WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

( Télécharger le fichier original )
par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.4. Etat des lieux du patrimoine culturel au sein de la politique patrimoniale algérienne

On analysera l'état des lieux de cette politique selon deux côtés : du côté texte, en se basant sur la loi 98/04 considérée comme l'ultime cadre législatif de la politique patrimoniale nationale depuis 1998. Aussi, du côté réalisations, en termes d'application, du classement et des interventions pour la protection du patrimoine culturel, particulièrement bâti. Alors, comment la politique patrimoniale algérienne protège le patrimoine culturel ? Et quelles étaient ses réalisations ?

II.4.1. Du côté texte : la loi 98/04 relative à la protection du patrimoine culturel

· Son innovation : Dr. Djamel Dekoumi indique dans sa thèse «Pour une nouvelle politique de conservation de l'environnement historique bâti algérien : cas de Constantine, 2007 » que la loi 98/04 possède cing116 aspects innovateurs par rapport à ses précédentes:

«un régime de classification des biens culturels prenant en charge le patrimoine immatériel d'une manière plus approfondie.

116 DEKOUMI Djamel, op. Cit. P154.

101

La protection des abords du patrimoine bâti dans la politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME

une définition du patrimoine culturel relativement plus complète que celle de l'ancien texte.

une classification des biens culturels immobiliers plus adaptée au contexte national et dans l'esprit du dispositif international.

un dispositif répressif relativement plus complet avec cependant quelques faiblesses. des dispositions d'aides à la conservation envers les personnes privées. »

Il est nécessaire d'ajouter que cette loi est la première à indiquer et expliquer les abords des monuments historiques et leurs intérêts. Aussi, la présente loi a exclut les monuments et sites naturels, qui soient désormais pris en charge par la loi 83/ 03 du 5 Février 1983 relative à la protection de l'environnement.

· Sa définition du patrimoine culturel: d'après l'article 2 de la loi 98/04, « ... sont considérés comme patrimoine culturel de la nation tous les biens culturels immobiliers, immobiliers par destination et mobiliers existants sur et dans le sol des immeubles du domaine national, appartenant à des personnes physiques ou morales de droit privé, ainsi que dans le sous-sol des eaux intérieures et territoriales nationales légués par les différentes civilisations qui se sont succédées de la préhistoire à nos jours ». la même loi précise la nature de ces biens culturels en indiquant leurs catégories :

Biens culturels immobiliers, les monuments historiques, les sites archéologiques et les ensembles urbains ou ruraux.

Biens culturels mobiliers, oeuvres d'art, peinture, sculpture, mosaïque, artefacts... témoignant une période historique importante ou ayant un intérêt esthétique ou scientifique.

Biens culturels immatériel, savoir-faire, traditions, habilles traditionnels,...

Cette définition du patrimoine culturel de l'Algérie, est la plus élaborée depuis l'indépendance. Ces biens sont protégés par le biais d'un ensemble de système de protection.

· Ses systèmes de protection : les biens culturels constituent le patrimoine culturel de l'Algérie, ne sont reconnus en tant que tel ni protégés, sauf s'ils soient l'objet d'un système de protection. La présente loi définit trois systèmes de protection :

Le classement, mesure de protection définitive : le système le plus efficace et le plus durable. Il s'agit d'un dossier de toutes les informations nécessaires au classement,

102

LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

préparé par la commission départementale des monuments et des sites, envoyé à la commission nationale chargée d'étudier ce genre de dossier et de mettre son avis, qui doit orienter le ministre de la tutelle de prendre une décision, favorable ou défavorable, au classement du monument ou site en question. La commission départementale prépare le dossier à partir de la demande des propriétaires des biens (privés ou publics), des associations, des citoyens ou de l'état. Le dossier doit contenir : la nature de l'objet, sa situation géographique, son périmètre de classement, son étendue de classement, « les servitudes particulière » et les noms des propriétaires. L'inscription sur l'inventaire supplémentaire : ce système de protection concerne les monuments et sites historiques, qui n'ont pas eu un avis favorable au classement, mais peuvent faire l'objet d'une inscription sur l'inventaire supplémentaire en tout moment, totalement ou partiellement. La procédure de ce système est de même que celle du classement. La durée de cette inscription est de dix ans en entrainant les effets généraux de classement et si après les dix ans, le classement n'intervient pas, un déclassement sera réalisé en notifiant les concernés par un arrêté ministériel. Le contenu de l'arrêté d'inscription est de même que celui du classement.

La création des secteurs sauvegardés : ce sont des ensembles urbains ou ruraux caractérisés par l'homogénéité de leur unité architecturale et esthétique et présentant un intérêt historique, architectural ou artistique. Ils sont créés, délimités et approuvés après avis de la commission nationale des biens culturels par un décret exécutif conjoint entre ministre chargé de la culture, de l'intérieur et des collectivités locales, de l'environnement, de l'urbanisme et de la construction pour les secteurs de plus de 50.000 habitants, ou par un arrêté des ministres suscités pour les secteurs de moins de 50.000 habitants. Ces secteurs sont gérés par un Plan Permanant de Sauvegarde et de Mise en Valeur pour les Secteurs Sauvegardés, tel le PPSMVSS de Tipasa (arrêté interministériel du 22 Juin 1994).

· Ses faiblesses et insuffisances : malgré qu'elle soit la loi-cadre de la politique patrimoniale de l'Algérie, elle souffre de beaucoup de faiblesse et insuffisances117 : Au niveau des systèmes de protection :

· Bien que la procédure encourage les citoyens et les associations pour formuler des demandes de classement à la commission départementale, ce volet de la

117 DEKOUMI Djamel, op. Cit. P159.

103

La protection des abords du patrimoine bâti dans la politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME

société civile reste quasiment absent. En réalité, la majorité, pour ne pas dire la

quasi-totalité, des demandes de classement sont établies par l'état.

· La lenteur exagérée des procédures.

· Les monuments et les sites non classés et non inscrits qui représentent, quand même, un témoignage historique et culturel, ne bénéficient d'aucune protection, ce qui les met dans un processus d'effacement réel.

· Aucune formule concernant les autorisations des travaux sur les monuments ou sur les constructions sur les abords.

· Aucune précision sur les qualifications et les compétences des personnes au sein des services de contrôle technique du ministère de la culture, chargées du contrôle des travaux aussi complexes et importants.

· Absence des offices ou des établissements publics, chargés de la gestion et la sauvegarde des sites archéologiques. Cela explique l'état, de plus en plus, menaçant des sites archéologiques, tel le site d'Hippone à Annaba menacé de disparition.

· Le déclassement n'est guère prévu dans la loi.

· Absence de toute mention sur la qualification des entreprises intervenant sur le patrimoine bâti.

Autres faiblesses :

· L'absence de toute indication ou orientation sur le patrimoine mondial.

· La contrainte à la prise de photographie des biens culturels immobiliers, par une autorisation ministérielle !

· L'absence de précision sur les abords du patrimoine bâti et leur aménagement.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus