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Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

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par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

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2) Les femmes criminelles victimes d'ellemême ?

Selon Raymond Borde et Etienne Chaumeton,

« Contradictions enfin du côté de la femme : la femme fatale l'est aussi pour elle-même. Frustrée et criminelle, mi-dévoreuse, mi-dévorée, désinvolte et traquée, elle tombe victime de ses propres pièges. »116

Dans le film noir, les femmes ont plus ou moins deux sortes de rôles à jouer : celui de la femme fatale, et à l'inverse celui de la femme fragile.

« Sur les affiches de polars de cette période, la représentation des femmes étaient simple : soit des prédatrices, soit des proies. »117

Les réalisateurs et les scénaristes reproduisent le paternalisme et le protectionnisme que le Code de Production leur impose, directement ou implicitement, dans leurs films, un peu comme s'ils réaffirmaient leur rôle de patriarche omnipotent.

Cependant pour Eddie Muller, le destin n'est pas sexiste, car il torture hommes et femmes avec un égal dédain.118

Il faut toutefois souligner, que dans les films étudier ici, le destin que subissent les femmes criminelles est souvent plus morbide que celui des hommes.

Dans des films comme Le facteur sonne toujours deux fois, Assurance sur la mort, La dame de Shanghai, ou bien Niagara, les femmes ont toutes des maris plus 'gés qu'elles, et qui « s'occupent de tout à la maison », en particulier sur le plan financier et la manière de vivre.

Malgré la destinée différente de ces trois hommes, ils occupent la première place dans leur couple.

Les femmes doivent les soutenir, être fidèles et aimantes, et surtout ne pas remettre en cause leurs paroles.

Mais ces femmes rencontrent des hommes plus jeunes que le destin a mis sur leur route, et à partir de là commence un jeu de séduction, d'approche, de succomber à la tentation.

116 Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), op. Cit p. 10.

117 Eddie Muller, L'art du film noir, Les affiches de l'ge d'or du film policier, op. Cit, p. 93.

118 Ibid, p.103.

Dans Le facteur sonne toujours deux fois, John Garfield (Franck) croise la route de Lana Turner.

Il se fait embaucher dans leur petit restaurant.

Des le début du film, lorsqu'il croise le regard troublant de Lana Turner, on voit tout de suite qu'il est sous le charme.

D'ailleurs, Lana Turner qui joue le rôle de Cora, supplie presque son mari Nick (Cecil Kellaway) de renvoyer Franck.

Seulement leurs destins les rattrapent, et dans le cas de Cora, c'est Franck qui va l'embrasser le premier.

Malgré son refus et sa froideur apparente, elle a compris que sa vie n'est pas ce qu'elle attendait.

Elle s'est mariée car son passé est plutôt trouble, en particulier dans ses relations avec les hommes.

Mais dans le film, elle reste assez flou sur le sujet, car elle troublée par la question que lui pose Franck, à savoir pourquoi elle s'est mariée avec Nick.

Cette question lui fait l'effet d'un miroir de sa propre vie, et elle prend conscience qu'elle ne supportera plus longtemps de vivre comme ça.

Dans Shanghai, les deux « héroïnes », ou plutôt personnages principaux féminins, sont également victimes d'elles-mêmes, victimes de leur passé.

Sans le savoir, ces deux femmes, aussi troubles et charismatiques l'une que l'autre, sont mere et fille.

Mother Gin Sling, est la patronne d'une maison de jeux à Shanghai, et à derrière elle un passédouloureux.

Quant à Poppy, qui est donc sa fille, c'est une jeune femme pertinente et insolente. Elle devient cliente du casino, et commence à devenir « esclave » du jeu et de l'argent.

Elle perd des sommes faramineuses, et s'éprend d'un homme qui va l'inciter à continuer de jouer.

Son amour pour lui est possessif et capricieux, et ici, il est possible de remarquer l'influence de la psychologie.

En effet, elle a toujours vécu seule avec son père, et reçu une bonne éducation.

Et justement, plus elle découvre un nouveau style de vie, baignant dans la luxure et le vice, plus elle révèle son vrai caractère de « garce ».

Une fois encore son passé la rattrape, car son père, derriere ses apparences d'homme d'affaire, a lui aussi un passé sombres qu'on ne découvre qu'à la fin du film.

C'est un peu comme si elle ne pouvait échapper à la fatalité.

« Le film s'achève sur un repas somptueux et sinistre, où les secrets des convives sont mis à nu, tandis que les ressentiments s'assouvissent. »119

Dans Le faucon maltais, Mary Astor se fais passer pour une victime, et essaye de séduire Humphrey Bogart, le détective, afin de l'amadouer et d'arriver à ses fins sans être soupçonner.

Mais une fois encore, le destin a frappé, car Sam Spade va plus ou moins découvrir le passé de la femme dont il est tombé amoureux, et découvrir le « poteau rose ».

Avec Assurance sur la mort,

« Barbara Stanwyck provoque la mort et ne pourra mourir que dans la passion et le sang. Elle est l'incarnation du destin. »120

C'est l'action de cause à effet. Toute décision a une influence sur le destin et on ne peut pas revenir en arrière.

En définitive,

« Tout se passe comme si ces femmes superbes étaient victimes de leur beauté et ne pouvaient s'en servir qu'à des fins destructrices. Elles semblent parfois conduites par des forces qui les dépassent. »121

Après avoir dressés ces portraits et vus l'influence de leur passé et de leur destin, il est temps de voir pourquoi et comment ces femmes criminelles sorte du « droit chemin ».

119 Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), op. Cit p. 44.

120 François Guérif, Le film noir américain, op. Cit. p. 112.

121 Michel Ciment, Le crime à l',cran, Une histoire de l'Amprique, op. Cit, p. 91.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld