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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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2-) L'armée, un organe politique entièrement à part

En Afrique, le soldat est fortement contaminé par le virus de la politique tandis que l'homme politique souffre constamment de la grippe de l'armée. La problématique de l'armée et celle du pouvoir politique sont ainsi indissociables. Sur ce, « dans la plupart des pays africains, pouvoir d'État et armée sont confondus (...) et il n'est pas possible de séparer la théorie de l'armée de la théorie de l'État »103(*). Militarisation du politique ou politisation du militaire, l'osmose réalisée entre ces deux corps est perceptible à des degrés divers. Finalement, on se rend compte que l'apolitisme qui doit caractériser l'armée est jeté dans le néant au profit « d'une association étroite des militaires au pouvoir politique et de l'usage de la force et de la violence comme une ressource banalisée des dirigeants politiques »104(*).

A cet effet, l'armée est utilisée comme le bras actif du pouvoir, la source du pouvoir personnel des dirigeants africains105(*). Ceux-ci s'en servent pour conquérir le pouvoir et s'y maintenir. Généralement, les gouvernements en déficit de légitimité trouvent dans l'armée un rempart à leur pouvoir devenu précaire face aux malaises sociaux et aux contestations populaires consécutifs à la mal gouvernance. L'intervention de l'armée dans la sphère politique est également consécutive aux sollicitations dont elle peut faire l'objet de la part de l'opposition et de la société civile. Les sollicitations de l'opposition et de la société civile sont dans l'ordre de conquête d'un pouvoir spolié et verrouillé. La difficile acceptation de la défaite électorale, la volonté affichée du pouvoir en place d'empêcher toute perspective d'alternance démocratique et l'agonie des citoyens sous le poids de la mauvaise gouvernance des dirigeants expliquent les tendances à la conquête violente du pouvoir politique par le truchement des forces armées.

En conclusion, « (...) l'appareil guerrier des forces armées a fini par être considéré par tous les groupes politiques comme un instrument potentiellement utile pour atteindre leurs propres objectifs »106(*). Dominique Bangoura renchérit que « ce sont les chefs politiques qui, civils ou militaires, ont façonné l'institution militaire à leur manière, comme si elle représentait une organisation privée, conçue pour leur usage personnel »107(*). Mais en retour, les militaires constituent le plus souvent une menace sérieuse à l'exercice effectif du pouvoir (B).

* 103 M. BENCHENANE, Les armées africaines, op.cit., p. 11.

* 104 C. THIRIOT, « La place des militaires dans les régimes post-transition d'Afrique subsaharienne : La difficile resectorisation », op.cit., p. 17.

* 105 En étudiant l'armée du Congo Brazzaville, Obenga a décrit une institution qui constitue le socle et le rempart et du pouvoir et de la domination politique de Denis Sassou NGUESSO qui en est le véritable architecte et le propriétaire : « Tous les corps des forces armées sont sous son contrôle direct. Les officiers supérieurs et généraux et sous-officiers lui doivent promotions et positions », a-t-il écrit. Voir T. OBENGA, L'histoire sanglante du Congo Brazzaville 1957-1997. Diagnostic d'une mentalité politique africaine, Paris, Présence Africaine, 1998, p. 138.

* 106 L. DE IMAZ cité par M.-P. ROY, Les régimes politique du Tiers-monde, Paris, L.G.D.J., 1997, p. 497.

* 107 D. BANGOURA, « Armées et défis démocratiques en Afrique », Afrique 2000, n° 12, janvier-mars 1993, p. 116.

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