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Problématique de la lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans la communauté rurale de Fandène (département de Thiès)

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par Yankhoba Ba
Université Cheikh Anta Diop Dakar - Maitrise 2010
  

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Chapitre III : Les limites des techniques

Qu'elles soient traditionnelles ou modernes, des techniques sont mises en pratique par les populations pour lutter contre la dégradation des ressources naturelles. Toutefois, ces techniques mises en oeuvre comportent certaines limites qui entravent leur efficacité dans le cadre pratique. Ainsi, il s'agira dans ce chapitre d'exposer les limites inhérentes à la lutte contre la dégradation des ressources naturelles.

III-I Les limites de la lutte contre la dégradation des ressources

hydriques

La protection des ressources hydriques se voit à travers la lutte contre la baisse des nappes et l'ensablement des marigots et des bas-fonds. Mais ces infrastructures réalisées pour les sécuriser ont apporté des désagréments dans certains endroits.

C'est le cas de la retenue de Keur Saïb Ndoye construite à la fin des années 1980. En effet, cette réalisation a permis aux populations en aval de constater un relèvement du niveau de la nappe. Alors que celles situées plus en amont ont eu des effets contraires. Le projet qui était chargé de l'exécution avait prévu une autre retenue. Mais, face à la réticence des populations riveraines de ce tronçon de bas-fond, la deuxième n'a pas été construite. C'est surtout pour des raisons crypto-personnelles de certains propriétaires de vergers qui risquaient de voir leurs plantations de manguiers disparaître avec la crue que créerait l'infrastructure. Le financement qui lui était destiné avait été donné aux paysans des villages qui devaient en bénéficier pour la construction de puits cimentés leur permettant de s'adonner au maraîchage. La deuxième retenue n'étant pas construite, le peu d'eau qui quitte celle de Keur Saïb Ndoye ruisselle et passe très rapidement sans grande possibilité d'infiltration. Ainsi, non seulement la recharge de la nappe ne se fera pas correctement mais aussi l'écoulement sera faible. Cela a eu comme conséquence de paralyser l'activité maraîchère dans les villages situés en amont. En effet, les enquêtes ont montré que depuis les années 1990 coïncidant avec la réalisation de l'infrastructure, le village de Diamdiorokh a définitivement abandonné ce type d'activité. Celui de Koussoune a vu une réduction drastique des paysans qui le pratiquaient.

III-II Les insuffisances inhérentes à la lutte contre la dégradation des sols

Il s'agit ici de montrer les limites des savoir-faire locaux et des techniques introduites pour lutter contre la dégradation des sols.

III-II-1 Les limites des savoir-faire locaux

> L'épandage de fumure organique est pratiqué par beaucoup de personnes et son efficacité est prouvée. Toutefois, la plupart des agriculteurs n'en disposent pas assez pour couvrir toutes leurs terres qui ont des problèmes de fertilité. Généralement, seuls les champs situés pas trop loin des habitations en bénéficient puisqu'il faut les transporter de la maison vers les terres de culture.

> Les haies vives aussi ont un rôle déterminant dans la lutte contre l'érosion éolienne. Cependant, 65% des ménages enquêtés affirment que les espèces utilisées (Euphorbia balsamiféra, le Prosopis chilensis) contribuent à accentuer l'étroitesse des terres. En effet, pour la première espèce, là où elle est plantée, sur deux mètres de rayon, aucune culture ne peut pousser correctement. Il en est de même du deuxième (le Prosopis) qui peut empiéter jusqu'à 3m de rayons (voir photo 7)

Photo 9 Haies vives faites de Prosopis

Par ailleurs, 20% conçoit que ces haies vives abritent de rongeurs qui détruisent les cultures (les graines enfouies dans le sol et les petits semis).

Toutefois, ils sont tous d'accord que ces insuffisances sont négligeables au regard des avantages que cette technique apporte.

> la pratique de la jachère est une technique courante dans la communauté rurale de Fandène. Elle produit beaucoup de résultats. Mais elle est confrontée à un problème de pérennité. Ainsi, dès lors que « le sol est fait pour produire et pour nourrir » (Ruellan, 1994), la lutte contre la dégradation des sols ne doit pas se faire au détriment de la production agricole. Or, la pression sur les terres est sans cesse croissante. S'il n'y a plus assez de terres, ce qui est indubitable avec la dynamique actuelle, cette pratique aura tendance à disparaître. Ainsi, avec cette pression sur les terres, le recul de la pratique a commencé dans certaines parties comme le Nord et le Sud (cf. tableau n°18).

> la rotation des cultures est une technique dont l'inconvénient qui lui est rattaché est son manque d'appropriation par les populations. Et cela malgré son rôle important dans le rétablissement de la fertilité des sols. De plus en plus, les paysans se tournent vers la monoculture : l'arachide ou le manioc (les cultures de rente)

> « le paillage » est aussi une technique dont les avantages sont prouvés. Pourtant elle ne jouit pas de la même notoriété que les autres à cause de sa mise en pratique. En effet, comme il est déjà expliqué, ce sont les résidus des récoltes et les herbes fauchées qui sont laissés sur les champs de culture et qui servent de bouclier contre les effets du vent. Or, la zone sahélienne est caractérisée par un hivernage de courte durée. Par conséquent, le tapis herbacé est généralement faible et disparaît au bout de quelques mois dans la saison sèche. Ainsi, le fourrage va faire défaut. Alors ces résidus de récoltes ou les herbes mortes qui devaient protéger les champs contre l'érosion sont soit enlevés par les paysans pour le fourrage soit pâturés par les troupeaux auxquels la nourriture fait défaut.

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