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Quelle cohérence entre finance carbone et politiques de développement dans les pays du sud? Cas du Sénégal et du Kenya

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par Yaye Ngouye DIAGNE
Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement ( AgroParisTech ) - Mastère spécialisé en politiques publiques et stratégies pour l'environnement 2013
  

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IV. Politiques de développement et prise en compte des émissions de GES au Kenya

A. Les engagements du Kenya : une unique communication à l'international

La situation géographique du Kenya, tout comme pour le Sénégal, le rend extrêmement vulnérable au changement climatique, du fait de la présence d'une large bande côtière. Les côtes kenyanes sont très vulnérables à l'élévation du niveau de la mer.

80% de la population vit dans les 18% de terres arables (agriculture), alors que les 20% restants vivent dans les terres arides et semis arides(arid and semi arid lands ASAL). Une forte réduction de la pluviométrie liée au changement climatique entrainera une augmentation des terres arides et semi arides au détriment de l'agriculture et des 80% de populations qui vivent sur les terres arables. Le changement climatique aura aussi un impact sur un secteur clé, la pêche (sur le Lac Victoria notamment), en modifiant l'écosystème marin.

Le Kenya a ratifié la convention de Nations unies sur le changement climatique le 30 août 1994 et a fait une unique communication à l'UNFCC en 2002.

Lors de cette communication, le Kenya a présenté des options de réduction de GES dans les principaux secteurs concernés : l'énergie, le transport, l'industrie, l'agriculture, la forêt et les déchets. Il s'agit entre autres de : l'efficacité énergétique des équipements et installations, la promotion de l'utilisation du transport en commun, le renouvellement des anciens véhicules, l'amélioration du réseau routière et des moyens de communication, la mise en place de politiques de gestion forestière adaptées (reforestation et protection).

B. Diagnostic des émissions de GES au Kenya : la consommation énergétique, principal émetteur de GES

Le Kenya a toujours collecté des données climatiquesconcernant les zones ASAL (arides and semi arides lands) qui occupe près de 80% du territoire. Le phénomène El Nino, importantes inondations dues aux pluies excessives en 1997/1998, a enclenché une prise de conscience par rapport aux impacts du changement climatique : les pertes dues à El Nino ont été évaluées à près de 150millions d'euros.

Les inventaires de gaz à effet de serre au Kenya ont été menés en 1994.Ces inventaires mettent en évidence que grâce à ses forêts, le Kenya estun puits de carbone avec un solde positif de 22 751 tonnes de CO2 par an, comme l'indique le tableau ci- dessous. Cependant, la capacité d'absorption des gaz à effet de serre par la forêt diminue progressivement, les actions de reforestation n'arrivant pas à rattraper la déforestation : entre 1990 et 2000, le Kenya a perdu 931 km2 de forêts, équivalent à 0.5% de forêt par an.

Par ailleurs, le niveau de pollution de l'air accroit chaque année : il est passé de 5,8 millions de tonnes (soit 0.2 tonnes par habitant) en 1990, à 9.4 millions de tonnes (soit 0,3 tonnes par habitant) en 2000. Une étude conduite en 2010par l'Institut de Stockholm pour l'Environnement (SEI) a cependant montré que le niveau des émissions de GES à la fois global et par habitant est relativement faible19(*).

Tableau 5 : répartition des émissions de GES au Kenya

  • Secteur
  • Emissions CO2 equiv.
  • Energie
  • 4 522
  • Industrie
  • 990
  • Agriculture
  • 0
  • Forêt
  • -28 261
  • Déchets
  • 0
  • Total
  • -22 751

Source : communication Kenya, 2012

La consommation énergétique est la principale source d'émission de GES.

Les sources d'approvisionnement en énergie au Kenya sont : le bois de chauffe et charbon de bois, le pétrole et l'électricité, selon la répartition présentée par le graphique ci-dessous.

Figure 12: répartition des sources d'approvisionnement en énergie au Kenya

Source : Kenya Technology needs assessments report- Mitigation, 2013

68,3% de la population kényane et 13,3% des ménages en majorité en milieu rural, consomme l'énergie issue du bois et du charbon de bois pour leurs besoins en énergie domestique ou pour la petite industrie rurale (poterie, production alimentaire...)20(*).

Concernant l'électricité, la principale source d'approvisionnement est hydroélectrique. La répartition des sources d'approvisionnement en électricité se présente comme suit :

Figure 13: sources d'approvisionnement en électricité

Source : Ministère de l'Energie, 2012

Il faut noterque le secteur de l'électricité au Kenya a été libéralisé et quatre grandes entreprises fournissent aujourd'hui de l'électricité au pays.

La part des énergies renouvelables dans la production d'électricité n'est pas négligeable même si leurs potentialités ne sont pas exploitées au maximum. A côté de l'énergie hydroélectrique fortement exploitée au Kenya, l'énergie solaire est utilisée par 1,6% des ménages. Le Kenya est aujourd'hui un des leaders dans l'installation des systèmes solaires domestiques en Afrique.

Le secteur du transport, principal responsable des émissions de GES au Kenya

En considérant la demande énergétique, le transport est le principal responsable des émissions de GES, suivi du secteur industriel, la production de ciment en l'occurrence.

Le secteurdu transportconsomme 67% des énergies fossiles au Kenya21(*). Il faut noter que la totalité du pétrole est importée et représente en moyenne 16% du total de la facture d'importation du Kenya en 2002.

Plusieurs facteurs expliquent les forts taux d'émissionsde GES relevés dans le secteur du transport. Un des principaux facteurs est le manque de fluidité du transport dû à l'état du réseau routier au Kenya et au nombre croissant de véhicules importés : une moyenne de 300 000 véhicules par an22(*). Les estimations faites par le Ministère de l'Energie en 2004, indiquent qu'en 2002, à Nairobi, 50 millions d'heures en voiture ont été perdu du fait des bouchons en heure de pointe avec notamment une perte estimée à 63millions de litres de carburant.

Un second facteur à considérer est le parc automobile vieillissant, avec des véhicules seconde main peu efficients : entre 1992 et 2001, le nombre de véhicules au Kenya a augmenté de 46%23(*).

Le troisième facteur est le type de carburant utilisé par les véhicules. Les parts de vente d'essence au plomb et de diesel ordinaire sont de plus en plus importantes.

* 19National Climate Change Response Strategy, 2010

* 20Kenya Technology needs assessments report- Mitigation, 2013

* 21Ministère de l'énergie 2004

* 22Mwai M. (2004). Motor Industry Survey 2004. The Standard Group, Nairobi

* 23Ministère de l'Energie, Kenya

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