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VIH/sida: défi au développement de l'Afrique. Une étude de l'impact économique et social de la pandémie au Rwanda

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par Michel Segatagara KAMANZI
Université pontificale grégorienne - Licence en sciences sociales 2003
  

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1.5 Groupes vulnérables

Avec quelques variations selon les pays, comme nous le verrons plus loin dans ce chapitre, les enfants et les femmes demeurent largement le groupe le plus exposé à l'infection du VIH. Certaines catégories sociales, souvent marginalisées, sont dites à hauts risques de contamination. Ce sont : les prostituées, les personnes homosexuelles, les usagers des drogues intraveineuses, les enfants de la rue, les prisonniers et les populations mobiles, notamment les routiers, les militaires et les réfugiés.

1.6 Traitements disponibles

Le SIDA conduit presque toujours à la mort, bien qu'elle survienne après plusieurs années de l'infection. Durant les premieres années de la découverte du VIH/SIDA, être diagnostiqué séropositif était synonyme de mort prochaine et certaine. Bien qu'aucun vaccin efficace n'ait été encore trouvé jusqu'à nos jours, il existe néanmoins des traitements qui permettent de stopper la réplication du VIH, permettant ainsi le prolongement de la vie des personnes infectées.

En 1986, la communauté scientifique redécouvre l'AZT, l'azidothymidine, communément connu sous le nom de Zidovudine et Retrovir. Ce médicament, développé en 1964 contre le cancer, avait déjà démontré à l'époque son efficacité à combattre les rétrovirus. L'AZT devient ainsi l'un des premiers antirétroviraux capables de stopper la reproduction et la mutation du VIH dans l'organisme humain.

Les antirétroviraux sont des composants pharmaceutiques destinés à prévenir la reproduction des rétrovirus, dont le VIH fait partie. Il existe plusieurs types utilisés dans le traitement contre le VIH, notamment les inhibiteurs nucléosidiques (dont l'AZT), les inhibiteurs non nucléosidiques, et les inhibiteurs de la protéase. Les inhibiteurs nucléosidiques et non nucléosidiques fonctionnent de la même manière, à la différence que

le premier a besoin d'être catalysé (chimiquement altéré) par l'organisme pour être actif et le second est immédiatement actif une fois dans le sang. Tandis que ces deux types d'inhibiteurs, nucléosidiques et non nucléosidiques, empêchent les cellules saines d'être infectées par le VIH, les inhibiteurs de la protéase empêchent plutôt les cellules déjà infectées par le VIH de reproduire d'autres VIH7.

Au cours des dernières années, le traitement à l'AZT a fait ses preuves en réduisant de presque deux-tiers le risque de transmission de mère à enfant pour les femmes enceintes séropositives. Cependant, l'AZT s'est révélé être un médicament très toxique et à la longue inefficace. En effet, après plusieurs mois de traitement, certains patients ont développé une résistance face au traitement à l'AZT. Les chercheurs et médecins ont ensuite découvert qu'il est plus approprié de traiter les personnes séropositives et les malades du SIDA avec un traitement multiple, associant plusieurs autres médicaments plutôt qu'avec l'AZT seul. Il a été constaté que lorsque le traitement s'effectue à l'AZT seul (monothérapie), quelques particules du virus non anéanties par le médicament sont susceptibles de muter et de créer une autre variété du VIH plus résistante.

Cherchant à remédier à la résistance du VIH, un traitement associant trois thérapies simultanément (trithérapie) a été étudié. Avec l'association de ces trois thérapies, on a constaté que la mutation du virus devenait plus difficile et le traitement plus efficace8. Plusieurs études ont montré par la suite qu'en combinant un inhibiteur de protéase avec deux inhibiteurs nucléosidiques, combinaison appelée HAART (Higly Active Antiretroviral Therapy), la progression de la maladie diminuait sensiblement et la réplication du VIH dans l'organisme se faisait à un très faible taux, et cela pour une longue période de temps9.

Aujourd'hui, la trithérapie représente un grand espoir pour toutes les personnes séropositives et les malades du SIDA. En est témoin, l'étude présentée par la firme pharmaceutique Merck lors de la XIe conférence mondiale sur le SIDA (tenue à Vancouver, au Canada, en juillet 1996). Selon cette étude, sur 18 patients ayant reçu en

7 R. A. SMITH, Encyclopedia of AIDS: a social, political, cultural and scientific record of the HIV epidemic, Fitzroy Dearborn, Chicago, 1998, p. 70.

8 G.TRACY IRONS (project editor), Health Issues, vol.1, Salem Press, California, 2001, pp. 33-34.

9 R. A. SMITH, Encyclopedia of AIDS: a social, political, cultural and scientific record of the HIV epidemic, Fitzroy Dearborn, Chicago, 1998, pp.71-72.

association l'AZT, le 3 TC et l'indinavir, pour une période de 48 semaines, 15 n'ont plus eu de trace détectable du virus dans leur plasma. La difficulté de ce traitement se situe au niveau des effets collatéraux nombreux et de la nécessité d'un régime approprié.

Au-delà des contraintes liées directement à la rigueur du traitement, le grand défi demeure sa diffusion au niveau mondial. Ces médicaments étant très coûteux, le traitement reste pratiquement inaccessible pour les pays en voie de développement. Seuls les pays industrialisés et ceux disposant des revenus élevés ont pu faire bénéficier à leurs patients de ces découvertes. L'accès au traitement, pour ces malades des pays riches, a rapidement entraîné une baisse significative de la mortalité à cause du VIH/SIDA. En Italie, par exemple, l'accès aux médicaments anti-SIDA, a permis une baisse spectaculaire de la mortalité parmi les personnes infectées par le VIH, passant de 83,9% en 1993 à 9,2% en 200110.

Devant l'impossibilité pour plusieurs pays, dont certains sont les plus frappés par l'épidémie, de faire face aux coüts que comportent ces traitements antirétroviraux, plusieurs voix se sont levées au niveau international pour réclamer la réduction des prix de ces médicaments pour les pays en voie de développement. Des espoirs ont été suscités à Doha en novembre 2001 lors de la réunion de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce), mais aucun accord significatif, favorable aux pays en développement, n'a pu être trouvé, laissant ainsi des millions des malades sans autre issue que celui de mourir. Nous reviendrons plus en détail sur cette question du monopole des médicaments antirétroviraux dans le second et le troisième chapitre de notre travail, en la situant d'abord dans le contexte des importations et ensuite celui des droits humains.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard