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Impacts socio-economiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè )

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par Abdel Hack Babatoundé Akambi Seïdou
Centre Universitaire de Porto-Novo/Bénin  - Maîtrise en Géographie option Humaine et Économique  2015
  

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Chapitre III : Impacts socio-économiques des mouvements migratoires sur le développement de l'arrondissement de Ikpinlè et suggestions

Les mouvements de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ont des impacts significatifs sur le développement. Ces impacts se font sentir dans les deux aspects de migrations.

3.1. Impacts des activités des immigrants sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè

Les conséquences des immigrations sur le développement de l'arrondissement concernent : les aspects socio-économiques, la sécurité alimentaire, les échangent commerciaux, l'éducation, la formation et l'économie.

3.1.1. Aspects socio-économiques

L'immigration rend Ikpinlè cosmopolite à travers un brassage culturel entre plusieurs ethnies. Elle ouvre davantage la ville à l'intensification des échanges commerciaux. Malgré leur installation dans les quartiers populaires, l'intégration des immigrants dans la société à Ikpinlè reste superficielle. Les rapports avec les autochtones se limitent aux relations commerciales.

Les enquêtes de terrain montrent que les logements habités par les immigrants à Ikpinlè deviennent de plus en plus chers (une chambre et séjour : 8.000 F voire 10.000 F; deux chambres et un séjour : 15.000 F voir 25.000 F) sont loin d'être les plus décents. Les célibataires habitent dans les entrées-couchées ou à la rigueur dans une chambre un salon et peuvent rester à 2 ou 3 dans la même chambre.

Par contre les mariés vivent en couple dans une chambre un salon.

Néanmoins pour certains immigrants, notamment les apprentis, les boutiques servent parfois de lieu de vente et de dortoirs. Il s'agit pour eux de maximiser leur profit mais également un moyen pour surveiller leurs produits. 60 % des personnes enquêtées mentionnent que les immigrants participent à la flambée des prix des logements. Ces étrangers après plusieurs années de services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des puits, des routes et dans le social. Plusieurs cadres étrangers ont investi dans le commerce, la construction des cliniques, des écoles privées, d'unité villageoise de santé, d'églises.

3.1.2. Sécurité alimentaire

Elle est l'un des paramètres prédominants dans la caractérisation du développement des peuples. Elle se manifeste globalement par l'autosuffisance alimentaire dans la quantité et la qualité (disponibilité et diversité en denrées alimentaires cultivés).

Originellement, la région d'Ikpinlè s'est spécialisée dans les cultures de rentes et vivrières. Aujourd'hui cette région est inféodée des cultures telles que le palmier à huile, le manioc, tomate, piment, taro etc. Ces nouvelles cultures devenues aujourd'hui vulgaires ont été introduites par les colons agricoles immigrants (du nord et du sud du pays) (PDC Adja-Ouèrè, 2002).

Cette diversité des denrées alimentaires a amélioré à un moment donné les habitudes alimentaires des populations autochtones d'Ikpinlè qui ont pu combattre la malnutrition, car les agriculteurs ont introduit de nouvelles et différentes cultures dans les habitudes culturales ; ces cultures constituent un atout considérable pour la sécurité alimentaire dans la commune en particulier pour l'arrondissement et les excédents sont convoyés sur le marché afin de desservir les populations environnantes. C'est le cas du manioc considérablement cultivé par les agriculteurs immigrant. Les photos de la planche 06 ci-dessous illustrent les principaux produits agricoles dans le marché d'Ikpinlè.

Planche 06 : Sacs de manioc et paniers de noix de palme prêts pour la vente au marché d'Ikpinlè

Prise de vue : SEIDOU , janvier 2015

Ces sacs de manioc et les paniers de noix de palme sont exposés sur le marché sur demandes des bonnes femmes venues des localités environnantes. Sur ces produits la mairie prélève des taxes pour entretenir les marchés.

Pour de nombreux clients les immigrants leurs offrent des services de proximité et sont pour la plupart satisfaits des prestations de ces derniers.

3.1.3. Echanges commerciaux

Les échanges commerciaux sont beaucoup plus pratiqués par les immigrants. Ils se font à travers le petit commerce de divers puis par l'installation sur les marchés locaux. Ce sont surtout les épouses des fonctionnaires de l'administration publique et les hommes antérieurement moulés dans les régions à vocation commerciale du pays (Goun, Adja, yoruba...) qui s'adonnent à ces activités. On enregistre également des étrangers des pays limitrophes tels que le Nigeria, le Niger, le Togo, le Ghana, etc. Les étalages renferment surtout les produits de consommation de première nécessité et importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les pièces détachées d'auto et moto, les produits pharmaceutiques, des friperies, des tissus, des plastiques, des jouets etc. ces immigrants se déplacent de marché en marché pour écouler leurs marchandises. Les photos de la planche 07 ci-dessous montrent quelques activités quotidiennes des immigrants.

Planche 07 : Etalage de divers au marché d'Ikpinlè et au marché de Mowodani

Prise de vue : SEIDOU , janvier 2015

L'observation des deux photos de la planche 07 montre surtout les produits de consommation de première nécessité et importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les pièces détachées d'engins à deux roues, les produits pharmaceutiques, des ustensiles de cuisine, les plastiques etc.

Dans l'exercice de leurs activités les immigrés subissent des contraintes qui entravent le bon déroulement de leur commerce.

De façon unanime, ils estiment que leurs activités sont moins profitables de jour en jour et expriment leur indignation face à certains propriétaires qui ne cessent de brandir la menace d'une augmentation du loyer et des frais de boutiques. Ils estiment qu'ils payent plus cher que les autochtones. A cela, s'ajoutent les tracasseries douanières et le coût élevé des frais de dédouanement. Ceci amène certains immigrants nigérians à contourner le circuit douanier et à faire rentrer frauduleusement des produits sur le territoire communal. Les commerçants nigérians doivent faire également face à la concurrence d'abord entre eux mais également avec de nombreux autochtones qui commencent à s'illustrer dans le secteur. Grâce aux activités des immigrants la mairie perçoit des taxes sur les différentes activités que mènent ces derniers. Cela permet à la mairie de renflouer aussi sa caisse. De plus, pour les clients auprès desquels l'enquête a été menée, les prix des articles chez les immigrants sont plus abordables que chez les autochtones qui exercent la même activité. La figure 10 montre l'appréciation des prix par les clients.

Prix des produits

Fréquence (%)

Figure 8 : Prix des produits des migrants sur les marchés en pourcentage

Source : Résultat enquête de terrain, janvier 2016

L'analyse de la figure 8 ci-dessus montre que 57 % des clients enquêtés estiment que le prix des articles immigrants est moins cher contre 28 % qui le trouvent très chers.

Cette dernière catégorie concerne les clients qui ont l'habitude d'effectuer des séjours au Nigeria soit pour travailler soit pour une quelconque cause. Ils comparent ainsi le prix des articles sur le marché nigérian à celui du Bénin sans prendre en compte le paramètre coût du transport et les taxes douanières.

L'intérêt de cette figure permet à la population d'être soulagé dans le choix des produits selon les prix.

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