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L'analyse des sources de financement des institutions de microfinance: cas du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

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par Mike SHUKURU MWEZI
Institut supérieur de management - Master ingénierie financière 2009
  

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2.5. L'émission d'obligations et la titrisation

De nouveaux outils de financement des IMF apparaissent régulièrement, pour répondre aux nouveaux besoins d'IMF plus matures.

L'utilisation, en microfinance, d'émissions obligataires et de titrisations constitue les «derniers nés» de ces outils. Il s'agit en effet d'opérations financières plus complexes, qui ne peuvent être utilisées que par des IMF plus matures, et qui impliquent un plus grand nombre des partenaires financiers, avec une technicité plus grande.

Dans ce point nous allons donner une première connaissance de ces produits, en présentant les premières opérations réalisées en microfinance dans ce domaine.

2.5.1. Instruments encore peu répandus en microfinance.

Les IMF se tournent de plus en plus vers les marchés financiers pour accéder à d'autres sources de financement à long terme. Lorsqu'elles sont suffisamment reconnues, et financièrement solides, elles peuvent y parvenir en émettant des obligations, ou en recourant à la titrisation.

Les émissions d'obligations réussies de quelques IMF très matures ont beaucoup fait parler d'elles, mais restent encore rares. Les opérations de titrisation, quant à elles, sont plus récentes et encore moins fréquentes. Le manque de recul sur l'utilisation de ces instruments en microfinance fait que peu d'éléments de comparaison sont disponibles, sur leur coût notamment. Ces instruments n'en suscitent pas moins un intérêt croissant sur les marchés financiers.

2.5.2. L'émission d'obligations

Une obligation est un titre de créance négociable à long terme représentatif d'une fraction d'un emprunt émis par une entreprise et rémunéré par un intérêt annuel21(*).

En tant que créancier d'une entreprise, le porteur d'une obligation ne court pas le risque industriel de celle-ci puisque sa rémunération est contractuelle. Il sera remboursé avant les actionnaires en cas de faillite de l'entreprise. En contrepartie, il ne bénéficie pas des droits sociaux liés à l'action (droit au bénéfice et droit à la gestion de l'entreprise via le droit de vote).

L'intérêt des obligations pour les investisseurs réside dans le fait qu'il s'agit d'emprunts pouvant être vendus plus facilement à un autre investisseur au lieu d'être conservés jusqu'à leur échéance. Les banques achètent souvent des obligations également pour cette raison. En outre, les obligations ne requièrent pas de l'investisseur qu'il réalise une évaluation de l'emprunteur comparable à celle qu'une banque entreprend avant d'octroyer un prêt direct. Les acheteurs d'obligations se contentent souvent de consulter les notations disponibles.

En ce qui concerne les IMF, l'accès aux marchés des obligations permet l'emprunt auprès de sources institutionnelles et présente l'avantage de pouvoir attirer des capitaux à long terme et des sommes plus élevées, de bénéficier de conditions plus favorables et de toucher de nouveaux investisseurs.

Néanmoins, les émissions obligataires en microfinance restent rares, car de nombreuses contraintes existent encore :

· Les investisseurs sur le marché des capitaux se cantonnent fréquemment aux instruments émis par des institutions financières réglementées et très reconnues, et tendent à percevoir la microfinance comme un secteur risqué. Par ailleurs, les marchés de capitaux et d'instruments financiers nationaux restent encore peu développés.

· Peu d'IMF disposent de structures de propriété et de gouvernance adéquates pour le financement d'obligations. Il est impératif pour l'IMF d'avoir une structure financière très solide et une notation financière, pour convaincre les investisseurs. Seules les IMF les plus solides sont donc en mesure d'émettre des obligations.

· Pour obtenir un prêt bancaire, il suffit de convaincre une seule banque d'octroyer un crédit. En revanche, un emprunt par le biais d'une émission obligataire suppose la vente d'obligations à un grand nombre d'investisseurs, essentiellement des investisseurs institutionnels (compagnies d'assurance, des fonds de pension ou fonds communs de placement). Un plus grand nombre d'informations doivent être diffusées afin d'améliorer suffisamment la confiance que ce groupe d'investisseurs place dans l'emprunteur.

· Les investisseurs qui achètent ces obligations réalisent également que les opportunités de négociation sont limitées : la demande restant généralement faible pour les émissions des IMF, celles-ci s'avèrent globalement peu liquides. A cela viennent s'ajouter d'autres contraintes, notamment le volume relativement restreint et le manque d'options de placement.

· Etant donné que les revenus des IMF proviennent des portefeuilles des prêts non garantis, leurs émissions obligataires doivent généralement s'accompagner des systèmes de garanties par les banques publiques, les banques de développement ou les bailleurs de fonds.

Bien qu'il s'agisse encore d'une pratique marginale, ces émissions d'obligations devraient à terme se développer, et offrir une solution supplémentaire de financement en monnaie locale pour les IMF les plus matures.

2.5.3. La titrisation

La titrisation est un montage financier qui permet à une société d'améliorer la liquidité de son bilan22(*).

Techniquement, des actifs sélectionnés en fonction de la qualité de leurs garanties sont regroupés dans une société appropriée qui en fait l'acquisition, en se finançant par l'émission des titres souscrits par des investisseurs. L'entité ainsi créée perçoit les flux d'intérêts et de remboursement sur les créances qu'elle a achetées aux banques et le reverse aux investisseurs via le paiement d'intérêts et le remboursement de leurs titres.

Initialement, cette technique a été utilisée par les établissements de crédit dans le but de refinancer une partie de leurs encours, c'est-à-dire transformé en titres négociables des prêts à la clientèle. Cette technique s'est étendue aussi à des groupes industriels pour titriser des créances commerciales de façon récurrente, titriser des immeubles d'exploitation, stocks... en bref de rendre liquide presque tout le bilan.

Plus récentes que les émissions d'obligations, les opérations de titrisation en microfinance sont encore moins fréquentes.

Les banquiers hésitent en effet à titriser les actifs des IMF du fait de la taille relativement petite des transactions par rapport aux coûts de structuration élevés, de la difficulté de trouver un administrateur de remplacement, et surtout du nombre limité d'investisseurs pour ce type des titres.

* 21 _ Josette et Max PEYRARD, Dictionnaire de finance, Vuibert

* 22 _ Josette et Max PEYRARD, Dictionnaire de finance, Vuibert

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