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Stratégies d'adaptation des paysans au changement climatique dans la sous-préfecture de Prikro en Côte d'Ivoire

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par Kouadio Jean Emmanuel YAO
Université de Bouaké en Côte d'Ivoire - Maà®trise 2009
  

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I. Cadre théorique de la méthodologie.

1. Justification du sujet.

La pertinence d'une argumentation réside en sa justification. Celle-ci doit se faire dans une certaine rigueur scientifique. Dans cette logique, le choix du thème de l'étude est motivé par deux raisons : l'une académique et l'autre scientifique.

1.1. Justification académique.

Cette étude répond à une exigence académique du département de Sociologie et d'Anthropologie de l'Université de Bouaké. Il s'agit pour les Etudiants en Maîtrise, de renforcer leurs initiations en termes de recherches scientifiques. Elle permet à ceux-ci de mettre en exergue les connaissances théoriques apprises durant les quatre (4) années d'apprentissage sociologique. Ainsi, notre thème de recherche est : « stratégies d'adaptation paysanne face au changement climatique dans la Sous-préfecture de Prikro. »

1.2. Justification scientifique.

Depuis l'indépendance, le milieu agricole ivoirien est le maillon principal de l'économie. Mais les acteurs de ce milieu rencontrent bien des difficultés. Et surtout dans la région du N'zi Comoé et en l'occurrence ceux de la Sous-préfecture de Prikro qui sont sous le poids de problèmes d'ordre écologique, économique et sociale. La pauvreté et la misère sont présentes au sein de cette population vieillissante du fait de l'exode rural des jeunes. Les filles au travail de fille de ménage (servante ou bonne) et les garçons à celui de bascott au sud du pays. La majorité de ceux-ci sont poussés par la raréfaction des pluies dans la région. Alors que sans pluie, les rendements agricoles sont médiocres et l'agriculture, pour beaucoup d'entre eux, est la seule activité lucrative dans cette zone rurale.

La variabilité négative de la pluviométrie à Prikro témoigne d'un changement progressif et accentué du climat. Aussi, ce phénomène se présente d'ordre mondial. Puisque les grandes puissances mondiales s'accordent à la recherche de solutions adéquates pour le pallier.

Ainsi, nous sommes guidés par le choix de ce thème par un souci de compréhension de l'adaptation des paysans à cette situation nouvelle.

Une recherche de solution à travers cette étude pourra permettre d'avoir des remèdes adéquats.

2. Problématique

2.1. Question de recherche.

Toute recherche scientifique sous-tend des questionnements qui aboutissent à des constats. Pour cette étude, la question de recherche est : quelles stratégies les paysans de Prikro mettent-ils en place pour s'adapter au changement climatique ?

2.2. Objectif de recherche.

L'objectif général de cette étude est d'analyser la manière d'adaptation des paysans au changement au changement climatique.

De façon spécifique, il s'agit de :

ü identifier les changements climatiques à Prikro ;

ü déterminer les stratégies d'adaptations des paysans.

2.3. Hypothèses.

ü le phénomène du changement climatique est en recrudescence dans la Sous-préfecture de Prikro.

ü aucun paysan n'adopte de stratégies d'adaptation au changement climatique.

3. Revue critique de la littérature.

Aucun travail d'étude et de recherche ne peut s'avérer scientifique sans au préalable réviser les ouvrages ayant déjà traité le thème en question. La revue de littérature permet de s'informer des travaux effectués et de se familiariser avec le thème. Elle consiste à faire la récession des écrits (N'DA, 2006). Elle permet de définir, de délimiter notre étude et de comprendre les concepts clés de notre sujet de recherche.

Les impacts du changement climatique incluent des considérations d'ordre technique, scientifique, social et environnemental. Vu l'importance que revêt la problématique du changement climatique, certains auteurs ont publié des ouvrages pour attirer l'attention de tous. La majeure partie des écologistes et /ou travaux effectués sur le phénomène laissent constater les effets dramatiques d'un changement climatique en comparaison d'avec les normes écologiques antérieures. La grande partie des ouvrages sont tous unanimes sur le fait que les paysans sont ceux qui ressentent le plus les changements induits. Les acteurs de ces modifications quantitatives sont les hommes. Faucheux et al (1990), énumèrent toutes les menaces susceptibles de mettre à mal le déroulement normal de l'environnement dans le monde entier. Les causes du développement des facteurs qui causent le développement des conséquences négatives du climat, de l'environnement sont les hommes. Les industries humaines produisent les chlorofluorocarbones, substances chimiques qui s'attaquent à l'ozone stratosphériques. Cette augmentation des CFC a engendré la diminution de la couche d'ozone et l'accroissement de l'effet de serre. Pour eux, les solutions pour résoudre le problème environnemental doivent venir des grands pollueurs comme les Etats Unis d'Amérique, la Chine, la Russie. Ce qui parait absoudre est que la plupart ces pays sont moins favorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les conventions et protocole sont élaborés, votés. Mais l'application de ceux-ci pose problème. Car le respect de ces protocoles comme celui de Kyoto pourrait réduire l'économie de ces pays. Or le fait parler de développement durable, c'est mettre en exergue la protection de l'environnement.

Ils pensent que si aucune mesure n'est prise, certain consensus scientifique existent pour avancer que ce seront les régions subtropicales déjà le plus défavorisées qui présenteront la plus grande sensibilité. Un approfondissement des déséquilibres entre Nord et Sud risquent d'en résulter avec, comme région menacées, l'Océanie, le sud-est asiatique, une partie de l'Afrique et les pays du pourtour méditerranéen.

C'est dire que le changement climatique pourrait faire apporter des bouleversements climatiques, des horizons non vivables aujourd'hui pourront être habités plus tard.

Dans l' agriculture par exemple, le changement global risquerait d'avoir pour les riches terres à céréales de la prairie canadienne un effet désastreux, mais la prolongation de la saison de végétation pourrait s'avérer tout à fait bénéfique pour l'agriculture irlandaise, finlandaise ou soviétique.

Afin d'éviter ces bouleversements dont nul ignore les conséquences, il serait bien de mettre des digues pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le pollueur-payeur en est une réalité mais reste que théorique. Les pays riches sont ceux qui doivent faire des efforts afin de résoudre le problème du changement climatique car les PVD sont mal placés pour gérer une politique d'adaptation en raison de leurs endettements et de leurs incapacités à mobiliser les capitaux nécessaires. Quelques soient les stratégies passives, adaptatives ou préventives, adoptés par ces Etats, voire leurs agricultures, pour remédier à ces menaces sur l'environnement, ils sortiront perdants. La voie évidente de ces pays est de trouver des stratégies adaptatives certes inefficaces mais qui permettent plus ou moins d'avoir de bonnes récoltes.

MONNIER (1990) lie la cause principale du changement climatique aux feux de brousse et à la culture sur brûlis effectués par les paysans. Ces comportements sont des pratiques traditionnelles perpétuées de génération en génération qui aujourd'hui constitue une menace pour le climat forestier. C'est dire combien les pratiques traditionnelles aussi mettent en difficultés les paysans qui les adoptent et les trouvent normales. La recherche d'un gibier et le champ d'igname ou de riz à travers l'usage du feu constitue un mode de vie à restreindre de la vie agricole. En effet, il montre le rapport entre les pluies et la disponibilité forestière. Là où existe la forêt, la pluie est abondante. C'est dire qu'une forêt dense favorise une pluviométrie abondante. Cela parait une évidence dans la mesure où nous nous situons dans une loi de cause à effet. La densité pluviométrique dans une végétation témoigne du type de végétation elle-même. Le respect du cycle de l'eau est de mise. Alors, ce dysfonctionnement climatique incombe à l'homme acteur du milieu. Il devient son propre destructeur.

Dans cette optique d'énumération de cause, PELT J. Marie (2001) évoque les exactions subies par la biodiversité. Il ressort que l'exploitation abusive de la faune et de la flore ont contribué à la diminution du dispositif forestier et au renforcement de l'aridité du climat. La détérioration de la saison des pluies dans la durée comme dans son intensité se manifeste par une dégradation progressive des paysages végétaux. Alors, l'on constate les pertes en terres arables du fait de l'érosion. Les sécheresses fréquentes, plus que tout autre facteur, ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes les rendant plus vulnérables à la moindre perturbation et accélèrent le rythme de dégradation des ressources biologiques. Pour lui, le destin de l'homme est parfaitement inséparable de celui de la nature dont elle a besoin pour subsister. Sans elle, point de nourritures, point de vie. La nature à l'inverse, n'a pas besoin de l'homme : qu'il vient à disparaître et elle rebondira aussitôt, dans sa diversité et sa luxuriance que seul pourra interrompre un cataclysme cosmique majeure comme par exemple l'ultime transformation du soleil. Donc, puisque l'homme a besoin de la nature et la nature n'a apparemment pas besoin de lui, il convient de revoir la distribution des rôles et des partitions : le fameux principe de précaution exige que l'homme approche la nature avec respect et humilité.

HAXAIRE C, (2002) s'est plus intéressé aux perceptions des paysans du changement. Il ressort de cette étude que les Gouro de Côte d'Ivoire perçoivent la grande variabilité saisonnière du réseau hydrographique comme le non respect contemporain des pratiques ancestrales. L'incrédulité et/ou la connaissance de nouvelles religions ont terni et sali l'image ancestrale. Alors, la variabilité climatique est la manifestation colérique des aïeux. Cette situation a pour corollaire sécheresse et dégradation des ressources biologiques. Les pactes sellés ne sont plus respectés comme jadis. Il appartient aussi aux hommes d'apaiser leur colère afin d'avoir leurs faveurs. Le sous-entendu est que se sont les ancêtres qui donnent la pluie. Leurs bonnes humeurs se répercutent sur la vie sociale, climatique et traditionnelle des êtres vivants. Les ancêtres représentent des dieux à adorer, à vénérer afin d'être dans leurs bonnes grâces.

Par ailleurs, HEMOND A. et al (2002) ont mémé une étude porté sur les Nahuas dans l'Etat de guerrero au Mexique. Celle-ci laisse voir une liaison étroite entre ce peuple et la pluie. Ces auteurs analysent l'importance de la pluie dans cette région. Cette population donne à la venue de la pluie un pouvoir venant de Dieu et des saints. En fait, ils attribuent à chaque période de leur calendrier cultural un saint catholique. Ainsi, ils maîtrisent leur calendrier cultural à la lettre, période par période. Pour eux, la pluie est certes une oeuvre divine mais aussi associée aux comportements humains. Car il ne pleut plus parce que les hommes agissent mal. Ils sont sans ignorés que la forte démographie, la déforestation, la mauvaise gestion des ressources naturelles sont à la base du manque de pluie. Alors, ils essaient de s'adapter à travers des stratégies. Cette adaptation s'effectue uniquement au niveau du changement des anciens outils par de nouveaux.

En effet, les Nahuas dans l'Etat de Guerrero au Mexique s'adonnent à l'usage d'autres types d'outils adaptés. Ce sont des outils qui creusent plus le sol afin de mieux retenir le peu de pluie qui tombe. Cette stratégie qui permet au sol de retenir plus d'eau donne aussi la possibilité, aux grains mis en terre d'échapper aux animaux ravageurs. Car du fait de la raréfaction des pluies, les animaux trouvent de moins en moins à manger. Cette stratégie simple et admissible à tous permet aux Nahuas d'avoir un peu de bonne récolte.

Mais cette stratégie s'avère insuffisante face aux pénuries aggravées de vivres et d'eau. Les paysans sont obligés de migrer vers des surfaces plus prometteuses. Cette migration s'avère conflictuelle du fait de la convoitise de la propriété des zones d'accueil. Le nouveau venu se présente comme un envahisseur potentiel. Cette situation favorise l'exode des jeunes vers les villes à la recherche de travail.

Et selon DUPRE et al (1999), ces difficultés sont dues à la forte croissance démographique des populations paysannes. Car, la demande de forêt est forte par rapport à la disponibilité. Les terres arables sont les plus demandées or leurs superficies baissent de cultures en cultures. Deux schémas résultent de cette baisse. D'une part, des conflits s'installent entre populations d'accueil et les nouvelles venues et des mesures et comportements d'adaptations des populations d'autre part. Il faut retenir que pour les paysans la menace climatique semble le problème crucial de l'agriculture et la forte démographie et la migration des populations augmente le taux de croissance de l'espace utilisé par l'agriculture. Ainsi, les stratégies qu'adoptent les paysans en Aribinda sont plus organiques. Ils utilisent de nouveaux outils et la fumure pour donner plus de force aux plants. Mais comme pour beaucoup de paysans à la recherche de stratégies, les paysans à Aribinda restent impuissants quand la pluie n'a pas arrosé la fumure et les plants.

Pour ce qui concerne les mémoires et thèses, il y a eu peu d'écrit sur le changement climatique : ses causes, ses conséquences et ses prévisions. Dr AMAN S. (2000) dans sa thèse parle de l'exploitation abusive de la forêt ivoirienne. Cette exploitation sauvage a diminué le couvert végétal. Elle s'est faite et continue de se faire en grande partie industriellement. La coupe des grumes pour l'usage industriel a permis de dégrader fortement la densité de bois par hectare dans les forêts ivoiriennes. A côté de cela, on a les populations rurales qui utilisent la forêt pour se nourrir, se soigner et se distraire. Ces actions sont considérées par eux comme normales car cela émane de leur tradition. Ici, l'auteur dépeint le sabotage de la forêt ivoirienne sans évoquer les conséquences d'une telle action sur l'environnement et la vie des hommes. Parlant toujours de la forêt, KOMENAN (2005), fait ressortir les bénéfices engendrés par l'exploitation de cette forêt ivoirienne en l'occurrence celle de la région de l'indenié. Ces bénéfices se répercutent aussi bien sur la population que sur les exploitants. L'exploitation a permis l'acquisition d'infrastructures bénéficiant aux populations locales. Mais la forêt est en train de disparaître car cette gestion passe par le développement durable ayant un volet social, écologique et environnemental. Alors s'installe des conflits et/ou des mesures et comportements d'adaptations.

Plusieurs de ces ouvrages ont évoqué les causes, les conséquences du phénomène climatique tant bien dans le monde, en Afrique qu'en Côte d'Ivoire. Par contre certain abordent l'adaptation des paysans face au changement climatique dans certaines localités. Des paysans trouvent des mesures d'adaptation leur permettent de réduire les conséquences du phénomène climatique. Mais malheureusement ces stratégies se retrouvent inefficaces faces au changement climatique. Nous déduisons une conscience efficiente des paysans de l'effectivité du changement dans leurs milieux. Dans la mesure où d'autres trouvent des mesures d'adaptations, quels comportements ceux de Prikro adoptent-ils face à ces changements ? Ont-ils les mêmes stratégies ou en possèdent-ils davantage ? Aussi, les changements sont-ils effectifs dans cette localité ?

Ainsi, les réponses à ces questions constitueront l'essentiel de notre travail.

La méthodologie consiste à préciser comment le problème à l'étude va être « piégé » par les activités et les instruments qui permettront d'arracher des parcelles de vérité. En terme claire, la phase méthodologique concerne tout le plan de travail qui dictera les activités à mener pour faire la recherche (PAUL N'DA, 2000). Elle est la marche rationnelle pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité. On considéra la méthode d'une recherche comme l'ensemble des opérations intellectuelles permettant d'observer, de décrire, d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée.

Tout travail scientifique se base sur une méthodologie. Celle-ci se définie comme la recherche ou la science de la voie en Sociologie. Cette voie est l'indicateur qui conduit à la vérité scientifique. Il s'agira ici de présenter l'ensemble des outils techniques pour l'enquête proprement dite.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle