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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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B-) LES RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES

« Et si l'Afrique refusait le développement ? »187(*). Nous ne saurions répondre en clair. Pour le moins qu'on puisse dire, le freinage du développement économique de l'Afrique est en partie lié aux incessantes crises politiques qui frappent la plupart de ses États car il ne saurait y avoir de décollage économique sans balisage politique. L'implosion des systèmes économiques nationaux (1) et le découragement des investissements étrangers sur le continent (2) sont les résultantes manifestes des turbulences politiques liées aux coups d'État.

1-) L'implosion des économies nationales

L'arriération économique de l'Afrique est également tributaire des fortes tensions qui secouent constamment les États. Souvent favorisées par les changements anticonstitutionnels de gouvernement, ces instabilités persistantes font effondrer les systèmes économiques des États car elles bouleversent les prévisions budgétaires.

Pendant la période des conflits, les activités économiques tournent en ralenti ou sont aux arrêts. L'administration fiscale n'est plus en mesure de fonctionner correctement pour procéder à la perception des impôts, taxes et autres redevances. Les secteurs portuaire, aéroportuaire et douanier qui procurent aux États africains l'essentiel des ressources financières, en dehors des aides publiques au développement, sont au ralenti. Les ressources naturelles sont pillées de part et d'autre pour financer la guerre. Leur exploitation déjà mal en point est confrontée à d'énormes difficultés si elle n'est pas simplement contrôlée et déviée aux fins égoïstes des miliciens.

A l'inverse, les charges vont en crescendo. La plupart des violences provoquent la destruction des infrastructures. Le bilan économique s'avère le plus difficile à quantifier, estimé souvent à des milliards de francs. Au demeurant, le pays sort du coup d'État meurtri sur les plans économique et social. La période post-conflictuelle se résume aux préoccupations de reconstruction plutôt qu'à celles du développement. Le temps pour le pays de se reconstruire pour envisager un avenir meilleur, il est à nouveau éclaboussé par les vagues de contestations électorales ou assailli par les hommes en kaki, telle une masse de sauterelles sur un champ de récoltes. Dans cette situation, à quand la mise en oeuvre de vraies politiques de développement économique ?

Ces réflexions, peu ou prou naïves, révèlent toutefois la triste réalité économique de la plupart des États du continent noir. La stabilité politico-institutionnelle enregistrée entre 1996 et 2001 par le Madagascar a conduit à un certain décollage économique selon les observateurs de la vie politico-économique de ce pays. Mais la vague des contestations du scrutin présidentiel du 16 décembre 2001 a sonné comme un coup de tonnerre. Ayant débouché sur six mois de crise politique effroyable, elle a de nouveau plongé le pays dans une stagnation économique. La crise de 2009 n'a fait qu'enfoncer le clou.

Par ailleurs, l'implosion des économies nationales s'explique par l'extension tentaculaire des effets des coups d'État aux États voisins. Le cas de l'Afrique occidentale est exemplatif. La seule crise politique qui a ébranlé la stabilité de la Côte d'Ivoire a drainé la sous-région dans un marasme économique. Considéré comme le « poumon » de l'économie ouest-africaine, son étouffement a provoqué l'« asphyxie » de celle-ci188(*). Le déficit chronique de la balance économique africaine est la réplique logique de la défaillance de la balance démocratique et politique des États. De plus, l'instabilité politique décourage les investissements étrangers sur le contient (2).

* 187 A. KABOU, Et si l'Afrique refusait le développement, Paris, L'Harmattan, 1991, 207 p.

* 188 « Ivorian unrest threatens West Africa economy », BBC News online, 1er Octobre 2002.

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