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Accords de partenariat économique et système agricole centrafricain

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par Hermas Guy Socrate Dieu Béni DJAMAWA ENDJIKPENO
Université de Bangui République Centrafricaine - Maà®trise 2009
  

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1.3.Impact des APE sur la compétitivité des produits agricoles

Pour évaluer les impacts des APE sur la compétitivité des produits agricoles centrafricains, nous allons tout d'abord donner un bref aperçu sur le concept de la compétitivité.

En effet, en terme général, la compétitivité décrit la capacité pour un individu, une entreprise ou une nation à faire face aux besoins des consommateurs et aux initiatives de ses concurrents sur le marché.

Au plan de la nation, la conception de la compétitivité se base notamment sur la théorie des avantages comparatifs de D. Ricardo. Ceux-ci découlent en effet de trois composantes majeures permettant aux entreprises d'une nation donnée de relancer la concurrence sur le terrain de leur choix :

· Rapport compétence / coût de la main d'oeuvre locale (valeur d'échange),

· Capacité à concevoir, à produire et à assimiler les nouvelles technologies (valeur d'usage),

· Capacité des acteurs économiques à coordonner leurs efforts (valeur politique).

Les acteurs fondamentaux de la compétitivité sont les entreprises ; ce sont elles qui affrontent la concurrence sur le marché et qui y acquièrent des avantages après vente. Aussi, la compétitivité des entreprises se définit- elle par rapport à leur position sur les marchés (intérieurs et extérieurs) vis-à-vis de ses principaux concurrents.

Ainsi, en restant donc dans le sens du concept de la compétitivité que nous venons ici de définir, notre présente analyse sera donc portée plus précisément sur les entreprises de transformation et de vente des produits alimentaires locaux. Ces entreprises intègrent généralement le secteur dit agro-alimentaire. L'agroalimentaire désigne généralement un ensemble d'activités économique liées à l'agriculture, mais qui concernent plus précisément la transformation des produits agricoles en produits alimentaires entre le moment où ils sortent de l'agriculture proprement dite et celui ou ils atteignent le consommateur35(*). Le secteur agroalimentaire s'étend aussi aux produits agricoles non alimentaires.

C'est donc sur ce secteur que nous allons évaluer l'impact de la réciprocité inscrite dans les APE. De ce fait, les produits agroalimentaires centrafricains intégrant le champ de notre présente analyse sont : le sucre, l'huile de palme, le café moulu, la cigarette ainsi que la bière.

1) Impact de la réciprocité sur le sucre centrafricain

Le sucre est produit en République Centrafricaine par une seule entreprise (Sucaf) dont la production n'arrive toujours pas à satisfaire la demande locale d'où nécessité de recourir aux importations pour combler le surplus ou l'excédent de la demande (politique de contingentement).

L'évolution de la production et de l'importation du sucre dans les années précédente se présente dans le tableau ci-après comme suit :

Tableau 26 : Evolution de la production du sucre.

 

2005

2006

2007

Variation 2006/2007

1) production

* sucre granulé

* sucre aggloméré

6298

3243

8708

6750

9229

7484

6,0%

10,9%

Total

9541

15458

16713

8,1%

2) vente locale

a) évolution (tonnage)

*sucre granulé

*sucre aggloméré

19472

3243

14875

7792

11296

6627

-24,1%

-15,0%

Total

22715

22667

17923

-20,9%

b) en valeur (millions de FCFA)

*sucre granulé

*sucre aggloméré

7970

1709

6100

4414

5824

3779

-4,5%

-14,4%

Total

9679

10514

9603

 

3) Exportation

En volume

0,0

0,0

0,0

0,0

Total

0,0

0,0

0,0

0,0

4) Importation

En volume (tonnage)

2839

2258

2684

84,1

Total

2839

2258

2684

84,1

 

Source : Sucre Afrique RCA (Sucaf RCA) 2008.

Le tableau ci-dessus nous présente les données sur la production, la vente locale et l'importation du sucre en République Centrafricaine.

Au regard des données ici présentées, la SUCAF n'est pas encore compétitive au plan national, par rapport au volume de sa production d'une part et d'autre part par rapport au prix de vente pratiqué qui reste encore très élevé. De ce fait, l'insertion de la réciprocité dans les échanges centrafricains mettra en

faillite cette usine à cause notamment de la hausse des importations du sucre étranger à des bas prix.

2) Impact de la réciprocité sur l'huile de palme centrafricaine.

En ce qui concerne l'usine de production de l'huile de palme centrafricain (centra palm), l'insertion de la réciprocité mettra en danger son système de fonctionnement. En effet, la quantité totale produite n'arrive toujours pas à satisfaire la demande locale. L'évolution de la production de l'huile de palme depuis un certain temps reste négative ; ceci provoque donc la flambée de son prix sur le marché local. Ainsi, pour évaluer l'impact de la réciprocité sur cette filière, nous présenterons d'abord l'état de la production et de la vente locale de l'huile de palme en Centrafrique en vue notamment d'analyser son degré de compétitivité.

Le tableau ci-dessous va donc nous présenter la situation de la production et de la vente de l'huile de palme centrafricaine.

Tableau 27 : Production et vente de l'huile de palme centrafricaine

 

2005

2006

2007

Variation 2007/2006

Production (en tonne)

Huile de palme

Palmistes

1784,0

206,0

2300,0

180,0

1640,0

250,0

-28,7%

38,9%

Total

1990,0

2480,0

1890,0

-23,8%

Vente locale (en tonne)

Huile de palme

Palmistes

1875,0

181,0

1855,0

135,0

1487,0

189,0

-28,7%

38,9%

Total

2056,0

1990,0

1676,0

-23,8%

Vente locale (en millions de FCFA)

Huile de palme

Palmistes

524,0

13,0

610,4

9,5

456,8

12,3

-19,8%

40,0%

Total

537,0

619,9

469,1

-15,0%

Exportation

Huile de palme

Palmistes

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Total

0,0

0,0

0,0

0,0

Source : Centra palm 2008

La production de centra palm est non seulement insuffisante mais ne cesse de décroître continuellement ; en effet, la production total, présentée par le tableau ci-dessus, a porté sur 1890 tonnes en 2007 contre 2480 tonne un an plus tôt, soit une chute de 23,8%. A côté de cette chute de production, nous pouvons y ajouter aussi la vétuste des outils de production qui provoque régulièrement des pannes techniques ; de même, nous pouvons noter aussi que le vieillissement actuel des plantations ne cesse de provoquer des baisses de rendement. La combinaison de tous ces facteurs rend donc vulnérable la centra palm face à une concurrence étrangère si la réciprocité sera introduite dans les échanges centrafricains. En effet, la conséquence directe de l'impact de la réciprocité sur ce secteur sera donc la faillite totale de la centra palm résultant notamment de la mévente de ses produits à cause de leurs prix qui seront élevés par rapport aux autres huiles importées à bas prix en provenance de l'Union Européenne.

3) Impact de la réciprocité sur le café moulu

Le démantèlement du droit de douane qui a pour corollaire la hausse des importations des produits à faible prix, baissera aussi très sensiblement le prix des produits de l'UE importés par la RCA et fabriqués à base du café pour le petit déjeuner. Cette baisse augmentera la demande centrafricaine à consommer de préférence les produits de meilleure qualité (le nescafé importés et autres) au détriment de café stars qui est moins compétitif qualitativement. Ainsi, si faisons une vision à long terme de cette situation, la RCA va donc se spécialiser uniquement dans la production et la vente du café à l'état brut et consommera le café manufacturé importé de l'Union Européenne. Economiquement, cette situation sera en défaveur de la RCA du fait que la vente des produits manufacturés est beaucoup plus rentable que la vente des produits à l'état brut ; en effet,  les produits manufacturés créent davantage des valeurs ajoutées et occasionnent aussi de multiples consommations intermédiaires. Ils suscitent et stimulent la création des nouveaux emplois et génèrent de multiples effets d'entraînement directs ou indirects sur l'économie d'un pays.

4) Impact de la réciprocité sur la boisson centrafricaine

Malgré certaines de ses composantes chimiques, la bière a été classée, en République Centrafricaine, dans la catégorie des produits alimentaires : elle intègre donc notre analyse.

Ainsi, l'insertion de la réciprocité dans les échanges centrafricains provoquera à court terme la hausse du volume de bières importées suite du démantèlement des droits de douane. Cette hausse du volume des importations a pour corollaire la baisse directe de leurs prix de vente. Cette baisse des prix des boissons importées pourra donc concurrencer la boisson locale. Cette concurrence, à moyen et à long terme, entraînera la perte de vitesse de l'unique brasserie locale.

* 35 Introduction à l'économie rurale. Maîtrise en science économique E. Betid.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille