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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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I.2. Les principes directeurs de la politique culturelle algérienne

D'après le document du GTPCA les principes directeurs102 de la politique culturelle nationale sont :

Respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Souveraineté de l'état algérien.

Démocratie participative et renforcement du rôle de la société civile dans l'action et la

décision culturelle.

Transparence des critères visant l'élaboration et la mise en place des actions

culturelles.

La décentralisation culturelle.

Démocratie et démocratisation de la culture.

ioo Kessab Ammar, op. Cit. loi Ibid.

1°2 KESSAB Ammar et al, op. Cit. P5.

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La protection des abords du patrimoine bâti dans la politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME

Une culture de «vivre ensemble », tout en s'inscrivant dans une dynamique de respect de l'Autre, d'ouverture d'esprit, de tolérance, de solidarité, et en accord avec les libertés fondamentales et les droits de l'Homme

Une évaluation, aussi bien quantitative que qualitative, basée sur des indicateurs clairement définis doit être menée ponctuellement.

Le développement durable, La culture est considérée aujourd'hui comme le quatrième pilier du développement durable, et de ce fait, va être placée au coeur de toutes les politiques publiques.

I.3. L'identité nationale face à la diversité culturelle en Algérie

La politique culturelle de l'Algérie indépendante a pris conscience de la diversité culturelle et linguistique de la société algérienne dans l'élaboration des composantes fondamentales de l'identité nationale. L'Algérie a toujours visé à promouvoir et à valoriser tout élément culturel contribuant à définir l'identité nationale. La «politique culturelle oeuvre afin de promouvoir l'unité dans la diversité »103 Selon le document du GTPCA, la politique culturelle nationale s'engage à la valorisation de toute diversité en matière de diversité culturelle (les traditions, la cuisine, l'artisanat, les pratiques sociales... de chaque région de l'Algérie), linguistique (l'arabe, la langue berbère des kabyles, des Chaouias, des mozabites et des touareg), de dialogue interculturel, l'égalité des sexes (en soutenant le rôle de la femme dans les actions culturelles) et soutenir les groupes culturels et artistiques vulnérables. Les éléments de la diversité culturelle en Algérie constituent les couleurs de l'identité nationale.

I.4. Le patrimoine culturel

La politique culturelle algérienne a passé par deux périodes déterminantes. Il est utile d'analyser la place du patrimoine culturel, bâti en particulier, dans les deux politiques : coloniale et de l'après indépendance.

I.4.1. Le patrimoine culturel dans la politique culturelle de la France en Algérie

Dans la période coloniale, le patrimoine culturel passait par trois phases importantes expliquées comme suit :

103 Ibid. P17.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

· Les explorations scientifiques pour l'appropriation du territoire : avec l'action militaire, la métropole décidait de réaliser des explorations sur le territoire algérien avec des architectes, des archéologues et des dessinateurs. Les rendus de ces explorations étaient basés sur le dessin (surtout les travaux de Ravoisié de 1840 à 1842), où l'intérêt premier était la découverte archéologique, particulièrement, celle datant de la période romaine. L'antiquité romaine était, plus eu moins, l'obsession de l'administration française pour la raison de l'appropriation territoriale de la France en Algérie. Les ruines romaines acquéraient un rôle idéologiquelo4 fondamental, en rattachant l'Algérie à « son passé » en accentuant sur une période précise pour légitimer sa présence en Algérie. «Le rapport au monument devint alors une préoccupation du présent (.), celle de l'édification d'une nouvelle France simultanément jeune et ancienne, en même temps moderne et porteuse d'une tradition solidement ancrée, nous dirions même ancrée dans le sol. Cette édification passait par l'organisation territoriale mais aussi par la nécessité de constitution d'un fonds patrimonial (.) les monuments acquéraient un rôle considérable : celui de servir de trace et de référence. Par le biais des fouilles archéologiques, du dessin, des relevés architecturaux, commença l'appropriation des dimensions culturelle et historique de ce territoire «redevenu le patrimoine de la civilisation »105. Les ruines, ce type de patrimoine bâti, devint un référent culturel, historique et l'ultime symbole de la légitimité française en Algérie. Le patrimoine bâti acquérait une fonction politique. Autres monuments ou vestiges datant d'autres périodes, surtout arabo-musulmane, étaient l'objet de destruction et de transformation106

· L'institutionnalisation du patrimoine : «Si la commission des Monuments historiques est instituée en 1837 en France, à la même époque que la commission scientifique de l'Algérie, elle ne verra officiellement le jour qu'en 1880. Et ce, grâce à Laborde qui, lors d'une réunion concernant l'Algérie, à laquelle assistaient Vitet, Golbéry, Mérimée, Taylor et Leprévost, réclama la nomination d'une commission «chargée de procéder au classement des monuments

1°4 RISLER Camille, op. Cit. P30.

1°5 OULEBSIR Nabila, «la découverte des monuments de l'Algérie, les missions d'Amable Ravoisié et d'Edmond Duthoit (1840-1880) », revue du monde musulman et de la méditerranée, N° 73-74, Paris, Edisud, 1994, P59.

1°6 KOUMAS Ahmed et NAFA Chéhrazade, « l'Algérie et son patrimoine » : dessins français du XIXe siècle, Paris, Monum Editions du patrimoine, 2003, P72.

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intéressants que renferme l'Algérie». Vitet et Mérimée rappelèrent l'utilité des études réalisées, lors de l'exploration scientifique, par Ravoisié sur l'architecture et l'archéologie de l'Algérie et proposèrent que ces travaux soient exploités par les membres qui devaient s'occuper de l'inventaire et de la restauration des monuments d'Algérie. Le service des Monuments historiques en Algérie fut finalement créé en 1880 »107. Après la phase de l'exploration scientifique en Algérie, la prise en charge du patrimoine découvert avait perdu son intérêt, du fait que l'objectif des explorations était atteint avec la «légitimation» de la présence française sur le sol algérien. De plus, l'administration coloniale se détachait complètement de tous les travaux de sauvegarde et de restauration des monuments historique de l'Algérie. Ces derniers devenaient l'objet des destructions, des transformations et même les cités romaines devenaient des carrières à la disposition des constructeurs. Des nombreuses manifestations et critiques, même mondiales, étaient émergées au milieu de 1870108 contre la destruction du patrimoine bâti de l'Algérie, grâce au huitième volume de « Corpus inscriptionum latinarum » de l'archéologue allemand Gustav Wilmanns, envoyé par l'académie de Berlin109 Ces réactions contre la politique de destruction ont poussé la métropole de prendre la décision d'envoyer des architectes capables de relever, dessiner et inventorier les monuments historiques de toutes les périodes historiques de l'Algérie. L'architecte Duthoit était sollicité, par l'administration française, et envoyé en Algérie dans le but de la sauvegarde des monuments historiques de l'Algérie. Duthoit sera le premier architecte en chef"° de la commission des monuments historiques en Algérie créée en 1880. L'un des changements les plus importants, après l'institutionnalisation du patrimoine bâti de l'Algérie, était l'importance donnée aux monuments historiques de la période arabo-musulmane et la période ottomane.

· La conscience patrimoniale et l'intérêt à un « orient raisonné » : après l'institutionnalisation du patrimoine en Algérie et avec les dessins de Dauzats et Ravoisié, une conscience patrimoniale commençait à émerger. « l'image

107 Ibid.

108 OULEBSIR Nabila, « les usages du patrimoine » : monuments, musées et politique coloniale en Algérie (1830-1930), Paris, Editions de la maison des sciences de l'homme, 2004, P179.

109 Ibid.

"° KOUMAS Ahmed et NAFA Chéhrazade, op. Cit. P72.

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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

construite par ces deux artistes donne à voir un discours spatialisé. La sélection et l'appropriation d'un passé modèle, l'Antiquité, permettent d'assurer une maitrise des facteurs historiques et civilisationnels de cette contrée encore peu connue dans les premières années de la conquête »111 Avec les travaux de Duthoit sur les monuments historiques et de l'art arabe et islamique, un nouveau «passé modèle» était émergé. « La politique culturelle indigène » de la colonisation française en Algérie avait encouragé ce modèle pour illustrer ledit changement d'attitude et d'idéologie culturelle en Algérie, par la manifestation de l'intérêt à «construire un orient raisonné »112 en conciliant les origines arabes et islamiques de la population autochtone avec le modèle européen français, qui soient représentés par l'architecture néomauresque comme l'architecture officielle de l'Algérie. En cette phase, le patrimoine bâti datant de la période islamique n'était pas entièrement conservé, mais juste ce que la commission des monuments historiques prenait comme une oeuvre importante. Il est aussi nécessaire de mentionner qu'à la fin de la colonisation et la libération de l'Algérie, la France avait légué un patrimoine bâti d'une grande importance qu'il soit du style classique ou du néomauresque.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite