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Efficience des dépenses publiques de santé, d'éducation et croissance économique dans l'espace UEMOA

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par Damas HOUNSOUNON
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Master en économie publique 2009
  

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Conclusion générale

Depuis l'avènement des théories de la croissance endogène, l'Etat est reconsidéré comme un acteur principal de la vie économique. On assiste à une réhabilitation du rôle de l'Etat dans l'économie à travers la fourniture des biens publics indispensables à l'amélioration de la productivité du secteur privé. Plusieurs études empiriques ont tenté d'évaluer, à la suite de l'article de BARRO (1990), l'mpact des dépenses publiques sur la croissance économique.

Deux remarques importantes peuvent être faites à partir de l'analyse des résultats de l'ensemble de ces études empiriques. La première a trait à la diversité et à l'hétérogénéité des résultats obtenus et la seconde tient au fait que très peu de ces études considèrent la manière plus ou moins efficace que les dépenses publiques sont employées. Or l'impact positif des services publics sur la croissance économique peut dépendre en large partie de l'efficacité des dépenses engagées.

C'est pourquoi, dans le cadre de notre mémoire de DEA/Master en Economie publique, nous nous sommes penchés sur la question de l'efficience des dépenses publiques dans l'espace UEMOA. Il s'est agit de dégager dans cette étude des éléments de réponse aux deux interrogations suivantes :

· les dépenses publiques d'éducation et de santé sont-elles efficientes dans les pays de l'UEMOA?

· l'efficience de ces dépenses ne permet-elle pas un accroissement de la production plus vite que le volume des dépenses engagées?

Pour répondre à ces deux interrogations, nous avons d'abord procédé à l'estimation des scores d'efficience avant d'étudier l'impact de ces scores estimés sur la croissance à travers un modèle de croissance endogène. Les scores d'efficience ont été estimés au moyen de la méthode d'enveloppement des données à la Malmquist (DEA-Malmquist), technique non paramétrique ayant l'avantage de ne pas exiger de spécification explicite de la relation liant l'input à l'output et de considérer l'évolution de l'environnement technologique pouvant influencer sur l'efficience. Nous avons réalisé cette étude sur une période de 35 ans (1970 à 2004).

Les résultats de ces estimations montrent qu'en moyenne sur la période considérée, les dépenses socio- publicques d'éducation et de santé ne sont pas efficientes même si les degrés d'efficience ne sont pas très faibles et que les dépenses publiques sont gaspillées à près de 27% et de 55% en moyenne respectivement pour l'éducation et la santé. Ces résultats présagent que les dépenses sociales en matière d'éducation et de santé sont plus ou moins rationnelles. Mais ce résultat peut être dû à la non prise en compte de l'effet du secteur privé. En effet, les domaines de la santé et de l'éducation sont deux domaines qui sont considérablement explorés par le secteur privé. Or dans notre étude nous avons considéré d'une part, les niveaux globaux

des taux de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur et d'autre part l'espérance de vie et le taux de mortalité (indicateurs globaux) sans prendre en compte - faute d'une technique de quantification- les dépenses engagées dans ces deux domaines par le secteur privé. Cette ignorance peut sans doute surestimer les scores d'efficience.

Les résultats des estimations de nos modèles de croissance ne sont pas conclusifs en terme de niveau mais sont significatifs lorsque la performance est mesurée par l'efficience ; ce qui signifie que l'efficience des dépenses sociales d'éducation et de santé favorisent la croissance économique plus vite que le volume des dépenses engagées.

Au total, nos résultats montrent d'une part que les dépenses socio-publiques sont peu efficientes dans l'espace UEMOA durant la période considérée et d'autre part que c'est une utilisation efficiente des ressources consacrées à l'éducation et à la santé qui est plus importante que le volume de ces dépenses en tant que facteur contribuant à la croissance. Ces conclusions rejoignent celles de EBERT, SCHUKNECHT et THONE (2005) et celle de SAOUSSEN BEN ROMDHANE (2006), qui ont montré que si les dépenses publiques sont de bonne qualité, les services qui en résultent sont de nature à accélérer la croissance.

Dans ces conditions, pour permettre aux dépenses sociales d'éducation et de santé engagées d'atteindre des objectifs économiques plus positifs, les Etats de l'UEMOA devront mettre en place des politiques visant à créer un environnement politique et socio-économique sain. Un plan de sécurité publique national en vue d'améliorer le climat sécuritaire et un plan global de développement afin d'assurer la croissance économique, améliorer la distribution de la richesse et des revenus, et réduire le niveau de la pauvreté. Ce plan de développement devra se focaliser sur des politiques visant à favoriser la stabilité politique et macro-économique, la réduction de la corruption privée comme publique, la réhabilitation des infrastructures socioéconomiques, le renforcement des institutions et le développement des investissements.

Cependant, notons que la présente étude souffre de quelques insuffisances tant au niveau de la spécification des modèles qu'au niveau de l'analyse quantitative des résultats. Pour des raisons d'orientation de recherche, de la non disponibilité de certaines données et aussi pour réduire le champ de l'analyse, l'étude a occulté certaines variables dont l'influence est sans doute non négligeable dans l'analyse de l'efficience des dépenses publiques. Pour les memes raisons, l'étude a ignoré l'influence du secteur privé. Au niveau de l'analyse, une limite tout aussi importante est que l'impact des dépenses publiques sur la croissance ne doit pas etre recherché seulement dans la propension marginale de cette variable à la production. L'ac-

tion publique développe un certain nombre d'externalités qui sont malheureusement difficiles à quantifier. Ces externalités se trouvent à travers l'assainissement de l'environnement socio-économique.

Nous souhaiterions ainsi voir des études ultérieures sur la question de l'efficience des dépenses publiques dans l'union prenant en compte la spécificité du secteur privé et avec des techniques d'évaluation beaucoup plus élaborées.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon