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La pratique excessive du PMU à  Abidjan.

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par Légnimin Djakaridja Koné
Université Felix Houphouët Boigny de cocody  - Master  2013
  

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4. Revue de littérature

La compréhension des différents aspects et contours de notre sujet passe par l'exploitation et le décryptage de la littérature disponible. Les documents que nous avons lus n'abordent pas de façon systématique le sujet de «la pratique du PMU à Abidjan  ».Toutefois, il existe un nombre important d'ouvrages qui évoquent de manière générale la question du jeu. Ces oeuvres exposent les différentes évolutions et implantations des jeux dans le temps et dans l'espace, ainsi que les causes et les conséquences qui résultent de leur pratique.

Dans Jeux de hasard et d'argent. Contextes et addictions, publié par l'INSERM (2008), les auteurs situent l'origine du jeu dans le temps. Pour connaitre cette origine des jeux, il faut remonter dans un lointain passé de l'humanité. Ce sont des « pratiques sociales et culturelles inscrites dans une histoire très ancienne des loisirs». Pourtant, la réaction sociale face aux jeux de hasard et d'argent n'a pas toujours été positive.

Dès le moyen âge, le discours moraliste, largement dominé par la position des clercs, considère les jeux de hasard et d'argent comme étant une violation du troisième commandement de l'écrit biblique : « Tu ne prononceras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu en vain». Ils estiment que l'utilisation du sort dans la pratique de ces jeux est une invocation frivole de Dieu, car le hasard relève de la volonté divine.

L'hostilité à l'égard des jeux de hasard et d'argent est largement soutenue par le courant littéraire du XVIIème au XIXème siècle. Les oeuvres littéraires de cette époque ont cherché à dépeindre l'univers du jeu. Dans les débuts du XVIIème siècle, les ouvrages ainsi que les pièces théâtrales avaient une connotation satirique vis-à-vis des jeux du hasard. Leurs objectifs étaient « de faire rire, en dénonçant le ridicule des joueurs ».

Cependant, ils changent de stratégie et s'orientent de plus en plus « vers une représentation dramatique de la passion du jeu». Ils estiment que cette passion est une véritable entrave à l'expression de la raison.

Cette position est renforcée au XIXème siècle. La plupart des écrits de cette période portant sur les pratiques ludiques ont estimé que la passion pour le jeu prédestinait le joueur à une fin tragique, car elle mène inéluctablement à « la déchéance, à la ruine et à la mort  ». La plus célèbre illustration de cette tragédie est  Le joueur de Fiodor Dostoïevski (1866). Dostoïevski, dans cet ouvrage, présente un personnage émotionnellement instable qui s'essayant au jeu de la roulette va y prendre goût. Il est ainsi entraîné dans la spirale infernale du jeu. Le jeu devient sa priorité et il vit pour jouer. Cependant, si son oeuvre est une véritable révolution dans la compréhension de la passion du jeu, elle a laissé apparaitre des similitudes entre Dostoïevski, lui-même joueur compulsif, et son personnage. L'oeuvre frise même l'autobiographie. C'est ce que Sigmund Freud a relevé dans ses travaux qu'il mène sur l'oeuvre de Dostoïevski, en faisant ressortir la célèbre notion de « joueur pathologique».

Il a fallu attendre le début du XXème siècle pour voir les débats s'animer autour de la définition et de la catégorisation du jeu. En effet, les écrits contemporains se sont essentiellement investis dans la recherche de définir et aussi à dresser la typologie des jeux.

C'est l'historien Johan Huizinga qui initie le débat. Il s'oppose à ses précurseurs, en refusant de réduire le jeu à une simple « fonction biologique7(*) » La définition connue du jeu avant son intervention était celle de Friedrich Von Schiller qui, selon Elisabeth Belmas (2006), définit le jeu comme, « vecteur d'harmonie dans l'homme (...) car il favorise l'eurythmie des forces vitales entre elles».

Ainsi, Johan Huizinga, dans son oeuvre ``Homo ludens''8(*), présente le jeu comme « une action libre limitée dans le temps et dans l'espace, et qui obéit à des règles ; le jeu apporte à l'homme un sentiment de tension et de joie que renforce l'incertitude sur les issues de la partie». Huizinga ne se limite pas à définir le jeu. Il estime qu'Homo ludens qui signifie « Homme jouant» est une caractéristique indéniable dans la détermination de la nature de l'homme. En outre, sa théorie sur le jeu va entrainer un bouleversement dans la compréhension universelle et étymologique de la culture. Il ne conçoit pas le jeu comme un produit de la culture mais plutôt, comme étant à l'origine de la culture, donc de l'apparition des civilisations.

Cette nouvelle orientation que donne Huizinga au jeu ne va pas faire l'unanimité au sein des contemporains. Le sociologue Roger Caillois(1958) ne soutient pas tout à fait la thèse de Huizinga. Il estime que Huizinga «...étudie des structures externes bien plus que les attitudes intimes qui donnent à chaque comportement sa signification la plus précise. Aussi les formes, les règles du jeu y sont-elles l'objet d'un examen plus attentif que les besoins que satisfait le jeu lui-même.» En affirmant ce qui précède, Caillois relève que la définition du jeu de Huizinga est incomplète et très restrictive. Aussi, il mentionne que cette définition exclut les jeux d'argent de la catégorie des jeux, car ils ne sont pas de dépourvus de tout intérêt matériel.

* 7- Olivier THÉRIAULT, Entre raison et passion: les discours sur les jeux de hasard au Québec/bas-canada (1764-1810), société et culture, Mémoire de philosophie, Trois-Rivières, Université du Québec, Juillet 2013, p. 3.

* 8-Homo ludens : est une expression latine utilisée pour la première fois par Johan Huizinga dans son ouvrage ``Homo ludens'' et qui signifie « homme qui joue »

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