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Analyse des obstacles à  la mise en oeuvre du micro-enseignement à  l'ecole normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry au Niger

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par Oumarou Amadou
Université des sciences juridiques et politiques de Bamako/ ISFRA - Diplôme d'Etudes Approfondies en Curricula 2014
  

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Annexe 2 : Textes des entretiens

Textes des entretiens avec les formateurs

Focus group 1

Intervieweur : Oumarou Amadou

Durée de l'entretien : 25 minutes et 22 secondes Date de l'entretien : 22 juin 2013 à 10 h 22 mn Nombre de participants : 5 hommes

Oumarou Amadou : chers collègues, bonjour. Comme nous vous l'avions annoncé, nous voulons vous entretenir sur un certain nombre de préoccupations dans le cadre l'élaboration de notre mémoire sur le M-E. Première préoccupation donc : Quelle appréciation faites-vous de votre formation en M-E ?

Groupe 1 : C'est une formation purement théorique car on a parlé seulement des objectifs du M-E, de ses avantages et de son pourquoi. C'est-à-dire pourquoi on a introduit le M-E à l'École normale. C'est tout, rien de plus hein.

G. 1 : En vérité, moi je dirai que j'ai pas reçu de formation à proprement parler sur le M-E. Mais j'ai assisté à une présentation de leçon dans ce cadre. Cela ne m'a pas suffisamment profité. Je ne sais aujourd'hui ni préparer une leçon ni présenter dans ce cadre-là.

G. 1 : Honnêtement, la formation que nous avons reçue n'est pas suffisante pour nous permettre de pratiquer le M-E.

G. 1 : Moi, je n'ai même pas été formé en M-E. Si lui, il dit que c'est insuffisant, moi je n'ai même pas eu ce qu'il a eu là.

G. 1 : Même moi aussi.

O. A. : De quelles ressources matérielles dispose l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry pour réaliser des séances de M-E ?

G. 1 : L'École normale de Tillabéry dispose d'une caméra, d'un poste téléviseur, d'un appareil vidéo et une salle réservée pour le M-E.

G. 1 : Bon, à ma connaissance, il y a un rétroprojecteur, un micro-ordinateur de marque DELL et un ordinateur de bureau mais je ne sais pas sa marque lui.

G. 1 : L'ENI de Tillabéry dispose de caméras, d'un vidéoscope, d'un poste téléviseur, d'un rétroprojecteur, d'un labo et d'une salle de M-E mais non conforme parce qu'il manque la vitre entre la salle de classe et le laboratoire.

G. 1 : Moi, je ne connais pas les ressources matérielles dont dispose l'ENI concernant le M-E. Je n'ai jamais mis pied dans la salle. Pour ne pas te mentir, donc vraiment je ne sais pas.

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G. 1 : En tout cas même moi j'ignore exactement ce qu'il y a dans ces salles. Mais on dit qu'il y a des caméras, des télés, des rétroprojecteurs. C'est tout ce que je sais.

O. A. : Comment se fait la gestion du matériel de M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 1 : Bon, le matériel est géré par un encadreur qui a reçu une formation pratique de filmage et de montage de film de M-E.

G. 1 : Comme l'a dit mon collègue, le matériel est géré par le responsable de la salle de M-E. C'est un collègue encadreur. C'est lui le gros là. (Rires).

G. 1 : Oui, c'est vrai le matériel est géré par un encadreur.

G. 1 : Je ne peux vraiment vous répondre sur ce point parce que je me suis jamais intéressé à la chose.

G. 1 : Je n'en sais rien également.

O. A. : Comment pratiquez-vous le M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 1 : Moi, je n'ai jamais pratiqué le M-E. Donc je ne sais pas comment on le pratique. G. 1 : Vraiment, le M-E ne se pratique pas à l'ENI de Tillabéry.

G. 1 : Moi, je dirai qu'il est pratiqué timidement, c'est-à-dire... très rarement.

G. 1 : À mon avis, pas de pratique de M-E ici. Je ne saurai donc dire comment on le pratique. Une chose qu'on fait pas, comment parler à propos ?

G. 1 : Moi, je n'ai jamais pratiqué le M-E mais y a des gens qui se débrouillent avec leurs élèves. Les gens ne sont pas formés !

O. A. : Quels sont les obstacles liés à la mise en oeuvre du M-E dans votre école ?

G. 1 : Il y a d'abord la salle qui n'est pas adaptée. Il manque la baie vitrée. Il y a ensuite la faible motivation des encadreurs. Je ne sais pas pour quelle raison. Il faut aussi ajouter le manque de suivi et le manque d'intérêt de l'administration qui n'est pas de nature à pousser les encadreurs à pratiquer le M-E. Je crois que c'est ça qui bloque aujourd'hui.

G. 1 : Moi, je dirai que c'est surtout le manque de formation et le manque de vitre qui font que le M-E ne marche pas chez nous. Même si on veut faire, si on ne connaît pas, beh, c'est un problème.

G. 1 : Pour moi, non seulement la salle n'est pas adaptée mais aussi l'administration ne s'implique pas pour que ce type d'enseignement devienne une réalité. Mais il ne faut pas oublier aussi la réticence des encadreurs hein ! On a toujours horreur du neuf comme on le dit. Il nous manque vraiment de sensibilisation. Vraiment.

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G. 1 : Je ne sais pas exactement ce qui empêche la mise en oeuvre du M-E dans cette école. Mais je pense que ça peut être dû à un manque de formation car si on est formé, je ne vois pas pourquoi ne pas le faire. Certains parlent aussi de la salle qui n'est pas adaptée à la pratique du M-E. C'est tout ce que je sais, moi.

G. 1 : Moi, j'accuse l'État. Il y a un manque de volonté de la part du ministère de l'éducation car on ne peut pas demander aux gens de faire une chose pour laquelle ils ne sont pas formés. Tant que l'État n'assure pas le minimum, c'est-à-dire la formation des encadreurs, le matériel de M-E et les bâtiments répondant aux normes du M-E, il sera difficile de pratiquer le M-E à l'ENI de Tillabéry. Hé ! Pas à Tillabéry seulement, partout au Niger.

O. A. : Quelles suggestions faites-vous pour une mise en oeuvre effective du M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 1 : Il faut d'abord compléter l'équipement de la salle de M-E. Ensuite, il faut motiver les encadreurs dans la mise en oeuvre du M-E. Je veux dire il faut qu'il y ait suivi par le directeur des études. Sinon, le M-E a peu de chances d'être pratiqué à l'ENI de Tillabéry. Tant qu'on n'aura pas une équipe dirigeante qui va donner un nouveau souffle à l'école, le M-E restera toujours sur papier.

G. 1 : À mon niveau, j'ai trois suggestions à faire. Premièrement : formation des encadreurs en M-E, deuxièmement : suivi de la mise en oeuvre par l'équipe pédagogique de l'ENI et enfin suivi de la mise en oeuvre par le Ministère de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales. Sans cela, le M-E aura un avenir sans lendemain. C'est moi qui vous le dis. Ok ?

G. 1 : Je pense qu'il faut d'abord rendre la salle conforme à ce type d'enseignement, c'est-à-dire qu'il faut mettre la vitre entre la salle des machines et les salles de classes de M-E. Ensuite, l'administration doit prendre ses responsabilités en assurant le suivi. Enfin, les encadreurs doivent se ressaisir et assumer eux aussi leurs responsabilités. L'État aussi doit former les encadreurs sinon ils ne peuvent rien faire malgré leur bonne volonté.

G. 1 : D'abord, euh... excusez-moi. Premièrement la salle construite ne répond pas aux normes d'une salle de M-E. Comment observer une leçon dans une classe à travers un mur. On a dit normalement hein, entre là où se passe la leçon et là où on s'assoit pour observer il doit avoir des vitres, et c'est ça qui manque. Ensuite, le matériel approprié n'existe pas. Même les caméras ont commencé à... à se gâter. Et puis... l'autre problème, c'est que les encadreurs ne sont pas formés. Je pense que c'est l'ensemble de ces maux qu'il faut solutionner, si on veut que ça marche.

G. 1 : Hé, moi je n'ai aucune suggestion à faire car ce serait peine perdue. Ils savent ce qu'il faut faire pour que le M-E soit pratiqué dans les écoles normales. Sans formation, on demande aux gens de faire du M-E ; nous ne sommes pas des prophètes quand même. Qu'est-ce que vous voulez ? Kaay.

O. A. : Je vous remercie beaucoup d'avoir répondu à mes questions. Bonne journée.

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Focus group 2

Intervieweur : Oumarou Amadou

Durée de l'entretien : 23 minutes et 47 secondes Date de l'entretien : 22 juin 2013 à 11 h 05 mn Nombre de participants : 5 hommes

Oumarou Amadou : Chers collègues, bonjour. Comme nous vous l'avions annoncé, nous voulons vous entretenir sur un certain nombre de préoccupations dans le cadre l'élaboration de notre mémoire sur le M-E. Première préoccupation donc : Quelle appréciation faites-vous de votre formation en M-E ?

Groupe 2 : La formation est théorique et très insuffisante. Et puis hein, elle ne permet pas de pratiquer le M-E.

G. 2 : (Claquement de doigt). Bien qu'incomplète, cette formation m'a permis d'avoir une meilleure visibilité des TIC dans le cadre de la formation dans les ENI. Autrement dit, j'ai eu en tout cas un meilleur réajustement des démarches pédagogiques grâce à cette pratique. J'en ai fini.

G. 2 : Ma formation en M-E est insuffisante car les 3 jours m'ont permis juste d'avoir les premiers rudiments de la technique. Je ne sais ni présenter une leçon dans ce sens, ni filmer, encore moins faire des montages avec ordinateur. Voilà.

G. 2 : Je n'ai pas suivi de formation en M-E, par conséquent, je n'ai aucune opinion là-dessus.

G. 2 : Je suis dans la même situation que mon prédécesseur. Moi aussi, je n'ai jamais bénéficié d'une formation en M-E.

O. A. : De quelles ressources matérielles dispose l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry pour réaliser des séances de M-E ?

G. 2 : Eh, je ne sais pas exactement les ressources matérielles dont dispose l'ENI pour réaliser des séances de M-E. Mais j'ai l'habitude de voir une caméra et on m'a dit que c'est pour le M-E. Et il y a aussi des salles pour ça.

G. 2 : Il existe un matériel pédagogique minimum tel que les caméras pour filmer, deux télés, un magnétoscope, deux ordinateurs. Mais pas pour des séances de M-E mais plutôt pour des analyses de pratique. Ce qui est fondamental dans la formation de l'élève-maître et de pratique des encadreurs. J'en ai fini.

G. 2 : L'ENI de Tillabéry dispose des appareils comme des postes téléviseurs et des caméras. C'est tout ce que je sais, moi.

G. 2 : Il faut dire que l'école dispose d'une salle de M-E et de quelques appareils de filmage tels que des caméras. À ma connaissance (rot), il y a aussi des rétroprojecteurs mais qui ne marchent plus.

G. 2 : Notre école dispose de beaucoup de choses pour le M-E : une salle non adaptée au M-E, des télévisions, des magnétoscopes, des caméras. Je ne sais rien de plus.

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O. A. : Comment se fait la gestion du matériel de M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 2 : C'est une gestion personnelle, non démocratique. C'est-à-dire que l'accès au matériel est difficile. C'est une seule personne qui le gère parce que c'est lui seul qui est bien formé en M-E.

G. 2 : C'est juste. Le matériel de M-E est géré par un encadreur ayant reçu la formation en ME.

G. 2 : Je n'ai pas assez d'informations sur cette gestion du matériel de M-E mais l'administration est quand même responsable de cette gestion.

G. 2 : Par rapport à cette question, je n'ai aucune opinion. Car rien n'est clair dans ça (bruit de deux mains qui se frottent).

G. 2 : Mais tout le monde sait que la gestion du matériel de M-E est à la charge d'un encadreur même si certains matériels se trouvent avec l'intendant. Je veux parler des rétroprojecteurs qui ne marchent d'ailleurs même pas.

O. A. : Comment pratiquez-vous le M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 2 : C'est une fois, une seule pratique où certains collègues ont été filmés lors d'une formation. On a regardé le film et puis c'est tout hein.

G. 2 : Le M-E n'est pas pratiqué en tant que tel à Tillabéry compte tenu de certaines contraintes. Mais des séances d'analyses de pratiques sont souvent organisées par les encadreurs de psychopédagogie et de didactique. Aux dires des élèves-maîtres, c'est pourtant très important pour eux car ça permet de façon concrète d'échanger par rapport à leurs prestations.

G. 2 : (Raclage de gorge). Moi, vraiment, je ne pratique pas le M-E.

G. 2 : A ma connaissance, le M-E n'est même pas pratiqué à Tillabéry. Point.

O. A. : Quels sont les obstacles liés à la mise en oeuvre du M-E dans votre école ?

G. 2 : À mon avis, quatre choses empêchent la mise en oeuvre du M-E à l'ENI de Tillabéry : le manque de formation des encadreurs, la salle non adaptée, l'accès difficile au matériel et le dernier point c'est que c'est une approche négligée par le ministère. Il n'y a aucun suivi de mise en oeuvre, comment voulez-vous que ça marche ? Vous savez que les gens sont toujours hostiles au changement même s'il est positif.

G. 2 : Parmi les obstacles, il faut d'abord citer l'inadaptation des salles. Les salles construites ne répondent pas aux normes requises pour cet enseignement. Ensuite, vient la non-formation du personnel en quantité et en qualité. Ce qui fait que la grande majorité des encadreurs ne perçoivent pas réellement l'intérêt de ce type d'enseignement.

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G. 2 : Pour moi, les obstacles comme l'ont dit les autres, sont de trois ordres : le manque de formation des encadreurs, l'inadéquation des salles et le non-suivi de la mise en oeuvre du ME.

G. 2 : À mon avis, les obstacles liés à la mise en oeuvre du M-E sont deux : le manque de suivi et le manque de volonté politique. Le ministère n'a jamais cherché à savoir si le M-E est mis en oeuvre à Tillabéry ou pas.

G. 2 : Essentiellement, deux choses bloquent la bonne marche du M-E à l'ENI de Tillabéry. C'est le manque de motivation des encadreurs et le fait que la salle même n'est pas adaptée.

O. A. : Quelles suggestions faites-vous pour une mise en oeuvre effective du M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 2 : Le M-E est une innovation pédagogique difficile à entrer dans les habitudes. Pour cela, il faut vaincre les résistances des encadreurs, avoir des salles adaptées et montrer l'intérêt pédagogique du M-E aux encadreurs.

G. 2 : Il faut adapter les salles aux exigences du M-E, former les encadreurs dans ce domaine, rendre la pratique du M-E obligatoire à toutes les unités pédagogiques, ne serait-ce que pour une année d'essai, et intensifier les formations des encadreurs afin de se conformer aux mutations de la technologie. À l'allure des choses, l'avenir du M-E restera sombre à l'ENI de Tillabéry car les décideurs ne font pratiquement rien pour sortir le M-E de sa léthargie. Toutes les sollicitations pour adapter les salles et former les encadreurs sont restées vaines.

G. 2 : Pour une mise en oeuvre effective du M-E, il faut : premièrement, former les encadreurs, deuxièmement, adapter les salles et enfin suivre les encadreurs. Il faut aussi les mettre dans les conditions matérielles, les motiver quoi. Si tous les obstacles que nous avons cités ne sont pas levés, il n'y aura pas une pratique réelle du M-E.

G. 2 : Je pense qu'il faut mettre en place le matériel nécessaire, sensibiliser les différents acteurs sur le M-E, former les formateurs sur le M-E, planifier et suivre les activités de M-E.

G. 2 : D'abord, je souhaite que le M-E puisse bien fonctionner afin de mieux corriger les faiblesses de nos élèves-maîtres. Pour revenir, à la question, je propose que le personnel d'encadrement soit épaulé par des spécialistes en la matière. En d'autres termes, il faut former suffisamment les encadreurs.

O. A. : Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions. Bonne journée.

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Focus group 3

Intervieweur : Oumarou Amadou

Durée de l'entretien : 27 minutes et 25 secondes Date de l'entretien : 22 juin 2013 à 11 h 38 mn Nombre de participants : 5 dont 1 femme

Oumarou Amadou : Chers collègues, bonjour. Comme nous vous l'avions annoncé, nous voulons vous entretenir sur un certain nombre de préoccupations dans le cadre l'élaboration de notre mémoire sur le M-E. Première préoccupation : Quelle appréciation faites-vous de votre formation en M-E ?

Groupe 3 : Merci de me donner la parole. Moi, je n'ai jamais eu de formation spécifique en M-E. Mais on nous a parlé du M-E lors d'une formation sur l'Approche par les compétences. Je ne me rappelle même pas aujourd'hui ce dont on avait parlé. Pour me résumer, je dirai que j'ai pas reçu de formation en M-E.

G. 3 : Au risque de répéter mon prédécesseur, vraiment, moi aussi je n'ai pas été formée en M-E.

G. 3 : Même moi, ma formation en M-E est insuffisante quantitativement et qualitativement. Quantitativement, parce que la formation a duré une journée. Qualitativement car il n'y a pas eu pratique par les élèves-maîtres. Des camarades encadreurs ont présenté des leçons et ils ont été filmés. Après, nous avons regardé les films ensemble. C'est tout hein.

G. 3 : En réalité, ce que les gens appellent ici formation sur le M-E c'est une sensibilisation à la pratique du M-E. Nous n'avons vu aucun exemple de mise en oeuvre de cette technique pédagogique. Il ne faut pas se voiler la face.

G. 3 : Notre formation en M-E n'est pas une formation, vraiment. Cela ne suffit pas. Il faut que le ministère revoie ça. C'est très insuffisant comme formation. Vous pensez qu'un jour suffit pour mettre en oeuvre le M-E ? Non.

O. A. : De quelles ressources matérielles dispose l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry pour réaliser des séances de M-E ?

G. 3 : Pour la réalisation des séances de M-E, l'ENI de Tillabéry dispose de deux salles suffisamment équipées : télévisions, caméras, etc.

G. 3 : Je ne sais pas exactement le matériel du M-E. Mais, je sais moi aussi qu'il y a un rétroprojecteur, un poste téléviseur et une caméra, en dehors des salles qu'il a citées.

G. 3 : Notre école dispose à ma connaissance d'une caméra de tournage et d'une salle, même si elle n'est pas adaptée à la pratique du M-E. Il lui manque une baie vitrée à travers laquelle on peut voir celui qui présente la leçon sans que lui ne vous voie quoi !

G. 3 : C'est vrai. L'ENI de Tillabéry dispose d'une caméra mais d'aucune salle adaptée au ME. Il y a aussi une télévision et un vidéoscope pour regarder les films enregistrés.

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G. 3 : Le matériel que j'ai vu c'est les caméras : 2, les télévisons : 2, les rétroprojecteurs : 2 aussi et bien sûr les salles de classes et une petite salle où se trouve le matériel.

O. A. : Comment se fait la gestion du matériel de M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 3 : (Bruit de chaise tirée). C'est justement à ce niveau que le problème se pose puisqu'il y a une cogestion. Je m'explique : une partie du matériel, à savoir les télévisons et les caméras, est gérée par un encadreur et l'autre partie est gérée par le gestionnaire de l'école. Cela pose vraiment problème et le matériel peut facilement se perdre comme ça sans qu'on sache qui est responsable. Ou il y a un responsable de la salle de M-E qui doit gérer tout ou il n'y a pas et l'intendant va gérer en ce temps. Il faut vraiment une séparation de rôles.

G. 3 : À mon avis, le matériel est géré uniquement par un encadreur, responsable de cette gestion. L'intendant ne gère pas ce matériel.

G. 3 : Certes, le matériel est confié à un encadreur mais l'administration a une main mise sur sa gestion. Ils prennent ce matériel quand ils veulent et le ramènent quand ils veulent et c'est comme ça qu'ils ont gâté tous les rétroprojecteurs en les prêtant à des gens pour leurs formations.

G. 3 : C'est un encadreur qui gère le matériel. C'est lui qui a reçu la formation à la manipulation de la caméra et son entretien. Au début, ils étaient deux. Mais l'autre a quitté l'ENI.

G. 3 : Je n'ai rien à dire ici. Je ne connais rien de la gestion du matériel de M-E.

O. A. : Comment pratiquez-vous le M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 3 : Le M-E n'est même pas pratiqué à l'ENI de Tillabéry. Donc on ne peut pas parler de la manière dont il est pratiqué.

G. 3 : La pratique du M-E est timide. Hé, le M-E n'est pas pratiqué day.

G. 3 : Ils vous ont déjà donné la vraie réponse. Ne cherchons pas midi à quatorze heures.

G. 3 : En fait, c'est juste pour l'analyse de pratique portant sur une partie ou toute la leçon exécutée par un encadreur. Or, d'après l'information que nous avons reçue, c'est un élève-maître qui doit exécuter une séquence de leçon en présence de ses pairs et il est filmé. Nous ne faisons pas du M-E à mon avis.

G. 3 : Moi, je dirai que le M-E n'est même pas pratiqué. C'est ça la vérité. Ne masquons pas les choses.

O. A. : Quels sont les obstacles liés à la mise en oeuvre du M-E dans votre école ?

G. 3 : Il y a d'abord le manque de formation des encadreurs. Ensuite, les locaux non adaptés et enfin le manque de motivation. C'est-à-dire que les gens ne veulent pas faire. Tout ce qui

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est nouveau, c'est comme ça ; on est toujours réticent. Comme il n'y a pas de suivi, personne ne se dérange à le faire.

G. 3 : D'abord, la formation est théorique et très insuffisante. Les salles aussi ne sont pas adaptées et elles sont mal équipées. À tout cela, on peut ajouter le manque de suivi de la part de l'administration. Qu'il soit par les responsables de l'école ou par les responsables du ministère.

G. 3 : À mon sens, les obstacles les plus plausibles sont le manque de formation et la non-conformité des salles. Même si on veut faire, si on n'est pas formé, on ne pourra rien faire. Et quand on est formé aussi, il faut qu'il ait une salle adaptée à cet effet. C'est un mur qui sépare les deux salles et non une vitre. Et ça fait longtemps qu'on avait demandé de mettre la vitre mais jusqu'à présent rien. Et on nous demande de faire le M-E.

G. 3 : Nous pensons qu'il y a surtout trois sortes d'obstacles qui empêchent de mettre en oeuvre le M-E dans cette école : l'indisponibilité de salles adaptées au M-E, l'encadreur en charge des outils qui est souvent occupé lui aussi à ses tâches régaliennes et l'insuffisance de formation des encadreurs sur la mise en oeuvre du M-E.

G. 3 : Ce que les gens disent hein, ils ne font pas le M-E parce que la salle n'est pas adaptée. Mais il ne faut pas perdre de vue le manque de volonté des encadreurs et de l'administration car même si on n'est pas très bien formé, s'il y a volonté, on peut faire même si on doit tâtonner.

O. A. : Quelles suggestions faites-vous pour une mise en oeuvre effective du M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 3 : Comme suggestions, je propose la formation théorique et pratique des encadreurs, une sensibilisation des élèves-maîtres, la mise en place du matériel nécessaire et le suivi des activités sur le M-E par les différents responsables : directeur d'études, directeur général, ministère de l'éducation. Si tous les partenaires s'engagent à donner une place de choix au ME, il peut avoir des beaux jours devant lui. Par contre, si la situation actuelle persiste, il sera oublié.

G. 3 : Primo, il faut former les encadreurs en M-E. Secundo, réhabiliter les salles et les équiper. Troisièmement, l'administration doit s'impliquer pleinement dans la mise en oeuvre du M-E. Si aucun changement de ce genre n'intervient d'ici peu, le M-E sera voué à l'échec, s'il ne l'est pas déjà. C'est la vérité.

G. 3 : Pour une mise oeuvre effective du M-E à l'ENI de Tillabéry, il faut surtout former suffisamment les encadreurs et modifier les salles pour les rendre conformes aux normes.

G. 3 : Pour mettre en oeuvre le M-E de façon effective à l'École normale de Tillabéry comme ailleurs, il faut définir les rôles et les responsabilités de chaque unité pédagogique. La transversalité d'une discipline ne fait guère d'elle la clé de la formation. À l'école des officiers des FAN, par exemple, un spécialiste de droit dispense des cours de droit. Mais la carrière militaire ne privilégie point ce fondement de droit. Ce sont le maniement des armes et le stratagème militaire sur le front qui le complètent. Je veux dire qu'il faut qu'on pratique le M-E et on doit le laisser aux didacticiens.

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G. 3 : Il faut aussi motiver les élèves-maîtres puisque tout se passe avec eux. Mais auparavant, comme l'ont dit tous les autres, on doit former tous les encadreurs et revoir l'architecture des salles de M-E.

O. A. : Je vous remercie beaucoup de votre aimable attention. Bonne journée.

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Texte de l'entretien avec les responsables administratifs

Focus group 4

Intervieweur : Oumarou Amadou

Durée de l'entretien : 29 minutes et 32 secondes Date de l'entretien : 23 juin 2013 à 17 h 30 mn Nombre de participants : 5 dont 1 femme

Oumarou Amadou : Madame et messieurs, bonjour. Comme nous vous l'avions annoncé, nous voulons vous entretenir sur un certain nombre de préoccupations dans le cadre l'élaboration de notre mémoire sur le M-E. La première préoccupation est la suivante : quelle appréciation faites-vous de votre formation en M-E ?

Groupe 4 : Moi, je viens d'arriver. Je n'ai même pas un an à mon poste. Je n'ai aucune formation en M-E. S'il y a appréciation à faire, il faut les autres, surtout les formateurs.

G. 4 : Merci de poser la question. Ce n'est pas une question de durée à l'École normale. Moi, ça me fait dix ans ici, cette année. Mais je n'ai jamais reçu de formation concernant le M-E. C'est rare qu'on nous forme. Ce sont les encadreurs qu'on forme même s'il y a formation à faire. Nous, on entend seulement parler de M-E.

G. 4 : Bon, nous quand même, nous avons reçu une formation en M-E. Et d'ailleurs deux même : la première fois, c'était un jour et la deuxième fois deux jours. Mais c'est insuffisant comme formation puisque c'est des formations intégrées dans d'autres formations. Je veux dire que ce n'est pas des formations spéciales pour le M-E.

G. 4 : En tout cas, nous, on n'a pas été formé. Je ne connais rien dedans. Si je vous parle d'une formation sur ce plan, je vous ai menti. Voilà.

G. 4 : En ce qui me concerne, je dirai que j'ai été formé une fois. Mais c'est très insuffisant comme formation. Figurez-vous hein, cette formation n'a duré qu'une seule journée ; c'est quel type de formation ça ?

O. A. : De quelles ressources matérielles dispose votre établissement pour réaliser des séances de M-E ?

G. 4 : A mon arrivée ici, on m'a présenté les différents locaux et dedans j'ai vu la salle de ME. Le responsable de la salle m'a présenté le matériel à sa disposition : deux télévisions, trois caméras, deux rétroprojecteurs, un magnétoscope, des cassettes VHS et des CD pour l'enregistrement. Euh, j'allais oublier les écrans de projection qui sont aussi au nombre de deux.

G. 4 : Pour les ressources matérielles, le DG a tout dit. Je confirme l'existence de tout ce matériel. Mais je tiens à préciser que la salle dont il a parlé est un bloc qui comprend deux salles de classe et un magasin. Donc ça fait trois salles et non une.

G. 4 : Je suis entièrement d'accord avec mes prédécesseurs. Mais à ce matériel qu'ils viennent d'énumérer, j'aimerais quand même ajouter les ordinateurs. Le M-E a deux ordinateurs : un ordinateur portable et un ordinateur de bureau.

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G. 4 : Je ne connais pas exactement le matériel de M-E. Mais je sais qu'il y a les trois salles, des caméras et des télés ; c'est tout ce que je sais.

G. 4 : Le problème, c'est que la salle où il y a le matériel est toujours fermée. On ne peut dire exactement ce qu'il y a dedans. Mais moi aussi je sais qu'il y a des caméras, des rétroprojecteurs, des magnétoscopes et des ordinateurs.

O. A. : Quelle est la fréquence de la pratique du M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 4 : Il y a des moments où on voit les élèves-maîtres dans la salle de M-E. Mais ce n'est pas toujours. Vraiment ça ne marche pas comme on le veut, hein.

G. 4 : Effectivement, quelquefois ils font le M-E mais je ne dirai pas par semaine ou par mois. Combien de fois aussi, je ne peux le dire.

G. 4 : Sincèrement, depuis que je suis là, je n'ai jamais vu quelqu'un faire du M-E. La vérité, c'est la vérité.

G. 4 : En tout cas, même s'il est pratiqué, c'est très timide.

G. 4 : Moi ça fait longtemps que je n'ai pas vu quelqu'un pratiquer du M-E. Donc, il n'est pas pratiqué.

O. A. : Quels sont les obstacles liés à la mise en oeuvre du M-E dans votre école ?

G. 4 : Je crois que nous sommes tous d'accord que les encadreurs ne sont pas bien formés dans ce domaine. Ensuite, il y a le problème de la salle même de M-E. C'est une salle qui n'est pas adaptée pour faire du M-E. Il manque des vitres entre les salles de classe et le laboratoire, c'est-à-dire là où se trouvent les appareils. C'est dans cette salle normalement que les élèves-maîtres doivent rester pour suivre la leçon de leur camarade qui est dans la salle de classe. Comment on peut voir quelqu'un à travers un mur ?

G. 4 : Le plus grand obstacle, c'est la salle dont il vient de parler car même à travers un séko on ne peut pas voir quelqu'un qui présente une leçon avec ses élèves à plus forte raison un mur. Deuxièmement, vient le problème de formation. Honnêtement, les encadreurs ne sont pas formés en M-E. Il faut apprendre à la personne à pêcher avant de lui dire de pêcher, c'est la logique des choses.

G. 4 : Pour moi, le premier problème, c'est l'insuffisance de la formation des encadreurs. C'est vrai que la salle n'est pas adaptée, mais cela n'empêche pas de faire quelque chose quand on est bien formé. Mais bon. Il y a aussi le problème de suivi hein. Personne ne suit la mise en oeuvre du M-E. Dans ce cas, chacun fait ce qu'il veut.

G. 4 : À mon sens, les obstacles sont de deux ordres : le manque de formation des enseignants et le problème de la salle qui manque de vitre. C'est tout.

G. 4 : Les collègues ont tout dit. La formation reçue par les encadreurs ne suffit pas pour leur permettre de pratiquer le M-E. Pour la plupart d'entre eux, c'est une formation d'une journée.

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Certains n'ont même pas reçu cette formation d'une journée. Et la salle aussi n'est pas adaptée.

O. A. : Comment se fait le suivi de mise en oeuvre du M-E dans votre établissement ?

G. 4 : À mon avis, il n'y a même pas de suivi. Ni du niveau central ni du niveau local. Quelqu'un qui n'est pas formé pour une activité, comment il peut suivre quelqu'un d'autre pour cette même activité ? Et pour dire quoi ? Suivre signifie observer et faire des observations ou donner des conseils. Or, nous ne pouvons conseiller ni faire des observations à personne dans ce cadre-là.

G. 4 : À ma connaissance, il n'y a jamais eu de suivi de mise en oeuvre du M-E ici à Tillabéry. Moi, je n'ai jamais suivi et j'ai pas vu quelque d'autre le faire.

G. 4 : Quel suivi ? Personne ne suit cette mise en oeuvre. Nous ne sommes pas suffisamment outillés pour le faire. Et d'ailleurs, les encadreurs ne pratiquent même pas le M-E. Qu'est-ce qu'on va suivre dans ce cas ?

G. 4 : Vous avez suivi tout de suite le collègue. Nous ne sommes pas formés. On ne peut pas suivre quelqu'un comme ça pour le plaisir de le suivre.

G. 4 : Je sais que j'ai une fois assisté à une séance de M-E à la demande d'un encadreur. Et à la fin de la séance, je lui ai fait quelques propositions en vue d'améliorer sa prestation après avoir visionné le film.

O. A. : Quelles suggestions faites-vous pour une mise en oeuvre effective du M-E à l'École normale d'instituteurs Tanimoune de Tillabéry ?

G. 4 : Merci de poser cette question. Il faut, dans un premier temps, former tous les responsables administratifs pour pouvoir suivre la mise en oeuvre du M-E. Deuxièmement, il faut former tous les encadreurs. Troisièmement, il faut placer les vitres au niveau de la salle de M-E.

G. 4 : Pour moi aussi, il faut former tous les responsables administratifs et les encadreurs et revoir la salle de M-E.

G. 4 : Pour que le M-E soit régulièrement pratiqué à l'ENI de Tillabéry, il faut qu'on forme suffisamment les encadreurs. Il faut aussi les envoyer en voyage d'études pour qu'ils voient comment ça se passe et comment ça marche ailleurs.

G. 4 : Il faut vraiment former suffisamment les encadreurs. C'est la première des choses. Il faut sensibiliser aussi les élèves-maîtres car ils sont concernés par cette mise en oeuvre du ME. Et comme l'a dit mon prédécesseur, il faut envoyer les encadreurs en voyage d'études.

G. 4 : À mon avis, il y a trois conditions à remplir pour que le M-E fonctionne régulièrement. Il faut adapter la salle de M-E aux normes en la matière. On nous a toujours dit qu'on va réparer mais jusqu'ici rien. Secundo, il faut former correctement les encadreurs. Un seul jour ne suffit pas pour former correctement. Il faut aussi qu'il ait un suivi de notre part et de la part du ministère.

O. A. : Je vous remercie beaucoup d'avoir répondu à mes questions. Bonne journée.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon