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La terminologie du sujet en français

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par Lysette Nanda
Université Yaoundé I - Maitrise de langue française 2006
  

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CHAPITRE II : LES TERMINOLOGIES

SEMANTIQUES DU SUJET

DU SUJET

La fonction sujet suscite un intérêt sans cesse renouvelé. Son importance dans la phrase se manifeste par la diversité d'appellations de ses constituants. A travers la rétrospective des définitions de cette fonction, le premier chapitre nous a donné l'opportunité d'une part, de mettre en lumière la relation étroite qui existe entre l'évolution des définitions de la notion de sujet et la terminologie et d'autre part, d'amorcer un répertoire des terminologies sémantiques et syntaxiques mises en évidence. L'analyse des appellations sémantiques que nous nous proposons de faire au second chapitre a pour but de nous fixer sur les rapports qui existent entre chaque appellation et son contenu ainsi que les motivations des auteurs de ces appellations. Pour Baylon et Fabre (1978 : 10) la sémantique est la discipline scientifique qui étudie le plan du contenu linguistique, en synchronie d'abord en diachronie ensuite. Etant la science des significations linguistiques, elle étudie l'identité des signifiés de même que leur valeur.

Nous examinerons tour à tour les différentes appellations que les auteurs de grammaire attribuent au constituant sujet et nous dégagerons, le cas échéant, leurs limites.

1 - ANALYSE DES TERMINOLOGIES LOGICO-SEMANTIQUES

DU CONSTITUANT SUJET

Les désignations liées au sens et à la logique que nous avons recensées sont : sujet, thème, sujet réel et sujet apparent.

1.1. Sujet

Le terme sujet est employé depuis l'Antiquité pour désigner ce dont on parle. C'est-à-dire le motif du discours, la matière sur laquelle porte l'énoncé. Ce regard est fortement défendu par Wagner et Pinchon (1962, 225). Selon ces derniers, il est question, dans un énoncé de ce à quoi renvoie le signe linguistique (sujet) dans la réalité extra-linguistique telle qu'elle est découpée par l'expérience d'un groupe humain. En clair, dans les énoncés suivants :

21a. Les anglo-saxons utilisent le terme « bancability » (CT : 7951, n°34, p7) ;

21b. Cette situation crée une minoration des cotisations (CT : 7951, n°31, p7) ;

21c. Cette position est constante depuis les enquêtes préliminaires (CT7735, n°49, p9).

anglo-saxons est l'objet du jugement dans [21a]. Il ne s'agit pas du signe graphique qui se trouve dans la phrase, mais du référent de ce signe. Wagner et Pinchon assimilent de ce fait le sujet au thème.

 

1.2. Thème

Le terme thème représente pour Wagner et Pinchon (1967 : 60 et 62) ce dont on parle dans un énoncé. La priorité est offerte à l'information que communique l'énoncé. L'essentiel pour le locuteur et l'allocutaire n'est pas d'analyser le lien syntaxique entre le verbe et son sujet. Mais de décoder le message. Dans les exemples ci-après :

22a. Mais, la tâche est immense (CT : 7951, n°149, p18) ;

22b. Son frère présente encore des signes de vie (CT : 7953, n°77, p 12).

on parle sans distinction de tâche et frère. Chacune de ces entités représente ce qui est communément nommé thème de l'énoncé ; Wilmet (1998 :460) parle de foyer ou topic. Il s'agit du sujet qui anime le discours. La perception linguistique de la notion de sujet est bien distincte de sa perception grammaticale. Mais nous relevons qu'il existe une coïncidence quasi constante entre le thème du discours et le sujet du verbe dans ces énoncés. Ceci brouille davantage la compréhension de ces deux notions. Pour Ducrot e alii (1995 :451) [...] le thème, à la différence du sujet, n'est pas un segment d'énoncé, mais un objet extérieur, auquel l'énoncé fait allusion. Le segment d'énoncé auquel fait allusion les auteurs est le SN sujet, c'est-à-dire le sujet grammatical. Ceci se vérifie dans cet exemple :

23. La retraite, tous les travailleurs y pensent (7951, n°1, p 9).

Il est facile de savoir ce sur quoi porte le discours. On parle de la retraite. La mise en exergue par l'emphase fait de ce terme le thème. Il est repris à l'intérieur de la phrase par le pronom anaphorique y. En effet, la structure canonique de cette phrase est la suivante :

23'- Tous les travailleurs pensent à la retraite.

Le SN la retraite représente un complément prépositionnel. Il n'est donc pas le sujet grammatical du verbe. De retraite est dit quelque chose. Il constitue donc le thème pendant que le SN tous les travailleurs est sujet du verbe pensent.

Deux dénominations (sujet logique et sujet psychologique) se superposent à thème.

 1.2.1. Sujet Logique

La perception logique du sujet date de l'Antiquité. Cette vue a influencé plusieurs générations des grammairiens. A la veille de l'approche classique de ladite notion, Port-Royal prend position. En effet, pour Arnauld et Lancelot (1969 : 17) le sujet dans la phrase se place avant le verbe, parce qu'

il y a un ordre des mots (celui qui place le nom avant l'adjectif et le sujet avant

le verbe) qui est naturel et universel, parce que, pour comprendre l'attribution

d'une propriété à un objet, il faut d'abord se représenter l'objet : ensuite

seulement, il est possible d'affirmer quelque chose de lui.

Ces auteurs confirment la position préverbale du sujet ; position déjà évoquée par les Anciens. En effet, le nom dont parlent les auteurs représente la substance tandis que le verbe exprime l'action. Il n'est donc pas concevable que l'action existe avant la matière ou le corps qui est supposé provoquer cette action. Beauzé, expliquent Ducrot et alii (1995 : 450) renforce cette position d'Arnauld et Lancelot lorsqu'il dit que l'art d'analyser la pensée est le premier fondement de l'art de penser ou en d'autres termes, qu'une saine logique est le fondement de l'art de la grammaire.

Par ailleurs, Le Goffic (1993 : 134) et Ducrot et alii. (op.cit : 450) s'associent à Wilmet (1998 : 461) pour reconnaître que la dénomination sujet logique est adoptée pour décrire l'être ou l'objet dont quelque chose est affirmé ou nié hors focalisation. Aussi, dans [24] :

24a. Les salles informatiques sont équipées (CT : 7953, n°50, p.12) ;

24b. Essola ouvre la portière d'un véhicule (CT : 7982, n°5, p. 9) ;

24c. Les eaux du Wouri scintillent comme une grosse feuille d'agent (CT : 7957, n°65,

p.11).

Les constituants salles informatiques, Essola et eaux du Wouri sont appelés sujet logique. Les Le Bidois (1938 :3) expliquent l'origine de l'épithète logique. Il provient en effet de l'ordre sujet + verbe + attribut que le français attribue à la phrase. Cet ordre est inspiré par l'analyse déductive. Le locuteur exprime d'abord le sujet, ensuite le verbe et enfin l'attribut ou l'objet. Ordre logique aussi parce que, selon ces auteurs, on ne peut concevoir une action que s'il y a un agent pour l'exécuter. Dans cette perspective, l'agent et le sujet logique peuvent donc représenter une seule et même réalité comme dans [24]. La propriété logique ne semble pas être coupée du point de vue discursif.

1.2.2. Sujet psychologique

L'expression sujet psychologique est expliquée par Baylon et Fabre (1979 :153) comme l'être qui marque la différence entre ce dont parle le locuteur et l'information qu'il en donne. Il est un sujet intuitif. Dans les phrases [25] par exemple :

25a. Les trois hommes étaient des redoutables bandits ( CT :7735, n°90, p105) ;

25b. Les pauvres bêtes étaient des vedettes inattendues de cette fête ( CT :7735, n°26,

p9) ;

25c. Les photographes ambulants ont envahi les lieux (CT : 7957, n°81, p.11).

la partie en gras représente le sujet du discours, c'est-à-dire le sujet psychologique. Comme le thème, le référent du sujet psychologique n'assume pas forcément la fonction de sujet en syntaxe. D'ailleurs, Wilmet (1998 : 461) prend position en affirmant n'employer le mot thème que dans l'acception très accueillante de sujet logique [...]. Et Ducrot et alii (1995 :452) de renchérir le thème d'un énoncé, c'est ce dont parle le locuteur, ou, comme disaient les linguistes du début du siècle, le sujet psychologique.

Dans son acception logique, les désignations de thème, sujet logique, sujet psychologique sont des équivalents. Entre ces terme et expressions existent une relation d'égalité. Cela devient difficile de considérer le terme thème comme appellation et les autres comme des valeurs. Les appellations se multiplient donc parce que les auteurs pensent chacun rapprocher le mieux possible le contenant du contenu et non pas parce que la dénomination apporte, chaque fois à la notion, une précision particulière.

1.3. Sujet réel/sujet apparent

Aux notions sujet réel et sujet apparent, la grammaire traditionnelle ne donne aucune définition claire. Cependant, les constituants qui représentent ces sujets dans l'énoncé renvoient, en syntaxe, à deux fonctions bien distinctes.

Le sujet réel est une terminologie qui répond à la préoccupation des auteurs pour donner un sens au questionnement qui sert à l'identification du sujet. Arrivé et alii (1987) et même Grevisse (1993 :306) veulent une cohérence entre la question (qui est ce qui... ?) et la réponse qui en découle. La grammaire notionnelle ne dit pas le rapport qu'il y a entre le terme sujet et l'épithète réel. On ne sait pas si le sujet réel vient en opposition à un sujet faux. Sinon quel rapport spécifique existe-t-il entre les deux termes (sujet et réel) ? Ces questions sont aussi valables pour le sujet apparent.

En effet, sachant que l'adjectif apparent est synonyme de vraisemblable, est-il possible de le remplacer par ce synonyme ? Comme le sujet réel, les auteurs de cette dénomination ne la définissent pas. Tout ce qu'ils donnent comme critère d'identification est que le sujet apparent accompagne les verbes impersonnels.

Ainsi, sujet réel et sujet apparent se notent dans les énoncés ci-après :

26a. Il en résulte différentes missions (CT : 7955, n°41, p12) ;

26b. Il faut préparer le travail du lendemain (CT : 7953, n°106, p 13) ;

26c. Il pleuvait des bombes [...] (CT : 1957, n°29, p8).

L'analyse grammaticale des énoncés [26] fait de Il le sujet apparent parce qu'il est placé à gauche du verbe à qui il impose ses marques du genre et du nombre. C'est peut-être pour cela qu'on lui donne ce nom puisqu'en fait, dans la perspective logique ou sémantique, on ne parle pas de il et il ne fait aucune action. Quant au sujet réel (en italique dans l'énoncé), il est celui qui répond à la série de questions (de quoi parle-t-on ? qu'est ce qui.. ?). Ainsi, on reconnaîtrait en [26a-b] qu'on parle de différentes missions et du travail du lendemain, pendant qu'en [26c], l'action de pleuvoir serait faite par bombes.

A cause des difficultés que nous avons soulignées plus haut, l'approche traditionnelle de la notion crée des divergences. Chevalier (1989 :23) trouve même bizarre l'appellation de sujet réel. Il se rapproche de ce fait de Tamine (1998 : 123) pour plusieurs raisons. D'abord, l'aspect morphologique de la définition du sujet est faussé. En fait, avec quel sujet le verbe s'accorde-t-il dans ce cas ? Il est pourtant établi que le verbe ne s'accorde qu'avec son sujet. Le pronom impersonnel il apparaît de ce fait comme l'unique sujet du verbe dans [26c]. Ensuite, ces sujets dits réels ne se plient pas à la transformation passive comme nous le voyons dans [26'c] : des bombes étaient plu. Cette phrase est agrammaticale tandis que l'énoncé des bombes pleuvaient, phrase grammaticalement correcte, ne représente pas la forme passive de l'énoncé [26c], mais une phrase entièrement à part.

Aussi, les notions de sujet réel et sujet apparent prennent-elles des physionomies différentes suivant les auteurs de grammaires. Tamine (op. cit: 124) pense que [...] ce prétendu sujet réel est plus proche des compléments du verbe et peut être appelé séquence de l'unipersonnel.

Pour Galichet (1971 : 118), la notion de sujet réel ne saurait être définie de manière aussi simple. Ce sujet réel peut alors, selon la structure de la phrase, être :

un complément du verbe impersonnel

43a. Il court sur la fontaine une rumeur de paresse et de rêve.

un complément d'objet direct

43b. Il fut décidé qu'on tiendrait séance tenante sans désemparer.

une apposition à il

43c. Il est certain que vous avez raison.

un complément d'existence ou complément existentiel

43d. Il est des hommes bavards.

Ainsi, le malaise que suscitent les désignations de sujet réel et sujet apparent est perceptible. La notion d'action que certains auteurs mettent au centre de la définition du sujet rend son contenu complexe et son contenant inadapté. L'embarras que nous avons observé au niveau des définitions sémantiques du sujet se répercute sur sa terminologie. En fait, on se demande pourquoi chaque auteur, bien que connaissant l'existence d'un phénomène et d'une appellation, choisit de donner une nouvelle appellation alors qu'il n'y a parfois aucun fait nouveau dans sa perception.

Le sens, source génératrice des désignations du sujet, occasionne également diverses valeurs sur lesquelles nous nous attarderons. Pour exploiter ces valeurs sémantiques, nous nous servirons de la grammaire casuelle. Et pour présenter la théorie casuelle, nous allons nous inspirer de l'approche d'Anderson (1975, 1998, 2004) et de la critique faite sur Fillmore et sur les autres auteurs de cette grammaire.

2. PRÉSENTATION DE LA GRAMMAIRE DES CAS

A l'origine, la Grammaire des cas est mise au point par Fillmore (1965). Elle se fonde sur l'analyse sémantique des verbes dans le but de déterminer une liste restreinte des cas sémantiques susceptibles d'être appliqués à toutes les langues. Vu la complexité de sa démarche, l'auteur a lui-même plusieurs fois révisé sa théorie. Ainsi, Fillmore (1968 :5) cité par Essaka, M. (1997 : 5) donne les objectifs de son approche en ces termes :

la Grammaire des Cas est une théorie sémantique qui a pour principe

d'élaborer une liste unique, universelle, minimale et finie des Cas pouvant être

appliqués à toutes les langues.

Fillmore s'atèle donc à élaborer un répertoire de verbes suivant le type et le nombre de leurs arguments. Lorsqu'il parle de type, il s'agit d'étudier les traits sémantiques de ces arguments.

Ainsi, pour la Grammaire des Cas (GC), la phrase constitue une structure logique, c'est-à-dire qu'elle est une unité de sens ayant un prédicat (verbe, V) et un ensemble d'arguments (les noms, C). L'argument n'est pas ici le syntagme nominal qui peut se trouver dans l'environnement d'un verbe et peut, selon le cas, entretenir avec celui-ci une connexion syntaxique comme le pensent Creissels (1995) et Muller (2002) ; mais il représente l'entité qui assure auprès du verbe un rôle sémantique. Selon Habert (2001 :1), la phrase se déploie dans la structure suivante :

P = V + C1 + + C3....Cn. P constitue la phrase.

La GC fait du verbe le pivot de l'énoncé. C'est à partir de ces verbes que l'on définit, au niveau de la structure profonde, les différents rôles, c'est-à-dire les relations casuelles. Il ne se préoccupe pas de la structure syntaxique de l'énoncé. Et Anderson (1975 :6) d'affirmer

les considérations du type sujet/objet ne figurent plus dans les représentations

de structure profonde [...] ces SN peuvent correspondre à diverses fonctions ou

relations casuelles sous-jacentes

Il s'agit par exemple du rôle d'agent, de patient, de bénéficiaire etc. Le nom est considéré comme une entité et non comme une catégorie grammaticale. Nous nous inspirons de l'étude de cet auteur pour analyser les valeurs sémantiques qui s'insèrent dans l'étude de la grammaire casuelle.

Toutefois, avant d'exploiter la grille casuelle, il est nécessaire de rappeler les différents concepts et principes qui la caractérisent.

2.1. LES CONCEPTS DE LA GRAMMAIRE DES CAS

Pour développer sa théorie, Fillmore emploie des termes et expressions qu'il convient d'élucider pour une meilleure intelligence de la notion.

2.1.1. La notion de cas

Le terme cas est utilisé à la fois pour désigner une catégorie grammaticale associée au syntagme nominal dont il traduit la fonction syntaxique dans la phrase et aux différents rôles sémantiques que le verbe impose à ce syntagme nominal. Lorsque le cas relève de la syntaxe, Fillmore parle de cas morphologique et lorsqu'il s'agit de la sémantique, il parle de cas sémantique. Cet emploi est une source de polémique. A ce propos, Anderson (1975 :1) relève que

la terminologie grammaticale de la plupart des langues qui suivent la tradition européenne sur ce sujet (la grammaire des cas) présente une ambiguïté systématique dans l'emploi du terme « cas » [parce que] ce terme est employé pour désigner à la fois une certaine catégorie flexionnelle et l'ensemble des distinctions sémantiques que portent ces formes.

Pour une meilleure compréhension de ces concepts, il apparaît nécessaire d'expliciter ce que les auteurs entendent par cas sémantique et cas morphologique.

2.1.1.1. Le cas morphologique

Dans la conception traditionnelle, Arrivé et alii (1988 :97) affirment que le terme cas représente la catégorie grammaticale associée au nom et traduit la fonction syntaxique dans les langues dites casuelles. Le cas morphologique, encore appelé cas de surface relève de la syntaxe. Dans les langues à cas comme le latin, le cas morphologique était marqué par des désinences à la finale des termes. Cette morphologie variait selon la fonction du mot dans un énoncé. Brunot et Bruneau (1949 :182) reconnaissent qu'

En latin, la distinction était très nette entre les formes du masculin, du féminin

et du neutre [...] entre les différents cas : le nominatif, l'accusatif...

Dans ces exemples des auteurs :

27a. Filius venit (Mon fils vient) ;

27b. Filium video (Je vois mon fils) ;

27c. Filio scribo (J'écris à mon fils).

le SN mon fils occupe différentes positions dans les énoncés en français. En latin, il se traduit en [27a] par filius, en [27b] par filium et en [27c] par filio. On observe donc une variation au niveau des désinences selon que le SN est sujet, COD ou COI. Cette variation ou déclinaison renseigne sur la fonction du mot dans une phrase. Elle aboutit au phénomène de cas. Dans [27], les cas sont, dans l'ordre, au nominatif, à l'accusatif et à l'ablatif. Il existe cependant sept cas dont l'ensemble constitue la déclinaison. Le nominatif correspondant au cas-sujet et la désinence us exprime son masculin singulier. Les cas sont donc des marques distinctives en fin de mot.

Cependant, ces cas se révèlent également insuffisants dans l`interprétation de la phrase. Dans [28] par exemple :

28a. Sans scrupule, Mendzenga ligote la progéniture du procureur (CT : 7735, n°53,

p.11) ; 

28a'. La progéniture du procureur est ligotée par Mendzenga, sans scrupule.

les deux phases expriment le même contenu sémantique. Pourtant, ces constituants assurent des fonctions syntaxiques différentes en surface. En effet, Mendzenga est l'agent de l'action de ligoter et progéniture en est le patient, cette entité subit l'action exprimée par le verbe ligoter. En surface, les SN Mendzenga et la progéniture représentent respectivement les fonctions de sujet et de complément d'objet direct dans [28a]. En [28a'] par contre, il y a inversion de rôles syntaxiques même si les deux constituants continuent d'assumer les mêmes rôles sémantiques. Les rôles syntaxiques ne sont pas fixes, c'est-à-dire, le constituant nominal qui assure cette fonction varie selon la structure de l'énoncé, à la seule condition que cette transformation préserve le sens initial. Le cas morphologique n'est donc pas totalement dépouillé de toute considération sémantique.

2.1.1.2. Le Cas sémantique

Dans le but de déterminer le contenu sémantique des phrases, Fillmore (1968) a reconsidéré la notion de cas qu'il écrit cette fois en majuscule et qui renvoie à une étude sémantique de la phrase.

Le cas sémantique est encore appelé cas profond, rôle sémantique. Dans cette approche, le mot Cas s'écrit avec un « C » majuscule. Fillmore (1968 :5) cité par Anderson (2004 :2) et Essaka, M. (1997 : 8) le définissent comme le rôle que joue les éléments d'une phrase dans l'interprétation de cette phrase en relation avec la prédication de cette phrase. Le rôle sémantique du constituant sujet représente la face linguistique de la notion. Il peut être compris comme la place qu'occupe son référent dans le procès que décrit l'énoncé. En clair, la relation qu'entretient un verbe avec son sujet ou son objet en syntaxe peut créer plusieurs valeurs susceptibles d'être prises par le constituant qui représente, dans l'énoncé, la fonction sujet. Cela s'observe dans les énoncés suivants :

29a. [...] Un policier blesse mortellement un jeune homme (CT : 7951, n°40, p 13) ;

29a'. un jeune homme est mortellement blessé par un policier [...]

Dans l'exemple [29], les variantes active et passive d'un même énoncé sont syntaxiquement différentes : l'objet de la phrase active [29a] devient le sujet de la phrase passive [29'a]. Mais elles sont sémantiquement équivalentes, c'est-à-dire qu'elles s'interprètent de la même manière. La notion de Cas vient donc rendre compte de cette identité d'interprétation.

Pour Anderson (1975 : 40 ), la Grammaire des Cas s'intéresse à la nature sémantique de la structure interne d'une phrase. L'auteur distingue donc deux éléments essentiels dans l'attribution des rôles sémantiques : le Cas propositionnel et le Cas modal.

2.1.1.2.1. Le cas propositionnel

Le Cas propositionnel est celui requis par le verbe. Ce Cas provient de l'analyse de la structure argumentale du verbe. C'est-à-dire, de l'étude des relations sémantiques qui existent entre chaque verbe et les noms qui l'entourent. Ces cas pourraient se dégager dans les énoncés ci-après :

30a. Les personnes en quête de logement donnent une caution [...] (CT : 7957, n°30,

p.8) ;

30b. Après une course-poursuite, le voleur tombe (CT : 7735, n°41, p.9) ;

30c. Plusieurs conflits opposent également ces entrepreneurs [...](CT: 7946, n°81, p.13).

Les verbes donner, tomber et opposer expriment les actions que les constituants en gras dans les énoncés traduisent dans les faits. Selon la sémantèse du verbe, on peut avoir affaire à un agent en [30a], un patient en [30b] et une cause en [30c]. Nous reviendrons plus en détail sur ces notions dans la suite de notre analyse.

Par ailleurs, Chafe (1970 : 100) et Cook (1989 : 195-196) cités par Essaka, M. (1997 :36) classent les verbes suivant les types de relation qu'ils sont susceptibles d'entretenir avec leurs arguments qui lui sont liés. Ils distinguent de ce fait les verbes d'état, qui expriment une situation statique. Les verbes de processus qui expriment un événement dynamique non agentif, les verbes d'action qui décrivent l'action accomplie par un Agent et les verbes ambiants qui ont une structure argumentale vide. Dans il pleut par exemple, le pronom personnel il ne représente pas un argument. Il n'entretient donc aucune relation sémantique avec le verbe.

2.1.1.2.2. Le Cas modal

Le cas modal représente pour Cook (1989 : 189) cité par Essaka, M. (1997 :40) le rôle sémantique dont le verbe n'est pas à la source. L'illustration suivante nous situe sur ce qu'est un cas modal :

31. Le début de l'automne marque souvent le repli des ventes du super (CT: 7946, n°7,

p.5)

Le SN en gras situe le lecteur dans le temps. Il s'agit précisément d'un repère dans une saison de l'année. C'est donc ce SN qui introduit dans l'énoncé la notion de temps et non le verbe.

Les combinaisons des rôles sémantiques à l'intérieur d'une même proposition obéissent, cependant, à certaines contraintes que Fillmore érige en principe.

2.2. LES PRINCIPES DE LA GRAMMAIRE CASUELLE

2.2.1. Un argument ne peut porter q'un seul Cas

Lorsque Fillmore (1968 :5) repris par Anderson et alii (1998: 9) et appuyé par Essaka, M.(1997 : 10) parle du premier principe : One case-per-argument, il pense que dans une proposition simple un argument ne peut porter plus d'un Cas, c'est-à-dire, le même argument ne peut être à la fois agent et patient par exemple. De ce fait, il ne peut y avoir dans un même énoncé un nom ayant à la fois le rôle d'agent et celui de patient.

Pourtant, Fillmore (1971 : 42) toujours cité par Anderson et alii (op. cit.) renonce à ce fondement lorsqu'il constate que certains verbes requièrent des arguments pouvant porter plus d'un cas comme nous le voyons dans cet énoncé emprunté à l'auteur :

32a- Jean regarde la voiture ;

32b- Le mur regarde la mer.

Dans [32a], Jean est perçu comme étant à la fois agent et datif de l'action identifié par le verbe. Il y a lieu de se demander si mur dans [32b] répond aux mêmes critères. Pour mieux comprendre la notion d'agent et de datif, nous y reviendrons plus loin.

2.2.2. Un même cas ne peut apparaître qu'une seule fois dans une

phrase simple

Ce deuxième principe, explique Anderson (1998 :11:), est nommé par Fillmore (1971 : 38) : One-instance-per clause principle. C'est la contrainte d'après laquelle un même Cas ne peut apparaître qu'une seule fois dans une phrase simple si l'on veut éviter des constructions agrammaticales du genre :

33* Le marteau ouvre la porte avec une clef

L'agrammaticalité de cet énoncé s'explique par le fait que, marteau et clef sont tous les deux nommés instruments. Habert (2001 :2) parle à ce niveau de saturation.

2.2.3. Seuls les syntagmes nominaux représentant les mêmes Cas

peuvent être coordonnés

Le principe sus évoqué se fonde sur la nature des arguments qui portent un Cas. Par exemple un animé et un inanimé ne peuvent être conjoints pour exprimer une même relation casuelle. Dans ce sens, Fillmore (1968 :22), selon Anderson et alli. (op.cit.) voit dans la structure

33* Jean et un marteau ont cassé la fenêtre

une phrase agrammaticale. En effet, Jean a pour trait sémantique [+ Animé, + Humain] tandis que marteau en a [- Animé, - Humain]. Jean est agent alors que marteau est instrument. La coordination entre les deux arguments reste donc impossible.

Le premier fondement étant discutable, Fillmore s'appuie sur les deux autres principes pour apporter à sa théorie la rigueur nécessaire à l'élaboration de sa liste.

La grammaire casuelle, outre les concepts et les principes que nous venons de dégager offre un cadre idoine pour l'analyse de valeurs sémantiques du constituant sujet. Le terme cas, représentant les différents rôles sémantiques que le verbe impose à ses arguments, on constate qu'il ne génère pas les terminologies du sujet mais ses valeurs.

3. ETUDE DES VALEURS DU CONSTITUANT SUJET

Il ne s'agit pas ici de faire une étude sémantique de la fonction sujet, mais d'analyser quelques valeurs saillantes que nous avons relevées au cours de notre travail. En fait, lorsque la grammaire notionnelle définit le sujet comme l'être ou la chose qui fait ou subit l'action du verbe, elle ne se préoccupe pas du SN en tant que constituant nominal, mais de son référent, de l'entité que ce SN représente dans la réalité extralinguistique. Aussi, dans l'exemple l'enfant mange un gâteau de Creissels (1995 :12), l'auteur ne reconnaît-il pas que

L'évènement manger (plus exactement, l'évènement que l'énonciateur a décidé de représenter au moyen du lexème manger, alors que d'autres auraient éventuellement pu désigner le même évènement : avaler par exemple) ne concerne pas le fragment de phrase l'enfant et le fragment de phrase gâteau, mais leurs référents, c'est-à-dire la personne que l'énonciateur a choisi de désigner comme l'enfant, (alors qu'il aurait pu le cas échéant désigné cette même personne différemment, par exemple en utilisant son nom individuel) et la chose que l'énonciateur a choisi de désigner comme le gâteau.

Ainsi, comme sujet du verbe mange, le constituant sujet (enfant) a une valeur syntaxique ; par contre, sur le plan sémantique, le référent de ce constituant, c'est-à-dire, l'être nommé enfant fait l'action de manger. Le même constituant peut, dans d'autres circonstances, subir l'action ou en bénéficier, alors les valeurs se multiplient selon le sens que le verbe confère à ce constituant. A ce propos,  Benveniste (1996 :290) affirme que le sens d'une forme se définit par la totalité de ses emplois, par leurs distributions et par les types de liaisons qui en résultent. Et Fillmore (1971 :42-43) repris par Anderson (1998 :2) propose la liste des différentes valeurs que peuvent recouvrer les constituants de phrase et notamment celui de sujet. Il s'agit de : agent, objet, datif, Experiencer expérimenteur, bénéficiaire, origine, instrument, factitif, localisation, source, but, temps. Cette liste apparaît restreinte au regard des valeurs que nous avons répertoriées au cours de notre revue de la littérature. Nous nous appuierons néanmoins sur le cadre ainsi défini pour classifier les différentes valeurs de la fonction sujet ; ceci suivant le cas propositionnel et le cas modal.

3.1. Les valeurs du sujet relatives au Cas propositionnel

Le Cas propositionnel représente la valeur que le verbe impose à son argument qui assure, en structure de surface, la fonction de sujet. Nous avons recensé, au cours de nos lectures, les Cas propositionnels ci-après : surpozé, soupozé, agent, patient, bénéficiaire, siège, causateur, cible, sujet sémantique, actant, acteur, Expérient, Origine, Source. Nous en avons dénombré quatorze et la liste n'est pas exhaustive.

3.1.1.Agent (A)

Le terme agent est utilisé par Fillmore (1971 :42) et Cook (1989 :191), tous cités par Anderson (1975 :11) pour exprimer l'instigateur de l'action identifiée par le verbe. Chareaudau (1994 : 302) parle d'actant. Il est donc introduit par les verbes d'action qui sont : courir, casser, acheter, tuer, ouvrir, écouter, regarder, utiliser, terroriser, donner, blâmer, monter, garder, planter, tartiner, mettre.... Cette liste n'est pas close. L'agent est typiquement animé pour Fillmore pendant qu'il englobe, en plus des animés, des inanimés chez Cook. En bref, ce mot regroupe tout ce qui est perçu comme instigateur de l'action décrite par le verbe. Cette perception se dévoile dans les énoncés suivants :

34a. Essola ouvre la portière d'un véhicule (CT : 7982, n°5, p.9) ;

34b. De temps en temps, les chèvres urinent sur les corps (CT : 7735, n° p.16) ;

34c. La pluie détruit les effets des locataires (CT : 7957, n°22, p.8).

Les actions d'ouvrir, d'uriner et de détruire sont faites respectivement par Essola, chèvre et pluie. Le trait sémantique d'une entité n'est pas important dans cette analyse. L'accent est mis sur les rapports divers que le verbe entretient avec son environnement, mais aussi sur les répercussions de ces relations sur les arguments. Ils sont donc tous des agents. Déjà au XIVème siècle et dans les mêmes circonstances, Meigret cité par Chevalier (1968 : 222) attribuait à ces noms le statut de surpozé et précisait ce qui ne doit pas s'entendre selon l'ordre de paroles, mais selon le sens. Dans les mêmes conditions, Baylon et Fabre (1979 : 153) parlent de sujet sémantique.

On note tout simplement que le sujet sémantique et l'agent décrivent une seule et même réalité. L'on ne comprend pas pourquoi chaque auteur préfère attribuer un autre terme alors que le phénomène existe et a déjà été nommé par d'autres auteurs. Il apparaît un phénomène de redondance au niveau des noms qu'on attribue à une même valeur. Cette difficulté a été aussi enregistrée avec les appellations du sujet. L'agent est aussi porteuse d'autres nuances : acteur et causateur, relevées par Muller et Le Goffic.

3.1.1.1 Acteur

Le terme acteur est utilisé par Muller (2002 :118) pour définir un agent involontaire de l'action décrite dans le procès. L'auteur estime que l'agent n'est pas conscient des actions dont il est supposé être l'auteur. Riegel et alii (1994 :229) pensent au contraire que ces entités sont la cause indirecte du phénomène décrit dans l'énoncé. La structure de la phrase est donc [N0 +[---] ou le référent du sujet N0 représente la cause ou l'agent du procès décrit par la phrase originale. Il s'agit dans ces exemples :

35a- Une odeur âcre empêche les secouristes de respirer (CT : 7953, n°82 p.12) ;

35b - L'odontol attaque la bouche (CT : 7899, n°41, p.8) ;

35c - Le sable chaud effleure les pieds des visiteurs (CT : 7957, n°64 p.11).

de odontol, sable et odeur. Ils sont considérés comme des acteurs. Nous aurons, par exemple, de [35'a] la structure suivante :

[une odeur âcre + fait [les secouristes ne respirent pas]

Le référent du sujet est odeur âcre. Il exprime la cause ; mais l'action (respirent) est faite par l'entité secouristes. L'auteur considère le factitif faire comme un opérateur diathétique, c'est-à-dire un quasi-auxiliaire de diathèse qui permet d'augmenter une phrase de départ d'un actant initial représentant l'instance qui est cause du reste du procès. Faire est donc un causatif. La conjonction ou que Riegel emploi dans sa définition n'est forcément pas inclusif. C'est dans ce sens que Le Goffic propose à l'entité odeur la valeur de causateur.

3.1.1.2. Causateur

Pour Le Goffic (1993 : 137), le nominatif qui assure la fonction de sujet est le causateur s'il exprime, dans l'énoncé, un motif, une cause dont le procès développe les conséquences. Dans l'énoncé [35b] par exemple, odontol, tout en étant un agent involontaire de l'action identifiée par le verbe attaquer, constitue aussi la cause de la souffrance que subit le patient (bouche). Pour certaines de ces grammaires, il n'existe donc pas de cloison étanche entre ces valeurs. Chaque auteur de grammaire veut trouver un nom exprimant le mieux possible la sensation qu'il a du référent du syntagme nominal sujet qui subit la sémantèse du verbe. La même difficulté que nous avons relevée au niveau des dénominations du sujet se répercute sur ses valeurs. Ces auteurs ne se préoccupent toujours pas des avancées réalisées par d'autres grammairiens sur la même question. Pourtant, à notre humble avis, le terme d'agent peut regrouper toutes ces nuances puisqu'une action est, de toutes les façons, posée.

Ainsi, l'action définie comme le résultat d'un processus conscient ou non a des répercussions positives ou négatives sur les entités impliquées dans le déroulement du procès.

3.1.2. Patient (P)

Le nom patient est employé par Chafe (1970, 98, 102) repris par Anderson (1975 :24). Le premier affirme que le patient est dans un état ou une condition décrit par le verbe, il décrit également une entité qui change son état ou sa condition dans un processus, ou une entité qui subit l'action d'un agent dans le déroulement du processus. Le terme patient est donc employé pour décrire plusieurs processus. C'est peut-être pour cette raison que l'auteur n'a pu établir une liste des verbes susceptibles de requérir ce Cas. Chafe introduit néanmoins une nuance fondamentale entre le processus qui conduit à une action et ses effets. L'attention est focalisée sur les effets de l'action sur la victime. Celle-ci est un acteur passif. Et nous le remarquons dans [36]

36a. Les gendarmes tombent dans une embuscade (CT : 7899, n°50, p.10) ;

36b. Des frères alcooliques sont morts (CT : 7899, n°16, p.9) ;

36c. Les camionneurs circulant de nuit ont été attaqués à un virage (CT : 7899, n°46,

p.8) ;

36d. Deux enfants périssent dans un incendie (CT : 7953, n°58, p.11) ;

36e. Les uns gémissaient et se tordaient de douleur (CT : 7735, n°108, p.7) ;

36f. Le sol tremble (CT : 7951, n°50, p7).

gendarmes, frères et camionneurs sont nommés patient parce qu'ils subissent l'action du verbe, ou qu'ils changent d'état. Dans [36a], gendarmes subit une action enclenchée par les malfrats. Ceux-ci en sont les instigateurs. Dans [36b], le verbe décrit un état ; l'entité représentée par le référent (frères) change d'état. Elle passe de l'état d'être vivant à celui de mort. Dans [36c], les auteurs de l'action décrite par le verbe ne sont même pas identifiés.

Dans le même ordre d'idée, Meigret, explique Chevalier (1968 : 222) emploie le terme soupozé pour exprimer celui qui subit l'action de l'agent. Onguéné Essono Ch. (1993 :91), parlant dans ces conditions de la diathèse passive explique

ces sujets sont formels et dotés d'un rôle syntaxique sans être les agents véritables de l'action. Les agents réels sont implicitement perçus, mais non exprimés.

L'essentiel, pour les auteurs, n'est pas de voir qui est la cause de l'action ou de l'état, mais d'analyser les conséquences de l'action sur les participants au procès.

3.1.3. Bénéficiaire (B)

Le terme bénéficiaire est utilisé par Fillmore (1971 : 41) et Chafe (1970 : 47), relève Anderson (2004 :13), pour exprimer celui qui bénéficie de tout ce qui est communiqué par le reste de la phrase. Le bénéficiaire reçoit une action ou une offre. Pour Cook (1989 :191), également repris par Anderson (op.cit), ce Cas est introduit par un verbe bénéfactif. A propos, Chafe (op cit. 148, 150) reconnaît que les verbes ayant un trait bénéfactif incluent les verbes de possession (avoir, posséder..), les verbes de propriété transitoire ou non transitoire (bénéficier, recevoir...), les verbes de changement de possession (perdre, gagner, acquérir..). Une étude des traits sémiques de ces verbes nous permettrait peut-être de percevoir la pertinence de ce classement. Les verbes bénéfactifs sollicitent donc des arguments dont le cas enrichit les valeurs de la fonction sujet.

Par ailleurs, Cook explique que le bénéfice peut être positif ou négatif. Le bénéficiaire peut donc être déficitaire. Les énoncés [37] dévoilent les tendances ci-dessus :

37a. Les PVVS reçoivent régulièrement des aides en matériel [...] (CT :7982, n°72, p.15) ;

37b. Quand un fonctionnaire est mis à la disposition d'un organisme, il continue à

percevoir son salaire de la fonction publique (CT :7951, n°38, p.7) ;

37c. Le géomètre bénéficie quasiment de la même primeur (CT : 7957, n°43, p.8) ;

37d. Dans cette transaction, Beyala a perdu 86 millions de francs CFA (CT : 7735, n°19,

p.9).

PVVS, fonctionnaire, géomètres et même Beyala ont, dans ces exemples, le statut de bénéficiaire. Tout se situe au niveau du verbe. Les auteurs n'accordent pas assez d'importance à la nature du don. Cependant, en remplaçant aide par gifle, dans [38a'], l'énoncé devient

37'a. Les PVVS reçoivent régulièrement des gifles

La condition du bénéficiaire n'est plus la même, il subit une action même si celle-ci se présente sous la forme d'un don. Dans ce sens, le statut de bénéficiaire se rapproche de celui de patient. Il serait tout de même intéressant de connaître la différence que ces auteurs établissent entre un don et une sanction. Une étude sémantique du sujet résoudrait, à coup sûr, cette difficulté. La même lecture peut être faite de l'énoncé [37d]. D'ailleurs, Arrivé et alii (1997 : 656) quant à eux, nomment bénéficiaire celui qui profite de l'acte posé par l'agent. Ces auteurs ne reconnaissent ce rôle qu'aux entités décrites dans les énoncés [37a, b, c]. Ces différentes valeurs sémantiques sont donc des notions très subjectives. La cloison entre le patient et le bénéficiaire n'est pas étanche. C'est peut-être pour cela que Fillmore n'a pas jugé utile d'introduire dans sa liste le cas patient.

3.1.4. Datif (D)

Fillmore (1968 :24) cité par Anderson (1975:2) utilise le terme datif pour indiquer l'entité qui subit l'action, l'être animé affecté par l'état ou l'action identifiée par le verbe. Le Cas datif ainsi défini se rapproche du Cas patient. Il apparaît de ce fait que le datif comporte plusieurs autres nuances. C'est ce qui a déterminé l'auteur à le faire éclater en trois cas : l'Expérimenteur, l'Objet et le But.

3.1.4.1. Expérimenteur (E)

Fillmore (1971 :42) cité par Anderson (1998 :3), se sert du mot expérimenteur ou Experiencer : where there is a genuine psychological even or mental verb ; c'est-à-dire le Cas de l'entité impliquée dans un événement psychologique authentique ou dans un état mental. Pour Cook (1989 : 182) toujours cité par Anderson (op.cit), l'Expérimentateur expérimente une sensation, une émotion, une cognition. Il reconnaît que ce Cas est introduit par les verbes expérimentaux : mourir, être triste, écouter, entendre, tuer, aimer, imaginer, avoir chaud, suspecter, espérer, amuser, apprendre, voir, rappeler... Les énoncés ci-après décrivent ces situations :

38a. Les enfants ont aimé la visite du site (CT : 7735, n°108, p.7) ;

38b. D'autres rêvent en contemplant tout simplement le fleuve (CT : 7957, n°56, p.11).

Les verbes aimer et rêver décrivent chacun un événement dont les entités (en gras dans les énoncés) sont les participants. Les êtres animés ou non (enfants, autres) apparaissent comme des réceptacles des sensations qui sont exprimés par les verbes.

Pour Popin (1993 :78) ces termes en gras dans l'énoncé [38] peuvent prendre les valeurs de siège parce qu'ils sont sujets des verbes subjectifs. Cependant, l'auteur ne propose pas la liste des verbes subjectifs. Il ne les définit pas non plus. Quant à Riegel et alii (1994 :125), ces constituants sont nommés siège, parce qu'ils représentent une entité où se manifeste un état physique ou psychique.

Avec Muller (2002 : 39) chaque constituant sujet prend la valeur d'expérient parce qu'il est le support d'une sensation ou d'un sentiment que décrit le verbe. Pour Onguéné Essono Ch.(op cit. : 90) il s'agit du phénomène de diathèse active :

Le sujet présente à la fois comme l'agent et le site d'une action qui se déroule et se ferme sur lui. L'activité du sujet est notée comme interne dans ce procès. Initiateur de l'action, il en est le siège, l'acteur et le support. En se refermant sur elle-même, l'action affecte les verbes du trait intransitif.

Ainsi perçu, le sujet peut prendre à la fois les valeurs de siège, acteur, expérient, support ou expérimenteur. Il existe une sorte de redondance au niveau des différentes valeurs.

3.1.4.2. Objet (O)

Ce terme est employé par Fillmore (1968 :25) cité par Anderson (2004 : 2) pour décrire le cas de la chose représentable par un nom dont le rôle dans l'action ou l'état identifié par le verbe est donné par l'interprétation sémantique du verbe lui-même.

Cette définition rend le cas objet général à tous les autres parce que, de l'interprétation sémantique d'un verbe peut se dégager plus d'un rôle sémantique comme nous voyons dans ces exemples :

39a. Les eaux du wouri scintillent comme une grosse feuille d'agent (CT : 7957, n°65,

p11) ;

39b. Le climat change très rapidement (CT : 7735, n°12, p5) ;

39c. Le ministre est venu (CT : 7955, n°69, p13).

L'interprétation sémantique des verbes scintiller, changer et équiper dans ces énoncés dévoile les contenus sémantiques suivants : en [39a], la chose représentable (eaux) fait une action dont il n'est pas conscient : il est un agent inconscient et Muller (2002 :118) lui reconnaît la valeur d'acteur. Ce Cas se retrouve à la fois comme une nuance d'Agent et d'Objet. Climat dans [39b] subit un changement dans le processus que marque le passage d'une saison à l'autre par exemple ou sous l'effet des intempéries au cours d'une même saison. De ce fait, il peut avoir le statut de patient selon Chafe (1970 : 98) repris par Anderson (2004 :34). Et ministre dans [39c], celui de l'Objet.

Le Cas Objet peut donc regrouper tous les autres rôles sémantiques que Fillmore a identifiés. Ce Cas est une sorte de fourre-tout. Cependant, Cook (1989 :191) reconnaît que l'Objet est le rôle de l'entité décrite par un verbe d'état, de l'objet se déplaçant ou subissant un changement lors d'un processus ou d'une action.

La définition de Cook est plus explicite. Le bénéficiaire par exemple ne peut pas être inclus dans ce Cas parce que les verbes de possession n'expriment pas un état. Dans l'énoncé [40] :

40a. Mais, la tâche est immense (CT : 7951, n°149, p18) ;

40b. La porte s'ouvre ( CT : 7982, n°10, p9) ;

40c. La toiture suinte (CT : 7957, n°25, p9).

l'Objet (tâche) est dans l'état décrit par l'attribut (immense) et par l'intermédiaire du verbe d'état (est) en [40a]. En [40b et c], porte et toiture, qui représentent le Cas Objet, subissent un changement dans l'action (ouvrir) pour le premier et lors du processus  (suinter) pour le second. En effet, toutes ses actions ont une cause. Le causatif faire est sous-entendu dans ces constructions. Il est jusqu'ici difficile de lister les verbes qui introduisent ce Cas. Le rapprochement qui se dégage de cette analyse rend difficile et même discutable le classement des auteurs de la GC.

3.1.5 Source (S) et But (G)

Source et But, souligne Anderson (2004 : 20), sont deux termes employés par Jackendoff (1972 :31) et Fillmore (1971 :41) pour exprimer les entités qui sont, suivant le prédicat, les lieux de provenance et d'arrivée, états de départ et final, le départ et le final, le début et la fin. Le Cas But ne peut donc pas être étudié en dehors du Cas Source. Voilà pourquoi, nous les avons associés dans cette étude. Pour Riegel et alii (1994 :126) le cas source peut être assimilé au cas Origine et même au Cas Agent. L'auteur pense que l'Origine est le rôle sémantique réservé à l'entité externe qui est à l'origine du procès décrit par le verbe. Les verbes qui expriment ces Cas marquent respectivement les changements de lieu (aller), des changements d'état (se transformer) ou des durées (durer). Ces cas ne sont pas marqués dans notre corpus, mais l'état se déploie dans cet énoncé de Fillmore :

41. La chenille s'est transformée en papillon (Fillmore 1968 :3).

En effet, le verbe se transformer présente la condition d'un être (chenille) qui se métamorphose en un être nouveau (papillon). Le premier état est nommé Source, il est le sujet en structure de surface, et le second But ; il représente le complément prépositionnel en syntaxe.

L'analyse des cas propositionnels s'énonce à l'usage très difficile. Les verbes présentent tellement de nuances que la délimitation des critères de classification apparaît laborieux. Ceci se manifeste aussi par le fait que les Cas tendent à se multiplier et rendent, de ce fait, l'ensemble des valeurs sémantiques difficile à cerner. La naissance des valeurs voisines du constituant sujet n'est pas déterminée par des divergences de vue bien marquées. Seulement, une valeur peut sous-catégoriser plusieurs autres. Une étude sémantique du sujet serait passionnante.

3.2. Les valeurs du sujet générées par le Cas modal

Le cas modal représente pour Cook (1989 : 189) cité par Anderson (2004 :34) le rôle sémantique dont le verbe n'est pas à la source. Il est presque à l'opposé du Cas propositionnel. Il s'agit des Cas : instrument, locatif, temporel. Cette liste nous servira de base pour classer et analyser les différents rôles sémantiques que nous avons repérés.

3.2.1. Instrument

Le mot instrument est employé par Fillmore (1968 : 25) et Chafe (1970 : 152),) tous cités par Anderson (op cit) pour exprimer le cas de la force ou de l'objet inanimé impliqué de manière causative dans l'état ou l'action identifié par le verbe. Pour Fillmore (1971:43), l'Instrument représente la cause immédiate dans le déroulement de l'action décrite dans le procès alors que l'Agent en est la cause principale, c'est-à-dire la source de l'action. Cet aspect est très perceptible chez Chareaudau (1994 :305), Riegel et alii (1994 : 136) cela se vérifie dans [42] emprunté à Fillmore (op cit.) :

42a. Le marteau a cassé la fenêtre ;

42b. La clé ouvre la porte.

Marteau et clef sont nommés instruments. L'instrument représente l'Objet qu'utilise l'agent pour accomplir son action. Dans les énoncés, l'agent est implicite. L'instrument est donc un outil de travail. C'est dans ce sens que Fillmore (op cit.) parle de cause immédiate puisqu'il est au contact direct avec l'objet affecté ou effectué. Dans [42a], l'instrument peut également prendre la valeur de cause et même celle d'agent ou même d'acteur suivant les différents points de vue. Les conséquences de l'action de l'instrument sont visibles. Comme nous l'avons déjà souligné, il n'y a pas une cloison nette entre ces valeurs.

Ce cas pose cependant un problème. Dans des énoncés du type :

43a. Cet arsenal donnent des résultats probants (CT :7951, n°183, p.18) ;

43b. L'E.U appuie le Cameroun à concurrence d'environ 13 milliards [...] (CT : 7955, n°25,

p.12) ;

43c. L'assurance paiera vos dettes (CT :7946, n°29, p.6).

arsenal, E.U et assurance peuvent-ils avoir le statut d'Instrument ? Ces éléments sont-ils des outils de travail ? Si oui qui en est l'agent ? La GC ne nous éclaire pas dessus.

3.2.2. Locatif (L)

Pour Anderson (op cit.), le terme locatif ou localisation employé par Fillmore (1968.: 25) et Chafe (op. cit. : 161-162) représente le Cas qui exprime la localisation ou l'orientation spatiale de l'état ou de l'action identifiée par le verbe. Wilmet (1998 : 460-463) emploie le même nom pour désigner le lieu de l'évènement. Notre corpus nous fournit les échantillons suivants :

44a. Kribi compte une soixantaine d'établissements hôteliers (CT : 7646, n°15,p.5) ;

44b. La petite cour était boueuse (CT : 7953, n°70,p.45) ;

44c. Tibati accueille les élites de l'Adamaoua (CT : 7953, n°70,p.45). 

Dans ces énoncés, ce n'est pas le sens du verbe qui fait penser au lieu, mais la sémantèse du substantif qui précède le verbe. Dans [44a], c'est par économie de langage qu'on a parlé de Kribi au lieu de la ville de Kribi, voire même de la population de Kribi. En effet, le mot kribi est utilisé pour représenter le cadre dans lequel on compte les établissements hôteliers. Il en est de même de Tibati en [44c]. Et en [44b], il s'agit de l'état du cadre (la petite cour) de l'évènement.

Toutefois, Habert (2001 :3) note que le type d'un argument peut ne pas être directement celui qu'attend le prédicat. Les attentes du prédicat permettent de dériver le type nécessaire.

Ainsi, dans l'énoncé [45] emprunté à l'auteur :

Paris a vendu des missiles à Buenos-Aires

le verbe vendre attend comme vendeur et comme acheteur des êtres humains. Or, ces deux arguments rappellent, par leur contenu, un lieu. Il n'est pourtant pas question des cadres du déroulement de l'action que décrit le verbe. Mais d'une transaction qui, normalement, doit s'opérer entre deux personnes. Pour Habert, ces deux N renvoient aux personnes typiques de ces lieux (des capitales), donc aux gouvernements. Celui-ci est une personne morale, le problème de valeur se pose. Peut-on dire que Paris constitue un agent, un lieu, un site ? L'auteur explique un fait sans pourtant le nommer. Nous notons l'embarras qu'il y a lorsqu'il faut attribuer une dénomination à chaque fait linguistique.

3.2.3. Temps (I)

Le terme Temps est de Fillmore (1971 :41), souligné par Anderson 1975 :2). C'est le cas qui marque le moment dans lequel l'évènement se situe. Pour Wilmet (op.cit.) le syntagme nominal qui désigne la fonction de sujet dans la structure de surface peut exprimer le temps. Cette perception se manifeste en [46] :

46a. Ce 15 octobre est un jour faste pour le groupe (CT : 7953, n°95, p.13) ;

46b. Samedi est consacré au grand ménage (CT : 7953, n°105, p.13).

Les groupes nominaux (en gras dans l'énoncé) traduisent le temps. Ce temps n'est pas une catégorie grammaticale liée au verbe. Il est celui que le Petit Robert (2000 : 1938) définit comme la mesure de la durée d'un phénomène. C'est-à-dire, celui du déroulement du procès. Il peut être marqué par une date [46a] ou un jour [46b].

L'analyse des cas propositionnel et modal révèle les différentes valeurs que peuvent revêtir les divers rôles sémantiques. En effet, les verbes créent beaucoup de nuances sémantiques qui décuplent les valeurs du constituant sujet. Ceci a poussé Hjelmslev (1935 :4) cité par Anderson (1998 :16) à reconnaître que:

Délimiter exactement une catégorie est impossible sans une idée précise sur les faits de signification. Il ne suffit pas d'avoir des idées sur les significations de chacune des formes entrant dans la catégorie. Il faut pouvoir indiquer la signification de la catégorie prise dans son ensemble.

Et Riegel (1994 :125) de renchérir :

Etablir une liste universellement valable des rôles sémantiques n'aurait guère de sens. Pour une même langue, les inventaires diffèrent quantitativement et qualitativement selon les modèles d'analyse.

Comme exemple nous avons la notion d'Agent qui se subdivise en acteur et en causateur. Celle d'Experimenteur qui se subdivise en plusieurs autres nuances : Siège, Expérient, Patient. Chaque auteur veut rapprocher sa terminologie de la réalité qu'il décrit. Ces valeurs sont susceptibles d'occasionner des difficultés sur le plan didactiques. La Grammaire Casuelle nous a permis de classifier les échantillons des valeurs du sujet que nous avons relevés. Néanmoins, une étude sémantique de la fonction sujet serait très intéressante dans la mesure où elle permettrait de faire une démarcation précise entre la fonction syntaxique sujet et ses différents rôles sémantiques. Dans ce sens, Serbat (1985 :132) cité par Onguéné Essono ch. (2001 :137) reconnaît que

Les notions d'agent, patient, destinataire ou instrument se déduisent du sens de l'énoncé, elles n'ont effectivement rien à voir avec la relation syntaxique entre un terme nominal et un verbe, relation qui reste stable dans tous les cas.

La sémantique rend donc l'interprétation très subjective. Le même constituant sujet voit ses valeurs se décupler comme le traduit ce schéma :

SN

(Sujet) x

x A

x P

x S

A B

A = Agent

P = Patient

B = Bénéficiaire

L'ensemble de départ A (ensemble de constituants représentants la fonction sujet) contient un élément dénommé SN1 susceptible de remplir, dans une phrase, la fonction de sujet. Par contre, l'ensemble d'arrivée B (ensemble des valeurs de SN1) contient trois éléments. Ainsi, à l'unique constituant sujet correspond autant de rôles sémantiques.

Il est apparu au fil de ce chapitre que la sémantique et notamment l'action que les auteurs mettent au centre de l'analyse de l'énoncé motive les terminologies sémantiques et les valeurs du constituant sujet. La pluralité d'appellations répond donc à la préoccupation évidente de donner au sujet une dénomination qui cerne le mieux possible le rôle qu'il joue dans le drame que traduit un énoncé. Ainsi, la notion d'action sur laquelle s'appuient toutes ces analyses rend non seulement son application complexe, mais multiplie les valeurs de ce concept. Nous en avons recensé une trentaine et la liste reste ouverte. Toutes ces valeurs contribuent à embrouiller davantage la compréhension du concept sujet et pourraient même engendrer des difficultés sur le plan pédagogique. L'analyse sémantique n'ayant pu donner à notre problématique une solution satisfaisante, nous nous tournons vers la perception syntaxique. Le sujet étant considéré par la grammaire structurale comme une fonction grammaticale, l'étude sémantique que nous venons de faire sera donc complétée par l'approche structurale du sujet. Ainsi, le prochain chapitre se portera sur l'étude des appellations syntaxiques de la notion.

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