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Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré

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par Félix Bouyo Ndolédjé
Université de Ngaoundéré - Master II 2015
  

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4.2.4. Les efforts du gouvernementpour la biodiversité

Le Cameroun comme du reste beaucoup d'autres pays du monde, accorde une attention particulière à la problématique lié à la dégradation des ressources biologiques.

Les résultats des entretiens menés à Ngaoundéré, ont montrés que plus de 80% des habitants considèrent qu'il est important de préserver cette biodiversité, d'autres le juge encore très important. De fait, les habitants déclarent à plus de 80% faire des efforts en faveur de la biodiversité. On retrouve principalement des personnes bien informées sur la biodiversité (personnes âgées et gestionnaires), et qui la jugent importante, mais également des personnes moins impliqués (les jeunes et les habitants du Centre-Ville) sur ce

22 Arbre à feuilles persistantes et à croissance rapide, planté en alignement pour son ombrage et en ornement.

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point que leurs voisins plus âgés et habitant dans la zone périurbaine. Lorsqu'on leur demande ce qu'ils font en faveur de la biodiversité, les habitants de l'agglomération citent la plupart du temps des gestes « écologiquement corrects », pas toujours en lien direct avec la préservation de la biodiversité, et qui sont davantage de reflet des campagnes de sensibilisation comportementales au respect de l'environnement au sens large: seuls 11% des personnes déclarant faire des efforts en faveur de la biodiversité citent explicitement l'attention aux espèces faunes et flores

. Face à cette problématique sans cesse prégnante et préoccupante, les pouvoirs publics camerounais, se sont, depuis 1992 avec la création du Ministère de l'Environnementet des Forêts, puis du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, donnés d'élaborer une vigoureuse politique nationale de gestion de l'environnement et de coordination de toutes les actions y afférant23. S'agissant de l'Education relative à l'Environnement (ERE)24 pour le Développement Durable (DD) proprement dite, la société civile et les partenaires internationaux, mettent sur pied au niveau national, une politique et des stratégies pour sa promotion reconnaissant son importance pour assurer la protection de l'environnement et réaliser le développement durable par et pour les populations.

Renforcer l'éducation des populations (éducation à l'environnement)

L'importante et fondamentale question de l'ERE est évoquée et traitée dans le plan national de gestion de l'environnement sous le chapitre : « formation et éducation de la jeunesse » ceci implique que la formation est un axe fondamental de développement des capacités humaines avec option d'intégration des préoccupations environnementales dans les cursus scolaires et universitaires avec pour corollaire l'amélioration des connaissances des jeunes en matières d'environnement tant dans le domaine scolaire et universitaires qu'à celui complémentaire de l'éducation informelle et parentale.

A travers une enquête ethnologique auprès des acteurs du milieu scolaire, nous avons obtenu, un aperçu de leurs perceptions de l'environnement au niveau local. Face à ces perceptions le premier objectif est de savoir ce que l'éducation à l'environnement signifie

23 Etat de la situation et perspectives de l'education relative à l'environnement pour le développement

durable au cameroun. 2010

24 Au Cameroun l'EREest perçue comme « ce processus d'apprentissage qui permet l'acquisitions par les populations cibles, des connaissances utiles sur l'environnement en vue de l'adoption d'attitudes et comportements positifs et susceptibles d'assurer une jouissance saine et durable des fruits et ressources de cet environnement » MINEP 2010.

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pour les enseignants et comment elle est mise enapplication vis-à-vis des directives préconisant une approche concrète. Le second objectif est d'avoir une idée de la sensibilité des enfants vis-à-vis de la biodiversité et de la conservation.

De ces enquêtes, il en ressort que : Les représentations que peuvent se faire les personnes de la biodiversité sont situées à différentes échelles allant de l'individu et de son histoire personnelle à un groupe pouvant être socio-professionnel ou culturel. Le lieu d'origine des interlocuteurs (enseignants et élèves) est important à prendre en compte pour évaluer ses connaissanes sur le milieu.

Les résultats entretiens menés aupès de populations constitués de jeunes scolarisés dans la ville de Ngaoundéré, ont montrés que lesavoir sur l'environnement relevant du milieu scolaire est sources importante de conservation des espèces, car dans les salles de classe, ils sont sensibilisés sur les questions environnementales, sur les usages ou la surexploitation des ressources naturelles, et notamment sur conséquence de cette surexploitation et la nécessité de préserver les ressources biologique pour en fin lutter contre la dégradation de l'environnement. C'est ainsi que dans de nombreux lycées et collèges de Ngaoundéré, les jeunes s'organisent en club25, pour traiter des questions relatives à la préservation de l'environnement.

? Cas pratique au lycée de Burkina à Ngaoundéré

La question de l'éducation relative à l'environnement est tant bien que mal mise en pratique dans de nombreux lycées et collèges de la ville de Ngaoundéré ; des enquêtes menées auprès des enseignants et éléves de ce lycée, nous ont permis de relever une présence effective d'une éducation basée sur les questions environnementales ; ceci à travers des programmes scolaires basées et l'organisation des jeunes en club visant à traiter des questions de préservation des ressources pour un « environnement sain » . Dans ce lycée, il existe un club dénommé le « club des amis de la natutre », qui mobilise en son sein, de nombreux élèves sous la supervision du proviseur. Leurs actions consistent en la plantation des arbres dans et autour du lycée, avec l'opération dénommée « un élève, un arbre », la création des jardins et des espaces verts, le le ramassage des ordures dans l'enceinte du lycée. Par ailleurs, ces élèves sont aussi d'acteurs important dans la chaîne de sensibilisation communautaire, dans la mesure où ils vulgarisent également leurs savoirs acquis à l'école à des couches

25 Organisation de personnes regroupées autour d'une problèmatique d'ntérêt commun

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sociales beaucoup plus large, et ils participent également aux actions de gestion environnementale mise en place par les cmmune par le biais des gestions commnautaires.

? Mise en place des projets de reboisement dans les établissements d'enseignement secondaire

Tableau 23. Projet de reboisement des établissements d'enseignement secondaire

Etablissements

Nombre
de
plants

Espèces

Arrondissements

1

LYCLA/N'déré

100

jakaranda, calistermone, flamboyant, cassia

N'déré I

 
 
 
 
 

2

C.E.S. de Béka

100 caïlcédrat, cassia,

flamboyant

N'déré I

3

C.E.S. de Dibi

150

caïlcédrat, cassia, calistermone

Nyambaka

4

C.E.S. de Martap

50 jakaranda, caïlcédrat

Martap

5

C.E.S. de Gada-Mabanga

150

cassia

N'déré II

6

E.P. de Gada-Mabanga

100

cassia

N'déré II

7

E.P. de Biskewal

75

cassia

N'déré II

8

E.P. de

Ngaoussaye

150

cassia

N'déré II

9

E.P. de Vela-Mbaï

55

cassia

N'déré II

10

E.P. de Mbalang Djalingo

100

cassia

N'déré II

11

E.P. de Yondon

100

cassia

N'déré II

12

E.Cath.

Gadamabanga

50

cassia

N'déré II

Source : Communauté urbaine de Ngaoundéré

Dans le cadre de la préservation de l'environnement, les établissements d'enseignement sécondaire ont mis en place des clubs avec le soutien des communes pour reboiser ces établissements, des projets sont ainsi soumis aux communes qui ensuite offrent les moyens (finacier et matériel) pour la réalisation des dits projets.

Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 117

? Le rôle du gouvernement dans la préservation à travers le MINFOF

Le secteur Forêt et Faune au Cameroun fait référence à tous les activités liées à la forêt et la faune, allant de l'exploitation forestière jusqu'aux activités de préservation des espèces. Ce secteur est sous la responsabilité du Ministère des Forêts et la Faune (MINFOF). Plusieurs autres ministères interviennent au sein de ce secteur en tant que parties prenantes. Il s'agit duMINEPDED (Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable), du MINEPIA (Ministère de l'Elevage, de la Production et des Industries Animales), du MINADER (Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural) et du MINEPAT (Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire). Son rôle est d'assurer une fonction écologique de protection de l'environnement et de préservation de la biodiversité.

La législation en vigueur au Cameroun témoigne du déclin de la faune. En application de la loi 94/001 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et des pêches, les animaux qui doivent faire l'objet de dispositions juridiques sont classés en trois catégories: 1) ceux qui appartiennent à une espèce menacée et qui doivent être protégés intégralement, 2) ceux qui n'appartiennent pas à une espèce menacée et vulnérable, mais qui ne peuvent être chassés que dans des circonstances exceptionnelles, 3) ceux dont le statut est satisfaisant et dont la chasse est autorisée moyennant un permis

Les actions du MINFOF, passe par la sensibilisation des populations pour la protection et la gestion des savanes. Cette sensibilisation est effectuée par les média (radiodiffusion, télévision, journaux, livres et bandes dessinées, centres des documentations, guides, brochures d'information, conférences, débats, voyages d'études, tables ronde, écotourismes), des associations communautaires et des activités économiques. Un comité de pilotage de la sensibilisation est mis en place dans chaque village. Ce comité est chargé de la collecte d'information et de la formation des populations locales sur les modes de gestion des coupes de bois, de la programmation des activités de sensibilisation et d'information et d'évaluer les impacts de la sensibilisation sur la gestion des ressources forestières pendant une période de démonstration (trois ans).

? La repression

Le MINFOF, dans ses stratégies de co nservation ou de lutte contre le trafic des espèces floristiques et fauniques (cope du bois frais et braconnage au sein des aires

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protégées), emploie le plus souvent la représsion qui ; consiste en l'arrestaion par la violence des personnes impliquées dans ces actions de destruction de la biodiversité. C'est ainsi en de nombreuses cargaisons de viande de brousse, en provenance des aires protégées habituellement arrétées sur les axes routier et même sur la voie ferrovière par des agents des eaux et forêts chaque année.

Une importante cargaison de viande de brousse constituée d'un peu plus de 9 espèces animales parmi les quelles Hypotraques, cops de Buffon, guibs-harnachés, phacochères-potamochères, céphalophes, porcs-épics, boas et taupes en provenance de Tignère dans le Faro-et-Déo (MINFOF 2015). Cette précision permet de croire que ces animaux ont été tués au parc national du Faro parce qu'il est situé au Sud de cette localité ». Ce trafic, le plus souvent se fait suivant une chaine, qui va des braconniers, jusqu'aux commenditaires, en passant par les transporteurs. C'est ainsi qu'en remontant la chaine du trafic, les éléments du MINFOF vont aller jusqu'au domicile du commanditaire, la sis au quartier Burkina à Ngaoundéré (MINFOF 2015). Toutefois d'importantes quantités de viande de brousse, ont été saisies (photo456 paquets de viande), et ont été vendus aux enchères publiques et les fonds reversés au Trésor public comme l'exige la réglementation.

ClichéMINFOF 2013

Photo 5. Des paquets de viande de brousse saisis à Ngaoundéré.

Ngaoundéré, étant une zone carrefour, terminus du chemin de fer et zone de transition entre le Sud forestier et le Nord sahélien, se trouve être également une zone de

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transaction de produits issus des exploitations illégales des produits fauniques (pole de vente de viande de brousse), et surtout des espèces classées protégées par les loies en vigueurs.

? Application des lois relatives à la protection de la faune

Dans un souci de préservation des epèces biologiques du territoir camerounais, le gouvernement a mis en place de multiples lois portant régime des forêts et de la faune (la loi N°94/01 du 20 janvier 1994). En application des dispositions de l'article 78 de la dite loi, les espèces animales vivant sur le territoire national sont réparties en trois classes de protection A, B, et C.

Tableau 24. Classe de protection des animaux

Classes

A

B

C

Catégories

Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Batraciens

Mammifères, Oiseaux, Reptiles

Autres que A et B

Nature de la protection

Protection intégrale

Protection partielle

Protection partielle

tendances

Rare ou en voie de disparition

Menacées

Assez fréquent

Les permis d'exploitation et les autorisations personnelles de coupe, sont exclusivement réservés à des personnes de nationalité camerounaise en vue de favoriser leur accès à l'exploitation forestière. Les titres du premier type confèrent à leur titulaire le droit d'exploiter ou de récolter dans une zone donnée des quantités ben définies des produits spéciaux, le bois d'oeuvre d'un volume n'excédant pas 500 m3, le bois de chauffage et des perches, à but lucratif.

Le régime des sanctions est essentiellement répressif et la loi prévoit des sanctions pénales et administratives. Par contre, les mesures sont rarement appliquées.

Dans un contexte de croissance des villes des pays en voie de développment et du souci de communautés visant à mettre en place des stratégies d'atténuation et d'adaptation aux changements environnementaux, il nous paraît donc capital de comparer et de coupler les connaissances locales aux données quantitatives disponibles, et reconnaître ainsi la valeur du savoir local comme source d'information.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams