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Participation des populations au processus d'élaboration et de mise en Å“uvre du plan de développement de la commune de Dogbo

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par François ZINSOU
Université d'Abomey-Calavi ( Bénin) - Maà®trise 2007
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    DEDICACE 3

    REMERCIEMENTS 4

    SIGLES ET ACRONYMES 6

    INTRODUCTION 7

    PREMIERE PARTIE: 9

    CADRE THEORIQUE 9

    I- PROBLEMATIQUE ET ETAT DE LA QUESTION 10

    II- DELIMITATION THEMATIQUE 15

    III- HYPOTHESES 17

    IV- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 18

    4.1 OBJECTIF GLOBAL 18

    4.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES 18

    V- JUSTIFICATION DU THEME 18

    5.1 RAISONS OBJECTIVES 18

    5.2 RAISONS SUBJECTIVES 21

    VI- CLARIFICATION CONCEPTUELLE 22

    VII- CADRE SOCIO-SPATIAL 28

    7.1- SITUATION GEOGRAPHIQUE 29

    7.2- POPULATION ET ORGANISATION SOCIALE 29

    7.3- ACTIVITES ECONOMIQUES 30

    7.4 STRUCTURES D'APPUI AU DEVELOPPEMENT 31

    DEUXIEME PARTIE: 32

    CADRE METHODOLOGIQUE 32

    I- RECHERCHE DOCUMENTAIRE 33

    II- ECHANTILLONNAGE 35

    2.1 GROUPE CIBLE 35

    2.2 ECHANTILLONNAGE 40

    2.3 DUREE DE L'ENQUETE DE TERRAIN 40

    III- OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES DE TERRAIN 42

    IV- ENQUETE DE TERRAIN 42

    4-1 PRE ENQUETE 42

    4-2 ENQUETE PROPREMENT DITE 43

    4-3 DEPOUILLEMENT ET TRAITEMENT DES DONNEES 43

    V- DIFFICULTES RENCONTREES 44

    TROISIEME PARTIE : 45

    RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES 45

    I- PARTICIPATION A LA GESTION DU PDC 46

    1.1 PARTICIPATION DES ACTEURS A L'ELABORATION DU PDC 46

    1.2 PARTICIPATION DES ACTEURS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC 49

    1.3 APPROCHES DE PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC 50

    II- LIMITES DE LA PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA REALISATION DU PDC 54

    2.1 FACTEURS ORGANISATIONNELS 55

    2.2- FACTEURS SOCIOCULTURELS 58

    2.3- FACTEURS ECONOMIQUES 61

    2.4- FACTEURS POLITIQUES ET ADMINISTRATIFS 64

    III- GESTION DYNAMIQUE DU PDC 67

    3.1 Le PDC, une affaire de tous les acteurs 67

    3.2. L'approche de participation solidaire 68

    3.3 Evaluation de la participation au PDC 73

    CONCLUSION 75

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 77

    DEDICACE

    Je voudrais, avant tout, dédier ce travail de recherche à mes parents:

    · Mon père Essè ZINSOU qui a eu l'idée de m'envoyer à l'école et qui a fait ce qui est de son pouvoir durant mon cursus scolaire. Ce travail est le témoignage de ma reconnaissance pour tes multiples soutiens.

    · Ma feue mère Fanonhoun KOUTE. Chère maman, tu n'as ménagé aucun effort pour le suivi de mon éducation et le bon déroulement de mon cursus scolaire. Mon souhait aurait été que tu sois à mes côtés en ce jour solennel, mais hélas, le Tout-Puissant en a décidé autrement. Trouve ici le fruit de tes prières tant formulées. Ceci est le signe de la reconnaissance de ta souffrance.

    REMERCIEMENTS

    Si quelqu'un t'invite à faire la guerre, refuse. Mais si quelqu'un t'invite à travailler, partager la connaissance, dis-lui merci. Car celui-ci t'aide à gagner l'avenir.

    C'est conscient de cet adage qu'au terme de notre travail, nous tenons à remercier :

    · Notre maître de mémoire, Docteur David HOUINSA, Professeur Assistant à la FLASH. Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de diriger ce travail de mémoire malgré vos multiples occupations. Votre disponibilité permanente à nous instruire, vos conseils, votre encadrement sûr et attentionné et vos qualités pédagogiques nous ont toujours émerveillé. Votre professionnalisme, votre dynamisme et votre efficacité vous honorent. Permettez-nous de vous traduire notre fierté de nous compter parmi vos apprenants. Daignez trouver ici l'expression de nos profondes gratitudes. Que Dieu vous bénisse et vous comble de ses bienfaits.

    · Tous nos enseignants du département de Sociologie-anthropologie pour leurs différentes contributions à notre formation. L'événement de ce jour est le couronnement de vos qualités pédagogiques et la richesse de vos enseignements. Nous vous adressons nos sincères reconnaissances.

    · Nos membres du jury. Nous sommes très honoré que notre travail soit soumis à votre appréciation. Vos critiques et apports contribueront énormément à l'amélioration de sa qualité. Veuillez recevoir ici l'expression de nos respectueux hommages.

    · Tous ceux qui, lors des travaux de collecte d'informations, nous ont aidé de quelque manière que ce soit en l'occurrence Mrs. Gustave AMETONOU et Nicolas EGUI, respectivement Secrétaire Général à la Mairie de Dogbo et Consultant indépendant, recevez nos sincères gratitudes.

    · Tous les amis et frères dont les assistances nous ont toujours édifié, recevez le témoignage de nos sincères reconnaissances.

    SIGLES ET ACRONYMES

    AFVP

    Association Française des Volontaires du Progrès

    ATAPE

    Assistance Technique aux Associations des Parents d'Elèves

    AVPN

    Association Vive le Paysan Nouveau

    CeCPA

    Centre Communal de Promotion Agricole

    CFAD

    Centre Francophone d'Appui au Développement

    CMP

    Comité de Management de Plan

    COTA

    Collectif d'Echange pour la Technologie Approprié

    CPC

    Comité Permanent de Coordination

    CTO

    Comité Technique Opérationnel

    DS-A

    Département Sociologie-Anthropologie

    EDI

    Etoile pour le Développement Institutionnel

    ESAM

    Enfants Solidaires d'Afrique et du Monde

    FAD

    Forum des Acteurs de Développement

    FLASH

    Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

    GRADID

    Groupe de Recherche et d'Actions pour un Développement Intégré Durable

    INSAE

    Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    MCL

    Maison des Collectivités Locales

    MIALEBOUNI

    Dénomination de " Association des Femmes Transformatrices du Plateau Adja"

    MCPPD

    Ministère Chargé du Plan, de la Prospective et du Développement

    MSF

    Médecins Sans Frontière

    NLTPS

    National Long Term Prospective Study

    ONG

    Organisation Non Gouvernementale

    OI

    Organisation Internationale

    OP

    Organisation Paysanne

    ORADESS

    Organisation de Recherche et d'Action au Développement Socio sanitaire

    PADES-Mono

    Projet d'Appui au Développement dans les Sous Préfectures du Mono

    PADIC

    Projet d'Appui au Développement Institutionnel des Communes

    Plan Bénin

    Organisation de Développement Communautaire centré sur l'Enfant

    PDC

    Plan de développement Communal

    PNDCC

    Programme National d'Appui au Développement Conduit par les Communautés

    PRODECOM

    Programme d'Appui au Démarrage des Communes

    RGPH

    Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    RTI

    Research Triangle Institute

    SBEE

    Société Béninoise d'Energie Electrique

    SDCD

    Service du Développement et de la Coopération Décentralisée

    SICD

    Service Information, Communication et Documentation

    SONEB

    Société Nationale des Eaux du Bénin

    SNV

    Organisation Néerlandaise de Développement

    INTRODUCTION

    Depuis bientôt deux décennies, la République du Bénin est passée d'un Etat marxiste-léniniste à un Etat démocratique dont l'une des exigences est la décentralisation qui s'est concrétisée par l'organisation des élections communales et municipales de décembre 2002 et la mise en place des conseils communaux ou municipaux. La décentralisation suppose le transfert de certains pouvoirs aux collectivités pour promouvoir le développement local. Or de plus en plus, il est clair que l'on ne peut parler de développement sans parler de la participation des acteurs concernés. C'est la raison pour laquelle le développement participatif retient l'attention de l'Etat, de la société civile et des organismes d'appui au développement. Il constitue, peut-être, l'un des terrains sur lesquels la décentralisation est attendue au Bénin.

    En effet, l'article 84 de la loi 97-029 du 15/ 01/ 99 portant organisation des communes en République du Bénin, recommande l'élaboration d'un plan de développement par chaque commune. Au regard de cette exigence, les communes ont, pour la plupart, procédé à l'élaboration et la mise en oeuvre de leur plan de développement.

    La commune de Dogbo qui a bénéficié des conditions d'appui particulières a, déjà en 1999 grâce à l'appui de la SNV, de façon anticipée, procédé à l'élaboration du plan de développement de la future commune. Ce plan est toujours en sa phase d'exécution.

    En effet, l'élaboration et la mise en oeuvre du plan de développement communal se réalisent suivant plusieurs étapes auxquelles la population, d'une manière ou d'une autre, est associée en vue des échanges, réflexions et partage sur les problèmes, potentialités et besoins de développement de la commune.

    Comment s`organise alors le processus d'élaboration du plan de développement ?

    Comment se réalise la mise en oeuvre du plan de développement communal ?

    Quelle est la méthodologie utilisée pour impliquer les différentes catégories de la population aux étapes du processus d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement communal ?

    Quels sont les facteurs favorables ou défavorables à la participation des populations aux processus ?

    C'est pour comprendre ces questions fondamentales que nous avons choisi de réfléchir sur "la participation de la population au processus d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement local" avec pour cadre géographique la commune de Dogbo.

    Le présent mémoire est articulé autour de trois parties organisées chacune en des chapitres :

    - La première partie portant sur le cadre théorique comprend : la problématique, la justification, la délimitation thématique, le cadre géographique, la clarification conceptuelle ;

    - La deuxième partie consacrée au cadre méthodologique s'articule autour de cinq points : la recherche documentaire, l'échantillonnage, les outils de collecte, les enquêtes et les difficultés rencontrées ;

    - Enfin la troisième partie traite des résultats et analyse des données. En partant de la démarche de participation des acteurs au processus de réalisation du plan de développement communal de Dogbo, cette partie décrit les approches des acteurs dans l'élaboration et la mise en oeuvre du PDC pour finir par la nécessité d'une approche concertée de participation au développement local.

    PREMIERE PARTIE:

    CADRE THEORIQUE

    I- PROBLEMATIQUE ET ETAT DE LA QUESTION

    Pendant longtemps les actions de développement ont été réalisées sans une planification préalable et sans l'implication de toutes les couches sociales. Cette façon de faire engendre souvent des problèmes liés à la gestion et la durabilité des actions du développement. La navigation à vue et l'improvisation des actions dans la gestion de la cité a porté donc entorse au développement local, a conduit à des déboires, et tout simplement au mal développement.

    A travers la Conférence des Forces Vives de la Nation de février1990, le Bénin a opté pour la démocratie participative dont l'une des implications est la décentralisation. Celle-ci est caractérisée par deux enjeux essentiels : l'exercice de la démocratie à la base et le développement local, et constitue ainsi une occasion pour la participation directe des populations au processus de prise de décision et de gestion au niveau local.

    Il semble se dégager donc une prise de conscience et une volonté politique d'implication des populations au pouvoir de décision à la base.

    On peut alors comprendre, entre autres, pourquoi la loi dispose que : « la commune élabore et adopte son plan de développement. Elle veille à son exécution en harmonie avec les orientations nationales en vue d'assurer les meilleures conditions de vie de l'ensemble de la population 1(*)».

    En effet, l'Etat mesure l'importance et la nécessité pour les élus locaux de disposer d'un outil de guide d'action pour conduire, coordonner et gérer le développement de leur localité en veillant à son harmonie avec la stratégie nationale de développement. Un tel outil, pour être élaboré, doit tenir non seulement compte des problèmes et richesses du milieu, mais aussi et surtout des populations. Dans ce cadre, il doit prendre en compte leurs points de vue et explorer les réalités sociales, en vue de l'amélioration des conditions de vie. Il s'agit d'une charge importante pour les collectivités locales, appelées à réaliser les objectifs de participation locale pour le bien-être socio économique des populations. Dans ce contexte, assurer les meilleures conditions de vie de la population suppose une prise en compte de ses préoccupations, par les élus locaux, lors de l'élaboration du plan de développement et à travers la mise en oeuvre des actions et stratégies identifiées avec elle. C'est en cela que la décentralisation peut conduire à une implication accrue de la population à la base et donner un élan au développement social et économique.

    Même si on peut admettre que la participation de la population, en milieu adja, à la prise de décisions locales est assez conforme aux principes et pratiques coutumiers et religieux, il faut tout de même reconnaître que cette participation historique a des limites. En effet, certaines pesanteurs empêchent des catégories sociales, surtout les pauvres, à se faire entendre, à être actifs dans les prises de décision individuelles et collectives. Il urge donc d'identifier ces facteurs qui constituent un handicap pour le développement participatif local, communal.

    En somme, le PDC est un outil de gestion de la décentralisation. Il constitue un cadre qui non seulement symbolise la boussole pour l'administration locale mais aussi s'inscrit dans les recommandations légales nationales. En cela, il mérite réflexion pour informer et conseiller les différents acteurs sur les dérives de la non participation ou de la faible implication des populations à la base à son processus de réalisation en ce début d'expérience dans la prise et la gestion de pouvoir par les élus locaux.

    Par ailleurs, le besoin de planifier et d'exécuter les projets et programmes de développement avec les populations devient de plus en plus manifeste et est plus ressenti tout particulièrement dans le monde rural où la participation, la prise de décision sont vitales pour l'exécution des actions par et pour les populations à la base.

    Il existe des publications sur la méthodologie et même l'expérience du diagnostic et de la planification participatifs des projets et programmes de développement. Même si certaines d'entre elles développent des approches donnant plus de responsabilité aux populations locales, dans la pratique de l'élaboration et l'exécution des plans, des catégories de personnes ou certaines couches sociales sont peu ou pas touchées.

    N'est-ce pas ce qui pousse CHAMBRES2(*) à décrire la multitude des facteurs ou des biais des tours à la campagne pour procéder à la planification du développement. Il en dénombre six : les facteurs spatiaux, le facteur « projet », le facteur « personne », le facteur « saison sèche », les facteurs « diplomatiques », le facteur professionnel.

    Ainsi, n'ayant pas le temps, les professionnels n'utilisent pas souvent des méthodes appropriées pour connaître les gens, les évènements et les choses. Tous ces facteurs se combinent donc dans un biais contre les pauvres, les marginalisés.

    Vers 1993, SIMONAZZI3(*) a indiqué que l'approche de participation tirait son origine de la constatation que :

    - En général, les outsiders (les intervenants extérieurs) ne peuvent pas identifier les besoins des populations locales sans elles; ces besoins doivent être identifiés avec la participation active de ces dernières ;

    - La première responsabilité pour appliquer les solutions aux problèmes des populations revient à elles-mêmes, et c'est seulement de cette façon que la notion de propriété peut être créée et que peuvent se développer des institutions locales qui pourraient continuer les activités après la fin de l'appui extérieur ;

    - Les outsiders doivent agir comme des catalyseurs ou facilitateurs du processus du développement local, abandonnant ainsi le contrôle des actions et la gestion des innovations techniques de façon rigoureuse.

    Pour cet auteur, l'approche participative répond au fait que les structures d'appui extérieures ne peuvent et ne doivent pas identifier les préoccupations et besoins des populations, ni mettre en oeuvre les actions identifiées à leur place. Le souci d'adoption et de pérennisation des résultats de projets impose que ces structures jouent le rôle de conseil, de facilitation afin de responsabiliser au mieux la population dans la réflexion, la gestion et le suivi des actions.

    Les auteurs Ann Waters- BAYER et Wolfgang BAYER, quant à eux, parlent du « Chemin de la «participation'' »4(*) en évoquant que les «groupes cibles'' ont participé depuis longtemps aux projets de développement ; ils soulignent que beaucoup de projets, dans les années 60 et 70 ont adopté une approche basée sur la participation passive. On disait aux groupes cibles ce qu'il y avait à faire et qu'on s'attendait à ce qu'ils le fassent. Il s'agit d'une participation négative sans coopération. Les projets étaient donc conçus de l'extérieur ou tout au moins au bureau pour choir dans les communautés. Ainsi, une planification de fauteuil ou de bureau ne pouvait voir les choses qu'à la seule manière technique, et les réalités socio cultuelles des communautés de chute de projets sont oubliées.

    A cette approche de l'époque des années 70, A.W.BAYER et W.BAYER5(*) font suivre une autre caractérisée par « la participation au développement » où des personnes locales participaient à la planification en répondant aux questions des planificateurs qui essayaient d'identifier les problèmes principaux.

    Ainsi pour ces auteurs, les deux approches qui ont marqué l'histoire de la participation sont celle de la participation sans coopération et celle basée sur la supposition que le développement n'est possible sans la participation locale des projets de l'extérieur.

    Dans BENIN 2025 : ALAFIA6(*), l'absence de la participation et de la transparence, le manque de responsabilité dans les prises de décisions, l'inefficacité et le manque d'équité ont été relevés comme caractéristiques de la mauvaise gouvernance, problème majeur du développement. Les populations aspirent à une gestion participative du pouvoir où la société civile joue un rôle de moteur de développement, à la bonne gouvernance qui assure une meilleure répartition des ressources, une meilleure gestion des solidarités et la prise en charge des minorités.

    L'on peut dégager de ces constats que la participation est donc un principe fondamental pour la réalisation d'un plan, d'un projet, pour sa bonne mise en oeuvre, pour son appropriation. C'est pourquoi d'ailleurs elle préoccupe les acteurs locaux de développement et les partenaires techniques et financiers. Mais il reste à savoir si la participation de la population occupe une place si importante dans l'élaboration et la gestion des plans et programmes de développement, comment est-elle garantie dans le processus de planification locale précisément lors de l'élaboration et de la mise en oeuvre du Plan de Développement Communal (PDC).

    Alors la question qui se dégage est de savoir en quoi la réalisation d'un plan de développement nécessite la participation de tous les acteurs et de toutes les couches sociales de la population, quels sont les facteurs qui limitent cette participation aux différentes étapes du processus d'élaboration et de mise en oeuvre ? Mieux, comment améliorer la participation des différentes couches sociales de la commune au processus de réalisation du plan de développement communal ?

    La compréhension et l'explication de la participation au processus d'élaboration et d'exécution du plan de développement à travers cette question spécifique nous amène alors à mieux situer le sujet de recherche.

    II- DELIMITATION THEMATIQUE

    En considérant les textes de lois relatives à l'élaboration du plan de développement par les collectivités locales, une précision s'impose. En parlant du plan de développement, le législateur entend que la commune élabore les documents de planification nécessaires (le Schéma Directeur d'Aménagement, le Plan de Développement Economique et Social, les Plans d'Urbanisme dans les zones agglomérées, les règles relatives à l'usage et à l'affectation des sols, les plans de détails d'aménagement urbain et de lotissement), délivre les permis d'habiter et les permis de construire, assure le contrôle permanent et des réalisations et des constructions avec la réglementation en vigueur. Dans le cadre du présent travail, la dénomination de plan de développement communal est réduite au Plan de Développement Economique et Social. Ceci pour le simple fait que le PDC est l'appellation collective des plans de la première génération dans la majorité des communes du Bénin pour cette première mandature des élus locaux.

    Quant au concept de participation, il fait partie du vocabulaire courant des acteurs de développement. Il apparaît qu'une participation de qualité est un facteur déterminant pour la réussite de l'élaboration et la mise en oeuvre des actions de développement.

    Ce qui fait la préoccupation à travers cette étude, c'est que sans une juste reconsidération de la participation, les gestionnaires du plan de développement local s'aventureraient sur des pistes de remises en cause de leur plan par les populations à la base. D'où la nécessité de puiser dans le vécu du plan de développement même les indices de la menace et de suggérer des actions du respect des principes de la participation. Pour ce faire, le sujet porte sur la commune de Dogbo, du fait de son expérience avancée par rapport à la plupart des communes du Bénin en matière d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement communal.

    En clair, il ne s'agit pas de faire l'histoire de la participation à travers le temps ou les âges ou encore de confronter les différentes approches participatives. Cela risque de conduire dans des théories et éloignerait des objectifs de départ.

    Ainsi, à travers ce sujet, dans un premier temps, il s'agira d'identifier notamment les éléments socioculturels desquels dépend la participation des populations. Autrement dit, l'on devra ressortir comment les différentes couches sociales de la commune de Dogbo ont participé et participent aux différentes étapes du processus d'élaboration et de la mise en oeuvre de ce plan de développement.

    Dans un second temps, il sera question de dégager les approches que les différents acteurs utilisent pour susciter ou faciliter la participation des différentes couches sociales durant le processus d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement. Pour y parvenir, quelques hypothèses de départ ont été formulées pour la présente étude.

    III- HYPOTHESES

    Les hypothèses étant le fil conducteur de toute recherche sociologique, il est proposé pour la présente étude deux qui sont formulées comme suit :

    · La faible participation des populations au processus d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement local est déterminée par la divergence des approches d'intervention des acteurs.

    · Des facteurs socioculturels, politiques et économiques limitent la participation de certaines couches sociales à l'élaboration et à la mise en oeuvre du PDC.

    IV- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

    4.1 OBJECTIF GLOBAL

    L'objectif global est de comprendre les enjeux méthodologiques de la participation des populations au processus d'élaboration et de mise en oeuvre du plan de développement communal.

    4.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES

    Dans le cadre de cette recherche, deux objectifs spécifiques sont définis à savoir :

    · Inventorier les différentes approches liées au processus de réalisation (élaboration et mise en oeuvre) du PDC.

    · Analyser les facteurs limitant la participation de toutes les couches sociales au processus d'exécution du plan de développement.

    V- JUSTIFICATION DU THEME

    5.1 RAISONS OBJECTIVES

    Le concept de participation est devenu depuis un certain temps le maître mot des documents de projet d'intervention de développement. On parle de participation des concernés, d'approche participative, diagnostic participatif, de participation communautaire, etc. C'est aujourd'hui une notion centrale du développement en général et du développement local en particulier.

    Pour certaines des administrations et des partenaires au développement, c'est une exigence de recevabilité des projets et programmes par les bailleurs de fonds, les structures de financement ou partenaires financiers. Pour d'autres, c'est une attitude indispensable pour une fondation sociale de l'action, des projets à réaliser, pour la durabilité et la pérennisation des actions. Pourtant, les conditions de ce que doit être une bonne participation font objet de discussion, tant la définition elle-même de la participation laisse libre cours aux interprétations. En effet, chaque structure ou acteur semble comprendre et mettre en pratique le concept à sa façon dans ses actions de développement.

    Certains auteurs7(*) avaient déjà reconnu que si l'unanimité s'est créée autour de quelques concepts généraux à l'instar de : information et présence des acteurs, prise de décision concertée, contribution financière, contribution matérielle, apport en main-d'oeuvre, ceux-ci résistent mal aux disparités du terrain. Les pratiques ne coïncident pas toujours avec les bonnes intentions. La multiplicité des acteurs, des statuts, des expressions culturelles sont autant de portes ouvertes aux interprétations. Les besoins évoluent et s'accommodent mal de critères politiquement corrects et stéréotypés qui, mal appliqués et parfois imposés, tendent à édulcorer les rapports de force entre individus et à étouffer les divergences d'intérêts.

    Eu égard à tout ce qui précède, les approches d'intervention, si participatives soient-elles, ne se ressemblent pas toujours, ne prennent pas toujours en compte les aspirations de toutes les couches sociales, surtout les couches les plus marginalisées, les plus pauvres, les minorités.

    Cette insuffisance, pour une raison ou une autre, constitue un risque important de l'échec des plans de développement locaux. Face à cette situation, des auteurs se sont intéressés à la question de participation. En effet, les sociologues et agronomes comme BAYER Ann waters et BAYER Wolfgang ont décrit la typologie des participations locales au programme de développement. Ils distinguent la  participation passive, la participation en fourniture d'informations, la participation par consultation, la participation interactive, l'auto mobilisation.

    Les auteurs BOON André, MONGBO Roch, VODOUHE S. Davo et CINO Bernard ont montré l'évolution des approches en milieu Adja depuis 1905. Ils reconnaissent que jusqu'à une période récente, la participation des paysans « se réduisait, outre la cession obligatoire de leur terre et / ou de leur temps de travail, à l'adoption des innovations et à la production des matières premières agricoles destinées à l'exportation. Ils étaient exclus de la prise de décisions et leur savoir était jugé peu ou pas utile »8(*).

    En somme, les études précitées sur la participation, malgré leur caractère historique et descriptif, ont fait le point de l'évolution de la participation. Mais elles ne s'interrogent ni sur les fondements de la faible ou non participation des populations aux différentes étapes de réalisation des actions, ni sur ses conséquences quant à ce qui est de la gestion et la pérennisation des actions de développement.

    Cette recherche qui prend pour cadre d'étude la commune de Dogbo dans le département du Couffo trouve sa raison d'être en tentant de décrypter les forces et les faiblesses de la participation des populations aux actions de développement communal.

    En effet, la documentation faite montre qu'aucune des études faites sur les communes du département du Couffo et en particulier la commune de Dogbo n'aborde réellement la question de la participation des populations au développement, notamment dans le cadre du plan de développement local. Ainsi, cette recherche permettra de comprendre ce qui défavorise la participation effective de toutes les couches sociales au processus de développement local en milieu Adja à travers le cas de la commune de Dogbo.

    5.2 RAISONS SUBJECTIVES

    Après plus de dix années consécutives passées dans la commune de Dogbo, nous gardons des relatives affections qui motivent notre intérêt à comprendre et expliquer pourquoi en dépit d'une dizaine d'années d'intervention des partenaires d'appui au développement, la mobilisation sociale autour des activités communautaires reste toujours faible, pourquoi la gestion et l'entretien des ouvrages sociaux par les populations reste encore une difficulté assez insoluble aux élus locaux et comment comprendre le faible niveau de réalisation des activités du plan communal de développement.

    Aussi, la formation de sociologie-anthropologie a-t-elle permis de s'intéresser particulièrement aux cours de sociologie du développement, sociologie politique, sociologie des organisations et au séminaire sur les conflits et règlement de conflit. Les différents enseignements reçus de différents professeurs ont guidé dans le choix de ce sujet de mémoire.

    Enfin, le développement local dans les communes est un nouveau processus dans lequel le Bénin s'est engagé. De par ce caractère nouveau, il nous paraît utile à connaître pour conseiller au besoin des acteurs sur les dispositifs à mettre en place et leur fonctionnement pour la réussite des actions de la commune.

    VI- CLARIFICATION CONCEPTUELLE

    Le caractère polysémique des mots est susceptible de créer des confusions et malentendus entre chercheurs en sciences sociales. C'est pourquoi Emile DURKHEIM disait déjà que «toute investigation scientifique porte sur un groupe déterminé de phénomènes qui répondent à une même définition. La première démarche de sociologue doit donc être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification»9(*). Il est donc nécessaire de définir les concepts clés liés au sujet pour mieux situer l'objet et le cadre de notre investigation. Ainsi, seront définis les six termes suivants: participation, population, planification locale, plan de développement, élaboration et mise en oeuvre.

    PARTICIPATION

    Selon Madeleine GRAWITZ10(*) « la participation est un système d'association symboliques, instaurant des liens de quasi identité ou de communion. Pour Marc TOTTE11(*), la participation peut être définie comme «un processus à travers lequel les différents acteurs influencent et partagent le contrôle sur les initiatives de développement, des décisions et des ressources qui les affectent ».

    Dans l'Appui à la participation et à l'autopromotion dans la gestion des ressources naturelles, «La participation signifie que tous les groupes concernés (et /ou leurs représentants) soient associés au processus de décision et de mise en oeuvre ; des mesures d'appui à l'autopromotion doivent, dans le même temps, améliorer les possibilités de participation active de groupes de populations défavorisées (au plan matériel, en termes d'éducation, etc). Néanmoins, la participation peut également signifier qu'un projet prend une part active aux initiatives et activités d'acteurs locaux»12(*).

    Autrement dit, la prise en compte des pauvres, des marginalisés doit être renforcée pour la participation de tous les groupes sociaux, pour que tous les acteurs jouent leur rôle de réalisation des actions. Ainsi, de la manière que les populations participent, les structures d'appui participent elles aussi à la valorisation des initiatives endogènes.

    Par ailleurs, dans la dynamique de groupe, la participation est l'effet d'une attitude de la personne qui se trouve dans un groupe. Cette attitude est faite d'acceptation des autres, de volonté, de coopération et de sensibilité aux interactions. Elle consiste à prendre part activement à ce qui se fait, ou se décide dans le groupe. Elle suppose un sentiment de responsabilité personnelle à l'égard de ce qui se passe dans le groupe et donc une implication positive. La participation exige l'accord préalable obligatoire avec les idées ou opinions du groupe. Il existe plusieurs façons de favoriser la participation, et il convient de choisir une méthode appropriée aux objectifs visés.

    C'est dans ce sens que nous convenons que le terme participer veut dire prendre part et suppose que l'on est un élément dans un processus où les éléments sont complémentaires. Pour prendre part, pour participer, il est essentiel d'avoir conscience de l'objectif visé, de l'importance de cet objectif et du rôle exact qui lui est assigné.

    En somme, on comprend que la participation ou l'implication des populations et autres acteurs aux différentes étapes du processus de développement leur permet de mettre en valeur les droits d'accès et d'utilisation des ressources et d'apporter leur contribution dans la prise des décisions.

    Mais lorsque l'on parle de population à la base, quel contenu peut avoir ce concept ?

    POPULATION

    Une population est un ensemble d'individus de même espèce vivant sur un territoire donné. La population humaine comprend plusieurs couches et catégories dont la liste n'est pas ici exhaustive et varie suivant l'objet de l'étude et des objectifs à atteindre : Les hommes, les femmes, les adultes, les jeunes, les enfants, les riches, les pauvres, les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les inaptes ou les personnes en situation de handicap, les orphelins, les leaders d'opinion, les autorités, les analphabètes, les cadres, les groupes organisés.

    La population locale comprend les acteurs locaux en présence. Les acteurs ne se limite pas aux seuls élus locaux mais ce sont en plus les organisations, les groupes ou les individus qui soit revendiquent de pouvoir prendre des décisions, soit influencent directement ou indirectement le mode d'exécution ou de gestion d'une décision ou d'une action.

    C'est l'« ensemble des individus résidant sur le territoire de la collectivité locale. La population locale ou population à la base est constituée de diverses catégories de personnes physiques. En considérant les âges, nous pouvons distinguer les enfants, les adolescents, les jeunes, les adultes, les personnes de 3ème âge... En considérant les activités socioprofessionnelles et les capacités de mobilisation, il est à noter que les têtes couronnées, les religieux et les leaders politiques sont des leaders d'opinion à qui il faut accorder des attentions particulières dans le cadre de la communication locale ».13(*)

    Dans le cadre de la décentralisation au Bénin, les représentants élus de la population sont les conseillers communaux ou municipaux, mais ne peuvent se substituer à elle. Dans ce travail, nous distinguerons : la population locale, les autorités locales qui sont les élus, les services déconcentrés de l'Etat et les structures d'appui au développement.

    PLANIFICATION LOCALE

    La planification est l'action de planifier, de faire un plan d'action sur une période donnée. Pour Yves ULLMO, « la planification est une méthodologie appliquée à la prise de décisions économiques et sociales. Deux traits la caractérisent : elle vise à introduire plus de cohérence dans la prise de décision et à lui permettre de répondre à des préférences mieux explicitées. Ceci à moyen- long terme ».

    La planification locale de développement conduit à l'élaboration du plan de développement local. Dans le contexte de la décentralisation au Bénin, le territoire retenu est la commune. Ainsi dans ce document le plan de développement local est le plan de développement communal.

    PLAN DE DEVELOPPEMENT

    Le plan de développement est un « document consignant les objectifs à réaliser et les moyens à y consacrer ». Il « peut ne concerner qu'un seul secteur (réseau téléphonique) mais constitue le plus souvent un plan général. Il peut être impératif, incitatif, souple et incitatif »14(*).

    Autrement dit, il existe plusieurs types de plan de développement. Qu'il soit général ou sectoriel ou thématique, il est caractérisé par sa souplesse mais aussi par son aspect offensif vis-à-vis des actions de développement.

    Dans l'Encadré 2.1 : Prospective, planification, programmation, projection et prévision, se trouve la définition du plan. « Le plan est l'acte d'une collectivité qui soumet les comportements des agents économiques à des objectifs cohérents à terme»15(*).

    Pour la SNV16(*), un plan de développement est un cadre retraçant l'ensemble des programmes et projets cohérents et concertés de développement à exécuter en adéquation avec les orientations nationales et régionales et qui précise le but, les objectifs et les stratégies et résultats à atteindre dans un temps donné ainsi que les moyens nécessaires.

    Dans la même logique, la Mission de décentralisation ajoute que « le PDC est un instrument qui, en fonction des potentialités et contraintes du milieu, des choix effectués par le conseil communal, la société civile et les partenaires au développement, établit un programme pluriannuel en réponse aux préoccupations de la commune. C'est le résultat d'un processus d'analyse, de «priorisation'', d'arbitrage et de choix tenant compte à la fois des réalités locales, des aspirations des populations et des ambitions des dirigeants17(*)».

    En somme, un plan local de développement est un projet collectif qui essaye de définir l'avenir d'une petite région. L'ensemble de la population des localités concernées est invité à y participer même si certains groupes sont plus particulièrement actifs. Celle-ci se fixe un certain nombre d'objectifs de développement tant économique que protection du milieu, de préservation des valeurs sociales et culturelles en fonction de l'évolution qui lui semble souhaitable.

    Un plan local de développement fixe, à partir d'une analyse des mécanismes du sous-développement dans la zone considérée et de l'ensemble des problèmes liés entre eux ainsi que des difficultés à s'en sortir, un programme d'action à réaliser et des mesures à prendre pour éviter une aggravation des problèmes. Cela suppose que sa réalisation doit suivre une méthodologie.

    Mais qu'est-ce qu'en fait qu'élaborer un plan de développement ?

    ELABORATION

    L'élaboration est l'action d'élaborer. Elaborer c'est préparer, produire par un long travail de réflexion18(*). Dans le cadre du plan de développement local, nous pouvons dire que l'élaboration est un processus de réflexion et d'analyse des problèmes et ressources du milieu en vue d'une formulation des objectifs et stratégies, d'une planification pluriannuelle des actions et d'une procédure de mise en oeuvre, le tout compilé dans un document concerté disponible appelé document de plan de développement.

    L'organisation Néerlandaise de Développement va plus loin en stipulant que « pour élaborer un plan de développement on distingue souvent les phases suivantes : préparation, diagnostic, orientation / objectif / stratégie, programmation et exécution ». Elle ajoute que « toutefois il est utile de définir aussi une phase d'approbation et de popularisation du plan et une phase de suivi- évaluation. L'étape de suivi- évaluation n'est pas une étape en tant que telle mais est perçue comme une activité permanente pendant tout le processus de l'élaboration et de l'exécution »19(*). Cette étape d'élaboration doit être suivie de l'exécution pour la concrétisation des idées et options retenues.

    En clair, deux grandes phases sont à distinguer : l'élaboration qui conduit à la production du document puis la mise en oeuvre qui sera clarifiée dans la suite de cette partie.

    MISE EN OEUVRE

    La Mise en oeuvre consiste à exécuter les actions du plan, la stratégie. C'est la concrétisation des idées élaborées pour obtenir des résultats attendus ou non. Pour la SNV, c'est à cette phase qu'il est concrétisé les dispositions institutionnelles prévues, que se font la programmation financière, la mobilisation des ressources et l'application des mesures d'accompagnement20(*). La mise en oeuvre est donc l'art de diriger l'ensemble des opérations, les différentes tâches qu'exigent les objectifs du plan en vue de son succès. Elle doit permettre d'assurer une fonction de socialisation en ce qu'elle doit faire participer l'individu au processus de prise de décision et d'action dans la communauté.

    VII- CADRE SOCIO-SPATIAL

    Dans cette partie, il sera présenté la zone d'étude de travail qu'est la commune de Dogbo. La présentation sera axée sur les quatre points que sont : la situation géographique, la population et l'organisation sociale, les activités économiques, les structures d'intervention.

    7.1- SITUATION GEOGRAPHIQUE

    La commune de Dogbo située au Sud-ouest de la République du Bénin, dans le Sud du Département du Couffo. Elle est limitée au Nord par les communes de Toviklin, de Djakotomey et de Lalo, à l'Est par la commune de Lalo, à l'Ouest par le fleuve Mono, frontière avec la République du Togo, au Sud par les communes de Lokossa et de Bopa du département du Mono.

    7.2- POPULATION ET ORGANISATION SOCIALE

    La commune de Dogbo comprend sept (07) arrondissements organisés autour de cinquante cinq (55) villages. Elle dispose d'une population totale estimée à 76.947 habitants21(*) contre 63.722 en 1992, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,88%. Ce taux d'accroissement qui se situe largement en dessous de la moyenne nationale (3,23%) s'explique par le fait que Dogbo est une commune d'émigration. Cette population est repartie comme suit :nombre total d'hommes : 36.528, nombre de femmes : 40.419

    La densité de peuplement est de 161,6 habitants/km2, faisant ainsi de Dogbo une commune très peuplée avec une forte pression sur le foncier. Les femmes représentent environ 52,48% de la population constituée par les Adja et comprenant quelques ethnies minoritaires telles les Sahouè, les Mina et les Kotafon.

    L'organisation sociale de la population de Dogbo fait apparaître deux situations importantes, caractéristiques d'ailleurs des Adja du département du Couffo: 

    - une différenciation sociale basée sur le sexe et qui se caractérise par une un pouvoir des hommes sur les femmes. Mais ces dernières, les rôles et responsabilités de certaines femmes leaders dans les affaires publiques montrent qu'elles participent de plus en plus au processus de prise de décision.

    - une différenciation sociale entre riches et pauvres. Ces derniers sont soumis aux activités de métayage, d'ouvriers agricoles et aux décisions des riches. Ce qui limite leur implication dans les structures de prise de décision.

    7.3- ACTIVITES ECONOMIQUES

    Dans les différentes branches, les acteurs opèrent presque tous dans le secteur informel ; ainsi, on ne dénombre dans toute la commune que sept entreprises immatriculées au registre du commerce dont 6 du secteur tertiaire22(*).

    Cette situation hypothèque gravement la santé financière de la commune dont le budget est, de ce fait, réduit pour l'essentiel aux droits de place et à la rente provenant de l'exploitation des carrières de graviers. Cependant, on note une tendance au développement des activités de transformation et d'un réseau de mobilisation de l'épargne. La faiblesse de l'effectif des actifs dans l'agriculture est liée à la question foncière qui constitue une contrainte majeure au développement de l'agriculture dans la commune.

    L'agriculture

    L'agriculture est du type traditionnel essentiellement spécialisée dans la production vivrière pour laquelle le maïs reste la culture principale. La houe et la machette constituent les principaux outils de travail du sol.

    L'élevage

    Le sous-secteur de l'élevage arrive en seconde position en importance dans le secteur rural après celui de la production végétale. En effet, l'élevage est pratiqué par presque tous les ménages.

    Les autres activités économiques

    En dehors de l'agriculture, l'économie de la Commune de Dogbo est dominée par le commerce et l'artisanat. Le transport et l'exploitation des carrières occupent également une partie de la population active et procurent des revenus à quelques ménages. De façon générale, l'importance des activités non agricoles est difficilement quantifiable faute de données statistiques.

    7.4 STRUCTURES D'APPUI AU DEVELOPPEMENT

    Plusieurs structures d'appui aux populations dans le cadre de la planification et de la mise en oeuvre des actions sont installées dans la commune. On peut citer à titre d'exemples :

    Les structures publiques tels que le CeCPA, la Circonscription scolaire, la SBEE,

    Les partenaires étrangers d'appui au développement : SNV Couffo Mono, CFAD, GOWA, MSF,

    Les ONG nationales : GRADID, EDI, ORADESS, CRAPE, AVPN, ESAM.

    Au total, l'on rencontre dans la commune de Dogbo, en dehors de l'Etat, des organisations locales et structures de développement chargés de l'accompagnement des communautés dans les actions de développement. Mais l'utilisation de l'approche participative par ces structures dans le processus de la promotion du développement à la base reste assez divergente ou du moins variable d'une structure à l'autre.

    DEUXIEME PARTIE:

    CADRE METHODOLOGIQUE

    L'approche méthodologique utilisée est basée sur la recherche documentaire, la détermination de l'échantillon d'enquête, la collecte et le traitement des données. C'est de cette démarche méthodologique ainsi que des difficultés rencontrées qu'il est question dans cette deuxième partie.

    I- RECHERCHE DOCUMENTAIRE

    La recherche documentaire a consisté à se rapprocher de différentes structures et des centres de documentation pour rechercher des documents relatifs au sujet. Pour ce faire, des ouvrages ont été consultés dans la bibliothèque universitaire d'Abomey- Calavi, le centre de documentation de la FLASH, le bureau des Archives, de la Documentation et de l'Information de la mairie de Dogbo, la bibliothèque de la mission de la décentralisation, le site internet, la bibliothèque de la SNV à Dogbo, la bibliothèque privée.

    Tableau N° I: Centre de documentation et types d'informations recueillies

    Centres de documentation

    Natures des documents

    Types d'informations

    Centre de documentation de la FLASH

    Mémoires

    Informations d'ordre méthodologique, informations d'ordre général

    Bibliothèque centrale de l'UAC

    Ouvrages généraux

    Informations d'ordre général, informations sur le développement local

    Bureau des Archives, de la Documentation et de l'Information de la mairie de Dogbo,

    Rapport, Revues, journaux,

    Informations sur la décentralisation, informations sur le développement local, informations sur la commune de Dogbo

    Bibliothèque de la mission de la décentralisation,

    Lois sur la décentralisation, rapports, revues

    Informations sur la décentralisation, informations sur le développement local

    Site internet,

    Documents généraux, rapports, revues

    Informations générales sur la décentralisation, les problèmes du développement en Afrique, la participation au développement

    Bibliothèque de la SNV à Dogbo,

    Rapports, revues

    Informations sur la planification locale et l'approche de mise en oeuvre du PDC

    Bibliothèques privées

    Revues, documents de formation

    Informations sur la planification locale et l'approche de mise en oeuvre du PDC

    Source: Données de terrain, 2007

    Le travail de la documentation a conduit à faire un classement des ouvrages parcourus. Ceux-ci sont au nombre de trois:

    - Les documents traitant des sujets généraux de la décentralisation et du développement local,

    - Les documents portant sur la participation des populations au développement,

    - Les documents concernant la zone d'étude.

    Au total, ce travail nous a permis de préciser le cadre de notre recherche, de connaître les travaux déjà réalisés sur le sujet et de collecter les informations susceptibles d'améliorer le contenu de la problématique du présent travail.

    II- ECHANTILLONNAGE

    2.1 GROUPE CIBLE

    La population cible dans le cadre de cette recherche est constituée des élus locaux, des responsables de service déconcentré de l'Etat, des responsables d'organisation de la société civile (OSC), des agents de la mairie et la population locale.

    Les élus locaux sont le maire et les adjoints au maire, des chefs d'arrondissement, des conseillers communaux et des chefs de village. Ils sont les premiers responsables administratifs devant répondre des actions de développement de la commune. C'est pourquoi il a été important de s'intéresser à ces élus représentants des populations pour apprécier leur implication et celle des autres acteurs dans la mise en oeuvre du PDC. Par ailleurs leur choix se justifie par le souci de comprendre et d'analyser l'influence des facteurs politiques sur la mise en oeuvre du PDC. Ainsi, vingt six élus locaux ont été retenus repartis comme suit : deux maires et adjoints au maire sur les trois, les sept chefs d'arrondissement, quatorze chefs de villages à raison de deux par village et trois conseillers communaux.

    Les responsables ou animateurs d'organisations de la société civile (OSC) sont les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations internationales (OI) d'appui au développement, les associations et les groupes organisés. Quinze organisations de la société civile (OSC) ont été retenues du fait de leur nombre en propension, de leur présence remarquable dans la mise en oeuvre des actions de développement et de leur dynamisme de plus en plus croissant.

    Les services déconcentrés de l'Etat, quant à eux, sont les structures étatiques déconcentrées implantées sur le territoire communal. Il s'agit de : Centre de Promotion Sociale (CPS), Circonscription Scolaire (CS), Centre Communal de Promotion Agricole (CeCPA), Brigade de Gendarmerie, Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB), Société Béninoise d'Energie Electrique (SBEE). Ils ont été couverts systématiquement par les entretiens dans le souci d'apprécier le degré de participation et le niveau d'intégration de leurs approches sectorielles dans la mise en oeuvre du PDC. Au nombre de six, ils représentent environ 5% du taux de l'échantillon enquêté.

    Les agents de la mairie, comme leur nom l'indique, sont des agents sous contrats travaillant pour la mise en oeuvre des activités dans la commune. Les agents collectivités locales ont retenu notre attention, du fait de leur rôle technique dans l'organisation et la gestion des actions de développement, de leur collaboration avec les structures déconcentrées de l'Etat, les structures d'appui au développement, les usagers des services. Mémoire de la mairie, les agents techniques ont l'avantage de nous renseigner à partir des documents disponibles sur les structures d'appui et l'appréciation de leurs approches, les relations de collaboration entre la mairie et les autres acteurs. Ils sont au nombre de quatre et représentent 3,5% de l'échantillon total enquêté.

    Enfin les populations sont constituées des hommes, femmes vivant sur le territoire communal. Ce sont, non seulement des adultes, mais aussi des enfants, jeunes de différentes professions ou occupations. Ainsi, les fonctionnaires d'état, les paysans, les opérateurs économiques, les cadres, les religieux et les élèves ont constitué le panel de l'étude. Ils occupent numériquement une grande partie des enquêtés dans la mesure où le travail repose sur l'appréciation de leur participation au PDC de Dogbo.

    Au total, les différents acteurs identifiés ont permis de constituer un univers d'enquête récapitulé dans le tableau suivant :

    Tableau N° II: Répartition statistique des cibles de l'enquête

    Unité d'enquête

    Taille

    Prévu

    Réalisé

    Taux de représentativité

    Mode choisi

    Elus locaux

    Maire et Adjoints au maire

    3

    2

    2

    66,66%

    Aléatoire

    Chefs d'arrondissement

    7

    7

    7

    100%

    Exhaustif

    Autres conseillers communaux

    6

    3

    3

    50%

    Aléatoire

    Chefs de village et quartiers de ville

    55

    14

    14

    100

    Aléatoire

    Agents de la mairie

    Secrétaire général

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Responsable du service de développement local

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef du service technique

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef du service de l'information et de la documentation

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Services déconcentrés de l'Etat

    Responsable du Centre de Promotion Sociale (R/CPS)

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef de la Circonscription Scolaire (C/CS)

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Responsable du Centre Communal de Promotion Agricole (R/CeCPA)

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef de la Brigade de Gendarmerie

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef d'Agence de la Société Nationale des Eaux du Bénin (CA/SONEB)

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Chef d'Agence de la Société Béninoise d'Energie Electrique (CA/SBEE)

    1

    1

    1

    100%

    Exhaustif

    Unité d'enquête

    Taille

    Prévu

    Réalisé

    Pourcentage de représentativité

    Mode choisi

    Organisation de la Société Civile

    Responsable d'ONG

    10

    5

    5

    50%

    Aléatoire

    Responsable d'Organisation internationale

    4

    4

    4

    100%

    Exhaustif

    Responsable de Groupements fonctionnels

    624

    32

    32

    5%

    Raisonné

    Responsable d'union / de fédération des associations

    5

    3

    3

    80%

    Raisonné

    Population (Prise en compte des différentes couches sociales et professionnelles : paysans, artisans, cadres, opérateurs économiques, responsables religieux, femmes et hommes)

    Jeunes

    -

    20

    20

    -

    Aléatoire

    Enfants

    -

    20

    20

    -

    Aléatoire

    Adultes

    -

    5

    5

    -

    Aléatoire

    Personne de 3ème âge

    -

    5

    5

    -

    Aléatoire

    TOTAL

    -

    130

    130

    -

     

    Source: Données de terrain, 2007

    2.2 ECHANTILLONNAGE

    La présente étude repose sur les impressions et les points de vue des acteurs sur l'implication de la population au processus de réalisation du PDC. Il s'agit d'un travail de recherche qualitative. Ainsi, deux types d'échantillon ont été réalisés : l'échantillon aléatoire et l'échantillon raisonné. La population totale prévue pour l'enquête est de 130.

    L'échantillonnage raisonné a été utilisé au niveau des chefs d'arrondissement, des agents de la mairie, des organisations internationales d'appui au développement, des services déconcentrés de l'Etat.

    L'échantillonnage par mode aléatoire est appliqué en direction des groupes organisés, des chefs de village et des populations. Les critères de choix des enquêtés de la population sont : le village, l'occupation professionnelle et le sexe. En ce qui concerne les chefs de village, le tirage est fait de manière à avoir au moins un chef de village par arrondissement.

    Les groupes organisés sont tirés à partir de la liste des groupements et de celle des comités villageois disponibles au niveau de la mairie et des structures d'appui au développement.

    La collecte des informations auprès de ces différents acteurs a nécessité le choix de certains outils de travail.

    2.3 DUREE DE L'ENQUETE DE TERRAIN

    Le déroulement des activités de recherche est marqué par plusieurs phases : la recherche documentaire, la pré enquête, l'enquête, le dépouillement des données de terrain. Le chronogramme de réalisation du travail élaboré et ajusté se présente comme suit :

    Tableau N° III: Chronogramme de collecte de données sur le terrain

    ACTIVITES

    PERIODE

    LIEU

    1

    Recherche et étude documentaire

    Octobre - Décembre 2005

    Dogbo/Cotonou/Campus

    2

    Entretiens préliminaires

    Novembre 2005 - Février 2006

    Dogbo (sur le terrain)

    3

    Rédaction de la partie théorique

    Février - août 2006

    Dogbo

    4

    Elaboration, test et finalisation des outils d'enquête

    Septembre 2006

    Dogbo (sur le terrain)

    5

    Collecte des données

    Octobre - Décembre 2006

    Dogbo (travail de bureau et de terrain)

    6

    Dépouillement, traitement et analyse des données

    Décembre 2006 - avril 2007

    Dogbo (travail de bureau)

    Source: Données de terrain, 2006

    III- OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES DE TERRAIN

    Les objectifs de la recherche axés sur les attitudes et comportements liés à la participation de tous les acteurs au processus de plan de développement nous ont conduit à privilégier l'interview semi-structuré comme mode de questionnement des différents acteurs ciblés, le principe consistant à laisser développer le discours de l'intéressé sur le sujet qui lui est présenté, puis recentrer, par des questions de relance, les divers points qu'il n'aborde pas dans le discours spontané. Pour guider l'interview, des questions générales sont préparées à titre indicatif.

    Au total, ces outils ont conduit à la collecte des données sur les aspects du sujet notamment : la connaissance du PDC par les acteurs, les formes de participation des acteurs à la réalisation du PDC, les approches d'intervention des acteurs, l'appréciation des acquis du PDC, les difficultés liées à la mise en oeuvre. Mais comment s'est déroulée en fait la collecte des données sur le terrain ?

    IV- ENQUETE DE TERRAIN

    La collecte de données s'est basée sur des techniques classiques de recherche en sciences sociales : la recherche documentaire, les sources orales et l'observation participante. Deux phases sont distinguées quant à ce qui concerne la collecte des d'informations de source orale : la pré enquête et l'enquête proprement dite.

    4-1 PRE ENQUETE

    La pré enquête a permis de faire une exploration du champ de la recherche. Elle a consisté à collecter quelques informations auprès de la mairie de Dogbo, du bureau de l'Organisation Néerlandaise de Développement sise à Dogbo, de tester les outils de collecte de données en vue de leur amélioration.

    C'est également à la phase de pré enquête que d'autres aspects de la problématique sont mieux cernés. Cela a conduit à la revue des hypothèses et à l'identification des personnes à interviewer pour un bon déroulement de l'enquête proprement dite.

    4-2 ENQUETE PROPREMENT DITE

    L'enquête proprement dite a eu lieu à la mairie de Dogbo, dans les différents arrondissements et villages de la commune de Dogbo, auprès des structures d'appui et services déconcentrés et des populations ayant participé ou non au processus d'élaboration ou de mise en oeuvre de plan de développement de la commune. Au total, plus de cent personnes ont été interviewées.

    Ces travaux de collecte d'informations sont réalisés à travers des entretiens et des questionnaires écrits mais aussi par l'observation participante.

    4-3 DEPOUILLEMENT ET TRAITEMENT DES DONNEES

    Les données recueillies auprès des populations sont passées au crible du dépouillement manuel. Des tableaux de synthèse ont été élaborés suivant l'importance des données et leur importance et pertinence par rapport aux hypothèses préalablement formulées. Le traitement des données a été fait à l'aide du logiciel Word et Excel.

    V- DIFFICULTES RENCONTREES

    Les difficultés rencontrées sont liées à l'indisponibilité des personnes ciblées pour se prêter à nos entretiens. En effet à plusieurs reprises des rendez-vous ont été reportés.

    L'autre difficulté importante est liée à la mobilité des membres du comité de pilotage du plan ou comité de management du plan (CMP) du fait de l'affectation de la plupart de ses membres pour des raisons de profession. En effet, il n'est pas garanti que leurs successeurs aient une connaissance parfaite du déroulement du processus.

    Enfin, la disponibilité de peu de document sur le processus de suivi en matière de participation des différents acteurs à l'élaboration et la mise en oeuvre du plan de développement à été un handicap pour une bonne appréciation de l'implication des populations au processus.

    Toutefois ces difficultés ont pu être surmontées ou contournées. Des dispositions ont été prises donc pour renforcer les entretiens sur les aspects concernés et les résultats attendus de notre travail ont été globalement satisfaisants.

    En somme, les outils méthodologiques de la recherche élaborés ont facilité la conduite des entretiens et le dépouillement des informations recueillies et leur traitement. Les résultats ont été traités manuellement et à l'aide de l'outil informatique puis soumis à l'analyse des informations.

    TROISIEME PARTIE :

    RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES

    I- PARTICIPATION A LA GESTION DU PDC

    1.1 PARTICIPATION DES ACTEURS A L'ELABORATION DU PDC

    La prise en charge par les populations elles-mêmes du développement de leur localité constitue l'un des objectifs majeurs de la décentralisation. Cette approche de développement exige que les acteurs participent au processus d'élaboration du PDC à travers la détermination des priorités et des objectifs, la formulation des stratégies et leur planification, le financement, l'exécution et l'évaluation des actions. Pour ce faire, l'approche participative a été l'un des principes de base pour l'élaboration du PDC de Dogbo. Cette initiative d'élaborer le PDC avant la mise en place du conseil communal consacré par les élections communales de décembre 2002 est à l'actif des cadres ressortissants de Dogbo avec l'appui de l'Organisation Néerlandaise de Développement (SNV). La démarche participative a été assurée à travers un mécanisme de concertation et de dialogue.

    Ainsi, deux "accords-cadres", l'un avec les acteurs du développement de la commune pour impliquer tous les ressortissants et les autres acteurs du développement et l'autre avec les différents pôles de pouvoirs et leaders d'opinion (politique, économique et traditionnel) ont été signés le 30 mars 1998 avant le démarrage du processus d'élaboration du plan. Par la suite, trois ateliers de soixante dix participants environ chacun ont eu lieu dans le processus d'élaboration du plan :

    Le premier atelier (9 au 11 juillet 1998), dénommé "atelier paysan", a permis aux représentants des acteurs primaires locaux d'analyser les principaux problèmes qui freinent le développement de Dogbo et de préciser les acquis ou expériences locales face à ces problèmes ;

    Le deuxième atelier (21 au 24 juillet 1998), dénommé : "atelier de balayage" ou "Scoping workshop" a regroupé les ressortissants de la commune résidant à Cotonou et ailleurs, les ONG, les Associations de Développement, les Organisations Paysannes (USPP, CLCAM, GF) et les services techniques déconcentrés de l'Etat. Il a précisé et complété l'analyse des fonctions de l'environnement (tendances et impacts), l'analyse des problèmes majeurs et des potentialités de Dogbo suivant les dimensions prioritaires du développement durable ;

    Le troisième atelier (24 au 26 septembre 1998) était celui de la restitution et de la validation des résultats issus des premiers ateliers et de la programmation des actions. Cet atelier a eu le privilège d'accueillir des participants qui ont assisté chacun à au moins un des deux premiers ateliers.

    Enfin un atelier de validation du plan de développement par la population a rassemblé tous les participants aux trois ateliers précédents pour valider le plan de Développement en Octobre 1999.

    Ces dispositions prises dès le début du processus visent à garantir une bonne participation des différents acteurs au processus d'élaboration du PDC d'une part, et faciliter son appropriation par eux d'autres part. A cet effet, elles ont été des occasions de forte mobilisation des différents acteurs pour produire le document de PDC qui prend en compte les aspirations des différentes couches sociales. De ce point de vue, la participation au PDC a requis l'enthousiasme des cadres ressortissants et des populations résidentes. Cette perception enthousiaste s'explique en trois points : la fin de l'approche de développement "par le haut", la préparation de l'outil de gestion du développement pour le conseil communal, le soutien d'une structure extérieure.

    1.1.1. La fin de l'approche de développement "par le haut"

    L'élaboration du PDC a été d'abord vue par les différents acteurs sociaux comme une volonté nationale de finir avec les politiques de développement top down, c'est-à-dire par le seul Etat central. Les collectivités locales élues apparaissent comme des leviers d'une nouvelle politique qui vise la promotion du développement par la base. Il va sans dire que les richesses produites par la commune seront réinvesties dans la commune. Le développement communal signifie donc la mobilisation des acteurs locaux et extérieurs pour la mise en valeur des potentialités de la commune. Cette perception du PDC explique l'engouement de départ autour du projet d'élaboration qui a mobilisé des cadres, opérateurs économiques, paysans et ONG.

    1.1.2. La préparation de l'outil de gestion du développement pour le conseil communal

    Il y a aussi le souci de préparation des élections communales. En effet, en janvier 1999, une série de lois a été enfin votée pour la mise en oeuvre de la décentralisation au Bénin. Dès lors, guidés par l'optimisme relatif à la convocation du corps électoral dans un délai proche pour les élections communales, les acteurs ont des intérêts à participer et influencer à leur manière l'élaboration du PDC.

    1.1.3. Le soutien d'une structure extérieure

    Un autre élément identifié comme favorable à la mobilisation des populations pour l'élaboration du PDC est la forte présence de la SNV. En effet, cette organisation internationale, présente depuis 1987 dans la commune, a accepté et soutenu le processus par des moyens humains et financiers. Sa présence constituait un poids de taille pour les autorités administratives de l'époque engagées à faire de la commune un exemple réussi. Le soutien de la SNV était d'autant plus salutaire que la conscience collective en cette veille de la décentralisation était que les communes qui n'auraient pas réussi se verraient fusionner avec leur voisine la plus avancée.

    Il se dégage que l'étape de diagnostic des problèmes et atouts de la communes a suivi une démarche participative à laquelle différents acteurs ont pris part pour quelque raison que ce soit. D'ailleurs l'approche participative a été retenue comme l'un des points de départ pour l'élaboration du PDC de Dogbo par le Comité Permanent de Coordination (CPC). En effet «la participation et l'implication de la population sont supposées indispensables pour deux principales raisons : premièrement, la population apporte son expertise dans l'appréciation ou l'analyse de leur propre situation, leurs besoins et leurs souhaits. Deuxièmement, l'implication de la population favorise son appropriation et sa responsabilisation vis-à-vis de ce plan23(*)».

    1.2 PARTICIPATION DES ACTEURS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC

    Après l'élaboration du PDC, la mise en oeuvre est la seconde phase importante pour satisfaire les besoins exprimés par les représentants de la population. La première chose est de faire valider le PDC par l'autorité de tutelle, le préfet, et la popularisation du document afin d'assurer son existence légale puis de le rendre accessible aux acteurs et populations à la base.

    En effet, «la popularisation est très importante parce qu'elle permet à la population, à la société civile et à tous les acteurs du développement de la commune de s'approprier le plan et de mieux participer à sa mise en oeuvre»24(*). On comprend par là que les autorités communales mesurent l'importance de la participation des acteurs dans la mise en oeuvre des actions du PDC. Malheureusement l'étape de popularisation prévue n'a pas été véritablement suivie dans la commune. C'est ce qui explique de nos jours la faible connaissance du PDC par plus de 20 % des personnes interviewées.

    Mais reconnaissant la variété des approches et les natures de la participation utilisées déjà sur le terrain, le soin est laissé aux structures de gestion du PDC de veiller à sa définition et son applicabilité. Ainsi, dans l'exécution des activités avec les populations, les acteurs d'appui au développement n'ont pas toujours procéder de la même façon pour impliquer les populations.

    1.3 APPROCHES DE PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC

    Dans le PDC de Dogbo, il est recommandé d'user d'une approche qui assure la participation des populations à l'exécution des actions. «La mise en oeuvre du Plan d'action nécessite la participation de tous les acteurs de développement de la commune. Il faut pour cela mettre en place un cadre fédérateur de tous les acteurs, capable de créer la synergie nécessaire. Ce cadre pourrait être structuré autour d'un comité de mise en oeuvre appuyé par une cellule technique. Mais le succès de la mise en oeuvre du plan dépendra surtout de l'efficacité du programme de communication sociale qui l'accompagnera»25(*). On comprend par là que les autorités mesurent l'importance de la participation des acteurs dans la mise en oeuvre des actions du PDC. Mais reconnaissant la variété des approches participatives utilisées déjà sur le terrain, le soin est laissé aux structures de gestion du PDC de veiller à l'applicabilité de ce principe.

    En effet, les approches d'intervention sont variées suivant sur le type d'acteur d'appui au développement. Ainsi au moment où l'Etat intervient directement et sans une contrepartie, des ONG appliquent des taux de contribution financière aux populations.

    1.3.1. Organisation Néerlandaise de Développement (SNV)

    L'Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) est une Organisation internationale et multiculturelle à but non lucratif, qui a beaucoup contribué à l'élaboration et la mise en oeuvre du PDC. Avec la décentralisation, elle intervient en apportant sa contribution à la mairie de Dogbo chargée de la mise en oeuvre des projets. Il s'agit en l'occurrence d'un appui au renforcement des capacités de la mairie pour qu'elle joue bien son rôle de maître d'ouvrage, de la promotion du développement communal. A titre illustratif, en 2001, à travers son Projet d'Appui au Développement Institutionnel de la Commune de Dogbo (PADIC-Dogbo/SNV), a bénéficié du financement pour la réalisation des infrastructures jusqu'à hauteur de soixante cinq millions. La condition de l'apport de trente pour cent (30%)par les acteurs bénéficiaires a conduit à écarter certains villages de la commune incapables de mobiliser la contrepartie financière.

    1.3.2. Reserch Triangle Institut-Bénin (RTI)

    Le RTI International est une ONG américaine en accord avec l'USAID a mis en oeuvre au Bénin un programme USAID d'Appui à la Décentralisation et à la Lutte Anti-Corruption. Installée au Bénin en 2003 elle a travaillé avec les communes des départements du Mono, du Couffo, du Borgou et de l'Alibori. Sa mission est d'aider les communes cibles à faire de la décentralisation une réalité opérationnelle réussie à travers la mise en oeuvre des Plans de Développement et une gestion plus transparente des affaires publiques. Dans cette perspective, l'organisation RTI a concentré ses actions dans le renforcement des capacités des élus locaux, agents de mairies et des organisations de la société civile, dans l'appui la mise en oeuvre de microprojets et dans la promotion de la bonne gouvernance.

    Il s'agit en effet d'un projet d'appui aux communes pour une bonne gestion de la décentralisation par les élus locaux. Dans cette oeuvre salvatrice d'appui, la latitude est laissée à la Mairie d'identifier les projets prioritaires de la commune, lesquels sont inscrits dans le plan de développement. La structure RTI apporte sa contribution pour compléter le financement local mobilisé par la commune. C'est dans ce contexte que des hangars et boutiques ont été construits au niveau de certains marchés dans la commune de Dogbo.

    1.3.3. Plan Bénin 

    Le Plan Bénin est une organisation Internationale de développement dont l'approche globale d'intervention est le développement communautaire centré sur l'enfant. Sa vision est celle d'un monde dans lequel tous les enfants pourraient faire valoir leur pleine capacité au sein de sociétés respectueuses des droits et de la dignité des personnes.

    C'est depuis 2005 que Plan a démarré ses interventions dans la commune. Pour lui donc, les communautés à la base restent les acteurs, les réalisateurs et bénéficiaires de leur propre développement. Dans ce contexte précis, la notion de communauté à la base se rapporte à la population au niveau village. Son niveau d'intervention est la communauté. Ainsi, les projets financés par Plan Bénin sont directement retenus par les acteurs au niveau des villages.

    1.3.3. Projet d'Hydraulique et Assainissement en Appui au Développement Institutionnel (HAADI- SUD)

    Le Projet d'Hydraulique et Assainissement en Appui au Développement Institutionnel est un projet piloté par la SNV, le PROTOS, les ONG et la Mairie. Le projet HAADI-SUD est une expérience de renforcement des capacités de l'administration locale en matière de maîtrise d'ouvrage. Le projet Hydraulique et Assainissement en Appui au Développement Institutionnel<< HAADI-Sud Dogbo>> responsabilise la mairie en mettant des fonds à sa disposition dans un compte ouvert au trésor public. Mais le taux de 30% pour la participation financière constitue un obstacle à l'exécution des activités. Les fonds d'appui de HAADI-Sud sont logés dans un compte spécial au niveau du service de trésor public.

    1.3.4. Programme National d'Appui au Développement conduit par les Communautés (PNDCC)

    Le Programme National d'Appui au Développement conduit par les Communautés vise les communautés villageoises comme partenaires locaux de développement. Il s'agit d'un projet qui a impliqué la mairie à travers la signature du document de cofinancement des actions communautaires et du choix des villages d'interventions. La mairie joue le rôle de maître d'ouvrage et les communautés villageoises représentées par leurs Association de Développement Villageois (ADV) jouent le rôle de maître d'ouvrage délégué. Mais les investissements financés par PNDCC n'ont aucune traçabilité dans le budget communal.

    Il se dégage que dans la commune de Dogbo, plusieurs structures d'appui interviennent aux côtés des populations pour le développement économique et social. Mais les conditions d'accès à leur service sont variables de l'une à l'autre et les conditions ne sont pas toujours de nature à mieux appréhender de façon directe le lien de leur action avec le PDC. Parfois la difficulté de mobilisation des ressources financières à temps est une cause d'affectation d'un projet d'une localité à une autre.

    En dépit des différences au niveau des formes de participation à la réalisation des actions socio communautaires, les populations ont réussi à acquérir des infrastructures scolaires, des latrines, des points d'eau, des hangars et boutiques de matché. Ces services sociaux sont acquis avec ou sans l'information des autorités de la commune. L'Etat a financé ainsi la construction des salles de classes, le forage de puits et la réfection des pistes de desserte rurale sans la moindre information des élus locaux.

    II- LIMITES DE LA PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA REALISATION DU PDC

    Plusieurs éléments ont été identifiés comme base de la faible participation des populations au processus d'élaboration et de mise en oeuvre du PDC de Dogbo. L'analyse des éléments a amené à constituer quatre groupes de facteurs: les facteurs organisationnels, les facteurs socio culturels, les facteurs économiques et les facteurs politiques et administratifs.

    2.1 FACTEURS ORGANISATIONNELS

    2.1.1 Niveau d'organisation des activités d'élaboration du PDC et critères de choix des participants

    Le niveau choisi pour abriter les ateliers dans le cadre de l'élaboration du PDC est déterminant pour la participation des populations. Dans le cas de la commune de Dogbo, c'est le chef-lieu de la commune qui a servi de cadre pour accueillir les participants aux différents ateliers. Cela répond, certes, au besoin de respect du niveau de décentralisation admis au Bénin. Mais il ne répond pas aux stratégies de mobilisation d'un grand nombre de population afin d'enrichir les idées, la liste de proposition des besoins. Le choix de ce niveau a obligé les organisateurs à limiter le nombre de participants à 70 par atelier.

    Par ailleurs, les participants aux ateliers ont été identifiés à partir des critères suivants: autorité locale, cadre ressortissant, opérateur économique, femmes leaders, association/ONG, étudiants et paysan. Ainsi, plus de 50 chefs de village et quartiers de ville sur 70, ont pris part l'élaboration du PDC, les autres paysans se répartissant les 20 places restantes.

    Au total, l'atelier au niveau communal a connu une faible participation numérique des paysans. Les réflexions en atelier au niveau de la commune sont restées un peu général et ont constitué une difficulté au moment de la localisation des actions retenues. Cela a eu des influences sur la mise en oeuvre des actions du PDC.

    Le constat aujourd'hui est que l'élan qui a animé tous les acteurs ayant pris part au processus de planification semble de moins en moins ralenti au cours de sa mise en oeuvre. Plusieurs raisons expliquent cette situation qui n'est pas de nature à permettre la réalisation des objectifs planifiés.

    2.1.2 Contexte biaisé

    Plusieurs acteurs au niveau local avaient pensé que l'élaboration du PDC est un moyen pour drainer les financements extérieurs vers la commune. Ainsi les besoins ont été surestimés par rapport à la réalité et les priorités souvent définies en fonction des domaines d'intervention des partenaires externes. Le coût total du PDC sur les 5 ans est évalué 4951.610.901 F CFA contre un budget annuel d'environ 60.000.000 F CFA en 1999. Le contexte de la décentralisation est beaucoup plus présenté et vu comme une occasion pour mieux capter le financement externe que pour mobiliser les ressources endogènes.

    2.1.3 Absence de coordination des actions communales

    Le PDC avait prévu la mise en place de certaines structures (Forum des acteurs de développement et le comité technique opérationnel). Le Forum des Acteurs au Développement qui est un cadre de concertation de tous les intervenants (nationaux et internationaux à Dogbo) pour appuyer et évaluer la mise en oeuvre du processus de développement dans la Commune. C'est aussi un cadre de réflexion pour le développement de la commune. Pour qu'il en soit ainsi, il faudra coupler le souci de participation populaire avec un souci d'efficacité. Car, le suivi-évaluation du plan devra se faire, non seulement au regard des considérations socio-politiques, mais aussi en s'appuyant sur les normes techniques et scientifiques.

    La mise en oeuvre du plan doit être impulsée, pilotée, coordonnée, suivie et évaluée. Il ne sera pas efficace de confier une telle mission à une structure "généraliste", chargée par ailleurs d'autres missions. Il a été convenu de créer une structure spécifique mandatée pour cela. C'est le Comité Technique Opérationnel (CTO) qui est donc un organe exécutif. Il devra être une structure légère, composée de deux ou trois cadres détachés ou recrutés exclusivement pour animer et coordonner la mise en oeuvre du plan. Placée sous l'autorité directe du Maire, il a été prévu que le CTO sera dirigé par un Coordonnateur désigné parmi ses trois membres.

    Dans la réalité, ces structures (FAD et CTO) n'ont pas véritablement pas fonctionné. Ce qui a rendu difficile l'organisation des concertations et la coordination des actions du PDC. Il s'en suit un faible niveau d'appropriation du PDC par les membres de l'organe décisionnel. Car, les ressources humaines de l'administration locale sont insuffisantes avec un niveau relativement faible. La commune chargée de l'élaboration et de la gestion du PDC semble méconnaître son rôle en laissant les acteurs continuer à agir de façon éparse. En conséquence, l'on assiste à des doublons sur le terrain. C'est le cas survenu en 2OO5 à Déguihoué, lorsqu'à la remise de site pour la réalisation d'un puits, l'équipe de la mairie découvre à moins de cent mètres le matériel d'une autre entreprise qui venait d'obtenir un marché de puits directement avec le Ministère de l'Energie et des Mines.

    Ces genres de situation sont fréquentes et poussent les acteurs et les populations à une sorte de désenchantement vis-à-vis de la décentralisation. En effet, certaines populations accusant les élus locaux de s'obstiner à les aider dans la mise en place de certaines services sociaux de base ont réalisé leur souhait en discutant avec des services déconcentrés de lEtat. Mais en dehors des causes relatives à la conception même du PDC, il y a d'autres facteurs qui ont beaucoup influencé la mise en oeuvre du PDC.

    2.2- FACTEURS SOCIOCULTURELS

    Les facteurs socioculturels seront abordés en trois points identifiés comme obstacles : l'analphabétisme, le poids de la chefferie, la question de fils de terroir.

    2.2.1. L'analphabétisme

    Comme dans la plupart des régions du Bénin, la commune de Dogbo est caractérisée par un fort taux d'analphabétisme. En effet, plus de 70 pour cent de la population est analphabète26(*), donc ne sachant ni lire ni écrire. En effet, au cours des ateliers de diagnostic d'élaboration du PDC, les échanges qui ont eu lieu dans la langue maternelle ont été transcrits en français. Malgré l'organisation de trois ateliers (atelier paysan, atelier cadre, atelier synthèse), le problème d'accessibilité intellectuelle du document de PDC par les populations demeure. Ainsi beaucoup d'interviewés analphabètes ne savent ou ne connaissent pas le PDC de Dogbo.

    D'ailleurs le concept n'ayant pas un correspond direct dans la langue du milieu (adja) amène à une explication qui malheureusement n'a pu permettre aux gens de se souvenir de cet outil qu'est le PDC. d'où des réponses telles que:

    · Le PDC est un parti politique

    · Le PDC un document des politiciens.

    · Le PDC est un document qui sert à la mise en oeuvre de la démocratie au Bénin

    · Le PDC est un document pour bénéficier des appuis des bailleurs de fonds pour la commune

    · C'est un document du maire et des conseillers communaux

    · C'est un document de la décentralisation dans lequel il est écrit ce que nos élus et les projets vont nous faire dans les villages.

    On peut donc retenir par là une méconnaissance de l'outil communal de développement. Cette difficulté n'est pas que conceptuelle, elle est remarquable aussi au niveau du contenu du PDC et de la démarche de son exécution. Mais l'analphabétisme n'est pas le seul facteur relevé comme obstacle à la participation des acteurs à la mise en oeuvre du PDC. Il y a aussi le poids de l'autorité locale.

    2.1.2 Le poids de l'autorité locale

    Dans la culture Adja Tado le respect voué à l'autorité a été un fait dans le rapport entre citoyen et autorité. Cette relation a été toujours entretenue jusqu'à la période récente des sous-préfets. Elle est encore renforcée avec les maires et chefs d'arrondissements. Ce qui crée des écarts entre les décideurs et les citoyens.

    Les uns qui sont les représentants légaux disent que leurs déclarations et décisions émanent de la volonté du peuple qui les a élus. Ainsi ils bénéficient de la légitimité de la part de leur population.

    On peut comprendre par là que sous le regard de l'autorité locale de la commune de Dogbo, des citoyens se refusent d'user de leur droit de participation à la prise de décision, surtout si la proposition doit contrarier avec celle de l'autorité locale. Ce constat qui se ressent dans la mise en oeuvre du PDC est accentué par la question de fils de terroir.

    2.1.3 La question de fils de terroir

    La notion de fils de terroir développée par Jean-Pierre Olivier de SARDAN est relevée lors de cette étude comme un handicap sérieux à l'enracinement de la décentralisation et à la démocratie participative. Elle est traduite par des expressions telles que:

    · " c'est notre frère, il est chez lui, c'est sa terre natale, nul ne peut le déranger"

    · "Le linge sale se lave en famille"

    · "L'on ne perce pas ses propres intestins".

    Donc l'élu local de Dogbo, natif du milieu se retrouve dans ses divers réseaux de relation faits de parenté, d'alliance et d'amitié. Ses actions ont besoin d'être soutenues. Il s'agit d'un appel à la complicité des administrés autour du développement local dont le fil conducteur est le maire. Mais il s'agit aussi là, à la limite, d'une intimidation vis-à-vis des détracteurs du pouvoir en place qui tentent de bloquer sa politique sous quelques formes que ce soit. Une telle culture qui s'entretient dans la mise en oeuvre des activités du PDC au sein de la mairie est une limite aux actions des populations à contribuer au développement de la commune dans la mesure où elle ne favorise pas la différentiation des idées.

    Or, si l'on sait que les critiques ne sont pas toujours bonnes, l'on doit comprendre tout de même qu'elles remplissent le même rôle que la douleur en signalant que quelque chose ne va pas. Des expressions sus-évoquées ne sont pas que ethnocentriques, elles constituent un frein à l'expression de certaines couches sociales, ce qui limite leur participation au processus de développement communal.

    Au total, la participation des acteurs à la mise en oeuvre du PDC se trouve souvent heurter à des résistances socioculturelles. L'on peut dire que celles-ci constituent des blocages à la participation effective des populations à la prise de décision. A cela s'ajoutent les facteurs économiques.

    2.3- FACTEURS ECONOMIQUES

    2.3.1- Potentialités propres de la commune de Dogbo

    L'une des caractéristiques principales de la commune de Dogbo est la pression foncière, une pression foncière excessive qui contraste avec l'activité principale de la population qu'est l'agriculture. En effet, la pauvreté des terres a pour conséquences entre autres les rendements agricoles limités.

    En dehors de l'arrondissement de Dévé où l'on rencontre du sable et du gravier, et le marché de Tota, qui sont les principales sources de revenus de la commune, la fiscalité locale qui permet de mobiliser des ressources propres est confrontée à toute forme de résistance de la part des contribuables.

    Cette résistance se manifeste par des refus délibérés de payer les taxes, la dissimulation de produits amenés sur le marché, la complicité avec les agents collecteurs, le placement de faux tickets de droit de place, etc. Tout cela se traduit par l'incivisme fiscal de la part des contribuables et constitue des freins la mobilisation des ressources internes pour la mise en oeuvre des actions planifiées dans le PDC.

    Dans ce contexte, la commune a un pouvoir économique très limité pour l'exécution de son PDC d'un coût estimé à cinq milliards environ pour cinq ans. Il faut alors compter sur la coopération des partenaires au développement tels que les ONG, les institutions internationales et les autres formes de partenariats.

    2.3.2- Conditionnalités de la coopération décentralisée

    La commune de Dogbo est en partenariat avec une commune des Pays-Bas du nom de Ridderkeck. A travers cette coopération des équipes de la mairie de Dogbo conduites par le maire ont effectué des voyages en vue de la négociation et du jumelage des deux communes. Les résultats des négociations ont abouti au choix de trois domaines d'appui assortis des conditionnalités. Il s'agit de l'appui à l'aménagement du marché central de Dogbo, de la mise en réseau de la commune et enfin le lotissement de la ville de Dogbo-Tota.

    Les difficultés de la mise en oeuvre des actions de la coopération par la commune de Dogbo sont liées aux exigences de la commune soeur :

    · Par rapport à l'aménagement du marché, il est recommandé le déguerpissement des habitations érigées à l'intérieur du marché. Cela suppose l'aménagement au préalable d'un site d'accueil des populations à déguerpir assorti de dédommagement.

    · La mise en réseau de la mairie suppose le recrutement d'un ingénieur des NTIC pour la conception, la réalisation et la maintenance du système. Ce qui demande des moyens financiers mais aussi la disponibilité de techniciens pour l'actualisation, la mise à jour des données et l'entretien régulier du site. Là encore faudra-t-il que le besoin réponde aux aspirations des populations.

    En général, les partenaires d'appui au développement local, de par leurs interventions, sont appelées à renforcer les capacités des communautés et des collectivités locales pour améliorer les conditions de vie des populations.

    La commune de Dogbo a bénéficié de l'appui de certaines structures de développement pour l'élaboration de son PDC, notamment la SNV qui a apporté un appui technique et financier. A la mise en oeuvre du PDC, les partenaires se sont élargis avec RTI, Plan Bénin, HAADI-Sud, PNDCC. C'est la difficulté la plus rencontrée au niveau des ONG, des projets et organisations internationales où chacun intervient suivant des conditions qui lui particulières. L'on peut à titre d'exemples citer la SNV, RTI, Plan Bénin, HAADI-Sud, PNDCC. Chacun de ses acteurs à ses conditions fixées en fonction de ses objectifs, sources de financiers, planification, etc. qui transposées dans le contexte communal et communautaire se confrontent avec les réalités du milieu et du temps.

    En conséquence, implicitement ou explicitement les difficultés de mobilisation sociale et financière à temps sont traduites à tort ou à raison comme des indicateurs objectivement vérifiables de non participation des populations à l'exécution des projets planifiés dans le PDC. cette participation est souvent d'ordre financier.

    2.3.3- Faible pouvoir d'achat

    Le faible pouvoir des populations influence la participation à la réalisation des actions du PDC. Dans la commune de Dogbo, il est remarqué que les actions sociocommunautaires se réalisent plus facilement dans certains arrondissements à l'instar de Dévé, Tota que dans d'autres. Cela confirme la remarque faite, lors de l'atelier bilan RTI réalisée dans les communes, qui ressort la particularité des communes du Borgou et de l'Alibori par rapport aux communes du Mono et du Couffo dans la mobilisation de la contrepartie pour le financement des projets de développement. Les premières, du fait des bénéfices mobilisés sous forme de ristourne et de l'organisation de la filière coton, sont plus aptes à débloquer leur contribution financière, facilitant au mieux l'exécution des projets de leur PDC.

    Cela va sans dire que la participation communautaire dans les communes du Mono et du Couffo souffre de l'insuffisance d'opportunités économiques susceptibles de générer des revenus pour soutenir le développement local. Il s'agit là donc d'un handicap pour satisfaire aux conditionnalités des partenaires d'appui dans les temps requis.

    2.4- FACTEURS POLITIQUES ET ADMINISTRATIFS

    Les facteurs politiques et administratifs sont relevés comme des obstacles à la participation des populations à la mise en oeuvre du PDC. Ils concernent le parti d'obédience de l'élu local, des influences des courtiers électoraux, les actes de fidélisation de l'électorat et les comportements des responsables des services déconcentrés de l'Etat.

    2.4.1- Le parti politique

    L'appartenance de l'élu local au parti politique dominant du milieu couplé avec la notion du fils de terroir lui confère plus une image du représentant du parti que de toute la population. Beaucoup d'interlocuteurs ont tendance à assimilé les actions du conseil communal au Parti Social Démocrate (PSD). Dans ce contexte, toute action contraire venant d'un individu de la société peut être interprétée comme une attaque au groupe politique. Cette confusion des rôles du parti politique avec ceux de l'autorité locale a été relevée comme une difficulté pour des populations de réagir et de s'opposer à l'élu local, même si l'on constate des dérives. Certaines personnes ont pu confier que c'est cette confusion qui explique la trêve de marches de protestation fréquemment constatées au temps des sous-préfets dans la commune. En effet, les populations de Dogbo ont à plusieurs reprises usé de la marche de protestation pour dénoncer les abus, exprimé leur mécontentement face à certaines décisions jugées par eux arbitraires. De 1994 à 2002, les populations ont été mobilisées autour de plus de quatre marches de protestation. Ces actions ont, selon des interviewés, été des indices de participation à la bonne gestion de la commune. Il s'en suit, du fait de la non satisfaction de mise en oeuvre du PDC, l'absence de telles actions de contre-pouvoir de l'action communale est synonyme de soutien fraternel et donc de faible participation.

    Il serait important d'éviter la confusion entre les actes de contre-pouvoir et ceux de contre le pouvoir. Cet amalgame qu'entretiennent les élus locaux semble pousser de plus en plus des populations à adopter des comportements de réserve et même de méfiance au risque de se faire traiter comme des rebelles vis-à-vis des élus et surtout du parti politique dominant dont est issu le maire, organe exécutif du conseil communal.

    La culture de leadership et de pression sociale n'est pas toujours une mauvaise chose en soi. Elle est la manifestation d'un mécontentement ou d'une insatisfaction de la population par rapport à des manières de gestion par les autorités. C'est un outil exploité pour obliger l'autorité à une remise en cause de ses attitudes et de ses actions. Elle vise donc à conduire à une bonne et transparente gestion du bien public communal, à une répartition plus équitable des richesses et services sociaux au niveau de la commune. Mais il semble que des courtiers électoraux et des élus locaux constituent un obstacle à la manifestation d'une telle volonté collective. Cette disposition répond à des objectifs politiciens plutôt qu'à des objectifs de développement communal. Il s'agit en clair, de fidéliser et de maintenir l'électorat au niveau de la commune.

    2.4.2- La fidélisation de l'électorat

    Le souci de protection de l'électorat est un enjeu majeur pour l'autorité locale. Cette attitude a été évoquée par des acteurs qui s'insurgent contre la concentration des actions du PDC dans certains arrondissements de la commune. Le cas de l'arrondissement de Tota est illustratif. Il mobilise à lui seul plus de 4O% des investissements prévus par le PDC. Ce constat qui est l'expression d'une volonté d'aménagement et d'amélioration du cadre urbain de la commune est interprété par certains comme une attribution de la part léonine à l'arrondissement d'origine du maire, fief des grands leaders du parti dominant.

    Selon des agents de la mairie, le maire ne doit pas s'occuper que des questions de développement. Il est avant tout un homme politique porté au pouvoir local. Il a besoin de guider des actions pour manifester sa reconnaissance et son amitié à son électorat.27(*) Ces propos font ressortir les interprétations diverses des actions du politique sur le développement local. Certes, le maire, organe exécutif consacré par les textes de lois de la décentralisation est avant tout un être politique appelé à protéger et étendre son rayonnement politique, mais une mauvaise répartition géographique, et suivant les couches sociales est source de frustration sociale et hypothèque la participation à la mise en oeuvre du PDC.

    En conclusion, l'on constate que plusieurs facteurs se combinent et constituent un frein à la participation des populations. Or la promotion du développement communal suppose la conjugaison des initiatives individuelles et collectives avec une vision partagée de l'avenir de la commune. C'est pourquoi il faut créer et dynamiser les structures qui s'imposent pour une meilleure organisation et gestion du PDC. Une telle approche de solution contribuera à rendre efficace le PDC au profit des communautés de la commune de Dogbo et partant de toutes les communes du Bénin.

    III- GESTION DYNAMIQUE DU PDC

    Une structure de gestion du PDC est nécessaire pour que les options faites et les décisions prises par la commune soient appliquées sur le terrain et non pas seulement décrites dans les documents. Ainsi les décideurs, les élus locaux devront, peut-être, s'intéresser non seulement aux stimulants fiscaux ou aux subventions mais aussi aux rôles des populations locales pour une appropriation effective et réelle du PDC et une implication réelle dans la mise en oeuvre des projets.

    Dans beaucoup de domaines en général, l'on se rend compte qu'il n'y a pas assez de dialogue entre les bénéficiaires, les autorités locales élues, les structures ou les agents d'appui technique, les partenaires financiers et l'Etat. Vu l'intérêt du PDC, il faut trouver des moyens financiers accompagnant la participation locale à tous les échelons notamment la participation des populations qui sont les usagers et les gestionnaires des résultats des actions réalisées.

    3.1 Le PDC, une affaire de tous les acteurs

    Dans le contexte actuel, les populations et même des organismes d'appui au développement perçoivent le PDC comme un instrument de l'autorité politique, ou faisant d'autres plans communautaires, parfois même sans se référer au PDC. Cette approche de développement populaire, même si elle est bien appréciée, n'est pas pour autant une recommandation légale de la décentralisation dans notre pays. Il faut donc aider les élus locaux, les partenaires techniques et financiers et les populations à la base à une meilleure lecture du PDC, à créer et rendre active la structure communale de coordination et de concertation, mobiliser les acteurs autour de l'outil communal de développement recommandé et admis par les structures publiques. Il s'agit d'une stratégie pour enclencher la participation de tous à la réalisation du PDC. Ainsi, les plans et rapports d'activités, les rapports d'évaluation devront être produits avec les populations et rendus disponibles aux usagers de la mairie. D'autres canaux ou mécanismes peuvent être mis en place pour une meilleure communication avec les acteurs.

    Il est donc nécessaire d'instaurer et d'entretenir un véritable dialogue social à travers un programme de communication sociale approprié. La vulgarisation, les concertations et la communication autour du PDC constituent des actions pour une harmonisation des points de vue et les prises d'engagement pour un développement intégré durable. Dans ce processus, il ne faut jamais sous-estimer l'importance de la participation des populations. Les élus locaux doivent se débarrasser des préjugés sur leurs populations et parler moins en leur nom. L'implication des responsables des services déconcentrés de l'Etat est nécessaire non seulement pour donner un cachet officiel aux actions entreprises mais surtout pour une meilleure appréciation du respect des normes et orientations nationales.

    Certes, la présence de hauts responsables indique aux communautés que le travail est important et que la nation le leur reconnaît. Mais ils ne doivent pas se substituer à elles. Autant que les autorités locales, les populations doivent assister à la présentation du plan annuel pendant la concertation communale, à l'évaluation ou aux ateliers dans lesquels sont présentés les résultats du PDC.

    3.2. L'approche de participation solidaire

    La mise en oeuvre du PDC doit se baser sur la participation solidaire pour accélérer le processus de développement communal. Il s'agit d'une participation qui implique les différentes couches de la population avec tous les acteurs intervenant dans la commune. Cette approche de participation doit remplir les conditions que sont : la volonté locale, la capacité locale, la communication, la formation et l'animation.

    3.2. 1. La volonté locale 

    Dans le contexte de décentralisation au Bénin, l'initiative des projets de développement doit être le fruit des réflexions entre les élus et les populations locales notamment des groupes sociaux. Il s'agit en fait d'une volonté qui fera appel à des ambitions et des engagements qui feront des populations les initiateurs, les auteurs des projets et des acteurs engagés dans sa mise en oeuvre.

    3.2. 2. La capacité locale 

    Le développement local s'appuie sur la mobilisation des données endogènes (ressources locales, épargne de proximité, solidarité de voisinage...) et une capacité locale d'entreprendre, c'est-à-dire de générer des activités et donc de créer de la richesse. La capacité locale est constituée par l'apport de chacun, quelque soit sa place, suivant ses moyens et reconnus comme tel dans la société. Il s'agit de recréer un développement basé sur la participation solidaire pour renforcer les liens sociaux, responsabiliser chacun et tous. C'est un moyen pour que le développement local intègre la diversité des dimensions économiques, sociales et culturelles.

    3.2. 3. La communication 

    Le développement local dépend de la circulation de l'information et du système de communication mis en place. L'appui au développement mobilise de nombreux acteurs dans la commune avec plus ou moins de succès. Des résistances face à certains projets naissent parfois au sein des populations censées être les bénéficiaires parce qu'ils apparaissent comme une ingérence dans des problèmes locaux. Par ailleurs la complexité des situations locales peut ne pas être perçue par les élus ou les agents de développement ou des services, et ceci par manque d'information, d'échanges ou de références culturelles communes. Il faut, donc comme le recommande Guy BESETTE28(*), identifier la nature des problèmes et des solutions possibles ainsi que leur mise en oeuvre29(*).

    Il faut pour ainsi dire placer la communication au centre des projets et programmes de développement du PDC en tant que base de leur réussite. Quelque soit sa forme (verbal, écrite, visuelle), elle vise à établir un consensus entre la population et les intervenants pour qu'ensemble, ils ne soient plus seulement acteurs, mais comme auteurs de leur développement. Il faut alors une démarche participative avec des outils flexibles pour mettre en place cette communication et réaliser une participation communautaire efficiente. La flexibilité dans les approches d'intervention apparaît comme la clé de l'appropriation locale des projets du PDC et donc de leur pérennisation».

    3.2. 4. La formation et l'animation 

    La formation est indispensable pour modifier certains comportements négatifs et pour améliorer les performances à tous les niveaux. Il faudra que l'on apprenne aux différents acteurs sociaux, commerciaux et politiques de la commune à travailler en synergie, à planifier les actions pour à la promotion du PDC, à s'atteler à réaliser des buts et des objectifs communs. Pour ce faire, il faut qu'ils reçoivent une formation adéquate pour pouvoir efficacement planifier et mettre en oeuvre leurs activités entrant dans le cadre du PDC.

    L'efficacité du plan de développement communal dépend surtout de la façon dont les structures locales exercent leur fonction d'animation économique et sociale. La participation solidaire constitue une disposition permettant à chacun de se sentir dans le groupe, de disposer des capacités pour prendre activement part et à s'approprier des résultats obtenus comme sa chose et celle de tous. Elle est une occasion pour chaque couche de changer elle-même et transformer ses relations sociales. Elle permet de faire des expériences de tout genre et d'en tirer des enseignements dès lors que les acteurs observent les changements se produisant et qu'ils y réfléchissent. Indépendamment des élus locaux, des structures de développement et autres autorités, les diverses couches sociales peuvent tirer des conclusions des expériences vécues, réagir aux changements intervenus et orienter leurs actions aux réalités sociales en se laissant guider par leurs intérêts et par conséquent aussi par leurs objectifs de changement et de développement.

    La participation solidaire crée des avantages parmi lesquels nous pouvons citer :

    · Les populations s'organisent, valorisent leurs savoir, savoir-faire et savoir être ;

    · Les populations émettent des exigences, élaborent des règles, les respectent ou les transgressent en négociant l'application des sanctions ;

    · Les populations entretiennent des relations complexes et nombreuses avec d'autres couches sociales (alliances, conflit, concurrence) ;

    · Les populations apprennent à gérer les conflits suscités par la prise de décision pour la gestion des projets, l'accès et le contrôle des résultats des activités et à leur contrôle ;

    · Les populations développent de nouvelles formes de coopération et partagent leurs expériences.

    Le centrage des actions sur la participation solidaire et les moyens exige que celle-ci soit vue comme un processus et que chaque projet soit axé sur ce processus d'apprentissage mutuel. Il doit donc être encouragé par un meilleur équilibre entre le processus et le résultat généré par les actions ; le processus est ici pris donc dans le sens d'interaction et d'apprentissage de consultation et de participation des individus et groupes sociaux concernés, d'adaptation aux circonstances changeantes et de grande souplesse.

    L'appui à la participation au processus du PDC vise à encourager, à développer et à renforcer la volonté des acteurs locaux afin de donner un élan à un processus de développement qu'ils sont appelés à faire leur et auquel ils pourront pleinement s'identifier. Ceci ne peut être possible que si les gestionnaires du PDC et les partenaires d'appui acceptent de tenir compte des particularités des différentes couches des acteurs à la base.

    Pour ce faire, les autorités locales et les structures chargées de la mise en oeuvre du PDC doivent placer les différentes couches sociales et leurs aptitudes et capacités au centre de leur développement. L'appui au PDC passe en l'occurrence par la mobilisation communautaire des différents acteurs, le renforcement de leur moyen d'action dans le but de leur permettre d'améliorer leur appropriation et de rendre les projets vraiment bénéfiques.

    En optant pour une participation solidaire, l'on vise une participation plus efficace de la communauté. En effet, l'on reconnaît que les bonnes intentions à elles seules ne suffisent pas pour faire participer la communauté au processus de développement; cette participation doit être gérée soigneusement pour donner de bons résultats, être durable et bénéficier à la communauté. La participation efficace solidaire exige que les responsables élus trouvent le moyen de faire participer les membres de la communauté au programme de PDC. Les responsables doivent aider la communauté à :

    · définir clairement les objectifs,

    · définir clairement les responsabilités et fonctions pour la collaboration avec l'équipe d'appui,

    · décider des activités spécifiques qui leur permettront d'atteindre les objectifs qu'ils ont fixés.

    3.3 Evaluation de la participation au PDC

    Une fois que la participation communautaire a commencé, il faut évaluer la performance de l'initiative sous deux aspects : Les communautés assument-elles la responsabilité des activités PDC? La participation communautaire réussit-elle à améliorer le niveau d'exécution du PDC?

    La raison d'être de la participation de la communauté est d'améliorer la performance des actions du PDC. Pour y parvenir il faut un soutien technique. En effet, il est relativement facile de lancer une initiative de développement, mais l'effort soutenu exige un appui considérable et continu à long terme. En tant que responsable élu, on doit s'assurer de soutenir les structures communautaires de mobilisation sociale. Cet appui doit être lié étroitement aux évaluations périodiques qui aident à mesurer la capacité des populations de mettre en oeuvre et de gérer ses activités et projets. Lorsque l'on découvre des faiblesses dans ses capacités, il faut immédiatement prendre des mesures pour améliorer ses compétences. Cela participe de l'effort pour faire connaître et appuyer la participation communautaire.

    En réalité, comme dans toutes les autres initiatives, la confiance envers les responsables, les prestataires, les leaders et les autorités qui appuient les efforts de participation communautaire jouera un rôle crucial pour déterminer si la communauté prend la responsabilité du PDC et dans quelle mesure elle le fait. On peut aider à développer cette confiance en créant le partenariat entre les partisans de l'initiative et le personnel des structures de gestion du PDC ou des structures d'appui. Ce partenariat harmonisera l'engagement envers les objectifs de participation solidaire et aidera à faire de chaque projet ou programme une partie intégrante des efforts de la communauté pour améliorer son bien-être.

    CONCLUSION

    Au total, la participation des populations au processus de plan de développement est une question fondamentale à laquelle on ne peut se passer si l'on veut faire réussir le PDC. De nos jours, elle reste très influencée par les facteurs politiques, socio culturels et économiques et par la divergence des approches des partenaires au développement. La responsabilisation de la mairie, dans le cadre de la décentralisation, en tant que maître d'ouvrage des actions communales de développement fondamentale. L'Etat aussi bien que les autres acteurs, devra faire l'effort de respecter les textes pour une véritable collaboration avec les communes. Celles-ci doivent faire du PDC une véritable arme de travail pour le développement de leur commune. Il faut donc que l'organe exécutif de la commune se fasse entourer de cadres techniques aptes avec un cahier de cahier de charges bien définies pour accompagner le conseil communal et la population dans la mise en oeuvre du PDC.

    L'exemple de la commune de Dogbo nous édifie et amène à dire qu'il ne s'agit pas seulement de décrire l'approche participative dans le document du plan de développement communal. Mais il s'agit aussi de transformer ces idées dans la réalité concrète. Cela permettra de faciliter au sein des populations la manifestation de leur expression, de leur fourniture en main d'oeuvre, en nature et en espèce et donc de leur engagement dans la mise en oeuvre des actions du PDC.

    Les élus locaux ont un rôle fondamental à jouer pour le conduire et servir les intérêts généraux des populations de leur commune. Mais les populations doivent jouer leur rôle de pression sociale pour éviter que le pouvoir soit livré à lui-même pour en devenir fou.

    Il se dégage donc que l'animation, la communication et la solidarité doivent être au centre de la mise en oeuvre des actions du PDC. Cela fait appel à des compétences que les autorités locales et les partenaires d'appui devront aider à mettre en place à travers un service technique intégré à la mairie chargé de la gestion du PDC.

    Cela est d'autant plus nécessaire qu'il faut assurer la coordination des actions communales, harmoniser les approches d'intervention et les cadrer avec les principes et les orientations nationales pour produire un développement cohérent, harmonieux et durable.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    1. AMETONOU, K.G. Perspectives de financement du développement local au Bénin : cas de la commune de Dogbo, 2005.

    2. ANATO, M. C. Changement politique et dynamiques locales: cas d'Atomey (S-P d'Aplahoué), 2001.

    3. ASSABA, C. Méthodologue ou méthodique ? Editions du GREC, 1996

    4. BAYER A. W., BAYER W. Planification avec les pasteurs, MARP et au-delà : un compte-rendu de méthodes centré sur l'Afrique. Division 422 GTZ 1985 Göttingen.

    5. Bénin 2025 : ALAFIA (stratégie de développement du Bénin à long terme), Août 2000.

    6. BOON, A. ; MONGBO, L. R. ; VODOUHE, S. D. ; CINO, B. Interventions et participation paysanne, in DAANE, J. ; BREUSERS, M. et FREDERIKS, E. Dynamique paysanne sur le plateau Adja du Bénin. Paris, Karthala, 1997. P 270.

    7. CHAMBERS, R. Développement rural, la pauvreté cachée, édition Karthala, 1990

    8. Commune de Dogbo, Rapport de synthèse. Plan de développement de 2003-2007, fil conducteur pour la bonne gouvernance locale, Volume 1 : avril 2003

    9. DURKHEIM E. Les règles des méthodes sociologiques, 22ème édition Quadruge Puf, 1986

    10. Echos du Cota, Décentralisation et coopération décentralisée. Définitions et enjeux de la coopération décentralisée. Recherche d'une véritable cogestion du développement local ou national, texte de TOTTE, M. N°88 Août-Septembre-Octobre 2000.

    11. Echos du Cota, cadre et outils de diagnostic, de l'analyse à la communication, N° 94 Mars 2002.

    12. EKOUYA, J. N. La population décentralisée : dynamiques des pouvoirs liés à la gestion de l'aide extérieur à Parakou, 2002.

    13. FEREOL G. et NORECK JP. Introduction à la sociologie, 4ème édition Armand Colin, 1996

    14. FRAGNIERE JP. Comment réussir un mémoire, Dumod, paris 1996

    15. GRAWITZ, M. Lexique des sciences sociales, 7e édition, DALLOZ, 2000

    16. GODUI, K. Funérailles et rite d'enterrement en milieu Adja de Dogbo-Tota, 2006.

    17. MCPPD,INSAE, Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat, Analyse socio culturelles et économiques, Tome 3, Cotonou 2003

    18. MCPPD,INSAE, Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat, Cahier des villages et des quartiers de ville, mai 2004

    19. Mission de Décentralisation, Recueil des lois sur la décentralisation, septembre 2002

    20. Mission de Décentralisation, Décrets d'application des lois de décentralisation, tome 1, mars 2003

    21. Mission de Décentralisation - Programme d'Appui au Démarrage des Communes (PRODECOM), Le guide du conseiller communal, tiré sur les presses de l'Imprimerie "Le Reflet", Cotonou

    22. Mission de Décentralisation, Guide pour la planification locale

    23. Mission de Décentralisation, Le guide du Maire, février 2003

    24. MPPD, Premier rapport sur les objectifs du millénaire pour le développement, 2003

    25. OSIWA, CIRD, Renforcement des capacités des élus locaux pour une bonne gouvernance, 2003, 68 P

    26. OSIWA, CIRD, Guide d'exercice d'une bonne gouvernance locale, avril 2004, sur les presses de l'Imprimerie C.A.C.I.-Bénin, Cotonou

    27. PDM, L'Afrique municipale : Promouvoir le développement local, juin juillet 1998.

    28. SCHWEDERSKI, TH. ; KARKOSCHKA, O. ; FISHER, W. Appui à la participation et à l'auto-promotion dans la gestion des ressources naturelles. Margraf Verlag. 1998

    29. SIMONAZZI, A. Participatory Evaluation : theory, methods and experience : PRA, GRAAP and the kenyan case. 1993. Université de Londres.

    30. SNV-Bénin, Démarche méthodologique pour la planification locale. Septembre 2000

    31. Spore, CTA, Communication et Participation Communautaire. Guide Pratique de Communication Participative pour le Développement. Texte de BESETTE G. n° 117, Postbus Wageningen.

    32. YENOU,A. H. Approche macrosociologique des enjeux politiques de la décentralisation au Bénin (1990-2002), 2006

    ANNEXES

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE 3

    REMERCIEMENTS 4

    SIGLES ET ACRONYMES 6

    INTRODUCTION 7

    PREMIERE PARTIE: 9

    CADRE THEORIQUE 9

    I- PROBLEMATIQUE ET ETAT DE LA QUESTION 10

    II- DELIMITATION THEMATIQUE 15

    III- HYPOTHESES 17

    IV- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 18

    4.1 OBJECTIF GLOBAL 18

    4.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES 18

    V- JUSTIFICATION DU THEME 18

    5.1 RAISONS OBJECTIVES 18

    5.2 RAISONS SUBJECTIVES 21

    VI- CLARIFICATION CONCEPTUELLE 22

    VII- CADRE SOCIO-SPATIAL 28

    7.1- SITUATION GEOGRAPHIQUE 29

    7.2- POPULATION ET ORGANISATION SOCIALE 29

    7.3- ACTIVITES ECONOMIQUES 30

    7.4 STRUCTURES D'APPUI AU DEVELOPPEMENT 31

    DEUXIEME PARTIE: 32

    CADRE METHODOLOGIQUE 32

    I- RECHERCHE DOCUMENTAIRE 33

    II- ECHANTILLONNAGE 35

    2.1 GROUPE CIBLE 35

    2.2 ECHANTILLONNAGE 40

    2.3 DUREE DE L'ENQUETE DE TERRAIN 40

    III- OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES DE TERRAIN 42

    IV- ENQUETE DE TERRAIN 42

    4-1 PRE ENQUETE 42

    4-2 ENQUETE PROPREMENT DITE 43

    4-3 DEPOUILLEMENT ET TRAITEMENT DES DONNEES 43

    V- DIFFICULTES RENCONTREES 44

    TROISIEME PARTIE : 45

    RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES 45

    I- PARTICIPATION A LA GESTION DU PDC 46

    1.1 PARTICIPATION DES ACTEURS A L'ELABORATION DU PDC 46

    1.2 PARTICIPATION DES ACTEURS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC 49

    1.3 APPROCHES DE PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA MISE EN OEUVRE DU PDC 50

    II- LIMITES DE LA PARTICIPATION DES POPULATIONS A LA REALISATION DU PDC 54

    2.1 FACTEURS ORGANISATIONNELS 55

    2.1.1 Niveau d'organisation des activités d'élaboration du PDC et critères de choix des participants 55

    2.1.2 Contexte biaisé 56

    2.1.3 Absence de coordination des actions communales 56

    2.2- FACTEURS SOCIOCULTURELS 58

    2.2.1. L'analphabétisme 58

    2.1.2 Le poids de l'autorité locale 59

    2.1.3 La question de fils de terroir 59

    2.3- FACTEURS ECONOMIQUES 61

    2.3.1- Potentialités propres de la commune de Dogbo 61

    2.3.2- Conditionnalités de la coopération décentralisée 61

    2.3.3- Faible pouvoir d'achat 63

    2.4- FACTEURS POLITIQUES ET ADMINISTRATIFS 64

    2.4.1- Le parti politique 64

    2.4.2- La fidélisation de l'électorat 65

    III- GESTION DYNAMIQUE DU PDC 67

    3.1 Le PDC, une affaire de tous les acteurs 67

    3.2. L'approche de participation solidaire 68

    3.3 Evaluation de la participation au PDC 73

    CONCLUSION 75

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 77

    * 1 Loi 97- 029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, article 84

    * 2 CHAMBER, R. Développement rural, la pauvreté cachée Editions KARTHALA 1990.

    * 3 SIMONAZZI, A. Participatory Evaluation : theory, methods and experience : PRA, GRAAP and the kenyan case. 1993. Université de Londres.

    * 4 BAYER, A. W. ; BAYER, W. Planification avec les pasteurs, MARP et au-delà : un compte-rendu de méthodes centré sur l'Afrique. Division 422 GTZ 1995 Göttingen.

    * 5 ibid

    * 6 Bénin 2025 : ALAFIA (Stratégie de développement du Bénin à long terme), août 2000

    * 7 BAYER, A. W. ; BAYER, W. Planification avec les pasteurs, MARP et au-delà : un compte-rendu de méthodes centré sur l'Afrique. Division 422 GTZ 1995 Göttingen. Pp 8-9

    * 8 BOON, A. ; MONGBO, L. R. ; VODOUHE, S. D. ; CINO, B. Interventions et participation paysanne, in DAANE, J. ; BREUSERS, M. et FREDERIKS, E. Dynamique paysanne sur le plateau Adja du Bénin. Paris, Karthala, 1997. P 270.

    * 9 DURKHEIM, E. Les règles de la méthode sociologique, P 34, 22ème éd. Quadrige/Puf 149 pages

    * 10 GRAWITZ, M. Lexique des sciences sociales, 7ème édition, Dalloz, 2000. P 308

    * 11 TOTTE, M. Définitions et enjeux de la coopération décentralisée. Recherche d'une véritable cogestion du développement local ou national, dans Echos du Cota N°88 Août-Septembre-Octobre 2000.

    * 12 SCHWEDERSKI, TH. ; KARKOSCHKA, O. ; FISHER, W. Appui à la participation et à l'auto-promotion dans la gestion des ressources naturelles. Margraf Verlag. 1998. P 24.

    * 13 OSIWA, CIRD, Renforcement des capacités des élus locaux pour une bonne gouvernance, 2003, 68 P

    * 14 GRAWITZ, M. Lexique des sciences sociales, 7ème édition, Dalloz, 2000. PP 316-317

    * 15 Bénin 2025 : ALAFIA (Stratégie de développement du Bénin à long terme) Août 2000

    * 16 SNV-BENIN, Démarche méthodologique pour la planification locale. Septembre 2000 P. 9.

    * 17 Mission de Décentralisation,, Guide pour la planification du développement communal, p.10, 59 pages

    * 18 Dictionnaire Universel de poche. Hachette, 1993. P185.

    * 19SNV-BENIN, Démarche méthodologique pour la planification locale. Septembre 2000 P. 16.

    * 20 SNV-BENIN, Démarche méthodologique pour la planification locale. Septembre 2000 P. 16.

    * 21 MCPPD,INSAE, RGPH3, mai 2004

    * 22 AMETONOU, K.G. Perspectives de financement du développement local au Bénin : cas de la commune de Dogbo

    * 23 Plan de développement, Dogbo, 2000-2004, Fil conducteur pour la bonne gouvernance, version provisoire

    * 24 Mission de Décentralisation, Guide pour la planification du développement communal. P. 35

    * 25 Rapport de synthèse, Plan de développement de la commune de Dogbo, Fils conducteur de la bonne gouvernance locale, volume 1, avril 2003

    * 26 Source: Dans le RGPH3, Tome 3, Analyse socio culturelles et économiques, , P.108, Cotonou 2003 le taux d'alphabétisme dans le Couffo est de 27,6%

    * 27 Source: Données de l'enquête de terrain

    * 28 BESETTE G. est Titulaire de doctorat en technologie éducative et spécialisé en édition non formelle). Chercheur au Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) au Canada

    * 29BESETTE G. Communication et Participation Communautaire. Guide Pratique de Communication Participative pour le Développement. Spore n° 117 P.13






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