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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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II.2. Les valeurs monumentales de la basilique St-Augustin, les abords une valeur exceptionnelle

Dans les pages à suivre, les cinq valeurs monumentales de la basilique St-Augustin seront exposées, sa valeur d'âge, d'art, d'usage, de matérialité et de position. Cette dernière expliquera la relation indissociable entre ce monument historique et ses abords, en analysant l'état de ces derniers et son impact sur la compréhension et l'appréciation du premier. Les valeurs de la basilique St-Augustin d'Annaba sont :

II.2.1. La valeur d'âge, une histoire

Annaba est, et sera, à jamais marquée par le rayonnement religieux, culturel et humanitaire du docteur de l'Eglise africaine ; Saint Augustin. Il reste encore ancré dans la mémoire collective de la société d'Annaba, grâce à un monument commémoratif construit par la communauté chrétienne à la période de la colonisation française de l'Algérie. Le monument est une basilique sur l'hauteur du promontoire de la cité antique d'Hippone, où Saint Augustin vécut et officia. Cette majestueuse colline, accueillant la basilique St-Augustin, surplombe le site archéologique d'Hippone, la vaste plaine du Nord et l'admirable baie littorale d'Annaba en avant plan de la ligne montagneuse de l'Edough. Cet emplacement est hautement significatif ; sur le plan historique et mémoriel et sur le plan paysager, où la basilique est au centre des composants paysagers de la ville.

Depuis l'antiquité punique, la colline eut une signification cultuelle, elle accueillit le temple païen jusqu'à la fin de l'ère antique. A l'édification de la basilique, la colline devenait un lieu de pèlerinage. Monseigneur Dupuch, premier Evêque d'Alger, fit ériger, un petit autel de marbre blanc surmonté d'une statue de Saint Augustin, coulée dans le bronze des canons

La basilique St-Augustin et ses abords à Annaba, une problématique de lieu et de

paysage

CHAPITRE SIXIEME

151

turcs. Ce mausolée fut faussement considéré pendant longtemps, comme le tombeau de Saint Augustin. Or, la dépouille de l'illustre Evêque, qui fut mort en 430 à Hippone.

En 183915°, Mgr Dupuch , grand amoureux de Saint Augustin et d'Hippone, arrivait à Bône,

 
 
 

Fig.27. Ancienne vue de la basilique. Source: internet.

aujourd'hui Annaba, avec un projet grandiose : ressusciter Hippone qui alors gisait sous les débris des âges et des civilisations, lui restituer le blason de gloire qu'elle avait dans l'antiquité et jeter les fondations d'un grand complexe, comprenant une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d'accueil. Ce complexe devait s'étendre tout au long de la colline d'Hippone. Ce projet n'a jamais vu le jour faute de financement. Toutefois, Mgr Dupuch avait réussi à obtenir

de Pavie, au Nord de l'Italie, l'avant bras de Saint Augustin, que l'on peut voir dans la

Basilique. Ce fut le Cardinal Lavigerie qui mit en chantier la construction de la Basilique. Le

30 octobre 1881151, dans l'après-midi, Mgr Combes, consacré dans la matinée Evêque du

diocèse de Constantine et d'Hippone, bénit la première pierre de la basilique. L'abbé Pougnet,

du diocèse d'Avignon, fut l'architecte de ce chef-d'oeuvre. Celui-ci avait prévu une église

bien intégrée dans l'histoire et dans le milieu naturel et culturel d'Hippone et de ses environs.

Encore une fois, à cause du financement restreint, l'architecte avait fait beaucoup de

modification sur le chantier de la construction, telles qu'elles sont expliquées dans un rapport

de l'Abbé Redon mentionné dans le livre « l'architecture religieuse au XIXe siècle » (Foucart

et Harmon, 2006) comme suit : «On a supprimé, et c'était le désespoir de l'architecte, les

galeries de la nef et du choeur, qui devaient être semblables à celles de la cathédrale de

15° FOUCART Bruno et HARMON Françoise (dir.), «l'architecture religieuse au XIXe siècle », Paris, Presses

de l'Université Paris-Sorbonne, 2006, P64. 151 Ibid.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

Carthage. On a supprimé toute l'ornementation très orientale, que l'architecte avait tracée, sur les ogives de la nef et plus particulièrement dans la coupole... On regrette aussi les modifications qu'on a été forcé de faire, toujours par manque d'argent, à différentes parties de la façade. Ainsi on a supprimé une série de clochetons et on les a remplacés par des pilastres coniques très lourds. A la place des écussons de Mgr Gazaniol et le Mgr Combes, qui y ont été mis après coup, M Pougnet avait indiqué un très joli motif de décoration arabe qui devait être taillé dans la pierre et orner les pilastres. »152

On ne peut pas ne pas admirer la grande synthèse et la symbiose que l'architecte a réussi en combinant les styles mauresque, byzantin et romain dans le cadre de l'orientalisme architectural de l'Eglise, dont la cathédrale de Carthage fut l'inspiratrice, surtout qu'il s'agit de la période de la seconde politique culturelle de la colonisation française (politique indigène). L'architecte voulait ainsi représenter Saint Augustin comme un homme de dialogue, au carrefour des différentes civilisations. La basilique St-Augustin accueille à son côté sud, une maison pour personnes âgées, tenue par les Petites Soeurs des Pauvres. La Basilique fut consacrée le 29 mars 1899153 Depuis lors, elle sert au culte chrétien. En 1933, l'Evêque de Constantine et d'Hippone confiait la garde de la Basilique à l'Ordre de Saint Augustin (Les Augustins), représenté par la Province augustinienne de Malte. Tout en conservant sa vocation cultuelle, la Basilique Saint Augustin veut être aujourd'hui un lieu de rencontre et de dialogue entre les différentes religions, cultures et civilisations. Elle demeure aussi une représentation paysagère de l'identité locale et nationale.

La valeur d'âge de la basilique, ne revient pas seulement à la date de sa construction, mais à la vie et à la prospérité de Saint Augustin. Son historique, son emplacement et son architecture récitent le passage de différentes civilisations et témoignent leur ancrage dans la mémoire collective et dans le paysage urbain d'Annaba.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault