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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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B-) LA MENACE À LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

« Il est définitivement et unanimement accepté que les changements anticonstitutionnels de gouvernement sont désormais une menace contre la paix et la sécurité internationales en raison des risques potentiels sur la stabilité du pays et de la région concernée et en raison également de ce qu'il représente en lui-même un attentat contre la volonté populaire »172(*). Ainsi dit, le coup d'État est clairement défini aujourd'hui comme une crise nationale à connotation régionale et internationale eu égard à l'extension de ses effets aux autres États (1) et quant aux réactions internationales (2).

1-) La régionalisation des crises

Les coups d'État sont d'abord et avant tout un enjeu national de sécurité et de stabilité. Toutefois en Afrique, les changements violents de pouvoir dans un pays ont habituellement de fortes implications régionales. Leurs effets dévastateurs et les violences ne se limitent pas aux frontières des États dans lesquels ils se produisent. Au contraire, leur contagion s'étend très rapidement aux États voisins et à la sous-région dans son ensemble.

Lorsqu'une prise violente du pouvoir est avortée, les auteurs, du moins ceux qui ne sont pas capturés ou tués, se réfugient généralement dans les États voisins. De même, chaque fois qu'il y a eu des rumeurs de tentatives de coup d'État dans un pays, la première réaction des autorités politiques de ce pays a presque toujours été d'accuser les États voisins173(*). Au cours des tentatives de coup d'État d'Août et Septembre 2004 en Mauritanie par exemple, les autorités ont ouvertement accusé la Libye et le Burkina Faso de financer les comploteurs. Il existe peu d'exemples de coups d'État ou de tentatives où les États voisins n'ont pas été accusés, à raison ou à tort, d'en être les complices174(*). Ceci démontre que la prise violente du pouvoir ou les tentatives constituent une menace à l'harmonie et à la stabilité régionales.

Si le coup d'État réussit, il devient un facteur de division au plan régional. L'histoire ouest africaine montre que chaque fois qu'un coup d'État survient dans la sous-région, la communauté régionale est divisée en au moins deux groupes antagonistes d'États : d'un côté, ceux qui sont considérés comme étant des proches du dirigeant renversé et qui, du coup, se transforment en ennemis du nouveau régime. De l'autre, ceux qui sont soupçonnés de sympathie envers le nouveau régime et qui peuvent être perçus comme ayant été les complices des auteurs du coup d'État. On arrive à la détérioration des relations diplomatiques entre les États. Pendant la crise politico-militaire de septembre 2002 en Côte d'Ivoire, le consulat du Burkina Faso à Abidjan a subi plusieurs attaques lors des manifestations organisées par les pro-Gbagbo appelés les Patriotes. Particulièrement, celle du 26 janvier 2003 a débouché sur l'incendie du consulat175(*).

En général, quel que soit son résultat final, réussi ou manqué, un coup d'État introduit un élément de très grande incertitude quant à l'évolution des évènements à l'intérieur et à l'extérieur de l'État, particulièrement dans le voisinage immédiat de ce dernier. Les risques d'embrasement de la situation suscitent la forte mobilisation de la société internationale (2).

* 172 LÔ G. ABDOUL, « Enjeux et mécanismes de sanctions face aux coups d'État militaires », Document internet, http://www.pambazuka.org/fr/category/comment/53965, n°87 du 9 février 2009, p 1. Consulté le 21 Avril 2010.

* 173 En réponse à la tentative de coup d'État enregistrée dans la nuit du 8 au 9 janvier 2001 en Côte d'Ivoire, les autorités ivoiriennes ont dénoncé ouvertement l'implication des ressortissants étrangers et de certains pays voisins. Voir la déclaration du Ministre de l'Intérieur de l'époque, Boga Doudou, retransmise à la télévision nationale le 9 janvier accusant sans ambiguïté le Burkina Faso.

Tout récemment, lors du coup d'État en Centrafrique en 2013, le régime de François Bozizé s'est également lancé dans une campagne d'accusation de soutien aux rebelles de la SELEKA contre les soldats tchadiens.

* 174 Le procès, en avril 2004, des auteurs de la tentative de coup d'État au Burkina-Faso est exemplatif. Voir E. FALL ET A. BARRY, « Abidjan et Lomé au banc des accusés », Jeune Afrique/L'Intelligent, 18-24 avril 2004, pp. 77-80.

* 175 C. GRAMZINI, La crise ivoirienne : De la tentative de coup d'État au gouvernement de réconciliation nationale, Rapport du Groupe de Recherche et d'information sur la Paix et la sécurité (GRIP), n° 2, 19 mars 2003, p. 15. Rapport disponible sur www.grip.org. et consulté le 17 juillet 2014.

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