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Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

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par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

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Chapitre VIII : ... à la réalité sociale.

3) La famille américaine, une forteresse imprenable.

Il y a dans le courant classique du film noir et des femmes criminelles, deux types d'hommes.

D'une part les «négatifs », ces protecteurs ou maris possessifs et incapable de considérer leur compagne autrement que comme leur possession.

Comme le mari de Rose, Georges (Joseph Cotten), dans Niagara, ou bien celui de Cora dans Le facteur sonne toujours deux fois, qui considèrent leur femme comme un objet, qui ne peut pas penser et vivre seule, sans eux.

C'est le même paternalisme dont l'Etat fait preuve avec la population américaine.

D'autres part, les « positifs », un peu comme Sam Spade, et qui en ayant leur propre conception du bien et du mal, reconnaissent aux femmes le droit de s'émanciper.

En devenant femme criminelle, femme fatale, vamp ou nymphomane, la femme tend à supprimer des écrans la mère de famille et la bonne épouse.

Selon Michel Cieutat,

« L'Amérique ne peut exister sans la Mere. Elle est aussi bien la source de maintes joies familiales que la cause de nombreux traumatismes psychologiques. (...) Echec cependant logique, puisque la femme US, dans son innocence, sa force dominatrice et sa vanité, ne fait que renvoyer l'Amérique face à elle-même. »139

Il rajoute à l'égard du rôle de la mere :

« Il ne pouvait mieux dire, car la mere, à l'image de la « Mother Nature », est la souche même de la société américaine. Outre le fait qu'elle donne vie, elle a aussi la responsabilité de la protéger. »140

Quand on se rend compte de cela, on comprend pourquoi l'apparition des femmes criminelles à l'écran à susciter tant de polémiques de la part de la censure, et générer une curiosité et une attitude voyeuriste du côté des spectateurs.

Puis il continue par :

« Devant un tel étouffement matriarcal, il va de soi que les déclarations misogynes abondent dans le cinéma américain. »141

La femme a donc plusieurs « fonctions » pour l'homme.

Elle peut être sa propre mère, sa femme, la mère de ses enfants, sa maîtresse, en cela elle perd de sa féminité.

C'est cela qui trouble les hommes, comment une mere peut elle avoir envie d'être féminine, alors qu'elle reste toute la journée à la maison, pour s'occuper des enfants et tenir la maison ? Ce stéréotype de la famille américaine est donc une barrière pour l'ouverture d'esprit des hommes en ce qui concerne l'émancipation de la femme.

4) Les relations hommes-femmes.

Les hommes aiment-ils ces « nouvelles » femmes libérées, ou plutôt qui se libèrent, et qui acquièrent les mêmes préoccupations qu'eux ?

En effet, les femmes deviennent-elles par là des compagnes plus « complètes », plus en adéquation avec les hommes ?

Ou bien au contraire deviennent elles des rivales, qu'ils craignent, des « êtres » qui n'ont plus envies de s'embarrasser, afin de vivre leurs aspirations sans pudeur, ni hypocrisie et qui les affolent ?

Car indéniablement, elles sont de moins en moins mises à l'écart et sont concernées par les mêmes problèmes ou désirs que les hommes, au sein de cette société américaine.

Michel Cieutat explique :

« D'autre part, nombreuses sont les femmes qui portent la culotte, cette fois au sens littéral de l'expression, mais qui, devant l'amour et devant l'amour seulement, acceptent de se féminiser (...) Ainsi représentée, la femme n'est jamais ridicule. Bien au contraire, elle confirme, à travers une forme d'humour quelque peu distanciatrice, que l'Amérique doit aussi sa force à des femmes. Mais l'homme s'arrange quand même pour dénoncer cet abus de pouvoir en mettant en scène, avec une certaine régularité, des créatures aux cheveux courts - coupe capillaire qui fut pendant longtemps un interdit biblique notoire - à qui il attribue des rôles ~ sataniques, histoire d'avoir le dernier mot : Mary Astor dans The Maltese Falcon, Rita Hayworth dans The Lady From Shanghai (...). »142

Toutefois, la séduction féminine est toujours synonyme de piège, d'artifices mensonger. Ils voient la femme comme une menace potentielle pour leur statut, leur reconnaissance sociale ou leur supériorité.

Quelque part ils ont peur et de ne plus trouver leur place dans ce monde de femmes, et cherchent donc à affirmer leur prégnance, mais également que les femmes prennent tout simplement cette place.

Ils ne faut que les femmes oublient qu'elles vivent dans un monde qui a été plus ou moins conçu et dirigé le plus souvent par des hommes, et que la place qu'elles occupent est usurpée.

Cette période est aussi le début des prémices des combats pour l'indépendance, ce qui explique peut-être ce caractère d'une féminité dévorante.

Mais accorder une place dérisoire aux femmes relève avant tout encore une fois du fantasme. Celles-ci sont en effet plus nombreuses que les hommes, leur espérance de vie est supérieure, et elles font preuves d'un acharnement particulier afin de s'immiscer dans tous les domaines de la vie publique.

A cette période, les hommes traversent donc une crise de doute fac aux femmes.

« Le male américain a donc besoin d'un dopage pour se hisser à la hauteur de sa compagne. Certains ne supportant plus le matriarcat made in USA, décident tôt ou tard d'en finir avec lui. »143

La place de la femme américaine n'est donc pas très claire, surtout pour les hommes qui sont partagés entre être protecteur, solide et responsable, ou bien à l'inverse être esclave, victime de leur pulsion et de l'aspect charnel de la femme.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore