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L'émancipation familiale face aux institutions: des pères séparés dans l'impasse

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par Catherine Azémar
Conservatoire des arts et métiers Paris - Master de recherche: sciences du travail et de la société 2009
  

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2.3. Libération des femmes et distinction d'un rôle maternel

A l'aube de la révolution, le courant prédominant de la philosophie des lumières est ainsi traversé par un discours naturaliste sur la féminité justifiant l'exclusion de la femme du domaine de la raison. Une thèse de la « nature féminine », qui s'appuie sur la différence physiologique des sexes. Dans cette perspective, pour conserver la nature de la femme, plus faible et plus sensible, et son aptitude à la procréation, il faut lui interdire l'accès à la raison et l'intelligence, par essence masculine. Seul un autre courant, porté par Condorcet, contredira cette théorie, à partir duquel naitra sous la révolution de 1789, le premier mouvement féministe, quoique non identifié encore comme tel, dont les pionnières seront Olympe de Gouges, ou bien encore Théroigne de Méricourt_. Ainsi la femme, sortie de l'ombre pour être magnifiée à partir de la maternité, associera son combat futur d'émancipation avec la protection des enfants. A l'époque donc où se forgent ces représentations de la féminité, les femmes sont privées de tous droits civils et politiques, ce qui les placent sous la dépendance absolue du père, de l'époux et de la communauté familiale. La femme avec l'enfant sont placés dans un statut d'incapacité, sous la tutelle du père et mari. Elle a interdiction de faire des opérations financières sans le mari ; c'est le père qui décide du mariage et de l'éducation des enfants. Il faudra attendre 1944 pour l'accès des femmes au droit de vote, et 1965 pour celui d'exercer une profession sans le consentement de son mari.

Le mouvement de libération de la femme est venu de la sorte s'achopper sur l'avènement de la conception d'une division sexuelle des rôles dans la sphère familiale. On peut noter à ce sujet le rappel historique de ce contexte qu'en fait Isabelle Guérin dans son ouvrage « Femmes et économie solidaire » : L'auteur explique que dans le contexte de la fin du XVIIIème, l'esprit des Lumières, il était question de libérer les hommes des liens de subordination personnels, les femmes étant priées d'assurer l'harmonie de l'espace familial. Le souci du bonheur pour le plus grand nombre allait de pair avec l'affirmation d'autonomie du sujet et de sa liberté, étant exclus ceux considérés comme non maîtres de leur volonté. La division sexuelle du travail se dessine ensuite au cours du XIXème siècle, opposant foyer et activité salariée. Les revenus féminins prennent alors la connotation de salaire d'appoint qui va s'ériger en norme. Des positions dans ce sens étant soutenues par les économistes à partir de trois principaux arguments que sont : Une concurrence déloyale exercée par les femmes du fait de leurs faibles salaires - Le rôle central des femmes en terme de contribution au capital humain (femmes au foyer) - L'argument sur la mortalité infantile liée aux enfants laissés à des nourrices. (Guérin, 2003).

Ainsi, l'organisation sociale prend appui sur l'organisation dans la sphère privée d'un ordre matrimonial qui constitue à la fois un ordre moral et un ordre social, et la conception du couple qui la sous-tend selon le schéma d'une division sexuelle des rôles, est une représentation inégalitaire entre l'homme et la femme. Comme nous l'explique Irène Théry dans un article de Sciences Humaines : « Vers le XIXème siècle, la femme a cessé d'être perçue comme inférieure à l'homme selon une conception hiérarchique des sexes issue de la tradition religieuse, mais n'a pas pour autant été vue comme son égale. Perçue comme différente de l'homme, sa vocation devient alors de s'accomplir dans sa féminité par la maternité. Elle poursuit : « Le mariage est l'institution qui inscrit la maternité dans le lien social et politique en la liant a priori à la paternité. On ne peut comprendre l'ébranlement contemporain de notre système de filiation sans le rapporter aux transformations majeures de l'alliance, quand se précipite, à la fin des années 1960, le long cheminement démocratique qui a donné aux femmes le statut d'égales et d'interlocutrices des hommes ». (Théry, 2000).

Divers courants se dégagent, pour interpréter la sociologie de la famille qui a pris naissance avec l'industrialisation et le développement d'une pensée scientifique de la sociologie. Nous allons voir comment l'analyse de ces approches en lien avec mon questionnement autour de la place du père, me permettra de dégager mes hypothèses.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry