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La motivation du personnel au secteur touristique

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par Youssef FTAIMI
 - filière de gestion des entreprises 2016
  

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CONCLUSION GENERALE

La montée du chômage au Maroc fait de l'emploi un problème économique et social crucial pour les pouvoir publics. Le chômage est également l'un des phénomènes les plus saillants et qui touche toutes les composantes de la société marocaine, y compris les jeunes diplômés. En raison de ses effets multiplicateurs sur l'emploi et sur le reste des branches économiques, le secteur touristique et hôtelier apparaît comme un secteur prometteur à privilégier pour atténuer l'ampleur du chômage, insérer les jeunes diplômés et développer les ressources humaines.

Notre point de vue, qui se fonde sur la nécessité d'une vision intégrée de l'emploi dans ses aspects économiques, de la qualification et des compétences, part du postulat que l'amorce du professionnalisme et de la performance globale de l'activité hôtelière au Maroc passe fondamentalement par la nécessité de mener de pair la relance du secteur et le développement de sa compétitivité structurelle en favorisant la valorisation des ressources humaines.

En effet, si la situation de l'emploi touristique et hôtelier dépend principalement de l'accroissement de l'investissement dans ce secteur, elle ne saurait se produire d'une façon durable sans que les équilibres économiques et financiers des entreprises au niveau sectoriel ne soient en priorité établis.

Cependant, les facteurs économiques de l'emploi dans le secteur ne sont point suffisants pour assurer une adaptation à un niveau satisfaisant de l'offre de travail par les entreprises et de la demande de travail par ceux qui sont à la recherche d'un emploi.

Nos hypothèses nous ont amené, tout au long de notre travail, à souligner avec force que la formation et le développement des compétences des hommes sont indispensables non seulement pour satisfaire aux besoins des entreprises touristiques et hôtelières en personnel qualifié, mais aussi pour s'adapter aux mutations technologiques, pour développer l'employabilité de la force de travail et l'insertion professionnelle des jeunes lauréats de l'appareil de formation. Elles nous ont permis également de mettre en relief l'importance pour l'économie touristique, d'un système de formation efficient et d'un vigoureux effort de formation continue de la part de nos entreprises.

Etant donné l'acuité du chômage et le besoin d'un développement économique, nous avons cherché à évaluer la contribution du tourisme, en tant que marché du travail, à l'économie marocaine. Pour ce faire, nous sommes partis de l'évolution considérable des mouvements de personnes, à l'échelon international, pour démontrer que le tourisme international est un secteur de croissance et une source importante de création d'emplois.

Cette analyse est parvenue à montrer que la volonté politique chancelante des pouvoirs publics, la faiblesse structurelle de l'économie touristique, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, l'inadaptation de la formation aux besoins du secteur, constituent des freins vis-à-vis du décollage du tourisme et de l'hôtellerie. Ces entraves ne permettent pas à l'heure actuelle au secteur de faire jouer convenablement et efficacement ses effets multiplicateurs en matière de développement et de création d'emplois, et ce malgré les dotations en ressources touristiques naturelles particulièrement importantes dont dispose le Maroc.

Dans ce cadre, nos diverses investigations (enquêtes, interviews, nos expériences sur le terrain) nous ont permis de relever les caractéristiques contrastées de l'hôtellerie (objet de notre recherche) : créatrice d'emploi, pourvoyeuse de devises étrangères, mais peu imprégnée des techniques et des méthodes modernes de management. Contraint aujourd'hui à la rénovation de son immobilier et de prestations, le parc hôtelier constituerait, dans le cas d'une relance éventuelle, un pôle d'attraction pour les capitaux et la main-d'oeuvre, mais en même temps, malgré l'exception d'une infime partie d'établissements hôteliers, elle reste archaïque dans son mode de gestion des ressources humaines.

Ce mode de fonctionnement est fondé essentiellement sur l'utilisation d'une main-d'oeuvre formée essentiellement sur le tas, sur la compression des effectifs du personnel qualifié et de l'encadrement, et sur la pression sur la masse des salaires. Il en découle un écart manifestement important entre l'existant et les besoins en termes de main-d'oeuvre compétente, d'encadrement de qualité, de formation et de développement du potentiel du personnel en activité. A ce sujet, le stock des compétences dans les entreprises hôtelières est en deçà des normes et des défis à relever. L'insuffisance de l'encadrement du secteur, l'hypertrophie de la main-d'oeuvre sans qualification, le peu d'investissements en formation sont autant de facteurs ayant un impact négatif sur la compétitivité du secteur et sur ses performances.

Ces éléments conjugués montrent bien qu'il existe bel et bien des liens de causalité entre le mode de production de l'hôtellerie marocaine (organisation, division du travail, management et rapport sociaux) et la perte de vitesse du tourisme marocain et de l'hôtellerie en matière de compétitivité et de réactivité face à la concurrence internationale. Ce déclin a pour corollaire la reconversion des jeunes lauréats du système de formation touristique et hôtelière du fait que le poids de la contrainte concurrentielle est supporté pour l'essentiel, et de plus en plus, par le personnel. Même sur ce le terrain relatif à la compétitivité-prix, l'hôtellerie semble mal positionnée par rapport aux prix des pays directement concurrents qui ont adopté des comportements de marges plus offensifs. En égard à ces divers éléments, les perspectives à terme ne laissent guère apparaître une amélioration qualitative de la situation, si l'on ne considère pas le capital humain comme un facteur-clé pour la réussite stratégique de l'hôtellerie. Les scénarios et les tendances prévisibles que nous avons développés au sujet de l'évolution technologique en hôtellerie, l'agressivité de la concurrence et la domination du marché par des chaînes hôtelières à l'échelle mondiale, ainsi que le besoin de la relance et du développement de l'hôtellerie dans notre pays, laissent présager que la majorité des salariés dans le secteur est mal préparée pour l'environnement de l'emploi hôtelier de demain.

Les efforts à entreprendre et à perpétuer sont considérables, au vu de la situation actuelle de l'hôtellerie. Ils concernent l'accroissement du progrès technologique, les outils de production, l'organisation du travail, le management dans l'ensemble des unités hôtelières, a court terme, ces dernières devraient être en mesure de s'adapter, de manière à reconquérir non seulement les marchés traditionnels, mais aussi la clientèle de niches. A moyen et long terme, elles devraient faire preuve de créativité pour intéresser une clientèle potentiellement importante de par l'évolution des flux touristiques à l'échelle mondiale. Pour ce faire, elles devraient disposer des compétences leur permettant d'améliorer leur compétitivité et de se doter de compétences capables de réussir les changements organisationnels, technologiques et managériales à entreprendre.

Considérant, ces tendances prévisibles, mais réalistes, le maintien des salariés actuels dans leurs emplois actuels et la création de nouveaux emplois dans le secteur exige d'ores et déjà une adaptabilité croissante de la main-d'oeuvre existante et l'emploi d'un personnel en mesure d'améliorer constamment ses compétences. Voila qui nécessite un effort accru en matière d'investissements en ressources humaines, et une adaptation du système de formation touristique et hôtelière aux exigences actuelles et futures de la profession.

Pat ailleurs, l'objectif à été , tout au long de ce travail, d'analyser la réalité de l'hôtellerie marocaine pour parvenir à cerner les incidences du développement des compétences et des qualifications sur l'amélioration de sa compétitivité et sa professionnalisation .

Partant des faits marquants tels que la mondialisation, la poussée de la multinationalisation de l'hôtellerie et le progrès de la technologie hôtelière , tout comme leurs effets sur les besoins en formation , en qualification et en compétence, il s'est avéré pour que l'hôtellerie marocaine puisse jouer le rôle qui lui échoit et gagner les paris de son repositionnement, il lui est nécessaire de promouvoir la compétitivité structurelle comme déterminant de la compétitivité. Celle-ci dépend de la capacité des hôteliers à mettre en valeur des facteurs qualificatifs, tant au niveau de l'adaptabilité du système productif aux nouvelles technologies, que de l'offre, à la demande mondiale, que des stratégies organisationnelles et du management des ressources humaines. Le repositionnement dont il s'agie ici ne peut se passer d'un changement dans les mentalités, d'une rationalité dans les méthodes de gestion, d'une mise à niveau en matière de ressources humaines et d'une synergie entre le système de production (les entreprises hôtelières) et l'appareil de formation.

Dans le contexte de la globalisation, l'avantage concurrentiel, au niveau de l'hôtellerie (comme dans d'autres secteurs) repose sur les compétences accumulées (technologiques, industrielles, organisationnelles et managériales).

Ces compétences jouent le rôle de facteurs-clefs d'accès à un marché potentiel global, et constituent par la même occasion une source majeure d'avantage concurrentiel, qui permet à la fois une supériorité perçue et valorisée par la clientèle.

Etant donné l'importance des objectifs à atteindre dans le cadre de la vision 2020 et la volonté d'ouverture du Maroc vers l'extérieur, il nous semble que l'une des opportunités à saisir par les professionnels réside dans la création de réseaux sous leurs diverses formes avec leurs homologues étrangers. Ce type de partenariat présente l'intérêt de créer des chaines de valeurs, l'avantage de pouvoir bénéficier d'un transfert de compétences, pouvant être pour l'hôtellerie un moyen d'entrer dans une dynamique de progrès.

D'ailleurs, le secteur a connu une grande mutation que se soit dans sa forme aussi bien que dans son contenu grâce au dynamisme insufflé par la vision 2020. La philosophie que sous-entend cette dernière devrait être consolidée afin qu'elle soit un projet de développement touristique partagé.

En outre, le prix à payer pour garantir la survie des entreprises hôtelières et promouvoir la création d'emploi dans ce secteur est de ne plus se limiter aux objectifs de rentabilité à court terme et aux apports quantitatifs que peut générer cette activité. L'un des terrains à défricher consiste en mise à contribution des ressources humaines dans l'amélioration de la performance globale des unités hôtelières.

En effet, et vu la mondialisation, l'ouverture de l''economie marocaine et les mutations qui affectent l'industrie internationale du tourisme dans ses structures et sa technicité, l'élévation et le développement des compétences de la main-d'oeuvre, ainsi que la professionnalisation du management hôtelier, sont devenus des exigences absolues pour la promotion de la performance global dans le secteur de l'hôtellerie. Ces exigences font qu'actuellement la gestion de l'emploi et des compétences et devenue un enjeu stratégique conditionnant à la fois le devenir du développement des ressources humaines, leur adaptabilité, l'amélioration de leur performance et, partant, celle de l'hôtellerie en particulier et de l'économie nationale en général. Par conséquent, face à un environnement en perpétuel changement, et aux exigences dictées par l'adaptabilité à la demande touristique internationale, le gage de l'amélioration de la compétitivité de l'hôtellerie marocaine est intimement liée à l'augmentation des niveaux de qualifications et de compétences du personnel du secteur.

Ainsi, la mise à niveau de ces dernières devrait faire l'objet d'un investissement en amont (systèmes de formation) et en aval (entreprise) dans les ressources humaines du secteur. La raison d'être de cet investissement s'explique par l'accélération du progrès technique dans le secteur et par les évolutions rapides du marché. Les turbulences environnementales font que les ressources humaines, les qualifications, les compétences et les potentiels du personnel du secteur sont au centre des équilibres à rechercher par les entreprises hôtelières pour développer leurs avantages concurrentiels. Pour ce faire. Une culture centrée sur le management des ressources humaines reste à promouvoir dans le secteur, si les entreprises hôtelières veulent faire du capital humain le ferment de leur professionnalisme et une source majeure de leur avantage concurrentiel. Conjuguées à la qualité organisationnelle et managerielle, le développement des compétences humaines en hôtellerie constituent les facteurs-clés d'accès à un marché mondial porteur, et une source majeure d'amélioration de l'avantage concurrentiel des entreprises du secteur.

C'est en fait ce capital, jusque là négligé par nos entreprises hôtelières, qui a fait des entreprises un ensemble d'organisations « fantômes » où les coûts visibles (management et gestion inadaptés, coût de non qualité, etc.) sont très élevés, et de la performance une denrée rare dans le secteur.

Pour survivre dans un environnement extrêmement concurrentiel, les entreprises hôtelières aux Maroc sont tenues de faire du développement des compétences et de la valorisation des ressources humaines l'un des axes prioritaires et stratégiques de leur politique managériale, car l'augmentation générale des niveaux de formation des salariés du secteur est un impératif qui permet la convergence des intérêts individuels et des besoins économiques, tant au niveau microéconomique que macroéconomique. La compétitivité des entreprises du secteur et l'amélioration de la qualité de vie personnelle, professionnelle et sociale de leur personnel se conjuguent pour faire admettre l'adoption des techniques de management des ressources humaines, ainsi que les dépenses de formation, comme des investissements dont l'ampleur conditionne le dynamisme du secteur face à la mondialisation de la concurrence.

Par ailleurs, ce serait une grave erreur que de continuer à croire que le coût salarial est le seul déterminant dans cette bataille de la compétitivité, dans le domaine de l'hôtellerie. C'est plutôt le rapport salaire-productivité et les compétences accumulées qui devraient être au centre des préoccupations des entreprises hôtelières et des pouvoirs publics.

Si cette maladie de coûts persiste exagérément, l'hôtellerie ne pourra pas améliorer son image de marque en tant qu'employeur. Pour capitaliser les compétences, fidéliser le personnel et attirer les jeunes lauréats du système de formation, le secteur doit innover en matière de management des ressources humaines pour rendre les emplois hôteliers plus attractifs et plus valorisants et professionnaliser la main-d'oeuvre. A ce sujet, les innovations en matière de management, d'organisation, de gestion, de produit et de marketing pourraient concourir à une industrialisation de l'activité hôtelière, qui autoriserait une plus grande rationalisation et une meilleure attractivité des emplois.

Enfin, une synergie est à rechercher dans la relation entre les systèmes productifs et de formation afin de diminuer en aval le risque de chômage, d'améliorer l'insertion des jeunes et de développer en amont les compétences, les valeurs, et les comportements nécessaires à la professionnalisation de la main-d'oeuvre et à l'émergence d'une culture pouvant être à la base de la modernisation du secteur de l'hôtellerie et à l'amélioration de son rôle dans un processus de développement durable. Cette synergie ne peut se réaliser dans les faits qu'à travers un mariage fécond entre les deux systèmes précités, faisant d'eux des espaces de développement de compétences complémentaires.

Il va sans dire que cet objectif ne pourra être réalisé que :

- Dans le cadre d'une politique d'ensemble, cohérente et homogène, et d'un partenariat « engagé » entre les différents milieux intéressés de près ou de loin par la professionnalisation de l'activité hôtelière (entreprises, pouvoirs publics, association professionnelles, système de formation) ;

- Par la volonté entrepreneuriale d'intégrer la variable emploi-ressources humaines et formation dans le système de décision, et donc dans la stratégie globale des entreprises du secteur, cette volonté permettrait de dégager les compromis et les équilibres les plus satisfaisants pour promouvoir la performance globale (des entreprises) et individuelle (des salariés), l'adaptation de leur main-d'oeuvre et l'amélioration de leur compétitivité ;

- Par le déploiement d'un effort de prospection et d'anticipation sur les besoins en personnel qualifié, sur la structure et le contenu des emplois de l'hôtellerie afin de prévoir, avec toute l'efficience qui s'impose, les moyens de régulation et d'adaptation des ressources humaines, tant à leur entrée du système de formation qu'à leur utilisation par les entreprises du secteur (recrutement, formation, reconversion...). Cet effort devrait inciter les pouvoirs publics à mettre en place un observatoire pour l'emploi en hôtellerie. Cet instrument serait une base fondamentale d'intervention en matière de politique de l'emploi à travers l'observation des situations de travail dans le secteur, la construction d'une banque de données, la mise au point et la diffusion des méthodes d'analyses des emplois dans leur évolution, la mise en oeuvre d'un répertoire des emplois-types de l'hôtellerie. Il permettrait, à travers les prévisions et l'analyse du marché du travail en hôtellerie, de prévenir, de diminuer les risques, les conséquences de l'inadaptation à la fois quantitative et qualitative entre la demande et l'offre d'emplois.

Les efforts à déployer pour industrialiser l'hôtellerie, amorcer une veille à la fois technologique et économique, développer les compétences et professionnaliser les métiers du secteur, sont considérables. Peut-on espérer que les exigences de professionnalisation et de la montée en compétence rencontrent les aspirations de développement de l'employabilité et de carrière du personnel hôtelier ? Faisant, également, en sorte que la stratégie et les objectifs de la vision 2020 soient les plus harmonieux possibles, où le secteur puisse trouver la voie du professionnalisme et où les jeunes lauréats du système de formation touristique et hôtelière puissent utiliser aux mieux leurs compétences en bénéficiant des meilleures orientations et des formations les plus adaptées. Notons que si les dysfonctionnements persistent (insuffisance de l'encadrement du secteur, pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, hypertrophie du personnel sans qualification, absence de formation continue, inadaptation de la formation initiale, bas salaire, mauvaise image du secteur sur le marché du travail), il en résultera des retards de plus en plus préjudiciables non seulement au décollage d'une industrie hôtelière au Maroc, mais aussi au développement socio-économique du pays. L'avenir du secteur est dès lors suspendu à sa capacité d'innovation économique, certes mais managériale et sociale. C'est là où résident les fondements de l'éclosion d'une stratégie gagnante. L'objectif est quasi-exponentielle, mais surtout de bâtir le socle d'un développement humain durable.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius