WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

( Télécharger le fichier original )
par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.2. Organiser une soirée : une activité de loisir entre amis

Anthony, et les autres organisateurs rencontrés aussi, le racontent de la même manière, l'organisation de soirée techno est une "occasion de faire la fête avec les copains". La différence avec des soirées privées organisées notamment pour célébrer un anniversaire, c'est qu'elles ne sont pas prévues pour accueillir du public. Dans des événements pouvant prendre de l'ampleur, la loi a posé des limites, car avec les amis des amis, une fête peut devenir ingérable et porteuse de risques pour les personnes, le matériel et les lieux. Les organisateurs en parlent constamment, il s'agit d'un invariant majeur, la fête est un lieu de sociabilité amicale. N'est-ce pas une caractéristique des musiques populaires ? Norbert Elias et Eric During, dans un chapitre intitulé "La quête du plaisir", propose une classification des activités de temps libre. Il nomme la "sociabilité non formelle", le temps libre employé par les individus dans des activités qui "ne sont pas liées au travail, comme aller au pub, au club, au restaurant, à une réception, bavarder avec ses voisins, rester en compagnie d'individus sans rien faire, comme une fin en soi"59. Toutes ces références aux amis, aux potes, aux copains sont de cet ordre. Ce temps libre n'est certes pas employé à ne "rien faire, comme une fin en soi", mais est mis à contribution pour préparer et faire la fête. Il ne faut pas oublier qu'on ne devient pas organisateur de soirée du jour au lendemain, que chacun, avant de s'investir personnellement dans la construction de fête, était lui-même un participant (Elias N. et Dunning E., 1986).

Henri a été "embrigadé par une bande de potes" ; Stéphane a été "branché pour aller faire des soirées" par un "mec" à l'armée ; Anthony a "découvert ce que c'était les soirées en Espagne, les soirées techno, en Espagne, avec des djs français comme J. -R., Fred Tassy, Cybersonic, Spdy 'T et tout ça" ; "dès qu'on voulait sortir, on était obligé d'aller à Toulouse, Montpellier", raconte Julien. La découverte du mouvement techno et des soirées a été un moment convivial pour les organisateurs qui ont tenté de conserver cette sociabilité en organisant à leur tour ou même ont édifié l'organisation de soirée sur ce principe : "au niveau des soirées comme on t'a dit, nous, on aime bien les faire avec nos amis. C'est notre motivation de se regrouper [...] parce qu'il y a un noyau qui est à Perpignan" (Renaud et Amélie décrivant l'équipe de Psyva).

58 Rivière C., op.cit. pp.127-136.

59 Elias N. et Dunning E., Sport et Civilisation : La Violence maîtrisée, 1998, Fayard p. 84. Cet ouvrage est tout d'abord paru en 1986 sous le titre Quest for Excitement, Sport and Leisure in the Civilizing Process, par Basil Blackwell Ltd. Ce chapitre est la version revue de l'article "The Quest for Excitement in Unexciting Societies", écrit en 1967.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle