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Evolution de la conception et de la pratique de la dot dans la ville de Kinshasa. Etude menée auprès des communautés Luba, Manyanga et Yansi habitant la commune de Kimbaseke

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par Nana NZOLANI LUSUNGULU
Université de Kinshasa RDC - Licence en sociologie 2006
  

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CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE.

Dans le présent chapitre, nous allons définir les concepts de base et présenter le milieu d'étude.

Section 1. Définition des concepts

Emile Durkheim souligne que la « première démarche d'un chercheur est de définir les choses dont il traite afin qu'il sache et que l'on sache de quoi il est question.»13(*) C'est ainsi que dans cette section nous nous employons à définir les concepts de base de notre étude afin de leur conférer un sens précis et dissiper tout malentendu à leur sujet. Nous circonscrivons les contours des concepts d'évolution, de la dot, du mariage et de la ville qui constituent le socle sur lequel repose la présente dissertation.

1.1. Evolution

Selon le dictionnaire Larousse, le mot évolution peut désigne une transformation, un changement ou c'est qui est contraire à l'immobilité. L'évolution signifie aussi devenir, mouvement, changement des idées, de la conception du groupe ou d'une personne, changement de caractère, transformation graduelle assez lente14(*).

Dans le cadre de ce travail, nous considérons l'évolution comme les changements ou les transformations intervenues dans la conception et la pratique de la dot dans les trois ethnies Luba, Manianga et Yansi du fait de leur coexistence avec d'autres ethnies dans la ville de Kinshasa en général et dans la Commune de Kimbanseke en particulier.

1.2. Dot

Avant d'aborder le noeud du sujet, précisons d'abord le contenu que nous donnons au concept Dot. Celle-ci est une notion juridique du droit matrimonial en Europe et on pourrait croire que la dot africaine et celle de l'Occident dont deux institutions identiques ou du moins voisines. Il n'en est rien cependant. C'est pourquoi, certains auteurs, à juste titre, ont critiqué l'emploi du vocable dot parce qu'il prête à confusion. Mais les termes inventés en remplacement de celui-ci ne sont pas plus corrects comme « price » qui laisse penser à l'achat. En outre, il est tellement ancré dans le vocabulaire juridique du droit coutumier que malgré les critiques fondées qu'il provoque, ce terme reste le plus fréquemment employé du moins chez les coutumistes francophones. Cela étant, définissons les deux dots et essayons de dégager les différences essentielles.

La dot est une des institutions fondamentales du droit africain. Ce sujet a donné matière à plusieurs études d'observateurs étrangers, la plupart n'ont pas pénétré la signification profonde de cette institution. Il s'en sont tenus trop légèrement aux apparences formelles actuelles et ont conclu que la dot était le prix d'achat d'une femme, que le mariage chez les noirs était une opération lucrative pour les parents de l'épouse.

En Occident, la dot est constituée des biens apportés au mari par la famille de la femme en vue de subvenir aux charges de ménage et notamment à l'éducation des enfants et à leur entretien.

Par contre, la dot africaine se réalise en sens inverse puisque les biens sont apportés par le mari et non pas au profit du ménage, de sa femme ou des enfants à venir mais en faveur de la famille de sa femme.15(*)

D'après J. Bineti, la dot est la somme versée par le fiancé ou par sa famille au père de la fiancée. La dot peut être parfois en nature, en produits alimentaires ou artisanaux, parfois en objets traditionnellement réservés à cet usage : bijoux, objets en cuivre ou en fer.16(*)

La dot est une preuve, publique du libre consentement que les parents apportent à l'alliance envisagéé.La dot sera enfin une garantie de la stabilité de l'union des époux et des alliés.

De ce qui précède, nous constatons que l'objectif essentiel de la dot africaine n'est pas le même que celui de la dot européenne, la consolidation des liens matrimoniaux mais aussi entre les deux familles (celle de l'homme et de la femme) se trouve être le mobile fondamental. Elle (dot) est en quelques sorte le moyen instrumental établissant l'alliance alors que la dot classique personnalise le mariage.

Aujourd'hui, plusieurs parents sont intéressés au montant de la dot plutôt qu'au bonheur de leur fille, montant et les modalités de versement se débattent généralement avant la fixation de la date de cérémonie du mariage. Qui discute de la dot, qui la fixe et qui la perçoit ?

Autrefois, la dot se payait en valeur consacrées : grand et petit bétail, fusil, houe, machettes, etc. Ces biens étaient un gage et devaient en principe rester en possession de celui qui les recevait.

Les conditions économiques modernes ont profondément modifié le sens traditionnel de la dot. La dot ancestrale se présente comme une institution sociale faisant partie d'un régime juridique, lui-même commandé par une philosophie et une vision originales du monde.

La dot est en quelque sorte le procédé par lequel se caractérise le mariage légal et le différencie de l'union libre ou concubinage. C'est le moyen par lequel le mari acquiert le transfert de certains droits que la famille de la femme abandonne à son profit.

Dans ce travail nous considérons la dot comme l'ensemble des biens que le futur époux et/ou sa famille remettent à la famille de la future épouse pour consacrer l'existence du mariage.

* 13 E. Durkheim, Règles de la méthode sociologique, PUF, Paris, 1973, p.22

* 14 Nkwanzaka I., Système de parenté, cours inédit L1 Anthropologie, FSSAP, Unikin, 1998-1999

* 15 S. Shomba K. et G. Kuyunsa B., Dynamique sociale et sous-développement en République Démocratique du Congo, PUC, Kinshasa, 2000, p.77

* 16 J. Bineti, Mariage en Afrique Noire, CVA, Paris, 1973, p.11

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