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L'impact du partenariat Chine-Afrique sur la réalisation des droits économiques et sociaux au Tchad

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par Aime MBAINDIGUIM GUEMDJE
Université Catholique d'Afrique Centrale, institut catholique de Yaounde - Master 2 2008
  

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SECTION II : LES PESANTEURS INTERNES DU PARTENARIAT SINO-TCHADIEN : LA DEFICIENCE DES POLITIQUES PUBLIQUES DU TCHAD EN MATIERE SANITAIRE

La politique nationale de santé du Tchad mise en oeuvre pour la réalisation du droit à la santé, dans le cadre du partenariat sino-tchadien, est confrontée à d'énormes problèmes, malgré la contribution financière, infrastructurelle et humaine indéniable de la République populaire de Chine. Il s'agit de la défaillance constatée au niveau de la gestion des ressources humaines (Paragraphe I), et des difficultés d'accès aux soins de santé (Paragraphe II).

Paragraphe I : La défaillance de la gestion des ressources humaines en santé en dépit d'énormes ressources financières engrangées dans le cadre du partenariat Chine-Tchad

La défaillance de la gestion des ressources humaines en santé comme pesanteurs internes du partenariat Chine-Tchad se situe à un double niveau. Il s'agit manifestement de l'insuffisance des ressources humaines comme handicap majeur à la réalisation du droit à la santé au Tchad (A), et de la répartition déficiente du personnel de santé sur le territoire national (B).

A- Insuffisance des ressources humaines : handicap à la réalisation du droit à la santé au Tchad

Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)81(*) de l'année 2007, il y aurait actuellement 57 pays en situation de pénurie aiguë de main d'oeuvre, dont 36 en Afrique subsaharienne, correspondant à un déficit de 2,4 millions de médecins, infirmiers et sages-femmes. De façon globale, l'Afrique est de loin le continent le plus touché. Alors qu'elle supporte 24% du poids de la maladie au niveau mondial, elle ne compte que 3% des ressources humaines en santé. Cette situation générale de l'Afrique nous donne déjà d'appréhender, à quel point l'effectivité de la réalisation du droit à la santé reste un défi pour les pays africains, notamment pour l'Etat tchadien. Cela est dû, à n'en point douter, à la défaillance du système de santé et, plus particulièrement, à l'insuffisance en ressources humaines. Pour le cas qui nous préoccupe, il faut retenir que le système de santé du Tchad comprend 696 formations sanitaires publiques fonctionnelles dont un Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN) ; 56 hôpitaux de District et 639 centres de santé. Les ressources humaines du secteur de la santé comprennent 4699 agents de santé toutes catégories confondues, dont 333 docteurs en médecine, 25 infirmiers du Génie sanitaire et 22 techniciens de Génie sanitaire82(*). Cette insuffisance des ressources humaines, vue ici comme un handicap majeur à la réalisation du droit à la santé au Tchad, traduit de façon visible la défaillance de la gestion des ressources humaines en santé malgré d'énormes ressources financières générées et engrangées dans le cadre du partenariat Chine-Tchad.

Cette défaillance de la gestion du personnel en santé apparaît comme la conséquence logique de la gestion chaotique des ressources financières produites par le partenariat sino-tchadien. C'est une situation qui remet en cause la question de la transparence dans la gestion des biens publics en général, et du fonds alloué par le partenaire chinois ainsi que du fonds pétrolier en particulier pour la réalisation des projets socio-économiques, telle la santé qui, en principe, doit être considéré comme la priorité des priorités de l'Etat tchadien. Dans quelle mesure peut-on parler du respect de la dignité humaine lorsque le contenu minimal du droit à la santé tel que la disponibilité du personnel en santé vient à faire défaut en dépit de l'aide importante apportée par la République populaire de Chine ? En d'autres termes, le respect de la dignité humaine, comme « clé de voûte de tout l'édifice des droits humains »83(*), notamment des droits économiques et sociaux, ou mieux du droit à la santé, est-il suffisamment considéré comme une « valeur éthique primordiale »84(*) dans le partenariat sino-tchadien ? Au-delà de toutes les interrogations qu'on pourrait multiplier à volonté, il faut souligner qu'au problème de l'insuffisance du personnel en santé, s'ajoute celui de la répartition déficiente sur le territoire national.

* 81 Cf. « Gestion des ressources humaines », in http://www.afd.fr/jahia/Jahia/lang/fr/jahia/home/NosProjets/PortailSante/pid/1095 (consulté le 15.03.2008).

* 82 M. MBENGUE FAYE et ABDELKERIM NEDJIM, « Deuxième projet population et lutte contre le sida (PPLS2). Plan de Gestion des déchets biomédicaux. Rapport de juillet 2007 », in http://www.wds.worldbank.org/external/defaut/WDSContentServer/WDSP/IB/2007/08/23/00001182320070823170553/Original/E16900Plan0Geslux0Tchad01700juillet.doc (consulté le 13.03.2008).

* 83 A. BENGALY, « Ethique et gestion des politiques et des institutions de santé : tentative de réflexion sur le cas du Mali », in Droit et santé en Afrique, op. cit., p. 98.

* 84 Idem.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault