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Impacts socio-economiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè )

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par Abdel Hack Babatoundé Akambi Seïdou
Centre Universitaire de Porto-Novo/Bénin  - Maîtrise en Géographie option Humaine et Économique  2015
  

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CHAPITRE I : Cadre théorique et approche méthodologique

Ce chapitre présente le cadre théorique et la démarche méthodologique qui ont permis d'aborder correctement le sujet.

1.1. Problématique

Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en dehors de leurs pays d'origine a fortement augmenté au cours des dernières décennies (Gauthier, 1996). En 2005, la commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la planète, près de 200 millions de migrants soit 3 % de la population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part et entre les pays du Sud d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais également pour leurs familles restées au pays et ou au village car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir financièrement ces dernières (Adépoju, 2002).

En Afrique sub-saharienne, où près de 50 % des personnes gagnent moins d'un dollar par jour (PNUD, 2000), la migration de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles. Selon Daum (1998), la migration leur apparait comme la seule stratégie possible d'autonomisation. Le pays d'accueil est alors davantage considéré comme un espace de travail qu'un espace de résidence (Fall, 2003).

D'après des études socio-économiques menées par le gouvernement béninois en 2002, les catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terre et les habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants abandonnés, les filles mères, les enfants déscolarisés ou employés comme domestique, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou âgées sans soutien.

Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat béninois a toujours été mobile avec des départs et des arrivées sans cesse (Gauthier, 1996). La population varie non seulement par l'accroissement naturel, mais aussi par des mouvements migratoires. Chaque jour, il y a des naissances et de changement de domicile à la recherche d'un bien être. Pour contourner les difficultés, les personnes naissantes choisissent les migrations comme étant une solution salutaire.

Cependant, les migrations de population sont d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où règnent la misère et le sous-emploi pour aller vivre dans les grandes villes, dans les grandes agglomérations ou existent les possibilités d'amélioration de leur condition de vie (Jeuda 111, 2001). Au Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux notamment l'arrondissement d'Ikpinlè, les populations migrent de façon régulière des villes nationales, vers les pays de l'Afrique Occidentale pour échapper à la misère. De la même manière, d'autres populations qui, soit sont confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain dans leur communauté soit à des difficultés socio-économiques et culturelles viennent en grand nombre dans l'arrondissement pour s'y installer.

Ces mouvements de populations ne sont pas sans conséquences. Ils affectent, d'une part, le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè et d'autre part, le mode de vie des populations autochtones.

Cela amène à poser la question de savoir si les mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè constituent-ils un frein au développement ?

Pour y apporter des éléments de réponse, des hypothèses ont été formulées.

1.1.1. Hypothèses

- Il existe d'importants mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

- Il existe plusieurs facteurs qui suscitent les migrations des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

- Les immigrants contribuent au développement socio-économique de l'arrondissement d'Ikpinlè.

Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs de recherche ont été fixés.

1.1.2. Objectifs de recherche

L'objectif global de cette recherche est d'étudier les impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

De manière spécifique, il s'agit de :

- identifer les types de migration des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

- identifier les causes fondamentales de ces migrations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

- analyser les impacts des migrations sur le développement socio-économique de l'arrondissement.

Pour être plus explicite dans notre démarche, une clarification de quelques concepts est nécessaire.

1.1.3. Clarification des concepts

La clarification des concepts présente le sens des différents mots clés et expressions utilisés dans le document en vue de leur compréhension.

Migration

Selon George et Verger (2007), une migration est un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés d'un certain lieu d'origine ou lieu de départ à un certain lieu de destination ou lieu d'arrivée. Levy et Lussault (2006), souligne que « l'emploi scientifique du terme doit privilégier un sens restreint associant nécessairement les paramètres principaux suivants : un déplacement qui doit être marqué par le franchissement d'une échelle d'espace, des acteurs du champ migratoire qui sont les migrants et tous ceux qui assurent la possibilité de migrer (passeurs, transporteurs, hôtes, employeurs), la résidence et l'habitat ainsi que la vie quotidienne du migrant ».

Dans ce travail, la migration est l'ensemble des mouvements (arrivée et départ) dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

Immigration

Selon le nouveau Petit Robert de la langue française (2009), « l'immigration consiste à l'entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s'établir généralement pour trouver un emploi ». Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider en permanence.

Cependant, dans la majorité des cas, les populations n'attendent guère cette autorisation avant leur établissement. Par conséquent, les immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les personnes arrivées récemment et celles y résidant depuis un certain nombre d'années (Monde et développement cité par Dossia, 2010). Dans le cadre de cette étude, l'immigration désigne l'entrée et l'établissement temporaire ou définitif des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

Impact

Le terme Impact est un terme général qui couvre les implications aussi bien économiques, sociales, techniques, physiques d'une activité ou d'un phénomène.

Les impacts socio-économiques sont synonymes d'effets ou d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une activité ou un phénomène sur la vie sociale et économique d'une communauté.

Dans le présent travail, il désigne l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la vie sociale et économique des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

1.1.4. Etat des connaissances

Les migrations de populations ont fait objet d'étude dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le monde en général et en Afrique plus particulièrement au Bénin.

Badie (2009), perçoit la migration comme un fait social, un bien public mondial et estime que la migration peut être accompagnée et transformée, dès lors qu'on joue en même temps sur les conditions de sa production et de son institutionnalisation. L'une et l'autre s'inscrivent dans un jeu coopératif d'autant plus performant qu'il inclut tous les partenaires : l'État d'origine, l'État d'accueil, les migrants eux-mêmes, considérés comme acteurs sociaux transnationaux et insérés dans leur propre environnement communautaire et familial. Aussi, considère-t-il la migration comme un bien public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici 2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions, le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la croissance démographique des pays développés, et jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le vieillissement de sa population.

Babou (1994), met en exergue la contribution des immigrés sénégalais sur l'économie de leur pays d'origine. Il rapporte que de mai 1993 date de l'ouverture de la branche new-yorkaise de la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS) à janvier 1994, elle a transféré environ 500 millions de F CFA vers le Sénégal. De plus, de 909 clients au début de l'année 1993, la banque comptait déjà en août 1994, 2500 clients. Le volume de transferts à cette période vers le Sénégal culminait jusqu'à 43 millions de F CFA en une journée. Durant les huit (08) premiers mois de l'année 1994, le volume global des transferts était de 5,2 millions de dollars américains soit plus de 02 milliards 700 millions de F CFA.

Lascoux (1994), estime que la connaissance des phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations chiffrées sont peu fiables et fait remarquer que l'observatoire des migrations internationales de l'OCDE (Organisation de la Coopération et du développement Economique) déplore périodiquement le manque d'harmonisation des sources statistiques. Elle affirme que «le flou qui préside aux débats sur les migrations internationales joue sur la méconnaissance et entretient les fantasmes des opinions publiques dans les pays d'accueil ». Parlant des flux migratoires, elle soutient qu'ils soulignent les déséquilibres engendrés par le développement inégal et par les écarts considérables des évolutions démographiques. Elle distingue trois types de migrations que sont les «migrations pendulaires» qui conduisent les travailleurs à s'exiler quelques mois pour un salaire décuplant leur revenu initial, et à revenir chargés de biens de consommation dont la revente s'avère lucrative. Les «migrations tournantes» qui se font à l'échelle d'une région planétaire, d'un pays à l'autre et au gré des événements. Les «migrations de santé» qui se développent à la mesure des progrès scientifiques des pays du nord et de la dégradation de la situation sanitaire dans les pays du sud.

Igué (2008), analyse les migrations dans un contexte national. L'ouvrage structuré en six chapitres allant de l'historique de la migration béninoise à son impact socio-économique en passant par les causes, donne l'appréciation quantitative et les différentes formes d'organisation et d'insertion des Béninois dans les pays d'accueil sans oublier les avantages que le Bénin tire en retour. Il met l'accent sur les conditions d'émigration des Béninois ainsi que leurs impacts dans les pays de départs que dans les pays d'accueil.

Les facteurs justifiant l'immigration des étrangers au Bénin sont multiples. Primo, la relance des activités économiques dans les années 1990 en dépit de la variabilité du taux de croissance économiques et des chocs extérieurs que sont les crises énergétiques, alimentaires, financière et économique. Secundo sur le plan politique, le Bénin s'inscrit dans une perspective d'aspiration à l'état de droit, la démocratie libérale et au rayonnement culturel. Le maintien de façon permanente depuis 1990 d'un climat de paix et de démocratie qui génère une confiance et incite les étrangers à résider sur le territoire. Cette situation se trouve renforcée par les crises politiques dans les pays voisins comme le Togo et la Côte d'Ivoire en 2001. Tertio, l'hospitalité béninoise, la porosité des frontières et le nombre important des voies d'immigration, le brassage culturel et la difficulté de différenciation des communautés linguistiques d'une frontière à l'autre favorisent également les mouvements d'immigrations. A cela s'ajoutent le nombre limité des agents de police aux postes frontaliers et l'insuffisance des équipements de contrôle aux frontières. D'après Igué 2008 cité par l'OIM, 2011.

Parmi les immigrants, ils existent ceux qui rentrent de façon irrégulière sur le territoire national ou font entrer des marchandises de manière frauduleuse. Ils empruntent les routes d'immigration irrégulière; à l'est les principaux axes d'immigration sont Idigny-Ilaro, Idigny-Ilesha, Idigny-Abéokuta, Idiroko-Abéokuta, Kraké-Nigeria, Owodé-Nigeria, Igolo-Nigeria. A l'ouest on peut citer les axes Pira-Togo, Tchetti-Atakpamé, Hila-condji-Lomé Aplahoué-Togo. Au nord les axes Doso-Malanville, Porga-Burkina-Faso (OIM, 2011).

Ce sont autant d'avis antérieurs sur les questions migratoires qui nous ont éclairés sur les orientations à donner à notre travail de recherche.

Pour conduire cette étude, une approche méthodologique a été adoptée.

1.2. Approche Méthodologique

La démarche méthodologique présente les matériels utilisés, les différentes méthodes utilisées pour la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

1.2.1. Données utilisées

Diverses données sont utilisées. Il s'agit des :

- données démographiques obtenues à l'INSAE, qui ont permis de caractériser l'évolution de la population ;

- données d'occupation du sol de la ville d'Ikpinlè qui ont permis de montrer la progression spatiale de 2002 à 2012 (INSAE).

- données climatologiques (hauteurs de pluie) disponible à ASECNA qui ont permis d'apprécier la hauteur de pluie dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

1.2.2. Données Collectées

La collecte de données a été faite en deux phases.

- La recherche documentaire ;

- L'enquête de terrain.

1.2.2.1. Recherche documentaire

Au cours de cette phase, les parutions et les ouvrages qui ont eu à aborder la problématique de la dynamique des mouvements migratoires ont été consultés.

Le tableau I présente la synthèse de la recherche documentaire.

Tableau I : la recherche documentaire

Bibliothèques et centres documentation

Nature des documents

Types d'informations recueillies

Centre de documentation de la FLASH

Mémoires et thèses

Migration de population, causes et conséquences

Bibliothèque centrale de l'UAC

Articles, rapports, livres, ouvrages généraux

Informations relatives à la méthodologie de rédaction de mémoire de maîtrise, méthodologie de recherche en science humaine, définition de termes et concepts

LEDUR

Rapports, livres, mémoires et thèses

Information générale et à caractère méthodologique spécifique aux mouvements migratoires au Bénin

INSAE

Articles, annuaires, fascicule, études et publications

Statistiques agricoles, démographie

CeCPA

Rapports

Informations sur les activités génératrices de revenus, apports des institutions aux populations

Site Web de l'UNICEF, CRDI, Plan BENIN, Google...

Rapports, articles.

Méthodologie de recherche, en science humaine ; stratégie de lutte contre les migrations clandestines.

Mairie d'Adja-Ouèrè

PDC Adja-Ouèrè

Informations générales liées à la gestion des infrastructures sociocommunautaires, l'apport de la mairie aux immigrés dans la commune d'Adja-ouère.

Source : Enquête de terrain décembre, 2015

L'analyse du tableau I montre que plusieurs centres de documentation ont été visités et plusieurs informations ont été recueillies. Ces données sont complétées par celles recueillies sur le terrain à travers les enquêtes par questionnaire, les observations directes et les entretiens.

1.2.2.2. Enquête de terrain

Ici, les entretiens sont réalisés avec des personnes ressources identifiées et choisies en fonction de leur degré d'implication dans les mouvements de la population de l'arrondissement d'Ikpinlè.

Elle a permis de collecter de façon organisée les informations. Un échantillonnage a été élaboré à cet effet.

Ø Echantillonnage

L'échantillonnage a été réalisé suivant les méthodes de choix aléatoire et raisonné. Ainsi, sur choix raisonné, certains composants de la population ont été choisis. Il s'agit des ménages, du chef d'arrondissement, des chefs de village et des autorités en charges des migrations. Pour quantifier ces groupes cibles, les critères suivants ont été retenus :

· être un chef de ménage ou son représentant ;

· être une autorité municipale dont les activités se rapportent à la question des migrations.

La taille de l'échantillon est déterminée par la formule suivante : T= M x F

Avec : T= la taille de l'échantillon ;

M= l'effectif total des ménages du village choisi (3075)

F= le taux de sondage fixé de façon arbitraire à 5 %.

Avec : T= la taille de l'échantillon ;

T = 3075 x 5/100 = 153,75 154 ménages

Au total, l'échantillon est composé de cent cinquante quatre (154) ménages repartis dans les huit quartiers de l'arrondissement d'Ikpinlè. Compte tenu des critères de sélection des personnes interrogées, il a été retenu d'enquêter 154 ménages dans les huit quartiers choisis. La répartition de l'échantillon est présentée dans le tableau II.

Tableau II: Récapitulatif des usagers et ménages enquêtés dans l'arrondissement et quartier de ville

Arrondissements

Villages

Nombres de ménages

Echantillon recherché

IKPINLE

Atan-Ewé

212

11

Atan-Ouignan

180

09

Fouditi

226

11

Igbo-Iroko

146

07

Ikpinlè

1417

71

Ilako

136

07

Igbo-Oro

154

08

Itabolarinwa

604

30

 

Total

3075

154

Source: INSAE, 2002 et enquête de terrain, décembre 2015

L'examen du tableau montre que les villages d'Ikpinlè et Itabolarinwa ont été plus visés à cause de leur effectif. La taille de l'échantillon choisi est de 154 ménages soit 5 % de l'ensemble des ménages de ces huit (08) villages. Pour répartir les 154 ménages entre les huit villages, il a été procédé à la multiplication du taux de sondage par le nombre de ménages.

En plus de cet échantillon, d'autres catégories de personnes ont été choisies, selon leur importance pour notre travail. Ainsi, un guide d'entretien a été adressé :

- au chef service chargé du suivi des populations à Ikpinlè ;

- à huit (08) chefs des quartiers de ville ;

- aux immigrants résidents ;

- aux autochtones résidents ;

- aux responsables administratifs et des collectivités locales de l'arrondissement d'Ikpinlè.

Plusieurs techniques et outils ont permis de collecter les données.

v Techniques et outils de collecte

Ø Techniques de collecte

La réalisation des investigations en milieu d'étude a nécessité l'utilisation de deux techniques de collecte des données à savoir : enquêtes par questionnaire et des entretiens.

· Enquête par questionnaire

Les questionnaires élaborés sur la base des différentes thématiques de l'étude ont été administrés aux ménages retenus dans notre étude. Ces questionnaires ont permis d'avoir des éléments d'appréciation sur les émigrés résidents et immigrants résidents.

· Entretiens

L'entretien individuel est réalisé au moyen d'un guide d'entretien avec les chefs des quartiers, les chefs de ménages des autochtones et des immigrants résidents. Au cours de ces entretiens, les questions liées aux activités socio-économiques, et aux difficultés rencontrées ont été abordées.

· Observations directes

L'observation directe sur le terrain est faite à l'aide d'une grille d'observation. Les visites exploratoires ont été exécutées à plusieurs reprises sur le secteur d'étude pour observer le mode d'occupation des espaces et de voir la nature et l'état des infrastructures érigées. Elle a permis d'analyser la manière dont les terres sont occupées et d'appréhender les problèmes liés à la gestion des terres sur la vie économique de la ville. Les autres phases de descente sur le terrain ont renforcé lesdites observations.

Ø Outils et matériels de collecte d'information

Pour les enquêtes de terrain, trois outils ont été utilisés pour recueillir les informations. Il s'agit de :

ü guide d'entretien utilisé pour recueillir les informations auprès des autorités à divers niveaux ;

ü questionnaires pour obtenir des informations spécifiques auprès des ménages enquêtés ;

ü un appareil photo numérique pour la prise de vues.

1.2.3. Traitement des données

Il consiste à un examen attentif et méthodique des données afin d'apporter des réponses aux questions posées par nos recherches. Dans le cadre de la présente étude, il a été procédé au dépouillement manuel des données collectées, ensuite au traitement par des méthodes qualitatives et quantitatives.

Les logiciels Microsoft Word 2007 ont été utilisés pour la saisie et le traitement des textes et Microsoft Excel 2007 pour la réalisation des graphes, courbes et diagrammes. Pour comprendre le phénomène migratoire dans l'arrondissement d'Ikpinlè, il est important de connaitre l'historique des migrants et les facteurs justifiant l'immigration des populations.

1.2.4. Analyse des résultats

Facteurs internes

Facteurs

Externes

Forces

Opportunités

Menaces

Faiblesses

L'analyse qui a été faite dans notre étude a permis de mettre en évidence une série d'éléments qui sont à l'origine des mouvements migratoires et qui contribue efficacement à la croissance et au développement local. A cet effet, le modèle SWOT a été utilisé. La démarche d'analyse des résultats est inscrite dans la logique de ce modèle SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats). La figure 1 présente le modèle SWOT utilisé.

Figure 1 : Schéma du modèle SWOT

La recherche est axée sur l'analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces qui pèsent sur les mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

Cette approche méthodologique a permis d'obtenir des résultats qui sont présentés dans les chapitres qui vont suivre.

Chapitre II : Atouts et contraintes liés au développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè

Ce chapitre présente la situation géographique de la zone d'étude, les facteurs physiques et humains liés aux manifestations des mouvements migratoires dans l'arrondissement, les différentes formes de migration à Ikpinlè et enfin, les causes et ampleurs des migrations de populations dans cet arrondissement.

2.1. Cadre géographique

2.1.1. Facteurs physiques

2.1.1.1. Situation géographique de l'arrondissement

Situé dans le bas-Bénin, plus précisément dans le département du plateau, l'arrondissement d'Ikpinlè fait partie intégrante de la commune d'Adja-Ouèrè (figure 2). Il est localisé géographiquement dans le Sud-Est du Bénin entre 6°27' et 6°39' de latitude nord et entre 2°43' et 2°53' de longitude est. Administrativement, il est limité au Sud par la commune de Sakété, au Nord Est par l'arrondissement d'Oko-Akaré, à l'Ouest par l'arrondissement de Tatonnoukon et au Nord-Ouest par celui d'Adja-Ouèrè. Il couvre une superficie de 98 km². L'arrondissement urbain d'Ikpinlè compte huit (08) quartiers de ville qui sont : Atan-Ewé, Atan-Ouignan, Fouditi Igbo-Iroko, Ikpinlè, Ilako, Igbo-Oro, Itabolarinwa et compte 22.277 habitants (INSAE, RGPH4 2013).

La figure 2 ci-dessous présente la situation géographique et administrative de l'arrondissement d'Ikpinlè dans la commune.

Arrondissement d'Ikpinlè

Figure 2: Situation géographique et administrative d'Ikpinlè

2.1.1.2. Relief

L'ensemble de la commune d'Adja-Ouèrè se situe sur le plateau de Pobè. Elle présente une surface subhorizontale inclinée vers la commune de Pobè, éventrée par une série de vallées entre l'arrondissement d'Ikpinlè et la commune d'Adja-Ouèrè centre d'une part et l'arrondissement de Tatonnoukon d'autre part. Généralement, ces vallées à fond plat sont peu exploitées. (Mairie Adja-ouèrè, 2008).

L'absence d'un relief accidenté est un atout certain pour l'installation humaine. Ce relief contribue au développement de l'arrondissement et la population vaque aux activités agricoles à cause de la fertilité des sols.

Le climat et le réseau hydrographique du milieu sont aussi des facteurs qui conditionnent l'implantation continue de la population à Ikpinlè.

2.1.1.3. Sols

On rencontre dans la commune d'Adja-Ouèrè plusieurs types de sols. Mais la quasi-totalité de l'arrondissement d'Ikpinlè est occupée par les sols ferralitiques (Fatoumbi, 2008). Ces sols sont favorables à l'agriculture.

Sur le plan de leur utilisation en agriculture, ce sont d'excellents supports culturaux. La meilleure façon de les exploiter est l'implantation de cultures pérennes à enracinements profonds. Ces sols suscitent chez les paysans l'engouement au travail et l'arrivée des immigrants.

2.1.1.4. Végétation

La végétation à Ikpinlè est fortement menacée par les actions anthropiques. Elle est composée de savanes arborées et arbustives dans lesquelles on trouve quelques îlots de forêts. Les espèces les plus dominantes sont : Danielliaoliveri, Isoberliniadoka, Parkiabiglobosa, Vitellariaparadoxa, Chlorophoraexcelsa, Detariummicrocarpus, Imperatacylindrica, Adansoniadigitata, Mangiferaindica, Acacia Papaya, teckona grandis (PDC Adja-Ouèrè, 2004). Les nombreux arbres de même que les herbes qui composent cette végétation finissent toujours par se transformer en déchets qui rendent insalubres l'environnement. Cette végétation permet à la population d'acquérir des terres pour mener leurs activités. Cela constitue un atout pour l'installation des populations d'autres localités en quêtes de parcelles pour mener leurs activités.

2.1.1.5. Climat et hydrographie

L'arrondissement d'Ikpinlè jouit d'un climat de type subéquatorial semblable à celui de Pobè. Les températures y sont élevées. Les maxima se situent en mars (29°C) et les minima en août (24°C) (Adam et Boko, 1993). L'amplitude thermique annuelle est faible, inférieure à 5°C, alors que l'amplitude thermique journalière est supérieure à 10°C. Quatre saisons se succèdent dans l'année. De mars à juillet, c'est la grande saison des pluies et d'août à début septembre, c'est la récession pluviométrique avec une faible pluviosité. Elle est suivie de la petite saison des pluies qui s'étale sur les mois de septembre et d'octobre. De novembre à mars, c'est la grande saison sèche caractérisée par l'absence des pluies. La pluviométrie annuelle varie entre 1100 et 1200 mm (Mairie Adja-Ouèrè, 2011-2015). La pluviométrie moyenne calculée sur la période 1961-2000 est d'environ 1117 mm/an (figure 3).

Figure 3: Variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et 2000

Source : ASECNA 2014, Station de Pobè

La figure 3 ci-dessus présente les variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et 2000 à Ikpinlè et permet de constater que la localité est marquée par une forte variabilité pluviométrique qui se présente sous la forme d'une alternance d'années déficitaires et excédentaires. Ces conditions climatiques favorisent le développement des activités agricoles dans l'arrondissement.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe