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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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2-) Les affrontements fratricides

En raison des circonstances de leur formation, chacun des États d'Afrique est constitué d'une mosaïque de groupes sociaux qui se distinguent par la religion, l'ethnie, la région ou même la « race ». Les États africains sont donc ethniquement hétéroclites avec une population composite. Cette double caractéristique semble se révéler, sans qu'on le dise expressément, un facteur de désintégration sociale. Car par plusieurs côtés, la plupart des situations d'instabilité politique dégénère en affrontements tribaux.

En cas de crises politiques, il n'est pas surprenant d'entendre des discours fortement teintés de considérations ethniques et xénophobes. Ceux qu'on suppose combattre sont qualifiés d'« étrangers », de « méchants », de « fossoyeurs », d'« envahisseurs », de « fourbes » etc.184(*). Le sentiment d'exclusion sociale du fait de l'appartenance ethnique nourrit les tendances de règlement de compte, une sorte de revanche, de vengeance ou de chasse aux sorcières. Il se développe pendant la durée des troubles de fortes tensions débouchant sur des violences tribales et au pire sur des guerres civiles. Le génocide rwandais en 1994, les violences électorales au Kenya en 2007 et les crises ivoiriennes à répétition depuis 1999 jusqu'à l'imbroglio électoral du 31 Octobre 2010 avec environ 3000 (trois milles) morts, sont riches d'enseignement dans ce sens. Tout récemment en Centrafrique, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (F.I.D.H) a évoqué la crainte d'un « nettoyage ethnique » eu égard aux affrontements macabres entres les musulmans et les chrétiens.

Ces violences liées aux coups d'État en sont aussi pour beaucoup dans la « marche permanente et sans destination de milliers de personnes qui déambulent de par l'Afrique à la recherche d'un refuge qu'ils ne trouvent jamais, dans un mouvement continu qui les mène en permanence à se questionner sur la réelle différence entre le désespoir et la mort »185(*). La situation ainsi évoquée, sans ironie, des refugiés est de plus en plus préoccupante186(*). Et les répercussions économiques des coups d'État rendent le désespoir vraiment plus grandissant (B).

* 184 S. DAKO, « Processus électoraux et transitions démocratiques en Afrique noire francophone. Étude des cas du Bénin, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et du Togo », Thèse unique en Droit, Université d'Abomey-Calavie (Bénin), 2007, p. 393 et ss.

* 185 R. DUSSEY, L'Afrique malade de ses hommes politiques, op.cit., p. 219.

* 186 Le nombre des refugiés africains dépassent largement les sept millions aujourd'hui. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (H.C.R), un refugié sur trois dans le monde est africain. H. J. TAGUM FOMBENO, « Réflexions sur la question des réfugiés en Afrique », Revue Trimestrielle des Droits de l'Homme, n°57, 2004, pp. 245-274.

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