

Responsable

-Manu -spdyt

-manu -diabolo

Diabolo Manu

A nthony virginie spdy't

Valérie Yoann

Si vous vous engagez à l'un de ces postes, on compte vraiment sur votre présence, avant, pendant et après la soirée. Merci !!!!

le son&lumière

- système son 6 kw XXX€ - système son 2 kw XXX€ - 2 retours 400 w XXX € - 2 retours 150 w XXX € - 1 table de mixage Pioneer dj-m 800 XXX €

- 1 console 12 pistes analogique (Mackie) XXX €

- tous câblages nécessaires pour connexion tables / console

- 30 mètres de rallonge électrique pour alim. générale (avec adaptateurs)

- 2 lazers (1 gros et 1 petit) XXX € + XXX

- 1 flower ou autre light animée différente de la tornade de la dernière fois XX €

- 5 estrades réglables XXX €

- livraison, installation, réglages, le samedi 5 avril au mas bonnète (font couverte) a partir de 10h

- enlèvement le dimanche 6 avril a partir de 12h

SOIT UN TOTAL DE XXX €

REMISE DE 33% - XXX €

SOIT TOTAL FINAL DE XXX €

LIVRAISON,INSTALATION ,DEMONTAGE ET REPRISE COMPRIS

ALIMENTATION + CABLAGE + PASSAGE DE CABLES COMPRIS

Manque 1 lasers Steph récupère le laser a son pote Line up Dj (12 h de music)

Chill out de 23 h a 11h00

*Antomny 22h00 a 00h00

*Spdy't 00h00 a 2h00

*Sysyphe 02h00 a 4h00

*Pako Alcantara 04h00 a 06h00

*Yoan.L 06h00 a 8h00

*Nun 08h00 a 11h00

Trance 23 h00 a 11 le dimanche

*Kokmok 23h00 a 01h00

*lptit 01h00 a 03h00

*psy warrior 03h00 a 05h00

*shotu 05h00 a 06h30

*diabolo 06h30 a 08h00

*crystal drop 08h00 a 09 h30

*Kokmok 09h30 a 11h00
Visuel
nolive de Hadra sur la scène trance

Visuel in vino veritas sur le chillout 00h00 - 05h00

Sécurité (ben) * 5 vigiles

Medecin du monde 2 équipes Toulouse et Montpellier Décoration (fidou, Virginie , Valérie )

La décoration sur cette soirée se fera avec hadra qui amèneront aussi leur décoration. Fidou Valérie est Virginie seront les représentantes de mystic chrysalide, bien entendu elles pourront compter sur l'aide de tout le personnel disponible

Attention : Christelle commencera sa déco le samedi aprèm elle s'occupe du plafond

Le samedi matin l'équipe des mystic commencera la décoration en installant l'éclairage 10 néons dans la grande salle+4 au chillout , la sono et commencera les angles + le chill out

L'idée de tendre des câbles entre chaque mur est retenue de manière a pouvoir poser toutes les tentures au même niveau (besoin câble + fixation)

Faire un bilan des personnes disponibles le matin et/ou l'après midi

Steph ok

Manu ok

Anthony ok

Thierry présent que pour son set

Yoann après midi jusqu'au lendemain présence à confirmer svp

Valérie a confirmer Virginie a confirmer Céline a confirmer Christophe ok

Fabrice ok + interview en live (attention aux blasphème se sera enregistré)

Manu s'occupe de faire les maquettes des tickets boisson pour l'eau et le muscat , Steph les imprimera et les découpera

Stand de nourriture nourriture biologique ,thé, café ,cocktails de jus de fruit ,petit déjeuné, Ce stand en charge 30 personnes gratuitement pour le repas de la soirée ,si surplus complément de 3,50 euro par personne (pas de patente) comptabilisé déjà + 15 pers

Prévu a l'entée coté barbecue

Sur ce sujet un gros problème de communication est apparu au sain des Mystic des engagements ont été pris de part et d'autre sans réelle concertation entre les membres directeur du bureau ce qui a créé de réelles tensions au sain du groupe avec des envolées lyrique de très bon gout et surtout
des porta faux douloureux a gérer

D'autre part il a été prouvé que l'utilité des rapports resté à démontrer car très peu lus ou survolés ( si vous en êtes c'est que le schmilblick a avancé)

Ce problème doit être débattu et réglé après la soirée de manière a construite des bases solides et concrètes pour le futur des mystic Des mises a plat s'imposent

Stand divers bijoux , CD , encens, bonbons (patente de 20 euro)

Stand Creative travellers petit chapiteau , décoration extérieure, vêtements Stand du label Hadra vente des CD du label

Prévision soirée Rachdingue (Espagne ) 14 juin 2008

Réunion mardi 1 er avril chez Anthony avec Mathieu responsable rachdingue

Sujets a aborder

Déco - Fly+dimension - titre de la soirée - partenariat _ pourcentage - gestion de la caisse - son combien de kw - materiel live - platine cd table MaKee etc a voir sur le moment

Dj de la soirée

Côté électro Yoann - Thierry -electric-Anthony- Juan Carlos

Côté trance phonic request- manu-

Booking artiste

Pour info hyper frequencies 400 euro pour DJ set + 200 euro frais de transport

Neuromotor 600 euro pour le live ou dj set + les frais de transport

Painkiller 1500 euro pour le live et dj set + les frais de transport

Bamboo forest 2000 euro pour le live et dj set + les frais de transport

Phonic request 400 euro pour le live + les frais de transport

Steph et manu regardent pour une date au mas bonnète en fin d'année début d'année prochaine Numéros de portable et adresses Email

Manu

06

81

34

55

15

président

psy.warrior@free.fr

Céline

06

79

02

07

61

comptable

celma66@hotmail.fr

Stéphane

06

88

05

17

88

secrétaire

diabolo741@hotmail.com

Thierry

06

78

67

78

44

chill out

spdyt@hotmail.fr

Anthony

06

12

11

93

15

chill out

antomny@live.fr

Yoann

06

13

94

84

22

chillout

yoanlague@hotmail.fr

Virginie

06

10

05

18

68

décoration

soondhy-tattoo@wanadoo.fr

Fidou

06

10

84

67

51

décoration

tweedlie@hotmail.fr

Valérie

06

80

40

43

64

decoration

 

Nathalie

06

88

83

12

44

 

ngiralt@hotmail.fr

Fabrice

06

33

31

96

20

 

fjallet@hotmail.fr

Présentations mysp ace et internet

Présentation d'Anthony sur sa page Myspace.com.

salut à toi, je m'apelle anthony, je suis papa d'une petite fille de 5 ans qui s'apelle Ambre, je suis marchand d'ombre la semaine et dj le week-end, je ne réside dans aucun club car je millite pour l'underground melting pot, vous en entendrez bientot parler si vos trainez vos oreilles du cote du pays catalan... j'ai commencé à trainer dans les soirées techno en 1993 sur Perpignan mais surtout autour de Girona et Barcelona où je suis vraiment devenu accro aux sound systemes des clubs et afters avant gardistes de l'époque... accompagné par un bon copain, nous nous lançons dans l'organisation de soirées en créant Melting-pot for évolution (...of the mouvement techno !), bien plus qu'une asso, un concept pour cette periode où les rave party etaient 100% illégales en France. en effet le melting pot est un concept qui prône le mélange des cultures et des races, chose que nous avons mis en place en mélangeant musique et arts plastiques, soit des expos d'oeuvres artistiques en 3 dimensions... ce n'est qu'à partir de là que je me lance dans la musique en m'improvisant dj suite à un déclic un beau matin, j'ai mixé dans différents clubs de Barcelonne à Toulouse tels que le Blau, le Palm Beach, le Rachdingue, le Liquid Sky, le Cyberian, la Cova,le zoom a lloret, ainsi que dans de nombreuses soirées Underground. ..2006/2007:*MYSTIC CHRYSALIDE* association http://www.mystichrysalide.hbg.fr E.Mail :mystic chrysalide@free.fr...

Musique :

issu de millieux plutot rock, j'aime beaucoup mélanger les styles pour créer le mien, ça pourrait s'apeller Techno trance minimal electro acid teckhouse... bref, ça dépend de l'humeur et de l'ambiance du moment...

Présentation de Julien sur sa page Myspace.com.

Il decouvre la musique electronique en 1993 avec les soirees Fraktal & Spiral Tribe (merci Ixy), et entre autre un des tout premier Teknival en France : Tarnos 95. Il fut tres rapidement impressionne par toute la musique techno et particulierement par la musique hardcore (merci Lisa n'eliaz). DjCompositeur depuis 1998, il entre activement dans le mouvement hardcore cette annee precise en participant a la creation de l'association des Electronautes a Bordeaux, avec Kepa La Pierre (Vnr records), Akasha (Maldita records) et steph (infographiste). Vers la fin de l'annee 1999, il cree son 1er label Hardcore : B2k (Born 2 Kick) records, sous forme d'association et avec l'aide et l'encouragement de nombreux artistes (et amis) comme La Peste, Helius Zhamiq, Kepa La Pierre, Sram, Baby Kruger, Joshua, Rafy...La creation de ce label etait au depart la reponse aux nombreuses idees d'artistes de la region de Bordeaux. Aujourd'hui, B2k records a etendu ses griffes au reste du monde (et meme de l'univers). En 2002, il lance un nouveau label techno & hardtechno : Absolute Rhythm records. Son ami Uniko, lui permet de lancer son label qui aujourd'hui devient une reference dans la musique dite Hardfloor ! En 2005, il lance, avec l'association de Dj Tsx, un nouveau label Hardcore : Out Of Control records. Le principe est la collaboration entres artistes. Des remixs, des versus, des battles...Le label se construit en equipe. A noter que toutes les productions vinyls sont en couleurs (generalement marbrees) ! En 2006, suite a un caprice (de star : on peut l'dire !), il cree son nouveau label Drum & Bass : Dust Of Sounds records. Preferant embrouiller tout l'monde des le depart, il commence les 1 eres productions avec des Hors Series electro-indus et son ami Sram. Le premier disque reellement Drum & Bass est realise par Dj Hidden, rien qu'ca ! Cette meme annee, il rencontre Kid Loco, grâce a lui, c'est le coup de foudre musical pour un groupe : il decide de produire le 1er album electro-rock du groupe Captain K.Verne sur son nouveau label (encore un) : Komod.O Dragon records.

Présentation de l'association Psyva sur sa page Myspace.com.

LA BIO DE PSYVA

Il était une fois PSYVA.

Dans une forêt magique des environs de Tours, Renaud (RND) et Mély, deux passionnés de la musique électronique qui a force de se balader dans des lieux extraordinaires et mythiques du mouvement Trance décident de créer le 9 Avril 2005, par une nuit étoilée, l'ASSOCIATION PSYVA.

Ils recrutent de jeunes lutins férus de musique en tant que membres actifs sur Tours : Julien, Cédric, R-One et Blandine.

Leurs premières sueurs froides et émotions : « TRANSPIRAL » le 16 avril 2005 dans une petite grotte des environs de Tours (37) lors de leur toute première organisation ou 150 adèptes se déplacèrent.

Puis Renaud et Mély décidèrent de rejoindre le Sud de la France à Perpignan surement attirés par le soleil et les légendes fantastiques de la région.

Là, PSYVA donne le ton et organise le nouvel an 2006 « SELENA DE LA LUNA» à Arles sur Tech avec 275 êtres des forêts. Quelques fervents passionnés du mouvement entendirent parler de cette soirée tel que Bass (Harry PottAr), Céline, David (Neurotrans,) Jérôme (L.J.M.), Sophie et Yo (YOAN.L.), rencontrèrent Renaud et Mély. Ces derniers étant convaincus de leur motivation, ils décidèrent de mettre en place tous ensemble un projet au Rachdingue (Espagne), « ELECTRO FUSION » avec en Live PROPULSE (Brazil) ou ils reçoivent 270 personnes. Renaud décida de recruter tous ces lutins dans sa jeune association PSYVA.

Puis nous avons rencontré Pascal (Pass Kal) qui s'est joint aux membres actifs de PSYVA.

La soirée « PSYVALYS » à Arles sur Tech à réuni plus de 500 personnes le 10 mars 2007 avec en Live : XSI et SHAGMA (Mind Control Records, Paris).

Quand à la dernière soirée organisée : "Spirituals Vibrations" qui s'est déroulée le 24 Novembre 2007 où nous avons accueillis plus de 650 personnes, avec en Live : RUMBLE PACK (Morphonic Records - Suisse), en Dj's set: Sangohan (Avigmatic Rec), Xorlia (Transplosion), Yahel Chabs (TranceLoad), Franky (Wakatoom), Miss Jump (Ohm Sweet Ohm), Frida (Diprogress), Xena-Kiss (SuperNova), Franck de Villeneuve (Diprogress), Janoz (Famille Electro); pour la déco : Wakatoom, Soda Concept et nous même; et pour les visuels nous sommes fières d'avoir parmis nous en membre d'honneur "In Vino Veritas" qui nous suivrons dans tous nos projets.

Longue vie à toi PSYVA, paix, amour, prospérité...

Présentation de Renaud sur sa page Myspace.com.

Née le 28 Août 1982.

Musicien depuis l'age de 13 ans ReNauD s'interesse aux instruments tels que le piano, la batterie, les percussions, la basse, et surtout la guitare. A ses 14 ans il créa un groupe de Rock Alternatif "Voluptas" avec des potes de classes. Ils donèrent plusieurs concerts en Indre et Loire. Puis des chemins différents on été pris par chacun des membres du groupe. RND s'interressa au milieu Electro en règle générale (Hard Tech, Jungle, Drum n'Bass, Trance, House,...)

A ses 15 ans il eu la chance d'acquérir ses premières platines vinyles. Il se pas siona par l'harmonie que pouvait créer le mélange de deux vinyls. Il y passa des heures jusqu'au jour où en 1998, il commença comme Dj résident House, House Progressive au Pym's à Tours (37).

Par la suite il partit à travers le monde (Maroc, Turquie, Tunisie, République Dominicaine, Sénégal, Crète...) pour travailler comme technicien son et lumière et s'enrichir musicalement puis en 2001 il s'arrêta à Ibiza pour y vivre jusqu'en septembre 2003. Il mixa au Kiss (Playa d'en Bossa, Ibiza) à El Noche (Port d'Ibiza), El Blues (Port d'Ibiza) El Tahiti Bar (Playa d'en Bossa)

Après être rentré en 2003/2004 il mixa au Bus Paladium à Paris, Au Savon à Bourges, se fit résident au bar La Vila Sera en plein centre de Tours.

En 2004 il s'intéressa à la Trance qui le suivait depuis toujours étant ami de longue date avec Zéphyr Dj incontesté de la seine Parisienne, et ayant de la famille qui sont des fervants adeptes des début de la trance au comencement du mouvement Gaïa Concept (Paris).

Il créa en 2005 avec Mély sa fiancée l'Association Psyva qui a pour but de promouvoir l'art Graphique, Visuel, et Musical et d'aider les jeunes artistes à se lancer.

Il a mixé récemment à l'Electrohm Festival en Juillet 2007.

Depuis 3 ans il commence à composer grâce à la Musique Assitée par Ordinateur dont il se passionne. Un projet de Live et d'ailleurs en train de se monter avec GROM aka LJM et NEUROTRANS.

Psyva va sur ses 3 ans avec pour l'instant 5 soirées à son actif. Renaud souhaite faire partager sa passion tel qu'il la voit.

Présentation des ateliers Transmission Hadra Records sur leur site internet

La mise en place et le développement des Ateliers Trancemission correspond à une demande croissante des amateurs de musique électroniques.

A travers ces ateliers, nous avons pour objectif d'initier ou de compléter les connaissances des jeunes et moins jeunes, intéressées par la culture de la musique électronique, et ceci à un prix très accessible.

Dans le cadre d'accompagnement d'artistes locaux, les ateliers Trancemission peuvent être un tremplin pour passer au niveau supérieur dans les diverses disciplines.

En effet, les autres activités d'HADRA leur permettent de poursuivre leurs créations artistiques soit en se produisant dans l'un de nos évènements (exposer les créations pour les décorateurs) soit en sortant des compositions dans les compilations HADRA.

Et pourquoi pas une professionnalisation au bout...

Au sein des ateliers trancemission, nous contribuons à renforcer le lien social :

· Avec un accès à la culture pour tous (spécifiquement au public jeune 12/25 ans) à la Culture Electro et aux pratiques artistiques qui y sont liées, ceci grâce à un tarif plus qu'abordable : 40 euros.

A terme, nous aimerions en collaboration avec la Ville de Grenoble mettre à disposition des jeunes du matériel de Deejaying pour s'exercer.

· Notre action est dirigée en faveur de tous ceux qui n'y ont pas accès : par exemple les habitants de milieux ruraux ou défavorisés, en partenariat avec les services jeunesse ou MJC de ces communes.

· Nous valorisons l'expression de chaque individu, lui permettant ainsi de faire ses choix artistiques et de devenir acteur de sa création.

· Le projet pédagogique implique les jeunes, et favorise ainsi les coopérations entre eux. Soit en travaillant sur un projet commun (en partenariat avec la structure qui accueille les ateliers), soit en mutualisant simplement le matériel et en travaillant par groupe, les stages permettent la transmission des valeurs de partage et de solidarité entre les jeunes.

Flyers

Flyer de la soirée du Samedi 19 Janvier organisée par Mystic Chrysalide au Mas Bonete

Recto du flyer :

Verso du flyer :

Recto du flyer :

Verso du flyer :

Dispositif Juridique

Article 53 de la Loi du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne (LSQ) dit «amendement Mariani»

Après l'article 23 de la loi no 95-73 du 21 janvier 1995 précitée, il est inséré un article 23-1 ainsi rédigé :

« Art. 23-1. - Les rassemblements exclusivement festifs à caractère musical, organisés par des personnes privées, dans des lieux qui ne sont pas au préalable aménagés à cette fin et répondant à certaines caractéristiques fixées par décret en Conseil d'Etat tenant à leur importance, à leur mode d'organisation ainsi qu'aux risques susceptibles d'être encourus par les participants, doivent faire l'objet par les organisateurs d'une déclaration auprès du préfet du département dans lequel le rassemblement doit se tenir. Sont toutefois exemptées les manifestations soumises, en vertu des lois ou règlements qui leur sont applicables, à une obligation de déclaration ou d'autorisation instituée dans un souci de protection de la tranquillité et de la santé publiques,

« La déclaration mentionne les mesures envisagées pour garantir la sécurité, la salubrité, l'hygiène et la tranquillité publiques. L'autorisation d'occuper le terrain ou le local où est prévu le rassemblement, donnée par le propriétaire ou le titulaire d'un droit réel d'usage, est jointe à la déclaration.

« Lorsque les moyens envisagés paraissent insuffisants pour garantir le bon déroulement du rassemblement, le préfet organise une concertation avec les responsables destinée notamment à adapter lesdites mesures et, le cas échéant, à rechercher un terrain ou un local plus approprié.

« Le préfet peut imposer aux organisateurs toute mesure nécessaire au bon déroulement du rassemblement, notamment la mise en place d'un service d'ordre ou d'un dispositif sanitaire.

« Le préfet peut interdire le rassemblement projeté si celui-ci est de nature à troubler gravement l'ordre public ou si, en dépit d'une mise en demeure préalable adressée à l'organisateur, les mesures prises par celui-ci pour assurer le bon déroulement du rassemblement sont insuffisantes.

« Si le rassemblement se tient sans déclaration préalable ou en dépit d'une interdiction prononcée par le préfet, les officiers de police judiciaire et, sous leur responsabilité, les agents de police judiciaire peuvent saisir le matériel utilisé, pour une durée maximale de six mois, en vue de sa confiscation par le tribunal.

« Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de 5e classe le fait d'organiser un rassemblement visé au premier alinéa sans déclaration préalable ou en violation d'une interdiction prononcée par le préfet. Le tribunal peut prononcer la confiscation du matériel saisi.

« Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent article. »

JORF n°106 du 7 mai 2002
Texte n°10

DECRET
Décret n° 2002-887 du 3 mai 2002 pris pour l'application de l'article 23-1 de la loi n°
95-73 du 21 janvier 1995 et relatif à certains rassemblements festifs à caractère
musical

NOR: INTD0200114D

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l'intérieur,

Vu le code pénal, notamment ses articles 121-2, 131-12 à 131-16, 131-40 à 131-42, 132- 11 et 132-15 ;

Vu la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 modifiée d'orientation et de programmation relative à la sécurité, notamment son article 23-1 issu de l'article 53 de la loi n° 2001-1 062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne ;

Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu,

Décrète :

Article 1

Sont soumis à la déclaration requise par la loi, auprès du préfet du département dans lequel ils doivent se dérouler, les rassemblements mentionnés à l'article 23-1 de la loi du 21 janvier 1995 susvisée, exclusivement festifs à caractère musical, organisés par des personnes privées dans des espaces qui ne sont pas au préalable aménagés à cette fin, lorsqu'ils répondent à l'ensemble des caractéristiques suivantes :

a) Ils donnent lieu à diffusion de musique amplifiée ;

b) L'effectif prévisible des participants et du personnel susceptible d'être atteint, compte tenu notamment de la surface du lieu du rassemblement, dépasse 250 personnes ;

c) L'annonce du rassemblement est prévue par voie de presse, affichage, diffusion de tracts ou par tout moyen de communication ou de télécommunication ;

d) Le rassemblement est susceptible de présenter des risques pour la sécurité des participants, en raison de l'absence d'aménagement ou de la configuration des lieux.

Article 2

Sous réserve des dispositions de l'article 7, la déclaration mentionnée à l'article 1er est faite, au plus tard un mois avant la date prévue pour le rassemblement, par l'organisateur, auprès du préfet du département dans lequel il doit se dérouler.

Elle mentionne le nom et l'adresse du ou des organisateurs, le jour, le lieu et la durée du rassemblement ainsi que le nombre susceptible d'être atteint de participants et de personnes qui concourent à sa réalisation. Elle indique que l'organisateur a informé de ce rassemblement le ou les maires intéressés.

La déclaration est accompagnée de l'autorisation d'occuper le lieu donnée par le propriétaire ou le titulaire du droit réel d'usage.

Article 3

La déclaration décrit les dispositions prévues pour garantir la sécurité et la santé des participants, la salubrité, l'hygiène et la tranquillité publiques et précise les modalités de leur mise en oeuvre, notamment au regard de la configuration des lieux. Elle comporte en particulier toutes précisions utiles sur le service d'ordre et le dispositif sanitaire mis en place par l'organisateur et sur les mesures qu'il a envisagées y compris, le cas échéant, pour se conformer à la réglementation relative à la sécurité dans les établissements recevant du public.

Elle comporte également l'indication des dispositions prévues afin de prévenir les risques, notamment d'accidents de la circulation, liés à la consommation d'alcool, de produits stupéfiants ou de médicaments psychoactifs. Elle précise les modalités de stockage, d'enlèvement des déchets divers et de remise en état du lieu utilisé pour le rassemblement.

Article 4

Lorsque le préfet constate que la déclaration satisfait à l'ensemble des prescriptions des articles 2 et 3, il en délivre récépissé.

Article 5

Lorsque le préfet estime que les mesures envisagées sont insuffisantes pour garantir le bon déroulement du rassemblement, compte tenu du nombre des participants attendus, de la configuration des lieux et des circonstances propres au rassemblement, il sursoit à la

délivrance du récépissé et organise, au plus tard huit jours avant la date prévue pour celui- ci, la concertation mentionnée au troisième alinéa de l'article 23-1 de la loi du 21 janvier 1995 susvisée au cours de laquelle il invite l'organisateur à prendre toute mesure nécessaire au bon déroulement du rassemblement.

En cas de carence de l'organisateur, le préfet fait usage des pouvoirs qu'il tient du cinquième alinéa de l'article 23-1 de la même loi.

Article 6

Le préfet informe le maire de la ou des communes intéressées du dépôt de la déclaration relative au rassemblement ainsi que des modalités d'organisation de ce dernier et des mesures qu'il a éventuellement imposées à l'organisateur.

Article 7

L'organisateur d'un rassemblement soumis à déclaration en vertu de l'article 1er qui a préalablement souscrit, dans des conditions fixées par arrêté du ministre de l'intérieur, pris après avis du ministre chargé de la culture, du ministre chargé de la gendarmerie nationale et du ministre chargé de la santé, un engagement de bonnes pratiques définissant ses obligations, notamment en matière d'actions de prévention et de réduction des risques, dispose d'un délai réduit à quinze jours pour effectuer la déclaration prévue à l'article 2.

Il est donné récépissé de cet engagement par le préfet du département où il a été souscrit.

Article 8

A Paris, les compétences dévolues au préfet par le présent décret sont exercées par le préfet de police.

La déclaration exigée de l'organisateur du rassemblement doit être faite auprès de cette autorité.

Article 9

I. - Les personnes physiques coupables de la contravention prévue au septième alinéa de l'article 23-1 de la loi du 21 janvier 1995 susvisée encourent également les peines complémentaires suivantes :

1° La suspension, pour une durée de trois ans au plus, du permis de conduire, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l'activité professionnelle ;

2° La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit ;

3° Le travail d'intérêt général pour une durée de vingt à cent vingt heures.

II. - Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article 121-2 du code pénal, de l'infraction définie au septième alinéa de l'article 23-1 de la loi du 21 janvier 1995 susvisée.

Les peines encourues par les personnes morales sont :

1° L'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-41 du code pénal ;

2° La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le produit.

III. - La récidive de la contravention prévue au septième alinéa de l'article 23-1 de la loi du 21 janvier 1995 susvisée est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15 du code pénal.

Article 10

La garde des sceaux, ministre de la justice, le ministre de l'intérieur et le ministre de la défense sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 3 mai 2002. Lionel Jospin

Par le Premier ministre :

Le ministre de l'intérieur,

Daniel Vaillant

La garde des sceaux, ministre de la justice, Marylise Lebranchu

Le ministre de la défense,

Alain Richard

Décret n° 2006-334 du 21 mars 2006 modifiant le décret n° 2002-887 du 3 mai 2002 pris pour l'application de l'article 23-1 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 et relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical

NOR : INTD0600056D

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire,

Vu la loi no 95-73 du 21 janvier 1995 modifiée d'orientation et de programmation relative à la sécurité, notamment son article 23-1 ;

Vu le décret no 2002-887 du 3 mai 2002 pris pour l'application de l'article 23-1 de la loi no 95-73 du 21 janvier 1995 et relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical ;

Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu, Décrète :

Article 1

Le troisième alinéa de l'article 1er du décret du 3 mai 2002 susvisé est remplacé par les dispositions suivantes :

« b) L'effectif prévisible des personnes présentes sur le lieu du rassemblement dépasse 500 ; ». Article 2

Au deuxième alinéa de l'article 2 du même décret, les mots : « le nombre susceptible d'être atteint » sont remplacés par les mots : « l'effectif prévisible ».

Article 3

Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, la ministre de la défense et le garde des sceaux, ministre de la justice, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 21 mars 2006.

Dominique de Villepin

Par le Premier ministre :

Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur

et de l'aménagement du territoire,

Nicolas Sarkozy

La ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie

Le garde des sceaux, ministre de la justice, Pascal Clément

CIRCULAIRE INTERMINISTERIEL DU 29 DÉCEMBRE 1998

LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR LE MINISTRE DE LA DÉFENSE LE MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

à

MESDAMES ET MESSIEURS LES PRÉFETS

MONSIEUR LE PRÉFET DE POLICE

Objet : Instruction sur les manifestations rave et techno

Les manifestations rave et techno, considérées comme un simple phénomène de mode tendent à devenir, comme le montre l'actualité, un véritable phénomène de société. Autre élément de cette évolution, de clandestines qu'elles étaient jusqu'alors, ces manifestations, de par la volonté même de leurs organisateurs, se veulent désormais organisées et reconnues, à l'issue d'une autorisation qui en attestera toutes les garanties de sécurité nécessaires.

Il importe donc, face à ces changements, de préciser les règles de conduite à tenir, l'objectif devant être de voir se substituer aux réunions clandestines trop souvent source de graves incidents, des manifestations encadrées, avec l'assurance qu'elles ne constitueront pas d'atteintes à la tranquillité des populations et à l'ordre public, ni à la sécurité des participants.

Ces considérations supposent, de votre part, une attitude dépourvue d'a priori qui n'exclut pas de devoir agir avec toute la rigueur et la vigilance nécessaires à l'égard de l'octroi de ces autorisations et du déroulement de ces concerts. Il convient en effet de ne pas perdre de vue qu'il incombe aux maires, comme aux préfets, d'assurer l'ordre, la tranquillité et la sécurité publics.

Vous voudrez bien désormais observer les directives suivantes :

I. - Pour les manifestations faisant l'objet d'une demande d'autorisation

Comme indiqué en préambule, les organisateurs des concerts rave et techno, outre qu'ils font preuve d'un professionnalisme accru, sont fermement résolus à assumer leurs responsabilités et se montrent demandeurs envers l'État, des règles applicables en la matière.

Il convient donc de répondre à cette volonté de responsabilisation et de faire en sorte, d'abord, qu'ils soient parfaitement informés de toutes les obligations auxquelles ils doivent se soumettre et des sanctions qu'ils encourent en cas de manquements ou d'infraction. De leur côté, il leur revient de vous indiquer les mesures qu'ils entendent prendre, notamment pour éviter la circulation de produits stupéfiants.

Pour ce faire, il importe de développer auprès d'eux une démarche d'information, de sensibilisation et de dialogue qu'il pourra être opportun de poursuivre, le cas échéant, durant la procédure d'instruction de la demande d'autorisation.

J'appelle tout particulièrement votre attention sur ce point et sur le soin qui devra être apporté dans l'accomplissement de ces actions de concertation.

Quant à la procédure proprement dite d'instruction, elle doit se rapprocher en tous points de celle qui est observée à l'occasion de manifestations identiques (concerts rocks par exemple). Toute manifestation envisagée devra faire l'objet d'une demande d'autorisation, accompagnée de toutes informations utiles (date, lieu, moyens...). L'autorisation sera par ailleurs subordonnée au strict respect des conditions réglementaires habituellement exigées, tant au plan de la santé que de la sécurité publique.

A cet égard et parmi l'ensemble des textes applicables à tout concert autorisé, rappelés en annexe, il convient de citer notamment :

- les dispositions de l'ordonnance du 13 octobre 1945 relative à la police des spectacles ;

- pour les manifestations qui ne sont pas organisées à titre bénévole, les dispositions de l'article 23 de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité, et celles du décret n°97- 646 du 31 mai 1997 fixant les conditions d'application de cet article, relatif à la mise en place de services d'ordre par les organisateurs de manifestations sportives, récréatives ou culturelles à but lucratif lorsque la manifestation rassemble plus de 1.500 personnes.

C'est à la lumière de ces informations, et à l'issue d'un examen qui doit se faire au cas par cas, que sera prise votre décision d'autoriser ou non la manifestation prévue. Le non-respect des règles de sécurité ou un avis défavorable de la Commission de sécurité doit motiver un refus d'autorisation. Celui-ci se justifiera également lorsqu'un projet présente un risque sérieux de trouble à l'ordre public.

Il convient à cet égard de rappeler que toute décision de refus doit être motivée.

La réglementation existante conserve donc toute sa justification, l'impératif de protection des jeunes d'abord,

mais aussi des populations, ne devant pas être perdu de vue. Il s'agit, en résumé, d'apprécier les risques éventuels de la manifestation proposée en fonction des éléments contenus dans la demande.

Votre attention doit tout aussi nécessairement se porter sur les besoins de mise en place de dispositifs destinés à prévenir les atteintes éventuelles à la santé des participants : il conviendra de favoriser l'implantation, à proximité des endroits où se déroulent ces concerts, des organismes ou associations reconnues, susceptibles de diffuser des messages de prévention ou de prodiguer des conseils de santé. Dans un souci de santé publique, il en sera de même pour les antennes médicales aptes à prendre en charges les urgences.

Il convient à cet égard de ne pas négliger l'hypothèse, toujours possible de dérives, malgré les précautions sérieuses prises par les organisateurs. C'est pourquoi la plus grande vigilance doit être apportée, notamment aux abords des lieux où se déroulent ces manifestations afin d'intervenir à l'occasion de tout délit de trafic ou de revente de drogue, notamment de cachets d'ecstasy. De telles constatations devraient donner lieu à interpellation par les services de police, de gendarmerie ou de douanes, conformément à la loi.

Enfin, comme dans tout concert semblable, à forte densité de participants, les services précités procéderont également, en tant que de besoin, aux constatations de toutes infractions qui se produiraient au cours de la manifestation.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius