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Les Comités de Défense de la Révolution(CDR) dans la politique du Conseil National de la Révolution(CNR)de 1983 à  1987: une approche historique à  partir de la ville de Ouagadougou

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par Kakiswendépoulmdé Marcel Marie Anselme LALSAGA
Université de Ouagadougou - Maîtrise 2007
  

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IX.2. Les limites : egarementsp glissements et resistances sociales

Toute la pratique des CDR n'avait pas rimé avec réussite. Effectivement, à côté des acquis reconnus dans leurs rapports avec les masses, la reconnaissance des égarements et excès est une vérité qu'il ne faut point réfuter. Il faut voir en ces actions déviantes, des revers sociaux qui ont souvent valu à la révolution une connotation négative dans certains milieux.

Notre analyse se consacre ici à trois exemples d'échecs sociaux qui somme toute avaient alimenté la désaffection de la population vis-à-vis du pouvoir de façon générale : premièrement les abus et la crispation de la population, l'hostilité des milieux traditionnels et religieux et enfin la prolifération des armes à feu et le regain du banditisme après le 15 octobre 1887.

599 Bruno JAFFRE, 1989, Burkina Faso : les années sankara, Paris, L'Harmattan, page 188.

IX.2.1. Abus et crispation de la population : la demobilisation

Le glissement de l'action des CDR vers l'arbitraire et le coercitif, conjugué à des attitudes notoirement abusives, a souvent causé le ternissement de leur profil sociologique. Nos investigations nous ont offert l'occasion de découvrir véritablement des cas de vols, de viols, de brimades diverses auxquels des militants CDR mal intentionnés s'étaient livrés. Ces situations décevantes que le pouvoir avait d'ailleurs reconnues contribuèrent à l'animation d'un contexte de psychose au niveau de la population.600 « Le pouvoir politique est utilisé a ce niveau pour des calculs : il y a des mauvais éléments... Ces néo-féodaux [...] sont dans nos rangs... Ils s'installent dans les secteurs, dans les villages, dans les provinces en véritables potentats et puis ils sont tr.s dangereux - dans leur facon de faire - régnant et sévissant a la maniere des seigneurs de guerre, ils sont fascistes. Certains CDR ont fait des choses exécrables, indicibles... ».601

De telles bévues ne pouvaient pas manquer de provoquer un choc négatif au niveau de la population, un choc démobilisant qui avait entamé la corrosion des bases de popularité des structures. La ferveur populaire remarquable au début de la révolution allait connaître une évolution en decrescendo. En juillet 1986, malgré l'autocritique de la première conférence des CDR qui avait appelé au ressaisissement, le haut-commissaire du Kadiogo, le Sergent Alain ILBOUDO, reconnaissait la persistance du flux de la démobilisation.602 Ce qui démontrait bien l'incapacité dans laquelle les CDR se trouvaient pour juguler la perte de leur aptitude de séduction vis-à-vis d'une population qui refusait de lâcher prise sur un certain nombre d'excès dont elle était victime.

Avec l'éclatement de la crise politique au sein du CNR, la démobilisation continua son chemin. Au sein même des CDR, nombreux furent surpris par les différentes sortes de contradictions entre les leaders qu'ils ne comprenaient plus, et se laissèrent gagner par la démotivation.

La prestesse dans laquelle les projets révolutionnaires furent réalisés avait nécessité chaque fois un apport maximum de la population qui s'était vite lassée. Tout cela favorisait davantage cette démobilisation. Cet amollissement de la sympathie populaire constituait un échec social qui remettait en cause la constance et la fluidité de la communication entre le pouvoir et la population.

600 Voir le rapport de la 1er conférence des CDR à la page 137.

601 Thomas SANKARA, discours de clôture de la 1ere conférence des CDR, voir le document à la page 155.

602 Ludo MARTENS, 1989, SANKARA, COMPAORE et la révolution, Paris, EPO International, page104.

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