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Genre et son application dans l'ONG "Women for Women International RDC" à  Uvira

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par André Makutubu Balibwanabo
Université Ouaga 2 - Licence en management des ONG et associations 2010
  

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Chapitre I REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE GENRE

Introduction

Cette partie est constituée de deux grands points dont le premier est consacré à la brève historique du genre et dans le deuxième nous traitons de courants sur le genre. Ce dernier est composé de neuf sous points qui analysent l'écriture comme « machine de guerre », instiller le trouble dans le « genre », érotique grecque, première vague, deuxième vague, gestation de la troisième vague, troisième vague, mouvement transgenre et mouvement queer.

I.1 Brève historique du genre

Trois dates importantes semblent jalonner les débuts de l'écriture d'une histoire sur les femmes. En 1973, Michelle PERROT ouvre un cours à l'université Paris VII-Jussieu intitulé « Les femmes ont-elles une histoire ? ». En 1983, dix ans plus tard, un colloque est organisé à Saint-Maximin sur le thème « une histoire des femmes est-elle possible ? ». 1991-1992, passant de l'interrogation à l'affirmation synthétique de recherches déjà lancées, paraissent les différents volumes d'Histoire des femmes sous la direction de Georges DUBY et Michelle PERROT. C'est donc dans le début des années 70, dans la foulée des mouvements de libération des femmes qui scandaient « Nous qui sommes sans passé les femmes ! Nous qui n'avons pas d'Histoire ! » que naît la recherche en histoire des femmes.

Partant du principe que l'absence de femmes dans l'historiographie avait du sens, il fallait relire les sources qui, pour la plupart, émanaient d'archives écrites par des hommes conservées ou pilonnées par des hommes. Des unités de recherche se sont formées à l'EHESS en ordre dispersé. A l'initiative d'enseignantes-chercheuses, comme Michelle PERROT, Yvonne KNIBIEHLER, Cécile DAUPHIN ou Yannick RIPA, qui se sont initiées. Il a longtemps fallu prouver que les travaux entrepris étaient de véritables recherches scientifiques. Il s'agissait de faire surgir de nouvelles pratiques et de nouveaux objets, réinventer une nouvelle écriture. Cependant, beaucoup de programmes de recherches dans diverses universités n'ont pas réussi à aboutir dans les années 70. Pour reprendre les mots de Michelle PERROT, il fallait sortir les femmes de l'ombre du théâtre de l'Histoire.

Entre 1977 et 1978, différentes revues voyaient le jour permettant aux différentes chercheuses du monde entier de faire connaître l'avancée des travaux pour une histoire des femmes. Le BIEF (Bulletin International d'Etudes des femmes) regroupait les communications de groupes établis à Jussieu, Aix-Marseille ou Lyon. Le premier numéro, par exemple, traitait du Corps de la femme (maternité, relation dans la famille,...). Entre 1979 et 1985, la revue Pénélope réussissait à fédérer 200 abonnés sur des thèmes de recherche qui n'avaient toujours pas l'entière reconnaissance de toute la recherche historique.

Finalement, les modifications relativement récentes de l'organisation de la recherche qui se voulut plus problématisante, plus individualiste et moins inscrite dans une hiérarchie, permit le démarrage d'études aussi diverses que les femmes dans le milieu carcéral, l'homosexualité. Les femmes, par les marges, refusaient leur identité de genre.

Dans le cadre de l'histoire des femmes, comme on la nomme en Europe, la recherche américaine a joué un rôle pionnier. Depuis les années 70, également mais avec une réelle reconnaissance de l'institution universitaire, la recherche historique et sociologique américaine s'intéresse à l'histoire du « Gender » [Genre en français] en se référant aux études de Claude LEVI-STRAUSS sur les liens familiaux et aux travaux de Simone de BEAUVOIR (« on ne naît pas femme on le devient »). De fait, une opposition fondamentale se fait jour entre histoire du genre et histoire des femmes. La première, qui s'affirme en France dans les années 90, s'attache au sens culturel qui attribue au masculin et au féminin des fonctions différentes. La seconde se veut être plus attachée au sens naturel du sexe. La réflexion sur la sexualité, plus autonomisée, se sépare donc du principe du genre. C'est vraisemblablement au XVIIIe siècle que l'on bascule de l'idée qu'il existe un seul sexe mais deux genres à l'existence de deux sexes que tout oppose.

C'est l'historienne américaine Joan SCOTT qui affirme en 1996 que le Genre ne serait qu'un langage pour occuper le pouvoir.

Dès lors, comme l'affirme Violaine SEBILLOTTE, une nouvelle génération d'historienne se fait jour. Il s'agit pour elles d'étudier l'histoire du Genre comme un ensemble de phénomènes sociaux. L'entrée par le Genre offre un nouvel outil d'investigation. Si, par exemple, aucune documentation n'émane des femmes, le travail devra porter sur les représentations masculines de la femme. Quels sont alors les apports de ce nouveau regard qui, comme le craignait Yannick RIPA il y a quelques années, pouvait faire oublier l'histoire des femmes ? D'abord, la notion de Genre a été validée en tant que construction sociale. La thèse de Sophie LALANNE qui sera soutenue dans quelques mois sur la place des femmes dans les romans grecs du IIème et Ier siècles avant JC montre comment des couples franchissant différentes étapes ponctuées d'épreuves dans l'apprentissage d'une identité sociale. Ce dernier met progressivement en place le Genre. La recherche se trouve ouverte sur les identités sexuées à partir, par exemple, de l'étude du vocabulaire utilisé pour nommer les filles vierges, les jeunes filles, les épouses, etc. La césure du Genre se situe ainsi plus dans la fonction sociale. Violaine SEBILLOTTE évoque un domaine sur lequel elle a pu travailler : les filles grecques sacrifiées pour la Patrie dans la tragédie antique à partir du mythe d'Iphigénie. Ces jeunes filles, victimes consentantes, sont des héroïnes quasi divines données en exemple aux garçons. Quel est le sens de ce phénomène ? Faut-il y voir une virilisation des jeunes filles ? Est-ce le fait que les menstruations de la jeune fille la rapprochent du don du sang ? Ou bien est- ce sa faiblesse naturelle qui la rend plus admirable ? Pour Violaine SEBILLOTTE, il n'en est rien. La jeune fille représente celle qui reste avec son père : elle est mineure éternellement. Les garçons qui vont se battre pour leur cité et défendre la terre de leurs pères (patrie) doivent se comporter comme les jeunes filles se conduisent pour leur père. Il ne s'agit donc pas là d'une simple histoire de sexisme mais une toute autre étude de Genre.

Au sein des Universités, l'étude des rapports sociaux de sexe s'est institutionnalisée progressivement au cours du temps à travers trois dénominations différentes : études femmes, études féministes et études genre. Ces appellations présentent des différences et points communs mais sont toutes sujettes à controverses. Ces trois approches ne sont en aucun cas indépendantes les unes des autres malgré une manière différente de considérer l'objet d'étude : le rapport homme-femme dans la société.

I.1.1. Etudes sur les femmes

Les études sur les femmes ciblent leurs analyses sur la condition féminine et mettent en valeur le rôle des femmes dans la société. Elles sont critiquées pour se focaliser sur l'étude unique du sexe féminin. Dans un contexte social majoritairement patriarcal, leur but est de combler les lacunes académiques concernant l'étude du rôle des femmes dans différents domaines et espaces. Dans un second temps ces travaux servent d'appui aux mouvements sociaux féministes pour dénoncer les inégalités homme-femme et formuler leurs revendications. Elles sont par conséquent indirectement féministes.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote