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L'analyse des sources de financement des institutions de microfinance: cas du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

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par Mike SHUKURU MWEZI
Institut supérieur de management - Master ingénierie financière 2009
  

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Section2: Les nouveaux modes de financement des IMF

La demande de financement évolue dans le secteur de microfinance et l'offre devient plus complexe. Cela entraine un développement d'une gamme d'outils financiers élargie qui sont constitués entre autre: de capital investissement, de prêt commerciaux, de garantie de prêt, de la gestion de risque de change, et de l'émission d'obligations et la titrisation.

2.1. Le capital investissement

Toute IMF a besoin de capitaux propres conséquents pour pouvoir mobiliser l'épargne du public et lever des fonds supplémentaires auprès de prêteurs nationaux ou internationaux, et par ce biais obtenir les ressources nécessaires pour développer son portefeuille.

Les marchés nationaux sont souvent de trop petite taille ou trop risqués pour pouvoir attirer des actionnaires stratégiques potentiels et la rentabilité des IMF n'est obtenue qu'au bout de plusieurs années (en moyenne, 5 à 10 ans), or elles peuvent avoir besoin d'actionnaires avant d'avoir atteint ce seuil de rentabilité.

Attirer des investisseurs nationaux n'est pas évident d'une part pour les IMF dans la plupart des pays africains, latines et asiatiques, pour plusieurs raisons :

· Il n'existe pas forcément, dans le pays, d'investisseurs conscients des contraintes tenant compte de l'incertitude sur la possibilité de sortir à moyen terme, et la nécessité de rester au capital de l'IMF (sur 5 à 10 ans), et prêts à les accepter.

Il est souvent difficile de trouver des investisseurs locaux ayant des objectifs à tendance sociale, et acceptant aussi de renoncer dans une certaine mesure à un rendement; pour contribuer à la réalisation d'objectifs sociaux.

· Par ailleurs, les investisseurs locaux connaissent peu la microfinance d'une manière générale, leur apport à la définition de la stratégie de l'IMF, en tant qu'actionnaire et membre du CA, peut être limité;

· Le risque politique peut être réel dans des régimes politiques où l'IMF cherche à assurer son indépendance vis-à-vis de l'État, et à apparaître comme " neutre ", la recherche d'actionnaires locaux potentiels qui aient eu aussi cette image de neutralité, et une relative transparence sur leur propre structure, n'est pas toujours simple.

D'autre part, les IMF peuvent aussi avoir intérêt à attirer des investisseurs étrangers car:

· Par rapport aux investisseurs locaux, ces investisseurs leur paraissent souvent plus aptes à offrir une assistance de conseil stratégique, plus enclins à s'aligner sur leur mission sociale et plus disposés à faire preuve de patience, de neutralité politique et d'expertise technique;

· Les investisseurs internationaux peuvent être proches (ou constitués par) des bailleurs de fonds susceptibles d'apporter des subventions en complément, pour financer une assistance technique complémentaire si besoin est, ou pouvant aussi appuyer l'IMF par des garanties de prêts ou des prêts à taux modérés. Dans certains cas, leur présence peut protéger l'organisation des pressions politiques locales.

Les investissements en capital par des investisseurs externe ne sont possibles que dans les sociétés à capitaux privés. Ils ont pour avantage de:

- Ne pas augmenter les frais financiers des IMF puisque par définition, ils ne sont pas rémunérés par un taux d'intérêt, mais par des dividendes;

- Augmenter la capacité des IMF à emprunter auprès des banques. En effet, une banque n'accepte de prêter à une organisation que dans la mesure où le rapport de son endettement à ses capitaux propre reste raisonnable;

- Maintenir un niveau important de capital relativement à l'actif total, ce qui constitue une saine gestion et, dans certain cas, une exigence réglementaire.

Cependant, attirer des investisseurs en capital n'est encore envisageable que par une petite minorité d'IMF qui ont atteint un degrés très avancé de maturité organisationnelle et financière.

Certaines IMF solides accumulent alors un niveau élevé de capitaux propres, souvent par le biais de bailleurs de fonds ou de bénéfices non distribués. Elles ont alors plus intérêt, dans un premier temps, à augmenter leur endettement qu'à lever de nouveaux fonds propres.

A mesure qu'elles se développent et deviennent plus matures, les institutions peuvent parvenir à un point où elles ne peuvent plus créer d'effet de levier sur leur base de capital, il existe en général des obligations réglementaires du pays qu'elles doivent respecter (ratio de solvabilité). C'est alors le moment pour elles de se tourner vers la mobilisation de fonds propres supplémentaires.

Les banques locales sont considérées comme des investisseurs potentiels, leur investissement dans des IMF est un cas particulier intéressant. La participation au capital d'une IMF permet à la banque de prendre pied dans le secteur, d'apprendre le métier sans prendre le risque de lancer une activité «ex nihilo»19(*). C'est une stratégie particulièrement adaptée au contexte actuel : l'institutionnalisation de programmes de microfinance en société à capitaux privés nécessitant d'attirer des investisseurs, la présence d'une banque commerciale locale est souvent considérée comme un avantage important pour ces derniers. Ces transformations constituent donc de bonnes opportunités pour les banques souhaitant s'implanter dans la microfinance.

En apparence, les IMF pourraient croire spontanément que renforcer son capital en recourant à des investisseurs est un moyen moins coûteux que la dette, de financer sa croissance. Mais en réalité, le capital-investissement peut aussi coûter cher aux IMF, à deux niveaux :

· coût de la mobilisation du capital (recherche d'investisseurs),

· rendement versé aux investisseurs (sous forme notamment de dividendes).

* 19 _ A partir de rien

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