WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun.

( Télécharger le fichier original )
par Célestin SIKUBE TAKAMGNO
Institut Sous-régional de Statistique et dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE PREMIER

CONCEPTS ET THEORIE SUR LA RELANCE

ECONOMIQUE

Dans ce premier chapitre, il est tout d'abord question de définir certains termes clés tels l'investissement, la consommation, le Produit Intérieur Brut, la croissance économique et un plan de relance économique, nécessaires pour une meilleure compréhension de cette étude. Ensuite, les enjeux théoriques de la problématique de l'étude seront mis en exergue, avant un tour d'horizon des travaux empiriques réalisés autour de ce sujet, avec des précisions sur les différentes méthodologies utilisées.

I.1 Définition des concepts

) Investissement

Au sens le plus large, l'investissement représente la valeur des biens durables acquis par les unités productrices résidentes afin d'être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production (INS Cameroun, 2009). Il s'agit d'un flux qui vient accroître le stock de capital. Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement est la somme de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) et de la Variation des stocks. Selon le manuel des concepts et définitions de l'INS du Cameroun (2009), « la FBCF est mesurée par la valeur totale des acquisitions moins les cessions d'actifs fixes au cours de la période comptable, plus certaines additions à la valeur des actifs non-produits réalisés par l'activité de production des unités institutionnelles ». L'analyse de l'investissement peut se faire suivant plusieurs aspects.

- Les différents aspects de l'investissement

L'investissement peut être abordé selon sa nature matérielle ou immatérielle. En effet, une distinction est faite entre d'un côté les investissements matériels qui concernent l'acquisition des biens matériels tels les terrains, les voitures, les ordinateurs, etc., et de l'autre les investissements immatériels qui concernent plutôt des dépenses en logiciels, formation, recherche et développement, etc.

Par ailleurs, l'investissement peut aussi être observé suivant son influence sur le stock de capital. En effet, si on considère qu'au cours de la période t, la production est assurée par le stock de capital ??, que l'investissement réalisé pendant une période t n'est productif qu'à la

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 8 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

période suivante (t+1), et que le capital se déprécie à un taux 8E [0; 1], alors 8Kt est appelé investissement de remplacement (remplacement de machines ou d'infrastructures) et diminue le stock de capital. A contrario, It = Kt+i -- Kt + 8Kt, appelé investissement brut l'augmente plutôt.

Enfin, l'investissement peut également être analysé selon l'agent ou l'unité institutionnelle qui le réalise. Généralement au sens de la comptabilité nationale, l'investissement ou plus précisément la FBCF concerne les entreprises, les ménages, les ISBL et l'Etat. Il est nécessaire de marquer un point d'arrêt sur celui réalisé par ce dernier, car c'est ce qui nous intéresse dans cette étude.

- L'investissement public

L'investissement public est défini comme l'ensemble des dépenses engagées par l'Etat ou les collectivités locales en infrastructures publiques, encore appelées biens d'équipements collectifs6. Ceux-ci, généralement très coûteux, et pouvant être utilisés par tout le monde en même temps, ne peuvent être supportés par le secteur privé. La comptabilité nationale définit l'investissement public simplement comme étant la FBCF des administrations publiques. Selon Verganzones (2000), Hansen (1965) fut le premier à proposer une classification des investissements publics en distinguant les investissements en infrastructures sociales d'un côté, qui sont réalisées par l'Etat dans le but d'entretenir et de développer le capital humain (comme l'éducation, les services sociaux et de santé), et de l'autre côté les investissements en infrastructures économiques, ayant pour fonction de booster le processus productif.

La consommation

La consommation est un terme qui revient très souvent dans la littérature économique. En général, elle possède plusieurs caractéristiques et en fonction de celles-ci, on peut en faire une multitude de classification. Dans la présente étude, on ne s'attardera que sur ses aspects qui sont utiles, et les définitions données sont tirées du manuel des concepts de l'INS (2009) et du SCN93.

- La consommation finale

Elle est définie comme l'action d'utiliser ou de détruire, dans l'immédiat ou de manière progressive, des biens et des services dans le but de satisfaire un besoin, qu'il soit individuel ou collectif. Il ressort bien de cette définition qu'autant on peut consommer (utiliser, détruire) un aliment tel du lait pour satisfaire le besoin de se nourrir, autant on peut aussi consommer

6 Samuelson (1954) et Musgrave (1959) ont défini les biens collectifs en se basant sur leurs caractéristiques de non rivalité et de non exclusion.

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 9 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

un service tel une information statistique par exemple. La consommation finale est le fait des ménages, des administrations publiques et des ISBLSM. La consommation finale des ménages est la valeur des biens et services de consommation individuelle acquis par les ménages résidents. Alors que la consommation finale des administrations publiques est la valeur des services de consommation individuelle ou collective7 fournis par les administrations publiques à la collectivité ou à d'importants sous-ensembles de la collectivité (INS Cameroun, 2009). La consommation finale des ISBLSM est très souvent reversée aux ménages sous forme de transferts sociaux en nature.

- La consommation intermédiaire

Selon le SCN (1993), la consommation intermédiaire est l'ensemble des biens et services utilisés entièrement en entrée dans le processus de production à l'exclusion de ceux considérés comme actifs fixes produits8

- La consommation publique

Celle-ci est généralement utilisée pour désigner l'ensemble des dépenses de fonctionnement de l'Etat, parmi lesquelles on peut citer les salaires des agents de la fonction publique, les subventions, les transferts sociaux en nature, etc.

Il est aussi intéressant pour cette étude, de s'arrêter sur la formalisation de la fonction de consommation.

- La fonction de consommation

L'analyse de la fonction de consommation est intéressante pour ce travail en ce sens qu'elle permet d'étudier théoriquement les interactions entre les revenus des ménages et leur consommation. Keynes (1936) fût le premier à développer le concept de la fonction de consommation. Son idée maîtresse, plus connue sous le nom de loi psychologique, se résume en ce que lorsque le revenu (Y) d'un individu ou d'un ménage augmente, sa consommation

(C) s'accroît aussi, mais dans une proportion moindre que le revenu. C'est ainsi qu'il formalise la fonction de consommation comme suit :

C = cY + CO, où cE]0 ; 1[, désigne la propension à consommer et C0 la consommation incompressible. Pour Keynes, Y désigne le revenu courant et c'est cet élément de sa modélisation qui sera critiqué par d'autres économistes.

Friedman (1957) va introduire la notion de revenu permanent. Selon lui, il faut décomposer le revenu d'un individu ou d'un ménage en deux : le revenu permanent et le revenu transitoire.

7 Que plusieurs personnes peuvent consommer à la fois, sans possibilité d'exclusion, tout en satisfaisant le même besoin.

8 Ce sont des actifs non financiers dépourvus de production, selon l'INS Cameroun (2009).

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 10 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

Partant de l'hypothèse suivant laquelle le revenu transitoire n'influence que très peu les comportements de consommation des individus, il va arriver à la conclusion selon laquelle la consommation dépend uniquement du revenu permanent et que la vraie fonction de consommation est ? ? ??? , où ?? désigne le revenu permanent et ? une constante qui mesure la fraction consommée du revenu permanent. Cette notion de revenu permanent, bien qu'économiquement intéressante pour les analyses de décision de consommation, pose cependant un problème du fait qu'il soit statistiquement difficile à observer, à mesurer, contrairement au revenu courant de Keynes.

Modigliani (1963) quant à lui, va faire l'hypothèse du cycle de vie. Selon lui, la fonction de consommation d'un individu varie d'une période à l'autre et est fonction de la richesse dont il dispose, du nombre d'années qu'il s'attend encore à vivre, du nombre d'années qui le séparent de la retraite et du revenu qu'il prévoit gagner au cours de celle-ci.

Ces fonctions de consommation sont importantes en ce sens qu'elles permettent de savoir comment théoriquement on peut influencer la consommation des ménages.

) Le FIB et la croissance économique

Mankiw (2009), définit la croissance économique comme étant l'augmentation de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, qui est généralement une période longue. Mais la définition qui revient le plus et qui est plus stricte est celle de François Perroux citée par Pébereau (1987) : « La croissance est l'augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, chacune des périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux, d'un indicateur de dimension, pour une nation le produit global en termes réels ». A court terme, les économistes parlent plutôt d'expansion. La croissance économique occupe désormais une place très importante dans les économies contemporaines. En effet, c'est le principal objectif de toute politique économique car il est reconnu que le niveau de vie des populations dépend fortement de l'enrichissement qui en découle.

Perroux fait une différentiation entre développement et croissance économique pour permettre de mieux cerner les contours cette notion. Ainsi, il définit le développement comme l'harmonie des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend capable de faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. Alors que la croissance économique quant à elle est généralement mesurée grâce à des indicateurs macroéconomiques dont le plus courant est le Produit Intérieur brut (PIB). L'INS (2009) définit le PIB comme une mesure de la richesse créée pendant un temps donné (généralement l'année) sur le

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 11 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

territoire national par tous les agents résidents. Il se calcule généralement selon trois pistes différentes :

(i) selon l'optique de la production, il est supputé par la somme des valeurs ajoutées
brutes de toutes les unités institutionnelles exerçant une activité de production, à laquelle on ajoute les impôts nets de subventions sur les produits.

(ii) Selon l'optique des dépenses, il s'obtient par la somme des consommations finales,
FBCF, variations de stocks, acquisitions nettes de cessions des objets de valeur, exportations des biens et services auxquelles on retranche les importations de biens et services.

(iii) Selon l'optique des revenus, on le calcule par la somme des rémunérations des salariés, excédent brut d'exploitation (EBE) ou revenu mixte, des autres impôts sur la production et les importations, auxquels on soustrait les subventions sur la production.

Certains économistes tel Pébereau (1987) trouve cependant que le PIB reste un indicateur imparfait comme mesure de la croissance économique. Les critiques généralement formulées dans ce sens portent sur le fait que dans la plupart des pays, il ne mesure pas, ou mesure mal, l'économie informelle, il ne mesure pas l'activité de production domestique réalisée par les membres du ménage (travaux ménagers, petits jardins familiaux, etc.).

) Plan de relance

La relance économique est une notion d'inspiration keynésienne. On parle d'ailleurs souvent de relance keynésienne, car elle découle des travaux de l'économiste britannique J. M. Keynes (1936). Pour la plupart des économistes, un plan de relance est un ensemble de mesures de politique économique, qui s'effectuent par un accroissement des dépenses publiques (dépenses de l'Etat en consommation ou en investissement) ou une réduction de certains impôts, décidées par le gouvernement d'un pays ou d'une zone économique, dans le but de provoquer une reprise de l'activité économique et une réduction du chômage lors des périodes de faible croissance ou de récession. De manière générale, un plan de relance peut être constitué de mesures de politique monétaire et/ou de mesures de politique budgétaire. La politique monétaire consiste très souvent en une baisse des taux d'intérêts qui encourage la demande de crédits par les ménages et les entreprises et donc augmente l'activité économique. Elle peut aussi consister en une diminution du taux de rendement de la monnaie. La politique budgétaire quant à elle, est plus répandue et possède essentiellement deux leviers. L'Etat peut décider d'augmenter l'offre interne en augmentant les dépenses publiques (tout en faisant un

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 12 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

arbitrage entre dépenses de consommation publique et dépenses d'investissements publics) ou alors augmenter les revenus disponibles des agents par une baisse des impôts, une hausse des prestations sociales, une revalorisation des salaires, etc. De manière générale, les effets d'une politique budgétaire peuvent être résumés comme suit :

Graphique 1 : Les effets d'une politique budgétaire

Accroissement des
l'investissement public

Investissement

Allègement des
coûts fixes pour
les entreprises

Réduction des
déficits publics

Aide à l'investissement
privé

Création d'emplois
publics

Relèvement des bas
revenus, augmentation
des revenus des agents

Augmentation des
rentrées fiscales et
parafiscales

Consommation

Accroissement des revenus

Création d'emplois

Relance de l'activité économique

Source : M. Beaud (1983).

Depuis la crise économique et financière de 2008, un grand nombre de pays occidentaux présentent tour à tour des plans de relance pour faire face et remettre leurs économies sur de bonnes bases de croissance. Mais dans les pays d'Afrique sub-saharienne comme le Cameroun en particulier même si des actions sont entreprises pour faire face à la crise, on a peu entendu parler de relance économique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus