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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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B-) LES ASPECTS VÉNÉNEUX DE L'ARBITRAGE MILITAIRE

« Tel un troupeau d'éléphants dans un magasin de porcelaine, l'armée fait son entrée dans la politique »126(*). Cette analogie du professeur Kpodar révèle bien que les dégâts de l'arbitrage militaire sont assez sensibles à maints égards dans les systèmes politiques africains. En dépit des vertus institutrices, rectificatrices ou de défense de la démocratie attachées à certaines interventions de l'armée, elles sont néanmoins sujettes à caution (2) tandis que certaines d'entre elles sont franchement dirigées contre la démocratie (1).

1-) Les intrusions « démocraticides » de l'armée

Tout jugement absolu tendant à blanchir les militaires dans le procès sur le cheminement à tâtons des transitions démocratiques en Afrique est irréaliste. Car plusieurs interférences militaires sont directement dirigées contre la démocratie. Ces interventions de refus du renouveau démocratique illustrent l'intime attachement des militaires à garder en main la direction politique des États en faisant fi des principes de l'État de droit. Les transitions démocratiques n'ont donc pas signifié « la fin du `'mythe de la caserne'' dans la mesure où certaines armées longtemps habituées aux délices du pouvoir ont très mal vécu les `'transitions démocratiques'' qui les déclassaient généralement de la direction des affaires de l'État soumettant leur solde au bon vouloir des pouvoirs civils »127(*). Dans de nombreux pays, certains groupes d'officiers, jadis les caciques du pouvoir, furent mécontents de n'avoir pas eu à leur tête un homme capable de les maintenir au pouvoir. Ce sentiment de trahison a conduit à des interventions d'obturation du processus démocratique. Dans cette veine, le coup d'État du 21 Octobre 1993 survenu au Burundi apparaît à bien des égards comme le modèle achevé du refus de la démocratisation par une armée ayant développé une longue tradition de monopole politique. L'armée s'affirme ainsi comme une force opposée à l'émergence et à l'enracinement de la démocratie. Ces intrusions militaires réfractaires à la démocratie sont qualifiées de coups d'État diaboliques, maléfiques ou dévastateurs.

Dans d'autres circonstances, ce n'est pas par le biais d'un coup d'État direct que l'armée a annihilé la gestation de la démocratie. Tout simplement elle a refusé de lâcher du lest soit en s'abstenant de céder le pouvoir à un gouvernement civil légitime128(*) ou en servant de bras armé à un parti politique pour réprimer toute velléité de revendications démocratiques129(*). Dans l'un ou l'autre des cas, l'armée s'est bel et bien affirmée comme une force « démocraticide ». De plus près, même ses interventions à vocation salutaire sont sujettes à caution (2).

* 126 A. KPODAR, « Bilan sur un demi-siècle du constitutionnalisme en Afrique noire francophone », op.cit., p. 12.

* 127 ONG « Agir ici Survie », Tchad, Niger. Escroqueries à la démocratie. Dossiers noirs de la politique africaine de la France, n° 8, Paris, L'Harmattan, 1996, p. 63, Cité par Y. A. CHOUALA, in « La contribution des armées au jeu démocratique en Afrique », op. cit., p. 558.

* 128 L'exemple nigérian de 1993 est topique. La junte militaire au pouvoir conduite par le général Ibrahim BABANGIDA refusa de transférer le pouvoir à Mashood Abiola, vainqueur des élections présidentielles. Elle nomme de son gré Ernest Shonekan à la tête de l'État. Ce qui constitue un flagrant refus de la démocratisation de la part des forces armées.

* 129 C'est le cas du Togo où l'armée s'est affichée comme un acteur qui a travaillé sans relâche à l'avortement de l'avènement de la civilisation démocratique de la vie politique en oeuvrant pour la résurrection politique du général président Éyadema Gnassingbé. Dans ce travail, l'armée à mêlé répression sanglante, brutalités et violences policières voire le massacre et l'assassinat. Voir Amnesty International, « Togo : les forces armées tuent impunément », Paris, 1993, 19 p.

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