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Exploitation des écoles annexes des ENEP pour la formation initiale des enseignants du primaire au Burkina Faso. Difficultés et suggestions pour une meilleure liaison théorie-pratique.

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par Noufou SAWADOGO
Université de Koudougou - CAP/IEPD 2016
  

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3.3 Problématique de la qualité de la formation initiale des enseignants

La reconnaissance de la nécessité et de l'importance de la formation des enseignants qui se traduit entre autres par l'existence d'une panoplie de modèles de formation ne doit pas nous amener à perdre de vue que dans la mise en oeuvre des difficultés réelles existent quant à l'atteinte des résultats poursuivis. En effet, en dépit de l'existence de modèles multiples, la formation initiale des enseignants soulève des problèmes inhérents à la complexité de la profession d'enseignant elle-même.

« La formation initiale des enseignants doit leur apporter les aptitudes nécessaires à l'enseignement - surtout s'agissant des élèves défavorisés et des petites classes - et assurer les bases d'une formation continue. Mais cette formation initiale ne réussit pas toujours à préparer les enseignants à dispenser une éducation de bonne qualité et équitable» (UNESCO, 2014).

Face à cette réalité indéniable, l'on est en droit de se demander quels sont les obstacles majeurs qui se posent dans la formation initiale des enseignants et auxquels il faut faire face. La formation des enseignants connait une diversité de problématiques dont certaines sont partagées par beaucoup de pays. Au nombre de ces problèmes récurrents, nous pouvons évoquer, le profil des entrants et la durée de la formation, l'adéquation entre les programmes de formation et les besoins réels des enseignants, la place de la théorie et de la pratique dans la formation des enseignants et le développement des compétences professionnelles.

3.3.1 De la durée et des programmes de formation

Il existe de plus en plus une certaine unanimité quant à la nécessité de la formation initiale formelle des enseignants. Cependant cette unanimité ne se déteint pas sur les modalités à mettre à oeuvre pour assurer une formation initiale de qualité aux enseignants. Les uns prônent une formation initiale de courte durée pendant que les autres sont pour l'allongement de la durée de formation jusqu'au niveau maîtrise. Le Comité syndical européen de l'éducation (2008) soutient que tous les enseignants devraient avoir une formation professionnelle équivalant au moins au niveau master. Selon cette vision partagée en Europe, la durée de la formation pourrait garantir l'acquisition de capacités suffisantes par les enseignants par une formation en quantité et en qualité. Schwille et Dembélé (2007), ne semblent pas être dans cette logique lorsqu'ils affirment que l' on n'a pas la preuve que le développement des compétences est plus efficace avec des programmes de formation initiale de longue durée que des programmes d'apprentissages bien conçus et bien financés.

Dans la recherche d'une formation de qualité des enseignants, la question du temps, de la durée de la formation s'invite au débat. En effet, la durée de la formation varie d'un pays à l'autre selon les contextes économiques ou politiques qui prévalent.Ainsi, Pour Morales (2012), dans les pays développés la durée moyenne de formation initiale des enseignants du primaire ou du secondaire tourne autour de quatre ans et est assurée par les universités ou des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres(IUFM). Dans ces conditions, le baccalauréat est d'office le diplôme de base pour le recrutement. Lorsqu' on prend l'exemple de la Finlande et du Québec qui font partie des systèmes éducatifs les plus performants d'Europe, les durées de la formation initiale de leurs enseignants sont respectivement de 5 ans et de 4 ans d'études universitaires (Morales, 2012).

Le Burkina Faso, n'est pas étranger à la problématique de la durée de la formation initiale des enseignants. En effet, elle a varié entre 1 an et 2 ans depuis 1985, date de l'ouverture de la première Ecole Nationale des Enseignants du Primaire (Segueda, 2008). Nous sommes alors encore loin de la réalité des pays développés non seulement du point de vue de la durée mais aussi en ce qui concerne le diplôme d'entrée qui demeure jusqu'à présent le Brevet Etudes du Premier Cycle (BEPC). Dans les pays pauvres, le manque de ressources financières conjuguées souvent à la nécessité de recruter et de former un grand nombre d'enseignants pour faire face aux besoins immenses contraignent parfois les gouvernements à fermer les yeux sur le niveau de recrutement et la durée de la formation (Coulibaly, 1997). Toutes choses qui entachent la qualité de la formation. C'est pourquoi les politiques nationales de formation des enseignants ont souvent fait l'objet de critiques de la part des acteurs de l'éducation. Bembamba (2005), indexe la durée de la formation initiale des enseignants qui était d'une année ainsi que le profil d'entrée et le mode de recrutement comme faisant partie des entraves à une formation de qualité des enseignants.

Face à cette insuffisance, nous pensons que le temps consacré à la formation doit être proportionnel aux contenus et à l'étendue des programmes, aux méthodes ou ressources pédagogiques utilisées par rapport au profil d'enseignant attendu à la fin de la formation. La durée est certes un élément important à prendre en compte dans la quête d'une formation de qualité mais ne saurait à elle seule garantir le succès escompté. En effet, selon Vaniscotte (1994) citée par Morales (2012) la préparation au métier quelle qu'elle soit ne peut supprimer du coup le malaise des enseignants.

La formation initiale des enseignants fait face à d'autres difficultés telles que l'adéquation des programmes ou contenus de formation aux besoins réels des enseignants sur le terrain et la pertinence des méthodes de formation utilisées pour le développement des compétences. Les démarches prescriptives qui consistent pour les spécialistes ou les technocrates de l'éducation à concevoir des programmes et des méthodes toutes faites et de les appliquer ou les faire appliquer aux bénéficiaires de la formation ont montré leurs limites. La prise en compte des besoins réels des enseignants s'impose pour élaborer des programmes de formation plus pertinents. Pour cela, les procédures co-constructives sont de plus en plus préconisées. A ce sujet, la didactique professionnelle (Vinatier,2013 ; Pastré & vergnaud, 2011) et l'ergonomie recommandent que l'analyse du travail sur le terrain soit le point de départ pour concevoir non seulement des programmes de formation pertinents mais aussi pour mettre en place un dispositif approprié de formation.

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