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Les effets de la politique de réformes monétaires sur la croissance économique en R.D.Congo.

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par JEAN-PAUL BISIMWA MUSHENGEZI
Université officielle de Bukavu - Licence 2010
  

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III.2. ESTIMATION DES MODELES DE LONG TERME

Nous allons présenter par la suite les résultats de chacune de nos variables dépendantes ou endogènes, la politique monétaire sur l'inflation et la politique monétaire de la croissance économique.

III.2.1. Modèle à Long Terme de l'impact de la politique monétaire sur la croissance

Notre modèle de départ est :

LPIB C LEM LINVT LTIMP ET

Equation destimation est :

LPIB= C(1)+ C(2)*LEM+ C(3)*LINVT+ C(4)*LTIMP+ C(5)*E

Substituted coefficients :

LPIB = 15.9567266+0.1701227975*LEM - 0.2893122482*LINVT+

0.01296519839*LTIMP+ 1.001612138*ET

Les tests donnent les résultats suivants :

? Le test de RESET sur la forme fonctionnelle indique que l'hypothèse nulle ne peut être rejetée, ce qui implique que la spécification du modèle est valable1. Toutefois, l'existence des données aberrantes pour la variable PIBR e a été

1 La probabilité associée à la statistique de Fisher ainsi qu'au ratio du log vraisemblance sont largement supérieures au seuil de 5%. Elles s'élèvent respectivement à 56,51% et 50,37%.

2 La probabilité de la statistique de Fisher et celle du Multiplicateur de Lagrange sont supérieures au seuil de 5% (respectivement 35,28% et 25,50%), indiquant le rejet de l'hypothèse alternative d'autocorrélation des erreurs.

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corrigée par l'introduction d'une variable indicatrice qui prend la valeur 1 entre 1993 et 1996 d'intervalle de temps et 0 ailleurs.

? Le test de BREUSH -GODGREY ne laisse pas entrevoir l'existence d'une dépendance sérielle des erreurs.2

? Le test de WHITE montre que les erreurs du modèle de croissance sont homoscédastiques au seuil de 5% : la probabilité du Multiplicateur de Lagrange (5, 76%) est supérieure au seuil de signification.

? La statistique de JARQUE-BERA ne rejette pas l'hypothèse nulle de normalité des résidus du modèle : sa probabilité (82,1%) est supérieure au seuil de signification.

Ainsi, après l'application de tous les tests nécessaires, notre modèle à Long Terme de la politique monétaire sur la croissance économique se présente comme suit :

R squared=0.996904 Squared adjust=0.996285 DW=1.314425 F-Stat=16.1 Prob=0.000000

Les valeurs ci-haut représentent la significativité des variables. Alors que dans l'équation R squared montre que l'encaisse monétaire influence à 99% le PIB, les variables indépendantes expliques à 99% la demande de la monnaie.

Dans cette deuxième section, nous interpréterons d'abord les résultats des modèles à Long Terme avant d'analyser ceux obtenus par les modèles à correction d'erreur.

III.2.2. Interprétation du modèle à Long Terme

Pour la politique des reformes monétaires en RDC, le coefficient R2 ajusté montre que les équations du modèle à long terme expliquent 78 % des variations des prix et 39% de la croissance du PIB. Ainsi, les parts des variances expliquées pour le premier modèle sont satisfaisantes contrairement au deuxième modèle

Nous devons signaler que seuls deux variables sont

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a. l'encaisse monétaire

Le taux du marché monétaire a des effets significatifs sur la croissance économique en RDC, apparu avec un signe attendu au seuil de 5 %. Alors toute diminution à long terme d'un pourcent du taux d'intérêt du marché monétaire entraîne une augmentation du PIB de 0,54%.

Signalons en effet, que le taux de l'encaisse monétaire étant un taux avec lequel la Banque Centrale agit avec des capitaux sur le marché, constatons qu'en RDC, toute diminution du taux monétaire entraînait un taux de la croissance économique.

L'impact d'une variation de l'encaisse monétaire est significatif à long terme ; par contre il présente un signe inattendu en République Démocratique du Congo. Son coefficient montre qu'une augmentation d'un % du taux d'intérêt du marché monétaire entraîne une augmentation de 1,07% du taux d'inflation domestique.

En effet, bien que cette augmentation se montre théoriquement exceptionnelle, elle reste tout de même en conformité avec la situation empirique de l'économie congolaise dont la forte dollarisation limite l'efficacité des instruments dont la banque centrale dispose pour stabiliser le prix. En effet les agents économiques ont un arbitrage entre la monnaie nationale et le dollar qui se veut plus liquide que la première et à ce titre l'augmentation de l'encaisse monétaire peut, au lieu de diminuer l'inflation, augmentait le volume de transaction en devise et ainsi agir à la croissance.

Le manque de confiance en monnaie nationale pousse les opérateurs à dépenser plus qu'ils ont suffisamment des liquides à la suite d'une baisse du taux d'intérêt

Par ailleurs, les travaux empiriques de certains auteurs (dont GUINAUDEAU, GUSCHCHINA, NAVARO et VIZZAVARO, 2007) soulignent que le taux d'intérêt de l'encaisse monétaire, pour certaines économies surtout dollarisées, des banques centrales agissent dans le sens inverse comme dans notre cas sur l'évolution de l'encaisse monétaire : dans ce cas, toute chose restant égale par ailleurs, plus les taux d'intérêt sont bas dans une économie dollarisées, plus l'encaisse monétaire tend à baisser ainsi que le niveau d'inflation intérieure.

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En outre, la variable qualitative s'avère significative au seuil de 5%. Toute variation d'un % de la variable Dummy entraîne une augmentation de 2,11%. De ce fait, toute augmentation des nouvelles grosses coupures entraînerait une inflation supplémentaire de 2,11% sur la hausse des prix attendue, chaque fois que la politique monétaire est anticipée sa significativité indique que les fortes variations du niveau d'inflation en RDC entre 1993 et 1996 sont tributaires du recours massif à la politique de la planche à billets qui a caractérisé l'espace monétaire du pays durant cette période.

En outre, le système bancaire a été marqué par une crise de liquidité aigue, laquelle a accentué la désintermédiation pour la bonne application de la politique monétaire en RDC, c'est ainsi que le niveau élevé du taux d'inflation au début des années 92 s'explique par un accroissement de liquidité et par des anticipations liées à l'annonce de la mise en circulation des coupures à valeur fiscale élevée. (KABUYA, 1998)

Dans les pays de l'U.E.M.O.A, la prise en compte de la dévaluation du Franc CFA, les répercutions de la crise politique malienne de 1991, l'atonie de l'offre au Togo en 1999 sur fond de crise politique, la grave crise de trésorerie du Niger en 1992 qui s'est traduite par des arriérés de salaires et une contraction forte de la demande ont justifié l'introduction d'une variable muette dans le modèle d'inflation et sa répercussion sur la hausse des niveaux des prix dans certains pays de l'union. (NUBUPKO, 2003).

c. L'indice du produit intérieur brut

L'indice de Produit Intérieur Brut influence significativement le taux de l'inflation en RDC. L'élasticité du PIBR par rapport à l'investissement est de -0.93, ce qui signifie qu'une augmentation d'un % de l'indice du PIB entraîne une diminution de 0,93% du taux d'investissement de la RDC.

En RDC, nous constatons que l'augmentation du produit intérieur brut gonfle doublement la demande de monnaie successivement pour le motif de transaction et pour le motif de précaution entraînant à ce titre une diminution presque de même ordre du niveau de l'inflation pour une offre de monnaie donnée.

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Les études économiques antérieures appuient cette situation dans la mesure où dans une politique économique entraînant une modification de la quantité de monnaie consécutive à la hausse de la demande présente dans l'économie se traduit par un changement du niveau général des prix et induit des modifications permanentes des variables réelles tels que la production ou encore le chômage et inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en circulation représente donc, en fin de compte une modification de l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables modifiées. (MALLAYE D., 2009).

d. L'indice de prix à l'importation(TIMP)

En première vue, L'indice de prix à l'importation n'influence pas significativement l'inflation en RDC. Conformément aux résultats de nos estimations, en RDC l'inflation n'a pas été un phénomène à géométrie variable importé de l'extérieur : elle est essentiellement due au recours incontrôlé de l'émission de la monnaie en vue du financement des dépenses publiques (rémunération des fonctionnaires de l'Etat, investissements publics des prestiges...), cette politique est en grande partie responsable des déséquilibres actuels du système financier congolais.

Toutefois, il nous semble absurde que ces résultats nous éloignent de la réalité que présente la balance commerciale toujours déficitaire et qui induit inévitablement la présence d'une inflation importée en RDC. En notre sens, ces chiffrent perdent de vue la réalité étant donné que ces importations échappent complètement aux manoeuvres des autorités monétaires dont les instruments manoeuvrent la monnaie nationale est loin les devises extérieurs sur base desquelles la valeur des importations est en général indexée.

Il ressort que le taux d'investissement total réel est significativement sur la croissance économique au seuil de 5 % et apparu avec un signe inattendu c'est-à-dire toute variation négative du taux d'investissement total réel d'un pourcent a des effets négatifs sur la croissance économique de -0.27%.Cela s'explique en RDC, par le fait qu'à chaque fois que le taux d'intérêt du marché monétaire haussait, les opérateurs économiques ne demandaient plus de liquidité aux banques

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commerciales pour financer leurs activités respectives, ce qui n'entraînait pas une croissance des investissements en RDC.

Le pouvoir explicatif de nos relations de court terme est satisfaisant pour le modèle de l'inflation et non satisfait pour le modèle de la croissance respectivement de 62,88 % et 31.46 %. De ce fait, les parts des variances à court terme ne sont pas satisfaisantes pour le premier modèle.

Le taux du marché monétaire influence significativement le taux d'inflation en RDC, et il présente un signe non attendu pour la RDC. Ce qui signifie qu'à court terme, une montée d'un pourcent du taux de l'encaisse monétaire fait accroître le taux d'inflation de 1.05%. Cependant, les effets du modèle à long terme se confirment pour ce modèle de dynamique à court terme.

L'indice de prix à l'importation n'est d'influencé qu'au seuil de 10 % mais non au seuil attendu, et il présente un signe négatif à court terme ; pour dire que quand l'indice de prix d'importation augmente d'un pourcent en RDC, le taux d'inflation diminue de 0,59 % au seuil de 10 % pendant qu'au seuil de 5 % il n'exerce aucun effet.

La variable DUMMY a influencé significativement à court terme le taux d'inflation en RDC, il présente un signe positif. Ainsi chaque fois que cette variable muette évoluait d'un %, le taux d'inflation en RDC augmentait de 2,38% au seuil de 5 %. En effet, le Franc Congolais est toujours très faible et le taux de change avec le dollar très volatil. Toute augmentation inattendue des dépenses publiques à court terme financée par la création monétaire diminuera la confiance du public congolais à la devise nationale en faveur de dollars américain, causant une dépréciation du Franc Congolais qui alimentera l'inflation.

Constatons en fin que, le PIB n'a aucune influence sur le taux d'inflation en RDC à court terme. Toutes les variables sur la croissance économique n'ont pas été significatives à court terme au seuil attendu, c'est-à-dire chaque fois que la politique monétaire en RDC était envisagée ces effets n'étaient pas influents sur la relance de l'activité économique à court terme.

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L'encaisse monétaire n'a pas influencé la croissance économique d'autant plus qu'il agit par l'intermédiaire du financement des investissements dont les conséquences exigent un certain temps ou un délai généralement long pour le cas constaté en RDC.

En suite celle de 1993 :

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote