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Facteurs socio-économiques et aspirations professionnelles des jeunes Camerounais.Etude menée auprès des étudiants de sociologie de l'université de Yaoundé 1.

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par Bertin NGUETOUM
UNIVERSITE DE YAOUNDE I -ECOLE NORMALE SUPERIEURE/CAMEROUN - DIPLOME DE CONSEILLER Dà¢â‚¬â„¢ORIENTATION / GRADE 2 2009
  

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II-3. THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET

L'apprenant en situation d'étude fait des projections de son avenir professionnel. Ces projections qui sont des représentations imagées des limites qu'il aimerait franchir doivent être accompagnées d'une énergie suffisante pour mener à bien cet objectif. Ainsi cette étude reposera sur quatre théories : la théorie de la genèse des aspirations professionnelles, la théorie des représentations sociales, la théorie des besoins et la théorie de la motivation. La première théorie permet d'expliquer comment se forment les aspirations, la seconde nous renseigne sur les représentations professionnelles des étudiants, la troisième nous permet de catégoriser les besoins et la quatrième permet de comprendre l'effort qu'investi l'individu pour réaliser ses ambitions.

II-3-1. Théorie de la genèse des aspirations professionnelles.

Cette théorie est la synthèse visant à intégrer les travaux réalisé tant en psychologie qu'en sociologie. La théorie de Linda Gottfredson (1981) se propose d'expliquer comment les aspirations se circonscrivent progressivement et comment chaque individu effectue des compromis lorsqu'il veut réaliser ses choix professionnels.

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Cette théorie est d'inspiration cognitive car c'est au cours de son développement que l'enfant va construire les deux dimensions de ce que Gottfredson appelle « la carte cognitive des professions »

L'enfant avec le temps tiendra dans ses évaluations les métiers, leur statut social, le prestige et les met sur la même échelle de prestige que l'adulte.

Gottfredson cité par Guichard (2006 :157) accepte probablement l'idée selon laquelle les individus se forment des représentations « intimes » des professions, mais cette idée soulignerait certainement que celles-ci ne joue qu'un rôle secondaire dans leur choix, l'élément déterminant étant à ses yeux la représentation sociale des professions. Le postulat fondamental de la théorie de Gottfredson est en effet que les préférences professionnelles et les choix de carrières « constituerait primordialement une tentative de réaliser un soi social et seulement de manière secondaire un soi psychologique ». Gottfredson (1996 :181). Trois notions fondamentales entrent dans la théorie de cet auteur : la carte cognitive unique des professions, la circonscription et le compromis. Selon lui, l'être humain au fur et à mesure qu'il se développe de l'enfance à l'adolescence, se forme une carte cognitive des professions sur laquelle il circonscrit celles qui l'intéressent, puis en fonction des opportunités qu'il perçoit il effectue des compromis dont la logique est la même pendant toute la vie. Neufs concepts fondamentaux meublent cette théorie :

? le concept de soi qui est la représentation de ce que l'on est, de ce que l'on n'est pas et aussi de ce que l'on souhaiterait être ou ne pas être. Tout se passe en effet comme si le sujet devenait au cours de son développement de plus en plus conscient de ce qui limite de fait son choix, ce qui le conduirait à réduire progressivement le champ de ce qui lui paraît constituer des éventualités. Les éléments majeurs les plus pertinents en ce qui concerne le choix professionnel sont le sexe, l'origine sociale, l'intelligence, les intérêts professionnels, les compétences et les valeurs. Toutefois Guichard cité par Ongomes

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(2005 : 35), « la profession est un des différenciateurs les plus visibles et les plus importants dans la société »

? les images des professions qui sont des stéréotypes, des généralisations concernant la personnalité de ceux qui l'exercent, le travail qu'ils font, la vie qu'ils mènent, les avantages et les inconvénients de leur emploi. Ces représentations sont naturellement plus ou moins claires, précises et justes.

? la carte cognitive des professions : les images des professions s'organisent dès l'adolescence pour former une carte cognitive unique. Celle -ci se structure selon deux dimension principales : masculinité-féminité et le niveau de prestige. La carte cognitive est une intégration de la densité des représentations dans un ensemble simple et structuré. C'est une structure représentative simple autorisant une connaissance rapide de l'ensemble des professions. Cette carte constituerait sur un axe le degré de prestige et sur l'autre celui de masculinité -féminité. Gottfredson prend en compte le domaine professionnel selon la typologie de Holland pour évaluer la carte cognitive des professions.

? la compatibilité : c'est ce qui désigne habituellement les termes de congruence ou d'adéquation entre soi et l'environnement professionnel. Il s'agit de jugement de concordance entre soi et les fonctions professionnelles. Ceux-ci se fondent sur certaines dimensions fondamentales et tout particulièrement la convenance quant à l'identité de genre. Plus la compatibilité entre soi et une profession est élevée, plus la préférence pour cette profession croit.

? l'accessibilité perçue des professions : c'est la prise en compte par l'individu des éléments réalistes tels qu'il les perçoit il s'agit des jugements qu'il forme au sujet des obstacles ou de ce qui est favorable à la réalisation de ses projets professionnels dans l'environnement social et économique. Chacun ne se fait pas une idée identique des professions accessibles. Or cette perspective affecte les projets professionnels. En

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effet, l'accessibilité perçue des professions semble variable selon les individus. Le résultat est que les individus effectuent souvent des compromis ; ils ne peuvent pas effectivement exercer l'emploi « leur permettant d'atteindre tout à la fois leurs buts touchant au prestige, au degré de masculinité- féminité, au domaine professionnel ». Guichard (ibid : 92)

? les aspirations professionnelles : elles constituent les produits de la combinaison des jugements de compatibilité et d'accessibilité. Ce sont donc des préférences professionnelles qui tiennent compte d'éléments de réalité. Si la place de ces dernières est fondamentale, ces aspirations sont « réalistes »; dans le cas contraire elles sont « idéalistes ».

? l'espace social ou zone d'alternative acceptable qui regroupe les professions que l'individu considère comme traduisant le mieux la vue qu'il a de la place qui lui convient dans la société.

? la circonscription qui est le processus conduisant à la délimitation sur la carte cognitive des professions de l'espace social des professions acceptables par l'individu.

? le compromis qui est le processus par lequel les individus renoncent à leurs aspirations préférées pour en choisir d'autres qui leur semblent moins compatible avec eux, mais plus accessibles.

Toutefois il convient de voir à l'aide de cette théorie comment se forme les représentations professionnelles et comment les aspirations se circonscrivent progressivement et comment chaque personne effectue des compromis lorsqu'il veut réaliser ses choix professionnels.

II-3-1-1. La circonscription du projet professionnel selon le modèle de Gottfredson.

Initialement, le sujet prend conscience de ce qu'est une profession, puis il rejette d'une manière nette celles qui étaient opposées à son genre, parce qu'elles n'étaient pas en accord avec ses tendances. En même temps que le sujet prend

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conscience du niveau des emplois acceptables dans son milieu social, il élimine successivement tous ceux qui signifieraient que professionnellement il est raté. De même le jeune découvre à l'école le niveau de ses capacités intellectuelles et ajuste ses vues en conséquence. Plus tard, il aura ainsi réduit l'étendue de ses choix potentiels et circonscrit ces derniers. Bien que le processus soit le même pour tous les jeunes, l'endroit où ils traceront leurs limites diffère selon les jugements de leurs compétences et motivations. C'est pourquoi Gottfredson cité par Guichard (1993 :93) atteste que « même les préférences idéalistes des jeunes diffèrent selon leur âge, leur sexe, la classe sociale, les compétences et les valeurs ».

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams