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Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

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par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

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IV.1. Tentative de définition de l' "underground"

Le terme "underground", littéralement "souterrain" s'oppose au "mainstream" ("le courant principal"). Ces deux pôles sont fréquemment utilisés pour qualifier la musique. Seulement underground est le plus souvent utilisé pour décrire des styles musicaux indépendants des circuits normatifs de la création artistique. Le Colloque LAREQUOI du 17 juin 2005 intitulé "Musiques underground : stratégies d'acteurs et politiques publiques" était organisé en ce sens : définir les rapports entre les acteurs citoyens et les acteurs politiques dans les musiques underground à partir une étude comparative des genres musicaux : le jazz, le metal, la techno, le hip-hop notamment. Dans la typologie de Gérôme Guibert sur les musiques populaires, on retrouve entre les économies marchande et publique, un champ de l'économie non monétaire et donc indépendant, "économiquement underground". Dans cette logique, "underground" peut caractériser une logique de militantisme qui se manifesterait ensuite dans des structures productrices "privée non lucrative" ou associative. Ce caractère peut impliquer une démarche artistique et/ou organisationnelle subversive, c'est-à-dire faire délibéremment à contre courant des canons académiques et des normes. Gérôme Guibert définit un "tiers-secteur" musical entre les processus d'industrialisation et d'institutionnalisation qui résisterait bon gré mal gré à ces processus. "Le phénomène [l'apparition du tiers-secteur subventionné] a notamment été dénoncé par une partie des tenants de la culture techno, des free-parties et des teknivals qui revendiquaient, en suivant le philosophe Hakim Bey, l'élaboration possible de TAZ (Zones Autonomes Temporaires). La volonté de disposer d'espaces en dehors de règles qui régissent l'économie et le droit légal de la musique, considérées comme trop contraignantes à l'impulsion créative et sociabilisatrice" 62(Guibert G., 2005).

Mais que dire des "Nuits underground" organisées par le Conseil Général des Pyrénées Orientales au Palais des rois de Majorque durant le mois d'août à Perpignan ? Je prend volontairement cet exemple pour illustrer le propos de Gérôme Guibert expliquant la volonté du politique d'intégrer l'underground et la techno dans le champ de son intervention et finalement de récupérer le caractère esthétique de ces créations. Cette expression est de plus de plus à la mode, ce qui est paradoxal. Au- delà, le concept d' "hétérodoxies" sert à décrire les particulatités "autres" que l'on peut observer que celles-ci s'opposent ou non à l' "orthodoxie". Son utilisation porterait sûrement moins à confusion.

62 Guibert G., op.cit.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry