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VIH/sida: défi au développement de l'Afrique. Une étude de l'impact économique et social de la pandémie au Rwanda

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par Michel Segatagara KAMANZI
Université pontificale grégorienne - Licence en sciences sociales 2003
  

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2. Au niveau macroéconomique

La macroéconomie est la partie de l'économie qui s'intéresse aux quantités globales agrégées que ce soit au niveau régional, national ou continental. Elle s'occupe aussi des relations commerciales entre pays. Elle a en général pour but d'éclairer la politique économique d'un pays donné103. Comme cela est suggéré par le nom, « la macroéconomie adopte donc d'emblée un point de vue global, « macro » ; elle raisonne sur des indicateurs d'ensemble, ou agrégats, qui intéressent l'économiste pour une raison ou pour une autre104. »

Au niveau macroéconomique, le Produit National Brut, valeur totale de la production de l'économie pour une période donnée (généralement une année), est largement utilisé comme mesure fondamentale des résultats d'une économie dans la production des biens et services105 ; certains l'utilisent même comme indicateur du niveau de bien-être d'une nation. La valeur du PNB est obtenue en faisant la somme de ses différentes composantes: consommation des privés, investissements, dépenses de l'administration publique et exportations nettes qui sont la différence entre les exportations et les importations nationales. Sous forme d'équation, appelée équation Keynésienne, le PNB = C + I + G + NX.

Nous partirons des composantes de cette équation pour les différents points que nous allons analyser dans cette partie macroéconomique. Nous verrons d'abord l'impact du VIH/SIDA sur le revenu national et, en particulier, sur la consommation privée (C). Nous envisagerons ensuite son impact sur les investissements (I). Nous considérerons, en troisième lieu, les conséquences de l'épidémie pour les dépenses de l'État (G) en portant une attention particulière aux secteurs de l'éducation, de la santé, et à la politique fiscale. Nous déterminerons, en quatrième lieu, les effets de la maladie sur les exportations nettes (NX). Et, dans un dernier point, nous ferons la synthèse de cette partie macroéconomique en voyant l'impact du VIH/SIDA sur le Produit Intérieur Brut (PIB) que nous préférerons au PNB.

103 Cf. Dicionnaire d'Économie et de Sciences Sociales, sous la direction de C.-D. Echaudemaison, Nathan, Paris, 1998, p. 262.

104 B.GUERRIEN, La théorie économique néoclassique, tome 2 : Macroéconomie, théorie des jeux, La Découverte, Paris, 1999, p.6.

105 S.FISCHER, R. DORNBUSCH, R. SCHMALENSEE, Economia, HOEPLI, Milano, 1992, p. 769.

2.1. Le revenu national

Le revenu national est le revenu total reçu des propriétaires des facteurs de production : travail, capital et terre106 (on a désormais tendance à ajouter aussi la technologie parmi les facteurs de production). Ce revenu global de la nation se décompose principalement en revenu des ménages et revenu des entreprises107. Nous avons déjà vu, dans la partie microéconomique, l'impact de l'épidémie du VIH/SIDA sur les ménages et les entreprises des différents secteurs. Nous avons vu, en particulier, que la croissance de l'épidémie affecte sérieusement les revenus de ces deux entités. Comme les ménages dépendent souvent des revenus d'un ou deux membres de famille, la contamination de ces derniers ainsi que leur décès entraînent une baisse significative des revenus de leurs familles. De même les entreprises enregistrent une perte des revenus associés à la diminution de la productivité des travailleurs atteints par le VIH/SIDA et aux coûts supplémentaires qu'elles doivent payer (augmentation des dépenses pour les soins médicaux et pour le recrutement d'un remplaçant).

Au niveau global de l'économie, si l'on fait la somme de la perte des revenus que les ménages aussi bien que les entreprises ont encourue à cause de l'épidémie du VIH/SIDA, on se rend compte aussi de la diminution accusée par le revenu national dans son ensemble. Ce raisonnement simple et hypothétique pourrait être malheureusement entrain de se vérifier même si des statistiques et données macroéconomiques récentes ne le laissent pas transparaître, comme le montre, par exemple, le tableau suivant portant sur les dépenses pour la consommation des privés.

Années

1998

1999

2000

Consommation privée (C) en millions de Frw108

463 559

474 460

467 661

Source : Ministère des Finances et de la Planification économique, Direction de la statistique

106 Ibid., p. 774.

107 Cf. Dicionnaire d'Économie et de Sciences Sociales, sous la direction de C.-D. Echaudemaison, Nathan, Paris, 1998, p. 381.

108 Frw: sigle utilisé pour la monnaie nationale, le Franc rwandais. Les statistiques rapportées ici, sont établis en millions de Francs rwandais calculés aux prix constants de l'année 1995. Pour le reste des données que nous reporterons en Francs rwandais (Frw), nous utiliserons les données de la direction de statistique du Ministère des Finances et de la Planification économique (MINECOFIN), que nous supposons actualisés, ainsi nous nous permettrons de faire des comparaisons entre différentes années, assumant que les valeurs ont été actualisées.

Ces données des années successives à l'enquête de 1997 sur la situation de l'épidémie du VIH/SIDA au Rwanda, ne nous permettent pas, en effet, de démontrer une quelconque corrélation négative entre la progression du VIH/SIDA et la consommation privée, car, à part une baisse enregistrée en 1999, la consommation privée a augmenté de 1998 à 2000. Faudrait-il alors penser qu'il existe une corrélation plutôt positive entre l'expansion du VIH/SIDA et l'augmentation des revenus des ménages et celui des entreprises, en relation avec la hausse de la consommation privée ? En d'autres mots, pouvons-nous établir que, plus le VIH/SIDA augmente, plus la consommation privée augmente aussi, parce que les revenus ont aussi augmenté ? A part peut-être le cas des entreprises qui oeuvrent dans le domaine du SIDA, comme les entreprises de commercialisation des préservatifs, Centres de dépistage ou quelques pharmacies et hôpitaux privés, nous pensons qu'on ne peut pas arriver à établir une corrélation positive et qu'une conclusion de ce genre est très peu probable.

En conclusion, même si nos données sont partielles et insuffisantes pour vérifier le lien véritable entre les deux variables, rien n'empêche, cependant, de penser que, avec l'expansion du VIH/SIDA, nous assisterons à la diminution du revenu national dans son ensemble comme résultat de la diminution des revenus des ménages et des entreprises, et que cela apparaîtra à long terme.

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