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L'aide publique au développement et la lutte contre la pauvreté: cas de la Cote d'Ivoire

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par Mahomed KOEBA
Cocody Abidjan - DESS  2011
  

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I-4 Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté

Longtemps le débat sur l'efficacité de l'aide s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. De plus en plus la relation entre l'aide et la réduction de la pauvreté revêt une grande importance.

Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté, certains auteurs ont évoqué son impact sur la croissance économique Selon eux, si l'aide contribue à la croissance et que la croissance contribue à la réduction de la pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la pauvreté. Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement par la croissance. Cette approche est remise en cause par les résultats d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de l'aide sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect qui passe par d'autres canaux que celui de la croissance. Ainsi par exemple, Burnside et Dollar (1998) analysent l'effet de l'aide sur la baisse de la mortalité infantile, un indicateur de bien être des populations très fortement corrélé aux niveaux de pauvreté et dont les données sont disponibles pour de nombreux pays. Leur étude économétrique suggère que dans un bon environnement de politiques économiques, l'aide permet de réduire la mortalité infantile7. Gomanee et al. (2003) mettent en évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de développement humain et sur la réduction de la mortalité infantile, effet qui passe par le financement de dépenses publiques favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que des résultats sensiblement différents ont été mis en évidence par Mosley et al. (1987) et Boone

7 Toutefois, l'analyse de Hudson et Mosley (2001) suggère au contraire que la contribution marginale de l'aide a la réduction de la mortalité infantile est plus importante dans un mauvais environnement de politiques économiques.

(1996), dont les analyses économétriques suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la mortalité infantile. Enfin, Kosack (2003) souligne que l'aide n'a d'effet sur l'indicateur de développement humain que dans les régimes démocratiques.

En définitive, l'on retient de ce qui précède que les auteurs s'accordent dans une moindre mesure l'impact positif de l'aide sur la réduction de la pauvreté, même si cela n'est pas direct et exige qu'il y ait une bonne gouvernance.

I-4-1 Aide et la géographie dans la lutte contre la pauvreté

Collier et Dollar (2001, 2002) développent un modèle d'allocation d'aide dont l'objectif est de maximiser la réduction de la pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux idées : (i) l'aide a un effet positif sur la croissance dans les pays ayant mis en place de bonnes politiques économiques (Burnside et Dollar, 1997, 2000) ; et (ii) la croissance entraîne une réduction de la pauvreté (Ravallion et Chen, 1997 ; Dollar et Kraay, 2000). Le coeur de leur analyse réside alors dans l'idée suivante : « pour maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait etre allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques » (Collier et Dollar, 2002 : 1482).

L'allocation géographique de l'aide qui permet de maximiser la réduction de la pauvreté est identifiée par les auteurs en égalisant, pour tous les pays receveurs, le nombre de personnes sortant de la pauvreté grace à un dollar supplémentaire d'aide. Pour procéder à cet exercice de maximisation de la réduction de la pauvreté par l'allocation d'aide, Collier et Dollar ont mesuré d'une part l'effet marginal de l'aide sur la croissance et d'autre part l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté.

1-4-2 Mesure de l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté

Pour calculer l'allocation de l'aide qui maximise la réduction de la pauvreté, des mesures du niveau de pauvreté et de l'élasticité de la pauvreté par rapport à la EMITEMMIdEIreMEE sont nécessaires. Collier et Dollar mesurent la pauvreté par la proportion de la population vivant avec moins de 2$ par jour. Ils font d'autre part l'hypothèse d'une élasticité constante de la pauvreté par rapport à la croissance, identique pour tous les pays et égale à 2 (la valeur médiane de l'élasticité obtenue par Ravallion et Chen (1997) pour les pays de leur échantillon)8. L'hypothèse

8 Collier et Dollar testent la sensibilité de leurs résultats par rapport à la mesure de la pauvreté et à la valeur de l'élasticité
qu'ils retiennent, en utilisant d'autres mesures de la pauvreté et des élasticités propres à chaque pays. Toutefois, ils
obtiennent des allocations optim ales très corrélées quelles que soient les mesures retenues. Beynon (2003) remarque toutefois

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d'élasticité constante et égale à 2 pour tous les pays est toutefois simplificatrice et tend à favoriser les pays très inégalitaires (Beynon, 2003) - dont les taux de pauvreté sont plus élevés pour un niveau de revenu par habitant donné. En effet, certains auteurs ont mis en évidence que la valeur absolue de cette élasticité dépend positivement du revenu par habitant et négativement de l'inégalité initiale des revenus (Bourguignon, 2000 ; Heltberg, 2001). Or, si l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance est plus faible dans les pays très inégalitaires, ceux-ci devraient recevoir relativement moins d'aide, puisqu'alors l'aide est moins efficace en matière de réduction de la pauvreté. En outre, l'analyse de Collier et Dollar fait l'hypothèse que l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance ne dépend pas de l'aide elle-même et que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté. C»est-à-dire que l'aide est neutre en termes de distribution des revenus. Or il peut sembler paradoxal de chercher à réduire la pauvreté en allouant l'aide sur la base d'une méthode retenant l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet propre sur la distribution des revenus et sur la pauvreté, autre que celui qui passe par la croissance des revenus. Ce point est souligné par Guillaumont (1999, 2000).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry